Chapitre 34

Sulfurd conduisit les trois Welkonniens à travers les couloirs peuplés par des domestiques courant en tous sens, veillant à ce que la réception se déroule parfaitement.
Le capitaine de la Garde d'Arancha leur apprit que Icrann et Batquisse étaient déjà dans la salle de bal.
Leïmy peinait à mettre un pied devant l'autre, handicapée par son imposante robe et peu habituée à se déplacer avec pareil accoutrement. Bien souvent, elle dut se rattraper à l'épaule de Negg pour ne pas chuter. Le rouquin se retenait de rire par égard pour sa compagne.
Le trajet ne permit pas seulement à Leïmy de constater les difficultés qu'elle éprouvait avec sa tenue mais également de noter les ressemblances entre le Capitaine Oriol et son égale arannien. Premièrement, ils étaient tous deux grands et larges. D'approximativement le même âge, leurs visages paraissaient identiques sauf que Sulfurd avait le teint matte, les cheveux très clairs et les yeux noisettes. Il se dégageait des deux capitaines une sensation de droiture rigide et du sens du devoir dicté par le respect des règles.
Leïmy fut tirée de ses pensées par Sire Délèk qui venait à leur rencontre.
La jeune fille comprit, non sans contrariété, pour quelle raison on l'avait forcée à porter cette robe en particulier. Le souverain de la ville était vêtu d'un costume à la coupe semblable à ceux de Dévlin et Negg mais taillé dans un tissu violet satiné aux reflets dorés et dans du vert. Ses cheveux retombaient souplement sur ses épaules et un cercle d'or ceignait son front.
Cette simple vision du roi parfaitement assorti à Leïmy fit bouillir Negg de rage. Il serra les poings en espérant que la douleur de ses ongles s'enfonçant dans sa chair l'apaiserait mais il n'en fut rien. C'était comme si un animal affamé lui dévorait le ventre.
Sans même s'en apercevoir, il tendit chacun de ses muscles lorsque Sire Délèk s'arrêta à leur hauteur.

« Je vois que vous êtes fin prêts. Constata le souverain avec un large sourire.
- En effet, répondit Dévlin. Nous vous remercions de nous avoir gracieusement prêté ces tenues.
- Oui, le choix des couleurs est très intéressant.

Grogna Negg en desserrant à peine les mâchoires. Sire Délèk répliqua par un sourire en coin rempli de provocation. Negg se serait jeté sur lui si Dévlin, qui l'avait senti, ne lui avait pas écrasé le pied, le freinant net.
Le souverain reprit son air enjoué et congédia Sulfurd :

- Ça ira Capitaine. Je me charge de les accompagner, merci.

Sulfurd le salua puis s'en fut. Ils ignoraient si il allait effectuer une ronde ou rejoindre la fête et ils s'en moquaient grandement, surtout dans le cas de Leïmy et Negg.
Sire Délèk revint poser son regard bleu perçant sur Leïmy et, reprenant la même intonation que celle qu'il avait utilisée pour son discours charmeur plus tôt dans la journée, il déclara :

- Je trouve qu'elles vous ont trop maquillée. Quel dommage de camoufler l'éclat sous du fard sans compter que la beauté d'une rose n'a besoin d'aucun artifice pour resplendir.
- Méfiez-vous, ces fleurs ont des épines.

Rétorqua Leïmy, reprenant la métaphore de son interlocuteur pour voiler sa menace. Nullement refroidi par cette réponse, Sire Délèk éclata de rire. Cette réaction commençait sérieusement à exaspérer Leïmy, tout comme le reste de la personne du roi d'ailleurs.
Il tendit son bras à la jeune fille en lui demandant :

- M'offririez-vous votre bras jusqu'à la salle de bal ?
- Non.

Décréta froidement Leïmy avant de passer droit devant Sire Délèk sans lui adresser un regard.
Même si elle souhaitait que sa démarche soit ferme et assurée, elle ne put que se dandiner dans sa robe et elle se tordit la cheville à cause de ses chaussures pourvues de talons.
Negg adressa un sourire aussi amusé que victorieux au souverain qui n'apprécia pas du tout. Le rouquin rattrapa Leïmy qui continuait d'avancer. À l'instar de Sire Délèk, il lui tendit son bras et, là, elle le saisit.
Les deux amants finirent par stopper à l'angle du couloir pour attendre Dévlin et Sire Délèk puisqu'ils ne savaient pas où se diriger pour trouver la fameuse salle de bal.
En reprenant la tête du groupe, Sire Délèk lança un regard fortement désapprobateur au couple de mercenaire. Negg resserra jalousement sa prise autour du bras de Leïmy.
Cette dernière poussa un soupir, excédée. Si tout cela continuait comme ça avait commencé, elle ne garantissait pas de laisser cette ville indemne en repartant.
Ils arrivèrent face à une haute porte incrustée de pierreries.
Les gardes postés de part et d'autre se mirent au garde-à-vous dans une parfaite synchronisation en voyant leur souverain. Ce dernier leur rendit leur salut puis leur fit signe de se détendre un peu.
Il poussa la porte, l'ouvrant en deux et dévoilant une immense pièce au sol carrelé de marbre blanc et vert et aux murs peints de fresques gigantesques. Un lustre énorme tout en verre, en perles et joyaux pendait depuis le plafond.
Décidément, rien n'était trop beau pour la demeure du souverain. Leïmy avait hâte de découvrir si cette abondance de luxe s'étendait au reste de la cité ou si ce n'était que le palais qui en profitait.
La jeune fille revint sur son examen de la salle. En plus de la foule richement vêtue qui s'était retourné vers eux dès que la porte s'était ouverte, plusieurs servantes veillaient à ce que les invités ne manquent de rien, un orchestre jouait depuis le fond et des tables étaient chargées de mets odorants.
Sire Délèk fit un pas en avant et, les bras ouverts comme si ils ouhaitait étreindre la foule, il déclara :

- Mes amis, merci à tous d'être venus à cette petite réception improvisée. Permettez-moi de vous présenter nos invités d'honneur. Ils ont fait le voyage depuis le lointain continent de Welkonn alors réservons-leur un accueil à la hauteur de leur efforts et je compte sur vous pour que la fête soit belle !

L'orchestre commença à jouer dès que Sire Délèk eut terminé de parler mais personne ne se mit à danser. Tous dévisageaient les trois Welkonniens en échangeant des messes basses à leur sujet.
Le groupe "d'invités d'honneur" ignorait pour quelle raison Icrann et Batquisse n'avaient pas été présentés de la sorte en leur compagnie. Un peu plus tôt, les deux marins avaient avoué à Dévlin qu'ils préféraient ne rien avoir à voir avec cette affaire de politique et de relations diplomatiques. Peut-être l'avaient-ils également expliqué à Sire Délèk qui les avait donc exclus de sa présentation.
Sur signe du souverain, ils se mêlèrent à la foule du moins, le temps de trouver un espace dégagé à l'écart pour Leïmy et Negg.
Le rouquin cessa de compter le nombre de fois où Leïmy dut se rattraper à son épaule pour ne pas chuter à cause de sa tenue et de ses chaussures.

- Je déteste les fêtes. Grommela la jeune fille.
- Je déteste ce genre de fêtes, précisa Negg. Par contre, je me souviens d'un bal de village qui m'avait bien plut.

Le sourire de Negg ne se transmit pas à Leïmy même si elle avait parfaitement saisi à quelle fête son amant faisait allusion. Celle du bourg où le rouquin avait élu domicile et dans laquelle ils s'étaient glissé pour échapper aux mercenaires les poursuivant. Negg songeait certainement au baiser qu'ils avaient échangé ce soir-là mais Leïmy se rappelait aussi d'une gifle bien sentie qu'elle lui avait assénée.
Tout en ressassant ces souvenirs, la jeune fille constata que de très nombreuses personnes, principalement des jeunes hommes, lui jetaient des regards soutenus.
Elle s'impatienta au bout d'à peine quelques minutes.

- Que me veulent-ils ceux-là ? Râla t-elle.
- Ils vous trouvent superbe, tout comme moi.

Dans le tumulte de la réception, aucun des deux mercenaires n'avaient senti Sire Délèk s'approcher par la droite.
Sourire charmeur sur le visage, il tenait deux coupes de cristal emplies d'un alcool doré et transparent. Il tendit l'un des verres vers Leïmy qui l'ignora magnifiquement. Le souverain eut une moue déçue puis il porta sa coupe à ses lèvres mais il n'eut pas le temps de les tremper dans la boisson. Negg lui arracha son verre des mains et but une longue gorgée avec un regard de défis. Le souverain s'abstint de tout commentaire. Il se débarrassa du second verre en le donnant à un serviteur passant à proximité.
Refusant d'abandonner, il demanda à Leïmy :

- M'offririez-vous une danse ?
- Une danse ? Non mais vous vous moquez de moi ! Si vous vouliez que je dans, il ne fallait pas me forcer à porter une tenue pareille ! Je ne peux même pas mettre un pied devant l'autre ! »

Cette fois, Sire Délèk capitula. Il s'en fut inviter une autre jeune fille qui, elle, sembla enchantée.
Leïmy maronna son profond agacement alors que Negg sirotait sa coupe, le regard furieux. Ni l'un ni l'autre n'avait envie de s'éterniser ici.

Deux heures, qui en parurent le triple à Leïmy et Negg ainsi qu'à Dévlin, s'écoulèrent.
Le nécromancien désirait régler cette affaire au plus vite pour rentrer chez lui mais Sire Délèk souhaitait s'amuser et il refusait de discuter avec lui maintenant. Quant à Rilin, il ne lui était d'aucun secours puisqu'il ne se montrait pas.
Dévlin soupira en passant une main dans ses cheveux qu'il avait détachés.
Entre deux couples de danseurs, il aperçut Negg qui lui faisait signe de les rejoindre, lui et Leïmy.

« Qui y a t-il ? S'enquit-il.
- Il y a que nous en avons plus qu'assez de cette mascarade ridicule !

S'écria Leïmy, traduisant les pensées de Negg.
Dévlin ne bougea pas et ne put faire qu'une moue compatissante qui fut bien loin de satisfaire la mercenaire.
Ses yeux d'acier lançant des éclaires, elle se fraya un chemin à travers la foule des invités, n'hésitant pas à bousculer, écraser des pieds richement chaussés ou encore enfoncer ses coudes dans des côtés habillées de velours.
De cette manière, elle atteignit Sire Délèk. Sans douceur, elle abattit sa main sur l'épaule du souverain. D'un mouvement brusque, elle l'arracha à sa cavalière, le retournant vers elle.
Hors d'elle, elle hurla :

- C'en est trop ! Je ne vais pas rester ici à attendre ! J'en ai plus qu'assez !

En terminant son cri, Leïmy glissa les mains dans sa gigantesque coiffure et secoua, défaisant l'assemblage complexe de mèches. Plusieurs épingles et bijoux de cristal chutèrent de sa chevelure avant de se fracasser sur le sol de marbre.
Tous les spectateurs écarquillèrent les yeux, incrédules.
Une mèche au bout de laquelle pendait encore une rose en cristal barrait son regard empli de rage.
Negg était certainement le plus calme face à cette scène. Il termina posément son verre qu'il déposa sur la table située à côté, croisa les bras sur la poitrine et lança à Dévlin :

- C'est quoi déjà le terme que tu as utilisé tout à l'heure ? Était-ce "bonne image" ou "image positive" ?
- Je vais la tuer.
- Je ne m'y risquerais pas si j'étais toi.

Répliqua Negg. Le rouquin semblait plutôt s'amuser de ce qui était en train de se passer, contrairement à Dévlin qui voyait toute la bonne entente avec Arancha, qu'il avait réussi à instaurer, voler en éclats.
Sire Délèk, qui ignorait comment se comporter, et le reste de la foule, y compris Batquisse et Icrann, étaient effarés.
Leïmy leva la main, prête à gifler Sire Délèk mais elle parvint à se retenir à la dernière seconde. À la place, elle s'écria :

- Vous m'écoutez ou bien ?

Sire Délèk ouvrit la bouche, même si il ne savait que répondre.
Il n'eut pas à chercher bien longtemps. Alors qu'il n'y avait aucune fenêtre et que les portes étaient closes, un puissant souffle de vent souleva les jupes des robes et éteignit les nombreuses chandelles éclairant la salle de bal pourtant, elle ne se retrouva pas plongée dans l'obscurité car une maigre lueur blanche semblant émaner de l'air lui-même éclairait l'endroit. Le souffle retomba comme il s'était levé.
Dans la pièce, les Aranniens paraissaient plus hébétés qu'effrayés, comme si ils savaient parfaitement ce que signifiait ce phénomène. La lumière s'estompa jusqu'à disparaître. Le silence dura jusqu'à ce qu'un garde allume une chandelle.
Se reprenant, Sire Délèk hurla :

- Je veux voir Iléany sur le champ ! »

En à peine un quart d'heure, les nobles invités pour l'occasion furent évacués du palais et ceux y résidant, même temporairement, furent raccompagnés à leurs appartements mais Leïmy ne resta pas longtemps dans les siens, juste le temps d'échanger l'horrible robe contre un ensemble de velours noir qu'elle avait trouvé dans son armoire, de se démaquiller et de libérer ses cheveux.
En ouvrant sa porte, elle était tombée face à Negg et tous deux étaient allés chercher Dévlin.
Grâce à l'excellente mémoire visuelle des mercenaires, ils avaient sans aucune peine retrouvé le salon dans lequel Sire Délèk les avait accueillis et, comme ils le pensaient, le souverain s'y trouvait cependant, les gardes postés devant la porte refusaient de les laisser passer.

« Pour la dernière fois, répéta Negg, bougez de là ou c'est nous qui vous faisons bouger, je vous préviens.
- Et comment ?

Demanda le plus grand des deux gardes.
Sans prononcer un mot, Negg s'écarta, cédant sa place à Leïmy qui ne s'était pas apaisé, loin de là.
En haussant les épaules, le rouquin répondit :

- Et bien, mon amie est très énervée et elle n'a pas encore eu l'occasion de se défouler, vous ne voudriez tout de même pas que ce soit sur vous ? »

Les deux gardes échangèrent un regard hésitant. Leïmy fit un pas vers eux en serrant les poings. Même si elle n'avait pas remis sa ceinture, elle n'en restait pas moins menaçante.
Leur choix fut rapidement pris. Ils ouvrirent la portes aux trois Welkonniens.
À leur entrée, Sire Délèk et Rilin se retournèrent vers eux. Le souverain était assis dans le même divan que quelques heures plus tôt.
Malgré ses efforts pour rester calme et serein, il était évident qu'il était plus qu'anxieux. Quant à Rilin, il avait le visage grave, aussi préoccupé et intrigué que son roi d'adoption.
Ce dernier releva son regard perçant sur eux et particulièrement sur Leïmy, moulée dans son ensemble de velours noir fermé par plusieurs sangles au boucle d'argent.

- Satisfait de voir que vous avez trouvé les vêtements que je vous ai faits préparer. Il me semblait qu'ils seraient davantage à votre goût que la robe.

Leïmy ignora la remarque du souverain et s'intéressa plutôt à Rilin à qui elle lança :

- Je ne crois pas vous avoir vu à la fête.
- Je n'y étais pas. J'ai encore du mal avec ce genre de moments de distractions joyeuses.
- Vous avez de la chance de ne pas avoir été obligé de vous y rendre.

Marmonna Negg en s'asseyant sur l'accoudoir du divan opposé à celui où se trouvait Sire Délèk. Dévlin lui adressa un regard réprobateur. Ce n'était pas vraiment le moment de remettre cela sur le tapis.
Il se racla la gorge pour réfléchir aux mots qu'il allait utiliser. Contrairement à ses compagnons qui semblaient s'en moquer comme d'une dague émoussée, il souhaitait à tout prix tisser et conserver de bons liens.

- Sans vouloir passer pour quelqu'un se mêlant de ce qui ne le regarde pas, que s'est-il passé dans cette salle de bal ?

Sire Délèk se passa une main sur le visage, se leva et se servit un verre de liqueur qu'il avala d'une traite. Il grimaça sous la brûlure de l'alcool lui enflammant l'œsophage. Il poussa un soupir et arpenta la moitié de la pièce, toujours plongé dans son mutisme.
Ce fut Negg qui s'impatienta le premier, juste avant Leïmy :

- Vous attendez une invitation ou vous espérez que nous oublions l'incident à force d'ennui ?

Negg subit sans s'en soucier le tire croisé de regards courroucés de Dévlin et Sire Délèk pour cette phrase provocatrice.
Le souverain se passa à nouveau une main sur le visage avant d'avouer dans un souffle :

- C'était une manifestation des dieux.

Alors que Dévlin écarquillait les yeux, que Negg s'interrogeait sur la possible plaisanterie et que Rilin se mordait la lèvre inférieure, Leïmy éclata de rire :

- Les dieux ! Trouvez quelque chose de plus crédible ! Quelque chose de réel, tangible, qui existe. Vous nous prenez pour des idiots !
- C'est un peu plus compliqué que cela. Commença prudemment Rilin, connaissant parfaitement le caractère de Leïmy ainsi que sa position sur les croyances divines, avant d'être interrompu par Sire Délèk qui le corrigea :
- En fait non, c'est fort simple. Les dieux existent c'est tout.
- Vous ne me ferez pas avaler ça !
- Voilà quelqu'un qui pourra vous convaincre du contraire.

Assura Sire Délèk en montrant la porte qui venait de s'ouvrir pour la seconde fois.
Un air dubitatif sur le visage, Leïmy se retourna pour découvrir quelle personne était capable d'opérer un pareil miracle.
Son regard se posa sur une jeune femme vêtue d'une robe jaune aux manches en mousselines transparente. Il était impossible de dire si ses cheveux retombant sur ses épaules en rebiquant étaient blonds ou châtains clair. À son cou pendaient trois colliers en griffes et crocs d'animaux et une broche en forme d'empreinte griffue ornait sa poitrine.
Il s'agissait de la même jeune femme que celle qui avait des démêlés avec le Capitaine Sulfurd lors de leur arrivée. Leïmy avait déjà oublié son nom.

- Iléany, enfin ! L'accueillit Sire Délèk.
- Veuillez m'excuser. J'étais un peu...secouée après l'événement de ce soir.
- D'après ce que j'avais compris, je croyais que ce serait bien vous la moins affectée par cela.

Intervint Rilin. Iléany ouvrit la bouche en dressant le doigt mais elle fut prise de vitesse par le raclement de gorge de Dévlin qui risquait de contracter un sérieux mal de larynx si il continuait à s'exprimer de la sorte.
Le nécromancien prit la parole :

- Pourrions-nous avoir les explications que Rilin ne comprend pas.
- Ouais. Je n'apprécie pas de ne pas être au courant.

Grogna Leïmy.
Iléany se tourna vers les trois Welkonniens se tenant dans une posture identique d'attente, les bras croisés sur leur poitrine.
Un large sourire fendit le visage bronzé de la jeune femme qui s'exclama :

- Oh, pardonnez-moi ! Avec cette histoire, ce m'était complètement sortit de la tête que vous n'étiez pas d'ici, sans compter que je n'ai même pas put me présenter convenablement avec Sulfurd qui me courait après. Ce type est plus collant qu'une tique ! Tout ça pour une babiole ! À chaque fois que Léano, vient, j'hésite à repartir avec lui mais ce serait trop compliqué. D'ailleurs, j'espère qu'il va bien. Je n'ai pas eut le temps de demander ça non plus. Enfin bref. Pour en revenir à vos questionnements, je suis une Librhad. C'est ainsi qu'on nomme les personnes possédant le don très rare de communiquer avec les dieux ou c'est plutôt la bouche par laquelle les dieux s'expriment.

Leïmy éclata à nouveau d'un rire empli de cynisme.

- Encore les dieux ! Ils sont comme le destin : une invention pour que les gens s'accrochent à la vie ou un prétexte à la haine.
- J'aimerais bien pouvoir dire la même chose. Soupira Iléany.
- Oh, je vous en prie ! Ce ne sont que des créations de personnes désespérées ayant besoin de croire en quelque chose ! S'obstina Leïmy.
- Peut-être pas. La contredit Negg.
- Pardon ?
- Sérieusement, trouvez-vous que ce ne peut qu'être des coïncidences, tout ce qu'il s'est produit l'année passée ? Demanda Rilin.
- Laissez tomber, vous ne me persuaderez pas.
- Alors ne perdons pas de temps.

Décréta Sire Délèk en remettant sa veste qu'il avait retirée.

- Allons au temple. »

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