Chapitre 6
Coucou,
Voici une première visite aux Jardins.... où on en apprends un peu plus sur l'univers magique.
Bonne lecture!
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Chapitre 6
"Darcy McGregor, à votre tour. Veuillez déposer votre médaillon dans la jarre à droite de la porte avant d'entrer."
Darcy n'en revient pas! Quelques secondes auparavant, il a senti quelque chose le pincer dans la poche de ses shorts de jeans et lorsqu'il a fouillé pour découvrir ce qu'il se passait, son médaillon a prit une belle teinte dorée. Il l'admire un instant, éblouis. Enfin! après ils pourront rentrer à la maison! En espérant que Sandy ait terminé toutes ses courses. Sinon, peut-être que la gentille madame Astrid lui permettra de revenir attendre sa soeur dans son arrière boutique?
Sachant que Stella et Tommy ont été appelés en même temps avant le dîner, il jette un regard vers les deux autres élèves de secondaire 1 présents. Kristian et Liane sont assis ensemble sur une causeuse et mangent tranquillement en échangeant des paroles une fois de temps en temps.
Kris, un cube de tortilla au bout de sa fourchette, jette un regard à sa gauche. Trônant sur son épais livre sur l'art runique, son médaillon est toujours de couleur argenté.
Tant mieux! Il préfère que ce soit Liane qui l'accompagne de toute façon. Il a l'intime conviction qu'ils deviendront amis, elle et lui et ça lui plaît de penser que les Jardins le pensent aussi. Fébrile, il lui retire son assiette des mains, la déposant prestement sur la table d'appoint.
— Liane... c'est trop énervant, viens avec moi!
Le plus calmement du monde, Liane retire son médaillon de la poche de sa jolie jupe. Darcy est déçu, il remarque tout de suite que le médaillon est de couleur argenté. Un fin sourire désolé aux lèvres, elle tend la main pour que les garçons puissent lire. Darcy n'ose pas, les mots restent coincés dans sa gorge. Kristian lui jette un coup d'oeil et lit à voix haute::
— "Liane Valmont-Kapesh, en attente. Monsieur McGregor, veuillez vous décider, sinon vous passerez votre tour". Ça va aller? demande-t-il enfin, conscient que l'autre se désorganise doucement encore une fois.
Darcy pousse un gémissement plein de détresse en fermant les yeux.
— C'est juste à côté, dit Liane d'une voix douce. Si tu veux, je peux demander à Kauapat de t'accompagner.
— Tu n'as qu'à passer par la ruelle, je suis certain que ma mère va accepter, ajoute Kris.
Darcy prend une profonde inspiration. Il cherche sa soeur du regard mais elle est trop occupée pour s'intéresser à lui. Ayant terminé leur repas, Luna, Lucie et elle s'apprêtent à partir rejoindre d'autres amis.
Il doit se décider, rassembler son courage et se rendre seul à son rendez-vous. Il tourne sur lui-même, le regard fou puis se redresse, davantage résigné que déterminé.
— Pas besoin de déranger Kauapat. Elle a l'air de bien se reposer, dit-il enfin.
— Demande quand même à ma mère qu'elle te laisse sortir par derrière, offre à nouveau Kris.
Liane a reprit son assiette. Elle lui fait un sourire encourageant.
— On va se revoir après, tente-t-elle de le rassurer..
— Ouais. Tu nous raconteras comment ça s'est passé, ajoute Kristian, franchement enthousiaste..
Madame Astrid accompagne donc Darcy à travers l'entrepôt et ouvre la porte de derrière pour lui. Au bout de la ruelle, on peut voir l'allée dans laquelle se situe le portail des Collecteurs.
— Lorsque tu reviendras, explique Astrid, pose ta main sur cette pierre pour avertir Octavia.
Sur ses mots, le visage anguleux et disproportionné d'une Gargouille apparaît sur le mur de l'immeuble, déformant la surface.
— Vous m'avez appelée, madame, dit Darcy qui a du mal à penser que ce visage effrayant puisse avoir un nom aussi raffiné qu'Octavia.
— Tout à l'heure, Darcy reviendra par ici, je veux que tu le laisses entrer.
— Bien sûr, madame, fait la chose d'une voix rocailleuse, jetant à peine un oeil globuleux sur le garçon.
Le visage s'estompe doucement, la pierre du mur reprenant son aspect habituelle.
— Allez, dépêche-toi, encourage madame Astrid. Bonne chance!
Darcy s'éloigne dans la ruelle, sentant le regard de l'adulte sur lui. Il se demande à quoi elle pense. Darcy lui, se dit que si Kris est toujours comme il est avec eux ce midi, il aimerait bien devenir son ami. Il aime son côté tranquille et silencieux, pour Darcy, les gens silencieux sont beaucoup moins intimidants.
Le trajet jusqu'à la grille de fer ornée de roses ne lui prend pas plus de deux minutes. En arrivant devant, Darcy se demande si elle n'a pas grandie depuis tout à l'heure. À droite de la grille, sur un trépied se trouve une jarre identique à celle d'où il a retiré sa pièce avant le lunch. Il regarde une dernière fois l'objet avant de le laisser tomber à l'intérieur.
Quelques instants après, les roses sur la grille s'écartent, laissant apparaître un visage très long et étroit aux yeux en triangle et au très long nez.
— Bienvenue dans le Jardin aux Trésors, Darcy McGregor. Une fois que vous aurez poussé cette porte, vous n'aurez qu'à parcourir les sentiers à la recherche de ce qui vous appartient. Prenez garde de n'emporter que ce qui vous est destiné, sinon vous ne sortirez plus jamais.
Il doit admettre qu'il ressent une nervosité certaine alors que le visage disparaît et que la grille s'ouvre, faisant entendre un grincement inquiétant.
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Le paysage est à couper le souffle! Darcy se souvient que sa grand-mère les ait déjà emmené, Sandy et lui, dans des lieux similaires. Il s'agit de poches entre les Mondes, d'endroits où la réalité se tord et devient surréaliste. Regardant derrière lui, il constate sans surprise que la grille a disparue.
— La mer! ne peut-il s'empêcher de lancer à haute voix en découvrant le paysage qui l'entour.
Naturellement, personne ne lui répond. Faisant quelques pas sur un sol rocailleux, Darcy observe les vagues tumultueuses s'écraser contre la grève en contrebas. Le ciel a pris une teinte grise annonçant une tempête à venir. Étrangement, le garçon se sent bien. Il sait qu'il est en sécurité et en paix malgré l'environnement hostile et peu familier. Il décide de marcher sur la grève, la mer à sa gauche, contemplant le paysage. Il a du mal à s'imaginer qu'il puisse trouver un focus magique dans un endroit aussi vaste. Néanmoins, il s'émerveille à la vue d'oiseaux volant en formation au-dessus de lui, atterrissant sur un promontoire situé une centaine de mètres derrière. À sa droite, la grève enneigée s'étend à l'infinie, dévoilant un paysage boréal aride et envoûtant.
Alors qu'il progresse, il réalise que malgré son short et son t-shirt, il n'a pas froid. Le vent caresse sa peau, fouille dans ses cheveux et l'atmosphère presque électrique dans l'attente d'une tempête le rend heureux.
"Ce doit être parce que je suis dans un espace contrôlé par la magie", se dit le garçon, progressant toujours, d'un pas calme et détendu.
Après quelques minutes de marche solitaire sur la grève, quelque chose dans les flots attire son regard. S'arrêtant pour observer, il remarque une vingtaine de phoques, leur pelage gris se confondant dans l'écume des vagues. Les animaux exécutent une sorte de danse aquatique joyeuse et Darcy ressent une envie quasi incontrôlable de se joindre à eux.
— Un peu de patience, petit blanchon, souffle une voix à quelques pas derrière lui, ce n'est pas encore ton heure.
Lorsqu'il se retourne, il aperçoit une femme vêtue d'une tunique grise rappelant la peau des phoques. Ses longs cheveux blonds sont tressés de jacinthes d'eau bleues et roses. Darcy ne comprends pas exactement pourquoi cette référence à ses cheveux, mais il a l'impression que cette femme ne cherche pas à l'insulter.
— Je suis Lotus FierTrèfles. Je suis ravie de faire ta connaissance, Darcy McGregor.
— Moi aussi. C'est vous qui distribuez les focus magiques?
— Non. C'est toi qui l'appellera.
— L'appeler? Mais comment on fait? Pourquoi? Je... je ne peux pas faire ça, voyons! s'étonne Darcy, inquiet.
— Ne t'en fais pas, tu sortiras d'ici avec un focus bien à toi. Tu as la capacité et la force magique pour trouver tout ce dont tu auras besoin, fait la femme en englobant l'horizon d'un bras. Il faut être unique pour faire sortir ce Jardin d'entre tous.
— Ah bon? C'est moi qui ai fait ça?
— Absolument, confirme la Collecteure. Tu as appelé un Jardin qui ne remonte pas souvent à la surface. Continue ta promenade, je ne veux pas te retenir.
Darcy a plutôt envie de lui poser des tonnes de questions. Il aperçoit un sentier qui descend plus près de la mer et s'y engage avec enthousiasme, bondissant de rochers en rochers jusqu'à ce qu'il arrive sur une étroite bande de terre qui longe le pied de la falaise.
— Les sorciers et les magiciens n'ont pas toujours besoin d'utiliser un focus magique, reprend Lotus FierTrèfles à quelques pas derrière lui. Certains d'entre eux, après avoir maîtrisé son fonctionnement à l'école n'y auront jamais plus recours car ils choisissent des métiers qui ne requiert pas autant de précision énergétique, comme par exemple les alchimistes ou les maîtres fabricants de potion. Un focus est toutefois nécessaire pour la concentration et l'amplification de certain sortilège. Imagine, par exemple, un pompier. Faire apparaître l'eau pour éteindre l'incendie est tout à fait réalisable sans outil. Cependant, concentrer l'eau en un jet assez puissant pour éteindre les flammes est beaucoup plus facile à travers, disons, une baguette. Lors d'une situation délicate de la sorte, il est très important de ne pas perdre de temps.
Darcy hoche la tête, cela lui parait tout à fait raisonnable, voire logique. Il se demande s'il choisira un métier qui requiert une grande maîtrise des focus ou pas. Spontanément, il décide de retirer ses chaussures et ses bas. Il a envi d'être pieds-nus sur la rive, voire de continuer son exploration les pieds dans l'eau. Sans vraiment y penser, il laisse ses espadrilles sur un rocher et poursuit son chemin. Un sourire se dessine sur ses lèvres lorsque l'écume des vagues caresse ses orteils. Faire un avec la Terre sous ses pieds, l'Air dans ses cheveux et l'Eau sur sa peau est grisant et vivifiant.
— Pourquoi faites-vous une différence entre les sorciers et les magiciens? questionne le garçon, escaladant un rocher à quatre pattes.
— Parce qu'il y en a une, mon ami. Évidemment, Les humains omettent généralement de mentionner cette différence aux apprentis. Ils en viennent même à négliger d'inclure tout le monde dans leur nomenclature. Pourtant, la différence peut être cruciale lorsque vient le temps de déterminer la meilleure méthode d'apprentissage et de maîtrise de toute cet énergie qui nous entourent.
Ils viennent d'arriver près d'un cour d'eau qui se jette dans la mer. Entendant des bruits à sa gauche, Darcy s'y engage, curieux. Il a l'impression d'entendre un appel à l'aide. Cependant qu'il cherche l'origine du bruit, il encourage la femme à poursuivre ses explications.
— Dans ce cas, quelle est la différence entre les sorciers et les magiciens?
— Les magiciens sont des gens, généralement des humains, possédant la capacité d'apprendre, de comprendre et de maîtriser la magie. N'importe quel enfant peut devenir magicien. Cependant, le monde moderne tue généralement dans l'oeuf ces capacités. Voilà pourquoi les écoles de magie sont du niveau secondaire. Seuls les adolescents ayant préservé leur ouverture aux arcanes sont éduqués en ce sens.
— N'y aurait-il pas davantage de magiciens si les écoles de magie incluaient des élèves du primaire? demande Darcy, s'arrêtant près de longues tiges de roseau, convaincu que les appels qu'il entend viennent de cet endroit.
— Nous avons passé l'époque où il était facile de kidnapper des enfants, mon cher. Le monde, dans sa totalité doit rester secrets aux gens Réguliers. Les adolescents comprennent l'importance de rester discret et savent dissimuler la vérité à leurs parents. En réalité, les magiciens issus du monde Régulier ne sont pas si nombreux. Désormais, la plupart des magiciens viennent de grandes familles comme les Duval ou les McLeod.
Ça y est, il vient de trouver! Sur le bord de la rivière, parmi des fougères, Darcy découvre une petite créature grise ressemblant à une sirène miniature, mesurant une vingtaine de centimètres. Sa longue queue rappelant celle d'un requin, son aileron dorsal et ses longs cheveux sont emmêlés au travers des tiges souples des algues. Plus la créature s'agite, plus elle s'emmêle et plus elle s'emmêle, plus elle s'énerve.
— Attends, fait Darcy, s'agenouillant dans l'eau, je vais t'aider.
Dès qu'il pose un doigt près de la délicate créature, celle-ci s'agrippe de son bras encore libre en poussant des couinements semblables à des roucoulements aigus.
— Les Ondines de mer ne sont pas les créatures les plus maternelles de l'océan, remarque Lotus. Celle-là s'est aventurée trop loin des siens et ses parents ne s'en sont pas aperçu.
S'installant confortablement, Darcy entreprend de déprendre l'Ondine de mer. Ses longs doigts fins défaisant les noeuds mouillés des différentes algues autour de son petit corps sont parfaits pour cette tâche. Étrangement, la peau écaillée de l'Ondine est très lisse et soyeuse et ses cheveux, d'un vert grisâtre ont la texture des algues.
— Vous ne m'avez pas encore parlé des sorciers, reprend le garçon.
— Ah oui! Les sorciers. Et bien, c'est simple, dit Lotus. Les sorciers transportent la base de leur magie dans leur sang. Ils sont généralement issus de créatures magiques, s'ils n'en sont pas tout simplement. Comme toi.
— Moi! s'étonne Darcy, oubliant pour un instant l'Ondine qui mord dans la chair de son pouce pour se rappeler à sa mémoire. Ayoye!
Reportant son attention sur l'Ondine, Darcy remarque que sa bouche est pleine de minuscules dents très acérées, rappelant celles d'un requin. Elle regarde le sang qui perle sur la peau de Darcy avec de grands yeux noirs aux paupières transparentes d'un air satisfait avant de tendre une langue démesurément longue pour sa minuscule taille et de le lécher,. Étrangement, cela n'inquiète aucunement Darcy qu'une Ondine de mer se délecte ainsi de son sang.
— Oui, jeune McGregor. Mais ce n'est pas mon rôle de te dévoiler ton héritage. Sache, cependant, que si tu n'étais qu'un apprenti magicien, jamais cette Ondine ne t'aurais laissé l'approcher.
— Ah bon... et comment fait-on pour avoir du sang de créature magique?
— La façon la plus simple est la reproduction, très cher, dit la femme comme si c'était l'évidence même. Il y a d'autres méthodes, mais je ne crois pas que tu soies prêt à apprendre ça.
Darcy met encore une dizaine de minutes à dépêtrer l'Ondine. Depuis qu'elle a goûté à son sang, elle se laisse manipuler docilement, laissant son corps aussi mou et abandonné que celui d'un chaton confiant, un sourire repus et satisfait aux lèvres.
Lorsqu'il a enfin terminé, Darcy se lève et retourne vers l'océan, déterminé à laisser l'Ondine partir dans un endroit moins encombré de plantes aquatiques. Depuis sa demi-révélation à propos de ses origines, Lotus FierTrèfles n'a plus prononcé un mot. Darcy a beau essayé de la questionner, la mystérieuse femme semble juger qu'elle en a assez dit.
Alors qu'il arrive à l'embouchure du bras de mer, l'Ondine au creux de ses paumes s'anime. Se redressant sur ses petits bras, elle pousse d'étranges sifflements aigus, à mi-chemin entre le cri du dauphin et le sifflement d'un oiseau.
Peu de temps après, un aileron de requin, d'un blanc grisâtre s'approche et une Ondine de Mer adulte, ou du moins, Darcy espère qu'il s'agit d'un spécimen adulte car il est énorme, sort sa tête blanche de l'eau, de longs cheveux verdâtre entourant le haut de son corps.
— Celle-là est gigantesque! s'écrie l'adolescent, les yeux ronds de terreur.
— Celui-ci. Il s'agit sans doute d'un des mâles de sa horde. Les femelles sont généralement de trois à quatre mètres de longueur à l'âge adulte. Les mâles peuvent atteindre six mètres, explique Lotus.
En voyant l'adulte, la minuscule Ondine dans les mains de Darcy agite sa queue et bondit. Darcy la suit du regard, estomaqué qu'une si petite créature puisse se propulser aussi haut et loin.
Tendant une main palmée à quatre doigts, l'Ondine adulte - dit-on "Ondin" pour un mâle, se demande Darcy -, attrape la petite ondine et, ouvrant une bouche aux dents comme des lames de rasoir, laisse tomber la petite dans sa bouche avant de disparaître sous l'eau.
— NOOOOON! s'écrie Darcy, agité. Il l'a avalée?
— Mais non... souffle la femme à ses côtés. Les Ondines transporte tout dans leur bouche. C'est à se demander pourquoi elles ont des mains.
Déçu et tout de même légèrement inquiet que l'énorme Ondine blanche ait avalé la toute petite, il reprend sa marche sur la grève, revenant sur ses pas.
Les phoques ont disparus et la marrée a baissé depuis son premier passage. La fine bande de plage sur laquelle il marchait s'est élargie de quelques mètres, dévoilant un sable mouillé très foncé. C'est ainsi que le garçon aperçoit, au milieu de coquillages qui n'ont pas été emportés avec la mer, un bracelet mystérieux.
L'objet capte aussitôt l'attention du jeune homme qui se penche pour le ramasser. Spontanément, il le glisse à son bras pour mieux l'observer.
Fait d'un cuir épais, rappelant la peau écailleuse d'un poisson, le bracelet est gravé de symboles étranges que Darcy n'a jamais vu auparavant. De couleur indéfinie et orné de quelques perles cerclées d'écailles opalescents et de quelque chose qui ressemble à des dents de requin, le bracelet est à la fois sobre et mystérieux.
Fasciné par le bois flotté et tout les autres trésors ramenés par la mer, Darcy poursuit son chemin. Plusieurs petits objets sans valeur retiennent son attention: une clef rouillée, une pièce semblable aux médaillons de la jarre à l'entrée, des pierres et des coquillages de toutes les tailles et de toutes les couleurs.
Darcy n'est pas certain du temps qu'il passe à fouiller la plage, allant de merveilles en petites trouvailles. Il sait cependant, que cette fois, il a trouvé.
Transformée par l'eau salée et son séjour sous-marin, la figurine ressemble à l'ondine qu'il a libérée. Darcy croit qu'il pourra s'en faire un pendentif ou simplement la garder dans ses poches. Cette ondine d'un bois presque noir, décorée d'écailles délicats et de coquillages fait écho à l'énergie qui réside en lui comme jamais rien auparavant.
— Bon choix, dit Lotus FierTrèfles, arrivant à ses côtés. Maintenant, concentre-toi sur la rue tout en envoyant ton énergie à travers l'ondine de bois.
Fermant les yeux, Darcy s'exécute. Il tient sa figurine entre ses deux paumes imitant le geste que la femme FierTrèfles vient de lui montrer. Il sent Lotus faire un mouvement devant lui et une infime pression sur le sommet de son crâne. Alors, une sensation de vide l'entour et le chant de la mer, composé de cris de goélands et du ressac des vagues s'estompe, remplacé par la musique de harpe, le clapotis d'une fontaine et le brouhaha de la foule.
Darcy ouvre les yeux et réalise qu'il se tient sur le trottoir devant le portail fleuri. C'est alors qu'il remarque que le bracelet est encore autour de son poignet gauche.
— Oh non! s'écrie-t-il. Attendez! Madame FierTrèfles!
Aussitôt, affolé, il se précipite sur la grille et s'empare de la poignée, essayant d'ouvrir la porte.
— Attendez! Madame FierTrèfles! Attendez!
— Ton tour est passé, jeune McGregor, dit la voix spectrale du visage de fer, sans toutefois apparaître.
— Mais, le bracelet! Je l'ai toujours!
— Ce que t'as dit Lotus est vrai, mon enfant. Il est impossible de sortir des Jardins aux Trésors avec un objet qui ne nous appartient pas. Si tu possèdes toujours ce bracelet, c'est qu'il est à toi. Par contre, tu as oublié tes souliers.
Alors, une main de fer sort d'entre les roses, lui tendant ses espadrilles et ses chaussettes. À peine les a-t-il ramassé que le portail orné de roses rouges grosses comme des pamplemousses se met à rétrécir, jusqu'à ne plus être qu'un trou de souris. Finalement, dans un "pop!" de bulle de gomme à mâcher, il disparaît, laissant le garçon mystifié.
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