Tout était noir, noir et opaque. Enfin, pas tout à fait. Un peu de clarté filtrait à travers les ténèbres, les teintant de bleu.
Était-ce la lumière ou bien ce lieu qui était bleu ? D'ailleurs, qu'était ce endroit ? Où se trouvait-il ? Sa tête était lourde, résonnant d'une migraine.
Il sentait ses vêtements peser lourdement autour de lui, tout comme quelque chose d'autre appuyait sur son crâne et ses épaules. Ses mouvements étaient ralentis, un peu comme si il était englué dans quelque chose et, bien qu'il soit immobile, il se déplaçait, poussé par quelque chose, peut-être du courant.
Ces constations tirèrent Leïje de sa torpeur.
Il était dans l'eau ! Il allait se noyer !
Le voleur s'agita, tentant de regagner la surface mais il ignorait dans quelle direction elle se trouvait et il ne fit que sombrer davantage. Il fallait également avouer que ses vêtements gorgés d'eau, et notamment son long manteau bleu nuit, le tiraient vers le fond mais il ne le retira pas. Il était vrai qu'il en avait déjà abandonné un dans le fleuve Nord il y avait plus d'un an mais il se moquait de ce vêtement, contrairement à celui qu'il portait depuis. Tout ce qu'il retira furent ses bottes mais il ne gagna pas beaucoup de légèreté. Après tout, le cuir n'absorbait pas l'eau.
Ses pieds s'enfoncèrent dans la vase. Au moins, à présent, il savait où était le haut et où était le bas mais son talon se coinça dans la matière spongieuse.
Ce n'était plus la peine de se battre.
Ce serait donc ainsi que ça se terminerait pour lui ? Noyé dans il ne savait quel cour d'eau et incapable de se souvenir des heures précédentes ?
Il ne s'attendait pas à cela. Il aurait plutôt imaginé mourir de causes naturelles, entouré de ses nombreux butins ou peut-être se faire assassiner à cause d'une conquête de trop. La vie était pleine de surprises, même lorsqu'elle prenait fin.
Leïmy et Negg ne trouveraient plus aucun ami à la guilde à leur retour et Maige devrait se charger de la conspiration toute seule. Quant à Dabielle, elle serait sûrement la seule à être peinée par sa disparition.
Leïje cessa de s'égarer dans ses pensées.
Combien de temps cela faisait-il qu'il était dans l'eau ? Un certain moment, surtout si il comptait les minutes où il était resté inconscient. Il aurait dû manquer d'air et mourir depuis plusieurs minutes déjà mais sa poitrine ne le brûlait même pas. En-dehors de ses mouvements rendus pesants tout comme ses vêtements et de la pression, il se sentait parfaitement à son aise, comme sur la terre ferme.
Leïje parvenait à...à respirer sous l'eau. Mais par quel miracle, quel prodige ?
Décidant que le plus urgent était d'abord de sortir de là, le voleur remit cette interrogation à plus tard.
En tirant, il dégagea son pied. Ses forces n'étant nullement affaiblies par le manque d'oxygène et ayant fini de paniquer, Leïje nagea comme il put, entravé par son manteau.
Finalement, se tête creva la surface de l'eau. Il eut le réflexe d'inspirer profondément même si c'était inutile. Il se hissa sur la berge et s'y étendit, non pas car il avait besoin de reprendre des forces ou retrouver son souffle mais pour réfléchir.
La seule explication logique à sa survie était que de la magie était intervenu mais comment ? Pour qu'il y ai de la magie, il fallait quelqu'un pour la produire, il pouvait être sûr qu'il n'y avait personne dans les environs et il pouvait être encore plus certain que ça ne venait pas de lui. Il n'avait jamais manifesté le moindre pouvoir. Il n'avait jamais fait de teste pour détecter le potentiel en magie mais c'était inutile qu'il en fasse, il n'avait pas besoin de ça pour connaître le vide magique qu'il avait en lui.
De toute manière, il était totalement ignorant sur ce sujet alors il était inutile qu'il persévère dans ces questionnements. Il s'attela plutôt à faire remonter ses souvenirs des événements qui l'avaient conduit à manquer de se noyer.
Il se rappelait qu'il ne savait plus quoi faire pour connaître des choses sur la conspiration et qu'il était donc allé raconter à Arick qu'il savait tout pour obtenir des renseignements sur le complot puis les deux voleurs en étaient venus aux mains. Leïje avait commencé à avoir le dessus et après : le néant. Il avait tout oublié. Pas déduction, il était simple de deviner qu'Arick avait dû l'assommer d'une quelconque manière et qu'il l'avait jeté dans le canal d'Orquia passant non loin du campement de la guilde donc, le chef des voleurs le croyait mort. Peut-être que cela aurait pu jouer en sa faveur.
Un frisson la parcourut. Même si il était parvenu à respirer sous l'eau par il ne comprenait pas encore quel exploit, il était trempé de la tête aux pieds et l'ombre des arbres de la forêt d'Yolle le rafraichissait en peu trop.
Leïje se releva. Il commença par secouer sa chevelure pour en chasser les gouttelettes puis il essora les pans de son manteau.
Il n'avait rien découvert sur la conspiration mais il avait besoin de réponses sur sa miraculeuse survie et il ne voyait que Maige pour les lui fournir.
Sans prendre le temps de se sécher davantage, il prit la direction d'Orquia en rabattant la capuche dégoulinante de son manteau sur son visage.
Il gagna la capitale en une heure et demie qui ne suffit pas à le sécher. Il ne laissait plus une traînée d'eau dans son sillage mais il était toujours humide. Ça ne devrait pas durer puisqu'ils étaient en plein milieu de la saison chaude. L'air chaud rendit rapidement ses vêtements secs alors qu'il se déplaçait dans les rues de la ville, contrairement à ses cheveux dissimulés sous la capuche.
Il sauta par-dessus le portail en fer forgé fermant le jardin de la demeure de Dévlin et Maige puis remonta l'allée de graviers beiges qui crissèrent sous ses semelles. Il frappa contre la porte et attendit en s'y adossant, ce qui n'était pas la meilleure des idées qu'il ait eues. Lorsque Myrthe, la vieille domestique vint lui ouvrir quelques secondes à peine après qu'il ait toqué, il s'écroula dans le vestibule avec un petit cri de surprise.
Il leva son regard vers Myrth qui le dominait de sa petite taille, les bras croisés sur sa poitrine.
« Euh...bonjour, salua le voleur. Maige est-elle dans les parages ? Et son cher cousin ?
- Oui pour madame Maige et non pour monsieur De Iyrté.
- Fantastique !
Déclara Leïje tout en se relevant. Myrthe soupira. Elle avait du mal à se faire au caractère du voleur.
La domestique se contenta de lui montrer le salon où Maige passait le plus clair de son temps puis elle retourna à la cuisine sans accompagner Leïje. À force de venir s'entretenir de la conspiration avec la maîtresse de maison, il commençait à connaître la demeure.
Poli et prévenant, il n'oubliait pas que Maige avait perdu sa mère récemment sans compter que l'absence de Dévlin l'affectait grandement, Leïje frappa pour s'annoncer. Un grommellement pathétique l'invita à entrer. Le voleur ouvrit la porte.
Comme à son habitude, Maige était assise sur un divan et lisait pour s'éviter de penser ou de réfléchir à n'importe quel sujet que ce soit.
Elle releva la tête et écarquilla les yeux en découvrant Leïje. Elle s'attendait plutôt à voir Lidian.
Elle s'étonna :
« Leïje ! Cela faisait au moins quatre jours. Je pensais que...je ne sais pas.
- On a tenté de me tuer.
- Quoi ? Vous...vous allez bien ?
Maige voulut se lever pour s'approcher de Leïje pour s'assurer qu'il n'était pas sur le point de mourir dans son salon mais son ventre gonflé la gênait et Leïje lui fit signe de rester assise puis il raconta :
- Je ne suis pas blessé. J'avoue que c'est en partie ma faute. J'ai été stupide. En fait, j'étais frustré parce que je n'avançais pas dans mes recherches et que toutes nos tentatives pour obtenir des réponses avaient échoué alors j'ai décidé de passer à la manière forte. Je suis allé voir Arick pour lui dire que je savais tout. J'ignore comment mais il m'a assommé et je me suis réveillé dans le canal.
- Une chance que vous ne vous soyez pas noyé !
Leïje se mit à marcher de long en large. Pour il ne savait quelle raison, il se sentait mal-à-l'aise de parler de ce qu'il s'était produit. Peut-être car il ne comprenait pas.
Il passa une main dans ses cheveux encore humides et expliqua :
- Je ne crois pas qu'il n'y ait eu purement que de la chance. En fait, j'aurais dû mourir mais quelque chose s'est produit. J'ai...j'ai pu respirer.
- Oui. C'est une action assez commune.
- Vous ne comprenez pas. C'est sous l'eau que j'ai respiré.
Maige ouvrit des yeux encore plus ronds qu'à la normal.
Elle détailla Leïje de la tête aux pieds comme si elle le voyait pour la première fois. Toujours aussi étonnée, elle lui confia :
- J'ignorais que vous étiez un magicien de l'eau et du vent.
- Je ne le suis pas ! Je n'ai jamais fait de magie de ma vie et, d'après ce que je sais, les pouvoirs ne se développent pas avec l'âge. Soit on naît avec, soit dommage pour vous, excepté dans le cas de Leïmy.
- En effet. C'est comme cela que ça fonctionne. Je...je ne comprends pas.
- Et bien moi non plus !
- S'il vous plaît, ne vous énervez pas.
- Excusez-moi mais cette histoire me perturbe
- Plus que la conspiration ?
- Vous avez raison. C'est la conspiration le plus urgent. Nous réglerons cette étrange problème de magie lorsque Welkonn sera en sécurité.
- Peut-être devrions-nous allons au palais du Conseil...
- Non ! Je ne veux pas m'occuper de mes possibles pouvoirs !
- Très bien.
Accepta Maige avant de se replonger dans sa lecture. Il n'y avait plus grand chose à dire. Il n'y avait aucun moyen pour déjouer le complot et puisque Leïje avait clos le sujet de sa magie, il ne restait que le silence.
Le voleur remarqua que Maige était étrangement repliée sur elle-même. Sûrement avait-il été un peu trop dur dans son refus. Ça n'avait pas utile qu'il crie.
Il reprit place à côté de la nécromancienne. Il hésita à lui poser une main sur l'épaule. Elle le prendrait peut-être mal compte tenu de son caractère de séducteur alors il se contenta de conserver sa paume à quelques centimètres du bras de la jeune femme et s'excusa :
- Pardonnez-moi. Je ne voulais pas être si violent mais cette histoire ne me plaît pas du tout.
- C'est compréhensible.
Répondit Maige avec un petit sourire lui signifiant qu'elle ne lui en tenait pas rigueur. Elle tourna une page de son livre sans ajouter davantage de parole.
Leïje tapota son genoux du bout de ses doigts. Il se trouvait un peu idiot. Il était venu ici pour obtenir des réponses sur la magie qu'il avait manifestée et, à présent, il refusait de les entendre. C'était agaçant d'être quelqu'un de plus complexe qu'il n'y paraissait au premier regard.
Il pensa qu'il allait partir puis il avisa une feuille de parchemin pliée et posée sur la table basse à côté du divan. Se disant qu'il se reprocherait sa curiosité mal placée plus tard, il la prit et la déplia pour y découvrir un dessin. Cela ressemblait à un bijoux de forme carrée hérissée d'un rectangle sur chaque côté et serti d'une pierre en son centre.
Il montra le croquis à Maige, la tirant encore de sa lecture, et il lui demanda :
- Qu'est-ce que c'est ?
- Quelque chose que j'ai vu au palais du Conseil, tenu par un apprenti magicien. Ça m'intrigue car j'ignore leur utilité et je n'ai toujours rien trouvé dans les grimoires.
- Pourquoi cela vous passionne t-il autant ?
- J'ai besoin de m'occuper.
Répondit Maige d'une petite voix emplie de peine. Leïje se mordit la lèvre inférieure. Il aurait mieux fait de se taire.
Ce qui ne l'empêcha pas de poser une nouvelle question :
- Vous pensez que ça peut avoir un rapport avec le complot ?
- Je ne sais pas mais ça ne m'étonnerait guère. Si les meurtres de ma mère et des autres ont un lien avec, pourquoi pas ça ? Ce garçon était très étrange. Cet homme aussi, d'ailleurs.
- Quel homme ?
- Je l'ai croisé au palais lui aussi. Il m'a demandé si j'avais des nouvelles de Negg. C'était bizarre.
Leïje bondit en entendant cela, se souvenant de l'homme qui avait interrogé Veren sur les deux mercenaires car ils lui avaient dérobé un anneau. Leïje avait pensé que, lui aussi, avait peut-être un rapport avec tout le reste.
Avec toujours cette idée en tête, il interrogea Maige :
- A quoi ressemblait cet homme ?
- Grand, blond aux longs cheveux, les yeux verts. En résumé : Vargram Simmbel.
- Vous connaissez son nom !
- Évidemment ! Il est l'héritier d'une grande famille de l'aristocratie, le genre de personne que mes parents auraient aimé me voir épouser.
Un sanglot secoua Maige à l'évocation de sa famille. Elle se plaqua une main sur la bouche pou s'empêcher de pleurer. Elle le faisait déjà trop souvent. Cette fois, Leïje se permit de la toucher. Ce n'était qu'un geste de réconfort, rien de plus. Le voleur lui passa un bras autour des épaules. La jeune femme se laissa tomber contre lui sans parvenir à retenir ses sanglots. Elle avait tellement besoin de consolation mais Leïje se sentait gêné malgré la compassion et l'empathie qu'il ressentait.
Ce qui ne l'empêcha pas de lui frotter amicalement le dos. En une tentative pour dédramatiser la situation et détendre l'atmosphère devenue soudainement lourde, Leïje lança :
- Je pense que nous allons devoir rajouter le comportement et le but de cet homme sur notre liste des choses à élucider. Elle commence à devenir longue.
Maige eut un maigre sourire à la plaisanterie finale de Leïje puis elle ajouta :
- N'oublions pas l'apprenti magicien.
- Non. Je pense que pour être plus efficaces, nous devrions nous charger chacun d'une partie de notre "liste". Je vais m'occuper de tout ce qui concerne les criminels, les bas-quartiers et les opérations à risques et vous, vous fouinerez du côté du palais du Conseil ainsi que de la famille Simmbel, dans la mesure du possible. »
***
Ptarion s'agrippa aux rebords de la longue table qui était l'unique meuble de la petite pièce. Son corps entier tremblait, sa respiration était haletante et sa peau était encore plus pâle qu'à l'accoutumée. Le sortilège était vraiment éprouvant.
Devant lui, sur la table au bois usé, il y avait un nouveau talisman identique aux autres et serti d'une pierre violette en son centre.
Peut-être avait-il été trop ambitieux lorsqu'il avait assuré à Gammon pouvoir avoir le double des quatre premiers. Il verrait bien ce qu'il serait capable de faire et, même si il serait en colère, le chef des mercenaires ne le tuerait pas.
Ptarion essuya le sang coulant de son nez et entreprit d'apaiser les battements de son cœur. Il devait se calmer sans trop tarder ou il serait en retard, ce qui ne plaiderait en sa faveur.
Depuis quelques jours, Gammon voulait qu'il assiste aux réunions des conspirateurs, en cachette, bien évidemment.
Le jeune magicien eut encore besoin de quelques minutes pour se remettre puis il rangea son épais grimoire ainsi que le nouveau talisman dans son sac de toile grise dont il passa la bandoulière en travers de sa poitrine.
Il quitta le palais du Conseil puis la capitale pour prendre la direction de la forêt d'Yolle dans laquelle il devait encore s'aventurer. Et en pleine nuit ! Un frisson parcourut l'adolescent. Décidément, ce lieu lui donnait la chair de poule.
Les ténèbres se refermèrent sur lui telle la gueule d'un animal gigantesque et affamé qui l'aurait choisi pour être son repas.
Il prit le chemin que lui avait indiqué Gammon. Il se déplaçait entre les troncs et les racines avec la plus grande des précautions. L'obscurité l'empêchait de voir où il mettait les pieds et il s'étala parmi les feuilles mortes après s'être pris la cheville dans une racine sortant du sol. Il se releva et épousseta sa longue tunique brune. Il réprima un soupir. Cela ne présageait rien de bon.
Il gagna le lieu de rendez-vous sans autre incident notable. Il se posta derrière un large chêne et attendit.
Gammon avait donné l'ordre très précis de ne regarder sous aucun prétexte. Il devait seulement écouter, bien qu'il ignorait encore à quoi cela servirait.
Non loin de lui, quelqu'un faisait les cents pas d'une démarche agacée.
Quelqu'un devait être en retard. Comme pour confirmer la supposition de Ptarion, Arick s'exclama :
« Enfin ! Chimm, tu devrais apprendre la ponctualité !
- J'ai des choses importantes à faire !
- Plus importantes que ce que nous faisons ici ?
- Silence ! Rugit Gammon. J'en ai assez d'être l'arbitre d'une bagarre dans une coure de récréation ! Nous nous sommes réunis car Arick a quelque chose à nous dire.
Plusieurs secondes de silence succédèrent aux paroles de Gammon.
En tendant l'oreille, Ptarion perçut le craquement des épines de pin sous une semelle, certainement Arick qui faisait un pas en avant avant de déclarer :
- J'ai découvert qui était notre fouineur. Il s'agissait d'un homme de ma guilde mais le problème a été réglé. A l'heure qu'il est, son corps doit servir de nourriture aux poissons du canal.
- Parfait ! S'enthousiasma Ayolle.
- Pourrait-on connaître le nom de cet homme ? Demanda Lidian.
- Leïje. Il est assez ami avec Leïmy et Negg.
Ptarion se crispa, craignant la réaction de Gammon à la mention de ses deux ennemis. Contrairement à ce qu'il redoutait, il n'y eut aucun cri, aucune explosion de rage.
Juste le silence puis Méorque s'agaça :
- En a t-on fini ?
- Je pense que oui. »
Répondit simplement Gammon puis chacun retourna d'où il était venu. Le chef des mercenaires les regarda partir puis baissa légèrement le menton sur sa poitrine, réfléchissant.
Un sourire victorieux quelque peu torve étira ses lèvres alors qu'il remarquait l'obéissance que lui vouaient les autres alors qu'ils étaient pourtant chef de guilde. Plus personne ne le raillait et le rabaissait. Il n'était plus le chien mais bien le maître. Sans compter que, maintenant et sous son commandement, plus aucun mercenaire ne ferait du mal à un enfant.
Ptarion attendait, toujours appuyé contre l'arbre, ignorant les pensées de Gammon. D'un geste nerveux, il tordait la bandoulière de son sac sur sa poitrine.
Il n'avait pas été mis au courant de l'affaire du curieux mais puisqu'il était mort, pourquoi s'en inquiéter ? Certainement car Ptarion avait un pressentiment ou, du moins, une intuition lui soufflant de garder l'œil ouvert.
S'extirpant de ses réflexions, Gammon appela :
« Viens ici, Ptarion.
Le jeune magicien pénétra dans le cercle de lumière que traçait le petit feu de camp.
Gammon vrilla son regard sur Ptarion et ce dernier se sentit immédiatement mal-à-l'aise. Il avait l'impression que le chef des mercenaires pouvait voir jusqu'à son âme et il craignait à chaque rencontre qu'il ne découvre ce qu'il pensait réellement, ce qu'il avait déjà fait ou comptait faire.
Ce qui serait très mauvais pour lui mais, au lieu de lui enfoncer une lame dans la gorge pour trahison, Gammon lui ordonna :
- Je veux que tu sois ici dans sept jours et j'espère que tu auras les talismans ! »
Ptarion acquiesça. Il ne lui restait plus qu'à se remettre au travail.
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