Chapitre 5


Chapitre 5 :

Après une longue marche, j'arrivai enfin chez moi. Avant d'entrer dans celle-ci, j'annonçai d'abord la bonne nouvelle à Serigne Fallou ( le boutiquier).

- Serigne Fallou : Alhamdoulilah Rabi alamine ( Louange à Allah, Seigneur de l'univers ) ! Il faut qu'on fête ça inchallah ! Allah a entendu mes prières. Ma petite fille a le Bac avec mention Bien. Han ! Tiens prends ces 5000 FCFA, je n'ai que ça avec moi.

- Moi : Non papi, je ne peux pas accepter ça. Je suis juste venue t'annoncer la bonne nouvelle pas plus.

- Serigne Fallou : Hum. Si tu ne prends pas ce petit billet aujourd'hui, je vais certe aller en prison mais toi tu seras six pieds sous terre.

- Moi : Eh papi tu n'as pas à me menacer pour un billet.

Je pris l'argent et le remercia. Puis il me bombarda de prières. Je pris la direction vers ma maison et en moins d'une minute, mon pied avait dépassé le seuil de celle-ci. Arrivée au salon, je salua poliment ou "docilement" mon oncle et son épouse.

- Moi : Tonton. Tata. Je vous annonce seulement que j'ai mon Baccalauréat avec mention Bien.

- Mon Oncle : En quoi ça nous concerne hein !?

- Moi : Je pensais que vous seriez heureux à l'idée que j'ai..

- Mon oncle en hurlant : LA FERME !!!Quand les grands parlent, les enfants se taisent.

- Ndeye Fatou : Au moins, dorénavant tu vas plus te concentrer sur les tâches ménagères. Tchipp hors de ma vue !

- Moi : Mais.. aïe !

Mon oncle me tira par les cheveux et me traina dans une chambre.

- Moi les yeux embués de larmes : Stp tonton, ne me frappe pas..stp..

- Mon oncle : Tu me promets d'être une gentille fille bien docile ?

- Moi : Je..je te promets..

- Mon oncle : Voilà c'est bien. Maintenant tu vas venir au salon avec moi et nous présenter tes excuses.

Je me releva sans piper un seul mot et le suivit au salon.

- Moi : Tonton. Tata. Je m'excuse de mon comportement. Ça ne se reproduira plus..

- Ma tante : Tchippppppppp !! Va faire à manger au lieu de te pointer comme ça !

Sans dire niet, je m'exécutai à la tâche pour faire un bon Yassa au poisson. Ils refusèrent que je mange avec eux et j'ai dû m'installer dans la cuisine pour manger mon plat.

Je n'avais toujours pas évoqué la fête de Souleymane car leurs réactions de ce matin m'avaient fait changer d'avis. Mais si je voulais vraiment aller à cette fête, il fallait que je le leurs dise même si mes chances étaient de 0,001% .

Il faisait nuit et ses étincelles dorés donnaient une nuance de luminosité dans ce tableau sombre. Et c'est à ce moment que je décidai de prendre mon courage à deux mains et de leurs demander la permission. Je pénétra le salon et à ma plus grande surprise, mon oncle se trouvait seul entrain de suivre le journal.

- Moi : Excuses moi Tonton mais je peux te demander quelque chose..

- Mon oncle d'un ton sec : Qu'est ce que tu veux ?

- Moi : Tonton, l'un de mes amis organise une fête demain soir et..Et je voulais te demander si je pouvais y aller..

- Mon oncle : Awa. Tu m'avais promis d'être bien docile, non ?

- Moi : Si..Tonton..

- Mon oncle : Tu n'as pas respecter ta promesse. Ça tu le sais déjà.

Je baissais la tête et ne disais rien.

- Mon oncle : Viens. Viens ici Awa.

Je m'approcha lentement de lui et il commença à m'étrangler. Il me lâcha quand je ne pouvais pas très bien respirer. Il me pinça ensuite sur ma côte et me força à ne pas crier. Je tenais son bras et le suppliais de me laisser. Je pleurais encore. Il lâcha prise et me mis deux bonnes gifles avant de me souffler à l'oreille que je pouvais partir à ma soit disante fête. Je le regardais d'un air interrogateur.

- Mon oncle : Je viens de te punir. Tu peux donc partir à ta fête. On est quitte. Et arrête de me regarder comme ça.

Je le remercia malgré moi et m'en alla dans ma chambre où je versa toutes mes larmes. Comment l'Homme pouvait être si mauvais ? Qu'est ce que j'ai bien pû faire pour mériter toute cette haine, cette rancœur, cette douleur ? Je peux encore supporter car Allah Azawajal a décidé que m'a vie sera ainsi. Je n'ai nullement le droit de me plaindre. Peu importe les circonstances, Il sera toujours prêt de moi et Il voit tout.

C'est avec le cœur lourd que je m'endormis..

Le réveil fut brutal. Tôt le matin, Ndeye Fatou me réveilla et m'exigea à faire tout les tâches ménagères que ce soit vaisselle, linge, ménage, cuisine, tout.

Vers dix-sept heure, j'étais épuisée mais je ne voulais pas décevoir Souleymane alors je pris un bon bain pour y aller. Je n'avais rien apporté alors je pris un jean délavé avec un T-shirt que je portais presque casiment tout les jours. J'attachais ensuite mes cheveux dépeignés en un pompon. J'étais...comme d'habitude...moche mais passable..

Je pris les 5000 que Serigne Fallou m'avait donné puis je partis dire au-revoir à mon oncle et sa femme avant de quitter la maison.

Arrivée à la fête, Souleymane m'acueillit les bras grand ouverts avec  son beau sourire qui me faisait me sentir.. bizarre mais à l'aise.

La fête était magnifique. Tout le monde était magnifique. Le roi de la fête avait porté un beau Bazin beige et il s'était coiffé. Tout le monde avait de beaux habits qui faisaient tendance. Si par là tu ne voyait pas des personnes avec des habits purement sénégalais, de l'autre côté il y'avait des personnes avec de beaux habits occidentaux. Et dans cette foule, il y'avait moi, habillé comme en un vulgaire déchet..

- Souleymane : Contemples cette beauté ma princesse ! Tu ne verras jamais un homme aussi beau que moi. Jamais.

- Moi : Pour une fois que t'es beau. Mais tu sais c'est quoi être modeste ?

- Souleymane : Non et je ne veux pas savoir. Tiens y'a d'autres invités ! Viens on va les accueillir.

Il me tira par le bras et me força à les accueillir. Ses invités ne m'ont même pas adresser la parole et moi j'étais là à sourire bêtement.

- Moi : Euhm.. Souleymane je vais m'asseoir là-bas pendant que tu continues à discuter avec tes..potes..

Il acquiesça puis je partis m'asseoir dans un coin isolé de la fête. Personne ne faisait attention à moi et je sentais qu'on se moquait de moi. D'un coup, je me sentis triste. En vallait-il la peine d'être venue ici ? Je ne pense pas..

Une heure plus tard, Souleymane me rejoignis.

- Souleymane : Tout le monde s'amuse et toi t'es là complètement déconnecté du monde !

- Moi : C'est pas ça. Et en plus tu sais que ton tout le monde me déteste. Je peux rester ici. Pars rejoindre tes potes.

- Souleymane : Sérieux ? Viens alors manger.

- Moi : Je me suis servie et le poulet était vraiment bon ! Sinon je pense que je vais rentrer avant qu'il ne fasse nuit..

- Souleymane : Mais t'as même pas duré !

- Moi : Tu connais ma situation mieux que quiconque alors s'il te plaît ne fait pas l'idiot aujourd'hui. Je dois y aller un point c'est tout.

- Souleymane : Ok. Tiens prends ça comme cadeau.

- Moi : Mais c'est ton tel !

- Souleymane : Oui mais on m'a offert un tout nouveau. Donc prends le.

- Moi : M.. merci.

- Souleymane : J'y ai enregistré mon num et il y'a tout nos photos. Le reste j'ai supprimé.

- Moi : Mercii beaucoup ! T'es le meilleur !

- Souleymane : Je sais. Avec on pourra discuter pendant des heures et tu ne vas même pas remarqué qu'on est un peu loin.

- Moi en souriant : Je t'aime !

- Souleymane : Je sais.

Je lui fis une petite tapette qui lui fit rire.

- Souleymane : Quand on te voit, on dirait un petit chaton mais en vrai t'es un chaton sauvage. Je t'aime tellement mon p'tit chaton.

Puis il effleura son nez au mien.

- Moi : Maintenant tu frottes ton nez au mien !

- Souleymane : Toi là. Vas-y avant que je ne te mange tout crû !

- Moi : Hein maintenant tu me chasses !

- Souleymane : Hein maintenant tu ne veux plus partir chez toi ! Aller du balai, oust ! Mais saches que je t'aimerai toujours et ne te laisserai jamais tomber !

- Moi : Je sais. Moi aussi je t'aime.

On se fit la bise puis un câlin, puis la bise, puis encore la bise et enfin un câlin où je pouvais ressentir tout son amour propre qu'il portait en moi. Je partis chez moi derrière l'une de ses connaissances en moto.

En a peine dix minutes, j'étais déjà arrivée. Je remercia son pote et entra dans ma demeure en soufflant.

- Moi : Tata. Tonton. Je suis rentrée. Je m'en vais faire le dîner..

Ils ne prirent même pas la peine de me répondre, ni de me regarder. Je fis vite un dîner puis m'en alla manger seule dans la cuisine. Après ça j'arrangea la cuisine et lava la vaisselle salle. 

Enfin j'avais fini. Je pris mes ablutions et partie rattraper mes prières. Après avoir finis de prier, je m'en alla me coucher.

Tard dans la nuit, pendant que je me tournais de gauche à droite et secouait par mon cauchemars, on entra dans ma chambre par fracas. Ce qui me fait sursauter et me délivrer de l'emprise de mon rêve sombre. Mon oncle et sa femme se tenaient devant moi. Ils se mirent à me frapper, à me battre.

Le corps tremblant. Le visage inondé de larmes. La douleur physique y était toujours présent.

- Mon oncle : Prends tes bagages et dégages de cette maison. Je ne veux plus te revoir. Tu me dégoûtes. Tu m'énerves. Dégages !

- Moi en titubant : T..tonton.. pardonne-moi..stp..ne me chasses pas..stp..stp..stp

PAN !!

Une gifle venant de Ndeye Fatou retentissa sur ma joue.

- Ndeye Fatou : Sors de cette maison !! Idiote ! Personne ne veut de toi !! On a essayé de te trouver des prétendants mais rien. Personne ne t'aime. Qui voudrait d'une pourriture comme toi ? Tu as une mauvaise réputation dans le village ! Les filles de ton âge ont soit des prétendants ou sont fiancées même mieux, mariées !! Imbécile. Fille de malheur. Tu est maudite, tout comme ta mère !!

- Mon oncle : Je ne veux plus jamais te revoir ici. Dans cinq minutes si je te trouve ici, tu vas devoir assumer les conséquences !!

- Ndeye Fatou : Tchipppppp !!

Ils sortirent de ma chambre, me laissant seule. Il fallait que je parte. Oui mais où je vais dormir ? Je n'ai nul part où aller. Je pris un sachet plastique et mis le peu d'affaires que j'avais.

Sortie dehors, il faisait sombre. Très sombre. J'avais peur. Et si un fou venait me violer ou même pire me tuer ? Non je m'interdisais de penser à ça et je suis sous la protection d'Allah Azawajal. Il me protégera. Je me coucha par terre au seuil de la boutique de Serigne Fallou qui était verrouillé.

Je sentis une petite pression sur mon épaule et me réveilla. Lorsque j'ouvris assez bien mes yeux, je tomba nez à nez sur Serigne Fallou et les premiers rayons du soleil apparaissaient. J'avais tellement honte qu'il me voit ainsi..

- Moi : Bonjour Papi ! Ça va ?

- Serigne Fallou : Bonjour ma fille. Et non ça ne va pas ! Qu'est ce que tu fous couchée au seuil de ma boutique ?

- Moi : Non c'est pas ce que tu crois..

- Serigne Fallou : C'est pas ce que je crois mais c'est ce que je vois. Tu étais en train de dormir ici et ton corps est recouvert de traces. On t'as battu. Tu as passé la nuit seule ici.

- Moi : Pardon..je ne voulais pas te déranger..

- Serigne Fallou : Pourquoi tu t'excuses ? Tu ne m'as rien fait, il me semble. Et pourquoi je vois tes affaires dans ce sachet ? Ne répond pas. Ils t'ont frappé et t'ont chassé de la maison.

- Moi : Je..

- Serigne Fallou en m'interrompant : Tu penses que je n'avais pas remarqué qu'il clochait quelques choses. Chaques matin, tu portes presque toujours les mêmes habits. Tu as toujours eu le même sac depuis le collège. Tu marches à pieds en partant à l'école et en revenant. Même les pauvres se débrouillent pour avoir des habits de rechanges, partir à l'école avec les transports. Mais toi, rien alors qu'ils sont riches. Ils se vantent de leurs richesses et toi tu es traitée de la pire des manières !

- Moi : T'inquiètes papi, c'est pas grave..

- Serigne Fallou : C'est très grave même ! Tu as de la famille pour partir vivre là-bas ? Et stp fais-moi une faveur, ne retournes plus dans cette maison.

- Moi : Je n'ai plus de famille. La seule famille qui me restait, était du côté de ma mère, sa sœur. Elle voulait que je vienne vivre avec elle mais son mari n'était pas du même avis alors à contrecoeur elle me laissa vivre ici. Deux ans après le meurtre de mes parents, elle tomba gravement malade et succomba..

- Serigne Fallou : Inna lilahi wa Inna ilayhi rajioun ( C'est à Allah que nous appartenons et c'est à Lui que nous retournons) ! Toute mes condoléances. Qu'Allah fasse de sa demeure éternelle Firdaws ( le plus haut et le meilleur degré du Paradis).

- Moi : Amin ya Rabbi !

- Serigne Fallou : À part elle, tu n'as pas d'ami ?

- Moi : Si un ! Mais je ne pense pas que, c'est bien vu qu'une fille se fasse chassé de sa maison et recueillit par son ami garçon..

- Serigne Fallou : Ça c'est vrai..

- Moi : Je pense que je vais partir à Dakar. Trouver un travail et continuer mes études là-bas.

- Serigne Fallou : Je n'ais aucune famille qui y vit là-bas et mes principes n'accepte pas que je te laisse logé sous le toit de quelqu'un qui n'est pas ton tuteur.

- Moi : T'inquiètes j'ai des connaissances là-bas..

- Serigne Fallou : Si tu le dis. Mais ma fille, promets moi de toujours continuer tes études.

- Moi : Je te le promets papi !

- Serigne Fallou : Viens prendre un truc à manger avant de partir.

J'entra dans sa boutique et me réchauffa le ventre avec du café noir et pris quelques barres de chocolat.

- Serigne Fallou en me tendant une enveloppe : Tiens prends ça. Je ne peux pas t'offrir plus.

J'ouvris l'enveloppe et quand je comptais la somme d'argent, il y avais 100.000 FCFA. J'étais scotchée. Comment il pouvait me donner tout cet argent ?

- Moi : Non papi. Je ne peux pas accepter ça ! Déjà tu as une famille à nourrir. Non papi, je ne peux pas !

- Serigne Fallou : D'accord rends moi mon argent. Maintenant comme tu vas marcher d'ici jusqu'à Dakar, bon voyage !

- Moi : Hii papi merci pour l'argent ! Vraiment je ne sais pas ce que je deviendrais sans toi !

- Serigne Fallou en me taquinant : Hein maintenant tu as réfléchi et tu veux reprendre l'argent !

- Moi : Ah Papi marcher c'est pas facile deh !

Puis il commença à rire et me redonna l'enveloppe.

- Serigne Fallou : Eva. Tu es une fille bien. Allah sait tout et Il voit tout. Gardes toujours foi en Lui et tu ne seras jamais déçue. S'ils t'ont chassé saches que derrière tout ça ce cache une bonne chose. Tu vas pouvoir reconstruire ta vie, loin de cette haine et de cette air étouffante. Tu pourras enfin respirer même si ça ne sera pas facile au début. Aller viens que je te fasse des prières.

Il murmura des douah sur ma tête. Je devais enfin partir et je n'ai pas pû me retenir. Il était triste de le voir partir et je l'étais aussi. Je ne voulais pas quitter mon village mais il le fallait. Je le serra fort dans mes bras et versa quelques larmes.

Il a fallu qu'il me menace pour que je me dirige enfin vers Diawara pour mon voyage. Un voyage libérateur ou emprisonneur ? Je ne pourrai le dire. Qu'est ce qui m'attendra arrivée là-bas ? Je ne connais personne là-bas. Il fallait que je parte. Oui, il le fallait pour mon bien. Dès que je serai arrivée, j'appellerai Souleymane pour tout lui raconter..

       ❤️❤️❤️💔💔💔❤️‍🔥❤️‍🔥❤️‍🩹

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Sinon je vous souhaite un bon Ramadan. Qu'Allah fasse de ce mois, un mois meilleur pour nous nous. Qu'Allah fasse qu'en ce mois de Ramadan, la multiplication de nos bonnes actions et de notre foi en Lui.

À la prochaine inchallah ❤️❤️❤️

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