Chapitre 1
Cinq regards écarquillés se rivèrent sur Iléany encore éprouvée par son rituel. Tous ces regards, gris acier pour Leïmy, noisette à la pupille cerclée de vert pour Negg, noisette veiné de vert pour Dévlin, vert pour Rilin et bleu perçant pour Sire Délèk, posaient la même question silencieuse : Iléany était-elle sérieuse ou bien était-ce une très mauvaise plaisanterie de se part ou de celle des dieux ? L'air très grave de la jeune fille blonde éliminait d'office la seconde hypothèse.
Leïmy cligna des paupières en tentant de refaire fonctionner ses pensées correctement et de saisir toute l'ampleur de cette déclaration.
À ses côtés, Dévlin demanda sur un ton mi-moqueur mi-désespéré :
« Pardon mais pourriez-vous répéter parce que je ne crois pas que nous ayons parfaitement compris ce que vous avez dit.
- Ils m'ont dit qu'elle était la nouvelle déesse de la magie du temps.
- Ah, j'avais bien entendu alors.
Répondit Dévlin d'une voix tremblante. Il semblait proche de la crise de nerfs. Des mouvements nerveux agitaient ses doigts alors que Leïmy, qui était la plus concernée par cette nouvelle, demeurait totalement stoïque et immobile.
Negg explosa le premier. Il cira en s'adressant à Iléany avec de grands gestes des bras :
- Vous ne pouvez pas lâcher quelque chose de pareil sans rien précise de plus ! Donnez-nous des détails !
- Je ne peux pas. Ils n'ont pas accepté de m'en dire plus. Je suis aussi ignorante que vous là-dessus.
- Alors demandez leur à nouveau !
- Ce serait inutile.
Répondit Iléany en reculant d'un pas, effrayée par la rage de Negg qui avança vers elle.
Hurlant encore plus, si c'était possible, le rouquin ordonna à la Librhad :
- Recommencez !
Iléany regarda autour d'elle, ne sachant si elle devait obéir au rouquin qui commençait vraiment à la terroriser ou bien s'obstiner dans son refus comme son rôle le lui dictait. Ses yeux se posèrent sur Sire Délèk de la part de qui elle espérait une réponse.
Perdant à son tour le contrôle de ses nerfs, le souverain de la villa cria :
- Silence ! Ce lieu n'est pas approprié pour débattre de ça ! Rentrons au palais avant de blasphémer davantage.
Sire Délèk fit volte-face en faisant claquer ses talons sur le sol de marbre veiné d'or et sortit du temple sans prendre le temps de vérifier si les autres obtempéraient. Il savait parfaitement qu'ils le suivraient.
Iléany s'empressa de lui emboîter le pas, suivie par Dévlin qui se contentait d'obéir pour éviter d'exploser.
Negg se tourna vers Leïmy pour tenter d'identifier sa réaction mais la découvrit stoïque et impassible. À croire que l'annonce d'Iléany l'indifférait totalement. Les yeux rivés sur le bout de ses bottes, la jeune fille sortit.
Negg posa son étrange regard sur les neuf statues des neuf dieux des neuf magies aux pieds desquelles les neuf gouttes de sang d'Iléany commençaient à sécher. Le rouquin eut envie de les frapper mais l'idée qu'ils étaient peut-être quelque part et réels le retint.
Persuader Leïmy de venir de l'autre côté de la Mer Désertique était bien l'une des pires choses qu'il avait faites, après l'avoir abandonnée, évidemment.
Maudit Conseil des Mages, maudit désert de Soow, maudite cité, maudits dieux et maudite existence !
Negg quitta le temple en grommelant ces pensées. Le Capitaine Sulfurd les attendait à l'extérieur. En découvrant les visages sombres des autres, il leva un sourcil, intrigué, mais il ne posa aucune question et reprit son air indifférent.
Ils regagnèrent le palais dans un silence pesant en traversant les jardins qui paraissaient encore plus lourds et obscures après les révélations des dieux.
Dans le hall de la demeure royale, ils furent accueillis par neufs statues identiques à celles du temple mais réunies dos à dos en cercle.
Sire Délèk passa devant puis monta l'un des deux escaliers s'élevant de part et d'autre de la place au plafond transparent.
Toujours dans ce silence grave, ils arrivèrent face à une porte décorée de nombreuses et élégantes gravures.
Sire Délèk la poussa d'un geste d'un geste lourd et nonchalant. On sentait que si son statut le lui avait permis, il l'aurait ouverte d'un coup de pied. Ils entrèrent dans le petit salon richement meublé, excepté Sulfurd qui devina que, de toute manière, il ne serait pas convié à la conversation qui allait se dérouler alors autant rester dans le couloir plutôt que de se faire mettre à la porte.
Avant de prononcer un mot, Sire Délèk se servit un verre de liqueur et Iléany, fatiguée d'avoir contacté les dieux, s'assit sur l'un des deux divans, aidée par Rilin.
Toujours aussi silencieuse et impassible, Leïmy se posta face aux fenêtres prenant tout un mur et plongea son regard dans la nuit d'encre, à l'emplacement exacte où s'était tenu Sire Délèk à leur arrivée il y avait seulement quelques heures plus tôt. Negg la suivit de ses yeux si particuliers, de plus en plus surpris, intrigué et inquiet.
Finalement, Dévlin brisa le silence d'un ton qui, malgré sa politesse, annonçait avec certitude l'explosion ou le craquage de nerfs :
- Pourrions-nous avoir quelques précisions sur ce qu'il s'est passé dans le temple ?
- Que n'as-tu pas compris ?
Lança sèchement Leïmy d'une voix froide et tranchante en tournant à peine le visage vers le reste de l'assemblée. Negg soupira à cette réplique cinglante. Enfin une trace d'émotion chez Leïmy. Il s'en trouva fort soulagé.
La mercenaire reprit en s'adressant toujours à Dévlin :
- Je te savais idiot mais pas à ce point. C'était pourtant clair. Les dieux ont perdu un des leurs et il semblerait que c'est parce que je dois prendre sa place.
- C'est ça.
Crut bon de confirmer Iléany mais, au regard meurtrier que lui lança Leïmy, elle se dit qu'elle aurait mieux fait de se taire et elle se tassa dans les coussins du divan.
Dévlin, qui n'était pas parvenu à conserver son calme plus longtemps, répliqua d'une voix étrangement nasillard ne ressemblant absolument pas à son timbre normal :
- Ce que je veux dire c'est que j'avais déjà fortement soupçonné la plaisanterie lorsque nous avions découvert que tu étais la seule en mesure de sauver Welkonn mais alors là ! Une déesse ! C'est purement impossible !
- Vous devriez vous asseoir.
Conseilla Rilin au nécromancien qui se laissa tomber à côté d'Iléany en se passant une main sur le visage, soudainement très fatigué. Non seulement le problème qui se posait à eux était des plus insurmontables puisque c'était des dieux qui se tenaient face à eux et il croyait savoir qu'il n'y avait rien de plus invincible. Il n'était vraiment pas prêt de rentrer chez lui.
Profitant que le silence était sommairement revenu, Sire Délèk déclara, les mâchoires légèrement contractées :
- Bon, à présent que tout est clair dans l'esprit de tout le monde, je pense que nous devons prendre des mesures par rapport à ce que nous avons appris ce soir et à votre nouveau statu, Leïmy. Pour commencer...
- Pour commencer, rien du tout !
S'écria Leïmy en se retournant vivement vers les autres.
Elle vint se piquer face au souverain et elle décréta :
- Nous n'allons rien faire, ni vous ni moi car il n'est pas question que je devienne une divinité ou quoi que ce soit s'en rapprochant alors vous pouvez immédiatement oublier vos statues à mon effigie ! Je n'ai rien à voir avec une déesse, je suis à peine une humaine moralement parlant ! (elle bondit sur le divan entre Dévlin et Iléany qui s'écartèrent et elle hurla en levant le visage vers le plafond pour s'adresser au ciel où elle pensait que se trouvaient les déités). Vous pouvez aller vous faire voir ! Vous entendez ?
Elle descendit, laissant sur le velours du divan l'empreinte de ses bottes.
Elle demanda hargneusement à Iléany :
- Vous pouvez transmettre le message ?
- Euh...et bien, ce serait inutile. Premièrement, ils le savent et deuxièmement, vous leur convenez et ils ne changeront pas d'avis.
- Tout ça c'est à cause de ce maudit caillou ! Pourquoi ? Pourquoi est-ce moi qu'il a possédée et pas quelqu'un d'autre, hein ?
- Parce que vous étiez vide.
Répondit Rilin sans même prendre le temps de réfléchir ou de relever la tête comme si il restait plongé dans ses réflexions.
Leïmy écarquilla les yeux avec une moue mi-vexée, mi-furieuse. Elle grinça :
- Merci, ça fait toujours plaisir.
- Laissez-moi m'expliquer. C'était de magie dont vous étiez totalement vide et, en plus de cette absence absolue de pouvoirs, lorsque la magie vous traversait, vous la reteniez. En résumé, vous étiez la candidate parfaite.
- Ah, attention ! Si vous me dites, que c'était mon destin, je ne garantis pas de garder mon calme !
Iléany pencha la tête sur le côté à cette menace, fortement surprise. Leïmy était donc calme à cet instant ? Elle ne l'aurait jamais cru.
La mercenaire saisit Rilin par les épaules et plongea son regard dans le sien, elle lui fit une proposition aux forts accents de supplique :
- Puisque vous semblez savoir comment et pourquoi c'est sur moi que c'est tombé, faîtes-le disparaître comme voulez mais débarrassez-en moi !
- C'est impossible, Leïmy. Cela fait partie de vous à présent. C'est comme si vous me demandiez de vous couper un bras.
Leïmy lâcha Rilin en se détournant de lui, les épaules basses et les yeux perdus dans ce que Negg identifia comme du désespoir. Elle paraissait abattue et résignée mais pas pour longtemps.
Elle donna un violent coup de pied dans la table basse en acajou située à côté du divan de Sire Délèk. La carafe de cristal posée dessus chuta. Le souverain la rattrapa avant qu'elle n'éclate au sol en répandant son contenu.
Retrouvant toute sa fureur, Leïmy déclara :
- Je ne plierai pas aux exigences de dieux ! La candidate parfaite... Je suppose que cela n'inclut pas le sang que j'ai sur les mains ! Si ils souhaitaient une divinité de la mort ou du meurtre, ils ont effectivement fait le bon choix !
- Je suis bien d'accord.
Approuva Dévlin dans ce qu'il pensait être un murmure mais la gifle que lui décocha Leïmy lui fit comprendre qu'il n'avait pas été aussi discret.
La mercenaire revint vers Rilin dont les explications ne l'avait pas parfaitement convaincue.
- Êtes-vous certain qu'il n'y a rien à faire ? (le magicien secoua négativement la tête d'un air désolé). Mais enfin ! Vous avez réussi à provoquer la fin de Welkonn alors ne me répétez pas que vous êtes impuissant pour ça !
Sire Délèk fit claquer les paumes de ses mains sur ses genoux, recentrant l'attention sur lui.
Il se leva en prenant la parole :
- Bien, je viens d'apprendre des éléments que je ne soupçonnais pas sur vous et je pense que l'heure est déjà très avancée. Je vous propose donc d'aller prendre du repos, de réfléchir à tout cela et de trouver quoi faire. Pour demain matin, je vous invite à partager mon petit déjeuner. Bonne soirée.
Le souverain se dirigea vers la porte.
Alors qu'elle se levait, toujours un peu chancelante, il glissa à Iléany :
- Sois attentive à tous les signes possibles. Je crois que les prochains jours seront...intéressants.
Iléany acquiesça, impressionnée par le calme dont son roi faisait preuve. Elle, elle était bouleversée et très, très inquiète.
Elle lança un regard angoissée à Leïmy qui repoussait Negg alors qu'il tentait de la prendre dans ses bras. Ce n'était pas vraiment le moment et elle était tout sauf d'humeur à faire des papouilles avec son amant, pas devant tout le monde en tout cas.
Après avoir donné ses ordres à Iléany qui sortit sans savoir que penser, Sire Délèk se posta face à Leïmy et lui tendit son bras.
- Me permettrez-vous de vous accompagner jusqu'à vos appartements ?
- Non. »
Répondit Leïmy dans un soupir excédé.
Après l'annonce que les dieux avaient faite par la bouche d'Iléany, la jeune fille avait cru que les ardeurs du souverain seraient freinées et qu'il abandonnerait son stupide désire de la séduire mais, visiblement, elle s'était trompé et elles n'en paraissaient que plus fortes.
La jeune fille quitta le salon et s'enfonça dans l'obscurité des couloirs. Avec ses longs cheveux noirs et ses vêtements de la même couleur, c'était comme elle venait de disparaître.
Ce ne serait pas plus mal si c'était vraiment le cas.
Leïmy eut envie de se frapper. Voilà que ses envies de tout arrêter et de suicide la reprenaient. Elle s'était promis de s'interdire ce genre d'idées trop sombres.
Avec amertume, elle se souvint que, juste avant d'embarquer dans cette affaire, elle avait songé que cette nouvelle terre lui offrirait l'anonymat et, en effet, elle n'était plus Leïmy la terrible meurtrière sans cœur ni âme mais une déesse surpuissante. Fantastique !
C'était vraiment la dernière fois qu'elle acceptait un quelconque travail venant de la part du Conseil.
Elle retrouva sans peine sa chambre. Elle poussa la porte et entra. Elle promena un regard dégoûté sur la pièce au sol de marbre blanc.
D'un mouvement exaspéré, elle écarta le pan de rideau transparent fermant le lit à baldaquin et elle se laissa tomber sur le matelas rembourré de plumes moelleuses. Elle se retourna et fixa le plafond du lit en bois massif.
Un lourd soupir souleva sa poitrine. Pourquoi est-ce que cela tombait toujours et s'acharnait sur elle ?
« Je crois savoir à quoi tu penses.
Leïmy ne se redressa pas pour poser son regard acier sur Negg qu'elle avait entendu entrer. Elle ne répondit pas et continua à contempler le bois de son lit.
Le rouquin s'installa sur le lit à côté d'elle sans dire un mot. Il couvait la jeune fille d'un regard inquiet. Il ne savait pas comment réagir et de terribles doutes lui serraient le cœur. Que comptait faire Leïmy ? Ce qu'ils avaient découvert allait-il la changer ? Son nouveau statu changerait-il quelque chose entre eux ? Il craignait les réponses.
- Et c'est ?
Demanda Leïmy, tirant le rouquin de ses pensées quelque peu torturées et toujours sans le regarder.
S'étant égaré dans ses réflexions, Negg avait un peu perdu le fil de leur conversation à peine naissante et il lâcha un très distingué :
- Hein ?
- Dis-moi à quoi je pense puisque tu le sais.
- Tu te demandes pourquoi c'est encore à toi que ça arrive.
- Arrête de lire dans mes pensées, ça m'agace.
- Peut-être que si tu me parlais, je n'aurais pas besoin de deviner ce qu'il se passe dans ta tête.
- Que voudrais-tu que je te dise ?
- Que tu communiques, que tu m'expliques ce que tu penses, de tout ce que tu ressens.
- À quoi bon ? Ça ne modifiera pas la situation.
- Comme toujours...
Marmonna Negg. Il détestait lorsque Leïmy se comportait de la sorte.
Il s'apprêtait à le lui faire savoir en s'exclamant qu'il en avait assez qu'elle se renferme sur elle-même comme ça mais il se contint car son amante posa son regard sur lui et que ses yeux luisaient de larmes.
Sa voix se brisa sur les syllabes lorsqu'elle répéta :
- Que veux-tu que je te dise ? Que j'en ais plus que marre ? Que lorsque j'arrive enfin à trouver un équilibre qui me convient dans mon existence, quelque chose s'amuse à venir tout bouleverser ? Pourquoi les dieux, puisque de toute évidence ils existent, font-ils ça ? On dirait presque qu'ils jouent avec nous. Pourquoi n'ont-il pas empêché ma vie d'être ce qu'elle est ? Pourquoi n'ont-ils pas fait en sorte que je n'ai pas de cicatrices ? Pourquoi n'ont-ils pas protégé Welkonn ? Pourquoi n'ont-ils pas sauvé Léyan ? Pourquoi ont-ils laissé des personnes comme Orzan et Gammon exister ? Pourquoi ne permettent-ils pas à Dévlin d'être présent pour la naissance de son bébé ? Pourquoi...
Elle se laissa tomber contre Negg et ses mots se perdirent contre l'épaule du rouquin qui l'enlaça.
Il la laissa marmonner durant quelques secondes avant de lui répondre d'un ton sarcastique :
- Tu leur poseras la question lorsque tu les rejoindras.
Leïmy se détacha brusquement de Negg et le repoussa d'un coup pas vraiment douloureux à la poitrine. Sous la tristesse que reflétaient ses iris d'acier, il y avait de la colère.
Elle siffla :
- Je n'ai pas envie de plaisanter.
- Moi non plus.
- Nous n'aurions jamais dû venir ici.
Soupira Leïmy en se prenant la tête dans les mains.
Negg glissa ses doigts dans sa longue chevelure noire en confirmant :
- J'en suis arrivé à la même conclusion...
La voix de Negg était basse et Leïmy y sentit une certaine crainte. Il n'avait pas peur d'elle mais de ses réactions possibles. La jeune fille identifia sans peine lesquelles.
Elle retira ses paumes de son front pour les passer dans la nuque de Negg à qui elle jura :
- Je te promet que cette histoire ne changera absolument pas notre relation. Rien ne pourra jamais changer les sentiments que j'ai pour toi et quelle que soit la façon dont se déroulera cette épreuve, nous la traverserons ensembles. C'est un serment. »
Negg sourit tristement. Ce n'était pas qu'il doutait de la parole de Leïmy. Au contraire, il la croyait trop bien. Une épreuve, c'était évident que c'était bien ça qui se présentait à eux.
Les deux mercenaires s'embrassèrent, surtout pour se rassurer mutuellement avant de se laisser emporter.
Leïmy tentait de ne pas réfléchir, blottie contre Negg mais elle n'y parvenait pas. Son esprit continuait à fonctionner et à tourner hors du moindre contrôle mais, au moins, elle n'était pas seule dans ce cas puisque Negg ne dormait pas non plus.
Tout comme son amante, il était plongé dans ses réflexions. D'un mouvement inconscient, il touchait le tatouage qu'il avait au poignet, le même que celui que Leïmy avait dans la nuque.
Leïmy se redressa soudain, s'asseyant sur ses genoux face à Negg qui leva un sourcil en une question silencieuse.
La jeune fille expliqua :
« En fait, si j'ai bien compris, c'est d'avoir été possédée par le pouvoir de la pierre du temps qui a fait de moi la candidate idéale à la divinité.
Negg hocha affirmativement le menton à la fois pour lui signifier que c'était aussi ce qu'il lui semblait et également pour l'encourager à continuer.
Ce qu'elle fit avec des gestes légers des mains :
- Donc, je suis ce qui nous cause ces problèmes. Sauf que jusqu'à présent nous ne le savions pas.
- En effet et si nous n'étions pas venus ici, nous ne l'aurions jamais sut.
- Peut-être qu'en oubliant et en faisant comme si nous ignorions tout...
- Ici ? Avec les temples, Sire Délèk et Iléany, impossible. C'est le domaine des dieux mais si nous retournons d'où nous venons où même ailleurs...
Le regard de Leïmy s'illumina. En même temps que le soulagement la submergeait, elle se maudit de ne pas y avoir songé. C'était tellement évident et simple à réaliser.
Elle s'assura tout de même que Negg était vraiment prêt à tenter ce qu'il proposait :
- Tu serais partant pour une nouvelle traversée du désert ?
- Nous pourrons certainement trouver des vivres dans le palais et peut-être même des arants. Je pense que ce sera plus facile à l'allée.
- Et pour Dévlin ? Si tu comptes l'abandonner comme ça c'est que tu commences à me ressembler.
- Je vais lui laisser un message. Si il se fait raccompagner par les Aranniens, il sera plus en sécurité tout comme Batquisse et Icrann.
- Alors inutile d'attendre davantage. »
Décréta Leïmy en repoussant la couverture de soie pour se lever.
Elle ramassa son ensembles de velours noir gisant au pied du lit avec les vêtements de Negg. Elle l'enfila et ferma les sangles aux boucles d'argent le fermant puis elle remit sa ceinture.
Negg s'habilla à son tour puis il entreprit de chercher de quoi rédiger une courte lettre à son frère.
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