Chapitre 6
A présent, les membres du trio pouvaient parfaitement discerner les traits de l'homme à l'aura si sombre.
Enfin, ils auraient pu le faire si il leur avait fait face. Il était assis de dos dans le sable, ses courtes mèches châtains agitées par le vent.
Chacun raffermit sa prise sur son arme. Lorsqu'ils arrivèrent à la hauteur de l'étranger, ce dernier se retourna avec un large sourire malsain affiché sur son visage bronzé et même Negg sentit un frisson remonter le long de son échine.
L'homme se leva avec la souplesse et l'attitude d'un serpent venimeux. Sans se départir de son sourire effrayant, il déclara :
« Tiens, enfin de la visite. Je commençais à m'impatienter. Je me demandais si je n'allais pas devoir me manifester de manière claire.
Vargram chercha le regard de Negg pour savoir si, lui, il avait saisi les propos de cette homme mais il ne rencontra que les yeux hypnotiques et neutres du rouquin qui se plaça instinctivement en position d'attaque mais, avant qu'il ne puisse dire ou faire quelque chose, l'arc de Léano s'enfonça dans le sable.
Negg se tourna vers le chef des Itinérants mais sans abandonner son attitude parée au combat. Léano avait les mains qui tremblaient et les yeux écarquillés fixé sur l'homme qui souriait toujours.
Le chef des Itinérants balbutia :
– Sei...seigneur Makarus ?
Negg fronça les sourcils, ce nom lui évoquant quelque chose mais il ne se souvenait pas quoi. Quant à Vargram, il ne comprenait absolument rien à ce qu'il se passait dans ce désert, pour changer. Pour le moment, la seule chose dont il pouvait être certain était que ce Makarus était dangereux. Il suffisait de voir la lueur noire qui dansait au fond de se pupilles.
L'homme éclata d'un rire moqueur avant de constater, railleur :
– J'ai l'impression que tout le monde n'a pas bien révisé la mythologie du coin !
– C'est le dieu de la magie du temps.
Expliqua Léano, la voix emplie davantage par de l'incompréhension et de la surprise que par du respect. Negg fronça encore plus les sourcils, se faisant mal au front.
Le dieu de la magie du temps, celui que Leïmy devait remplacer et dont toutes les statues avaient le visage éclaté, donc, il n'était pas mort, exactement ce qu'espérait Negg en entreprenant ces recherches. Par contre, il ne semblait pas tout à fait disposé à venir en aide à Leïmy et Negg croyait deviner pour quoi.
Lorsque Leïmy était arrivée, il avait perdu sa place, ses pouvoirs et ses paires l'avaient envoyé mourir au cœur de ce désert hostile sans remord. Il devait être furieux, en proie à un terrible sentiment d'abandon et certainement tenait-il Leïmy pour responsable de sa déchéance.
Dans ce cas, Negg le persuaderait de changer d'avis et de lui fournir des informations.
Pensant avoir parfaitement deviné ce qu'il se passait ans l'esprit du dieu, Negg prit la parole en faisant un pas en avant :
– Très bien. On vous a remplacé alors vous êtes très énervé et vous comptez le faire savoir sauf que c'est la vie et que vous feriez mieux d'accepter.
– Accepter son sort, hein ? Seuls les idiots acceptent leur sort sans rien dire ni se battre et je ne fais pas partie de ceux-là ! Je ne vais certainement pas oublier après ce qu'ils m'ont fait !
En terminant sa phrase, Makarus dressa le bras, envoyant une violente onde de puissance dans la direction des trois hommes qui furent fauchés comme si ils n'avaient rien pesés.
Le dieu éclata de rire, visiblement fortement satisfait de se voir aussi puissant comparé à ces insectes d'humains. Negg ne comprit pas.
Puisqu'il avait été déchu, il n'aurait plus dû avoir de pouvoirs à moins que Negg ne se soit trompé en pensant cela pourtant, c'était ce qui aurait été logique.
Makarus s'avança vers eux. Vargram tenta de se relever et l'ancien dieu le renvoya au sol d'un coup de pied sur le dos puis il déclara :
– A présent que vous m'avez vu, retournez dans cette chère ville d'Arancha pour annoncer mon retour.
– Que voulez-vous que nous disions exactement ? Demanda Negg. Que leur ancien frère soit devenu fou et qu'il souffre d'un complexe d'infériorité qui le pousse à vouloir jouer les dominateurs ?
Makarus saisit Negg par le col de sa chemise pour le remettre sur ses pieds sans douceur et il lui asséna une gifle avec une telle force que le mercenaire retomba face contre terre, sonné.
L'ancien dieu reprit :
– Syndrome d'infériorité ? Non, pas du tout. C'est d'ailleurs pour cela que ma "chère et tendre" famille m'a chassé. Car j'étais trop puissant et ils le savaient tous. Il faut dire que Jibatt a bien fait les choses pour convaincre les autres.
– Chassé ? Releva Léano avec étonnement. Les dieux ne se chassent pas les uns les autres.
– C'est vrai que la mythologie qu'on enseigne de ces jours est légèrement modifiée par rapport à mon époque.
– Tu ne pourrais pas la fermer ?
S'agaça Negg à force de ne pas vraiment comprendre ce que racontait Makarus.
Très rapide pour quelqu'un qui venait juste de se faire à moitié assommer, le mercenaire s'empara de l'arc de Léano qui était toujours à terre. Il replaça la flèche et, prenant à peine le temps de viser, il envoya la flèche se ficher dans l'épaule du dieu qui ne cilla absolument pas. Il baissa simplement le regard sur hampe dépassant de son corps avec un air presque amusé.
Il saisit la flèche qu'il arracha avant de la jeter au sol.
La blessure visible à travers le tissu déchiré se referma.
Il vrilla son regard, à présent furieux sur Negg en sifflant :
– Je n'apprécie guère ton comportement, sale petit insecte.
Negg recula instinctivement, l'aura maléfique entourant Makarus ayant comment augmenté autour de lui. Une ombre noire et légèrement translucide flottait autour de son corps à présent.
– Qu'importe pour le messager. De toute manière, deux suffisent largement.
Makarus fit un souple mouvement du poignet et une flamme sombre s'alluma dans sa paume. Cette fois, Negg ne fut pas le seul à s'éloigner.
Vargram bondit sur ses pieds et brandit sa dague devant lui avec une assurance indiquant clairement qu'il savait manier ce genre d'armes aussi bien qu'une rapière ouvragée.
Le jeune noble fit remarquer :
– Je ne suis peut-être qu'un ignare en matière de magie mais il me semble que la magie du temps n'est pas censée faire ça.
Léano secoua lentement la tête de gauche à droite, aussi hébétée, ou même plus que Vargram. Negg haussa les épaules en faisant tourner sa dague entre ses doigts.
Que ce dieu fasse de la magie normale ou non, il possédait certainement des réponses sur Leïmy même si il était vrai qu'il s'attendait plutôt à découvrir une pauvre chose faible et sans puissance, suppliant pour qu'on l'aide ou l'achève.
Makarus lança la flamme en visant Negg qui bondit sur le côté, percutant Léano de plein fouet. Le feu noir causa une explosion de sable, masquant un instant la vue des trois humains.
Lorsque les grains retombèrent, ils purent constater que le point d'impact avait noirci.
Enfin, Vargram constata car Negg et Léano étaient sonnés à cause de leur chute. Makarus s'approcha du mercenaire gisant à terre. L'ancien dieu s'arrêta à quelques centimètres de lui puis se tourna vers Vargram pour expliquer :
– Je vais punir cet orgueilleux et vous irez porter mon message à vos semblables.
– Non !
S'opposa farouchement Vagram, ce qui déclencha un fou rire moqueur chez Makarus. Le jeune noble ne put le lui reprocher même si son arrogance en prenant un coup.
Après tout, Negg et Léano étant hors-jeu pour le moment, il était seul face à la puissance incroyable et destructrice, seulement armé d'une dague qui ne lui appartenait même pas.
Que pouvait-il faire ? Comment protéger ses deux compagnons et particulièrement Negg qui était en situation de danger immédiate ?
Son inutilité fit naître un goût de rage dans sa bouche et, sous la colère et la frustration, il frappa violemment le sol du pied.
Soudainement et coïncidant avec sa montée d'impuissance, une dizaine de racines noueuses surgirent du sable et s'enroulèrent autour du corps de Makarus en quelques secondes à peine, le ligotant et l'immobilisant.
Vargram écarquilla les yeux tout en repensant aux paroles de Negg à propos de ses soit-disant pouvoirs et qu'il n'avait pas voulu croire mais, à présent, il avait des doutes.
Negg se redressa, retrouvant doucement ses esprits. En découvrant Makarus à quelques centimètres de lui et emprisonné par les vrilles serrées des racines, son premier réflexe fut de reculer mais il se reprit rapidement et son deuxième fut d'enfoncer profondément l'une de ses dagues dans la cuisse du dieu qui ne fit que sourire.
Le mercenaire aida Léano, toujours ébahi et étourdi, à se relever et il s'empressa de rejoindre Vargram en soutenant le chef des Itinérants.
– Est-ce toi qui as fait ça ?
Demanda Negg à Vargram qui déglutit sans savoir quoi répondre. Il ouvrit la bouche avant de la refermer, hésitant, puis il avoua :
– Je...je l'ignore... Peut-être mais nous devrions en profiter pour fuir.
– Pas question de partir sans que j'ai mes réponses !
En s'exclamant, Negg lâcha Léano qui s'affaissa dans le sable sans aucune grâce.
Vargram serra les poings. Son regard vert passait de Negg à Makarus toujours immobilisé. Il n'avait pas besoin de l'autorisation du mercenaire pour partir. Lui, il n'était pas suicidaire et il ne comptait pas risquer sa vie ou même mourir pour Leïmy mais il ne voulait pas abandonner Negg et Léano, surtout que ce dernier était encore inconscient. Il n'était pas un lâche alors il se résigna et hocha la tête à l'adresse de Negg qui reporta son attention sur Makarus qui les fixait en souriant.
Même si il était un dieu, sa formation de mercenaire devrait lui permettre de le faire parler. Son étrange regard se posa ensuite sur Léano gisant dans le sable. Puisqu'il n'était pas en mesure de se défendre, il devait le mettre à l'abri car, même si Makarus était prisonnier des racines de Vargram, Negg ne voulait prendre aucun risque.
Il passa le bras du chef des Itinérants et le transporta à l'écart, laissant Makarus sous la surveillance de Vargram qui se sentait de plus en plus dépassé. Lorsque le mercenaire revint sur ses pas, Vargram avait pâlit.
Negg n'eut pas besoin de chercher bien longtemps pour comprendre pourquoi. Les racines emprisonnant Makarus étaient parcourues par un courant sombre qui les consumaient. Elles tombèrent une à une, libérant Makarus qui étira ses articulations.
Vargram glissa à Negg :
– Tu refuses que nous fuyions mais puis-je paniquer ?
– Si tu veux mais perdre son sang-froid est le meilleur moyen de se faire tuer.
– Mais que comptes-tu faire ?
– Le battre, l'immobiliser et lui soutirer les informations que je suis venu quérir.
– Vous commencez vraiment à m'agacer, l'un comme l'autre.
Siffla Makarus en retirant l'arme de Negg fichée dans sa jambe.
Comme pour la blessure causée par la flèche, celle de sa cuisse se referma sans même saigner une goutte.
Vargram se demanda comment Negg comptait tirer des réponses de Makarus si il était impossible de blesser ce dernier. Il n'aurait vraiment pas été rassuré si il avait su que Negg se posait la même question.
Le rouquin retrouvait un peu la sensation qu'il avait déjà ressenti en combattant Vargo.
Il dégaina ses deux plus longues dagues en se déplaçant lentement vers la droite tout en adressant un regard au sens qu'il pensait évident à Vargram mais que ce dernier ne comprit pas. Negg jura entre ses dents. Évidemment, il avait tellement l'habitude de combattre au côté de Leïmy qu'il oubliait qu'il ne pouvait communiquer avec tout le monde d'un simple regard.
Il fut donc obligé d'ordonner à voix haute :
– Vagram, utilise tes pouvoirs !
Makarus se tourna vers Vargram, s'attendant à ce que la première attaque provienne de sa part.
Negg grommela. C'était tout le problème d'échanger à voix haute durant un combat mais peut-être que cela lui offrait une diversion finalement.
Le mercenaire se ramassa sur lui-même et bondit, lame en avant et ses deux dagues pénétrèrent dans le dos de Makarus, juste entre les deux omoplates. Le dieu éclata de rire.
Negg crispa les doigts sur les manches de ses armes et serra les jambes autour de Makarus, bien décidé à ne pas lâcher prise. Les dagues glissèrent vers le bas sur quelques centimètres, élargissant les plaies mais Negg ne put agir davantage.
Une énergie noire, semblable à celle ayant détruit les racines, remonta le long des armes jusqu'aux mains de Negg qui eut l'impression d'être traversé par une violente décharge électrique.
Le mercenaire chuta, les membres tremblants et le souffle court. Ses deux lames le rejoignirent. Il tenta de se relever mais il ne parvint qu'à retomber parmi les grains dorés qui lui rappelaient tant la couleur qu'adoptaient les yeux de Leïmy lorsqu'elle utilisait sa magie.
Il releva le regard en espérant voir Makarus à nouveau piégé par les racines de Vargram mais l'ancien dieu était totalement libre de ses mouvements et souriait toujours en l'observant comme si il n'était qu'un cafard qu'il s'apprêtait à écraser sous sa semelle et, en un sens, c'était exactement le cas.
Vagram regardait la scène sans savoir que faire. Il était encore impuissant. La main tendue devant lui, il tentait d'invoquer les pouvoirs qu'il était censé posséder mais rien ne venait. C'était rageant et affreusement frustrant !
Negg allait se faire tuer sous ses yeux sans qu'il ne puisse rien faire.
À quoi cela servait-il de détenir de la magie si il ne pouvait l'utiliser pour défendre ceux qu'il souhaitait ?
Il raffermit sa prise autour de la dague de Negg et recula de quelques pas pour prendre de l'élan. Puisque ses pouvoirs refusaient de lui venir en aide, il allait avoir recourt aux bonnes vieilles méthodes et aux armes blanches.
Sa lame s'enfonça droit dans la nuque de Makarus dont les épaules s'abaissèrent en une attitude de lassitude.
Avant même que Vargram ait pu effectuer un second mouvement ou même lâcher l'arme, Makarus fit violemment volte-face et le saisit par ses longs cheveux pour le jeter plus loin en se retournant. Le jeune noble atterrit juste à côté de Negg qui ne pouvait toujours pas tenir sur ses jambes.
Le rouquin adressa un regard d'excuse à Vargram. Ce dernier haussa les épaules. Après tout, c'était lui qui avait pris la décision de gagner le désert de Soow.
Makarus revint vers le mercenaire qui le fixa avec un regard de défis. Le dieu joignit les deux mains et l'aura maléfique qu'il projetait parut se densifier autour de ses doigts et elle prit peu à peu la forme d'une longue épée faite d'ombres qui semblaient solides.
Negg contracta ses muscles mais il était trop affaibli pour faire le moindre mouvement de défense, ne serait-ce que dresser les bras devant lui.
Makarus fit d'abord tournoyer sa longue épée avec un sourire un peu plus mauvais à chaque geste et, alors qu'il allait l'abattre sur Negg, Vargram bondit sur ses pieds.
Il s'interposa entre le rouquin et la lame, se jetant sur la trajectoire mortelle en hurlant :
– Non !
Vargram reçut le coup à la place de Negg et tomba face contre terre.
Negg écarquilla les yeux en fixant le corps du jeune noble partiellement dissimulé par sa longue chevelure blonde. Pourquoi avait-il fait ça, le protéger ? C'était insensé !
Makarus leva les yeux au ciel avec un sourire moqueur :
– Ah, les humains avec l'altruisme et tous les bons sentiments, vous êtes vraiment ridicules. Ton ami l'aurait su, il serait entier. L'égoïsme permet de survivre. Dire que j'étais comme ça avant... être enfermé a eu moins eu cet avantage de me retirer toute faiblesse sentimalentale.
Makarus leva à nouveau son bras armé mais il s'immobilisa, un éclair surgissant de nulle part venant de le frapper avant qu'un bouquet de foudre ne tombe sur lui.
Negg découvrit Léano, la main levée vers le ciel et le front barré par une ride de concentration.
Le rouquin força sur ses muscles encore faibles pour se relever avec empressement. Il ramassa Vargram puis rejoignit Léano qui lui fit signe de déguerpir pendait qu'il retenait encore un peu Makarus mais Negg refusa de le laisser seul.
Tout en portant Vargram d'un côté, il tira Léano derrière lui et ils coururent comme ils le purent aussi loin que possible, hors du cimetière des anciens dieux.
Ils stoppèrent à un kilomètre d'Arancha.
Negg déposa Vargram au sol alors que Léano se massait les tempes, victime d'une migraine après avoir usé de ses pouvoirs à forte dose.
Le rouquin se pencha sur Vargram. Le visage de ce dernier était ensanglanté sur tout le côté droit.
– Est-ce qu'il est mort ? S'enquit Léano d'une voix blanche.
– Non. Il a reçu le coup à l'œil.
En effet, une plaie s'ouvrait sur la paupière de Vargram, la coupant presque en deux.
Le choc lui avait fait perdre connaissance mais sa respiration était lente et régulière. À part se blessure, il n'y avait donc rien d'alarmant.
Léano conseilla à Negg :
– Il faut que vous retourniez à Arancha pour qu'il se fasse soigner.
Negg acquiesça avant d'ajouter d'une voix navrée :
– Léano, je suis vraiment désolé. Je ne pensais pas que ça se passerait comme cela. Je ne m'attendais pas à ce qu'un dieu déchu puisse être aussi puissant.
– Ils ne le sont pas et ce n'était pas Makarus. Il était un dieu bienveillant, tout l'inverse de celui que nous avons rencontré. Il y a quelque chose d'autre qui a pris possession de son corps.
– Et je vous ai fait prendre d'énormes risques.
– Tu ne pouvais pas le savoir mais rend-moi un service. Tiens-moi informé de son état. »
Léano montra Vargram et Negg acquiesça.
Il redressa Vargram et, après avoir salué Léano en s'excusant une nouvelle fois, il prit la direction d'Arancha sans plus attendre et le chef des Itinérants regagna sa caravane.
Negg progressa en pensant aux paroles de Léano qui tournaient dans son esprit sans interruption jusqu'à l'obsession et sans qu'il ne puisse rien y faire.
"Quelque chose d'autre a pris possession du corps de Makarus." Mais de quelle nature était cette chose car, à part le fait qu'elle était puissante et très maléfique, il en ignorait tout.
Vargram remua et Negg ralentit le pas pour éviter qu'il ne chute en reprenant connaissance.
La première chose que constata le jeune noble en revenant à lui fut que son visage était recouvert d'une substance visqueuse et qu'il ne parvenait pas à ouvrir son œil droit.
« Eh, ça va ? Demanda Negg.
– Je...je crois mais...mais je ne me souviens pas de ce qu'il s'est passé.
– Tu m'as sauvé. »
Répondit simplement Negg en continuant à avancer.
Vargram hocha la tête, ça, il se le rappelait parfaitement et c'était certainement le résultat de cette action qui poissait son visage.
Il aurait voulu connaître les événements qui s'étaient produit ensuite mais, visiblement, Negg apportait une plus grande importance au risque qu'il avait pris pour lui et le rouquin devait bien avouer qu'il ne saisissait pas bien ce geste sauf qu'il préférait ne pas l'interroger tout de suite. Il avait avant tout besoin de soins.
Negg espérait que Vargram ne perdrait pas son œil. Il se sentait déjà suffisamment coupable rien qu'en voyant le sang rougissant son visage.
Il était vrai que Vargram avait attaqué Dévlin à son arrivée et il avait manifesté une haine farouche à l'encontre de Leïmy et Negg mais il l'avait protégé il y avait à peine une heure donc, Negg considérait qu'ils étaient quittes et, surtout c'était lui qui l'avait entraîné dans le cimetière des anciens dieux au mépris du danger.
Il tenant tant à retrouver Leïmy que plus rien d'autre ne comptait. Il se moquait des risques qu'il encourait et qu'il faisait courir aux autres. Il s'en apercevait à présent qu'ils marchaient vers Arancha et, sous la culpabilité, résonnaient les mots de Léano.
Quelque chose d'autre...
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