Chapitre 14


Chapitre 14 :

Le soleil s'est couché et le temps est passé. Les heures se sont écoulées pour laisser place aux jours qui ont eux aussi donné des mois. Depuis des mois que je suis enfermée dans cette salle. Personne n'est venue à mon secours. Vous saviez lorsque la méchante sorcière vous emprisonne et que vient à votre secours ce courageux et valeureux chevalier. Mais moi, je ne l'ai toujours pas vu et je ne pense pas qu'il s'est décidé à me venir en aide.

Ces derniers mois ma routine n'as pas du tout changé, on me frappait et on abusait de moi, mais à chaque fois ça leur chantait bien sûr. Mon calvaire n'avait pas disparu à part le fait que je me sentais plus malade et que j'avais des nausées à chaque fois. À force de me faire subir des atrocités, je ne voyais même plus mes menstrues et j'avais toujours la tête étourdie.

Des fois, il m'arrivait même de vomir lorsqu'on me frappait. Mais au lieu de me laisser en paix, ils me battaient encore plus.

Je ne sais pas quelle type de maladies j'ai pu développer mais au fil du temps mon ventre grossissait et ça me faisait vraiment mal.

Idiote tu es enceinte !

J'ignore la voix. Mais..et si j'étais vraiment enceinte ? Non, non je ne peux pas tombé enceinte et de surcroît de mon oncle. Non c'est impossible !

Bien sûr que oui t'es enceinte de ton oncle !

- Moi en tenant ma tête de mes deux mains : NON TU MENS !! Tu mens ça ne peut pas être vrai..non je refuse d'y croire..

Puis je me remets à sangloter.

Quelqu'un me touche par l'épaule et me dit :

- La voix : Ne t'inquiètes pas, moi je suis là.

Je me relève brusquement car je suis sensée être seule. Je me retourne et sursaute en LE voyant. Je m'éloigne un peu de LUI et il m...me sourit. D'une voix apeuré je lui dis :

- Moi : Q..q..qui êtes vous ?

- Lui : Je suis Mounatski !

- Moi : P..p.. pourquoi as-tu les yeux rouges comme le feu ?

- Mounatski : Parce que je suis un djinn !

Un djinn !

Un djinn !!

Un djinn !!!

Non c'est pas vrai ! Ça ne peut pas être vrai !

- Mounatski : Tu sais, je suis un gentil djinn et je ne te ferai jamais de mal ! Dorénavant on est ami. En plus tu me fais pitié à parler à ces bestioles là !

- Moi : A ouzou bilahi mina chaytane irâjiim !

- Mounatski : Je t'ai dit que j'étais un djinn pas un diable ! Bon mais tu vas me dire pourquoi lorsque je te parlais, tu m'ignorais et ça depuis des mois !!

- Moi : Wouy sama ndeye ( oh maman) je deviens folle !!

- Mounatski : Pourtant tu as toute ta tête mis à part le fait que tu parles aux insectes sinon nada.

- Moi : P.. pourquoi ?

- Mounatski : Pourquoi quoi ?

- Moi : Pourquoi tu veux me parler ?

- Mounatski : Parce que je le veux et on est ami point barre !

- Moi : Alors..tu peux m'aider à m'évader ?

- Mounatski : Désolé mais je ne suis pas un génie qui exauce les vœux.

- Moi : Mais t'es un djinn, non ?

- Mounatski : Oui mais je ne suis pas divin !

- Moi : Bon ok. T'as quel âge ?

Je sais pas mais ma frayeur c'est soudainement évaporée dans les airs. Il m'avait mise en confiance et à l'aise même si c'est toujours bizarre de parler avec une créature qui n'est pas.. humaine.

- Mounatski : J'ai 783 ans.

- Moi : Hein !?

- Mounatski : Oui parce que je suis..

- Moi en terminant sa phrase : Un djinn.

- Mounatski : Tu sais je t'ai vu grandir dans cette maison. Et je ne te le cache pas que je t'admirais.

- Moi : Ah bon !? Et pourquoi tu m'admirais ?

- Mounatski : Tu étais toujours là à prendre notre défense, à nous les djinns, lorsque ta famille nous accusait d'avoir volé leurs objets perdus même si des fois c'était vrai.

- Moi : Ah !!

- Mounatski : Mais surtout ton courage !

- Moi : M..mon courage ?

- Mounatski : Oui tu es une fille pardon une femme courageuse. Tu as du courage car t'as pû survivre même après avoir vu ta famille se faire tuer.

- Moi : Non ça ce n'es pas du courage mais plutôt de la lâcheté.

- Mounatski : Tu te sens lâche juste parce que tu n'as pas pu crier et alerté tout le village ?

- Moi : Oui..

- Mounatski : Même si t'aurais crié tes parents aller mourir ce soir là car tel a été la volonté d'Allah.

- Moi : Mais j'aurais pu..

- Mounatski : Tu étais trop tétanisée et paralysée par la peur pour pouvoir sortir un son de ta bouche. Donc tu n'es pas lâche mais courageuse.

- Moi : C'est pas facile de vivre dans un milieu où l'on t'accuse de la perte de ta propre famille. C'est pas facile de vivre avec le poids d'une série d'images où tu peux visionner à chaque instant l'assassinat de tes proches. C'est pas facile..

- Mounatski en continuant ma phrase : D'être un témoin alors que les victimes ne sont plus de ce monde..

- Moi : Oui..

Puis on continua à discuter jusqu'à X temps. Mounatski était un djinn mais gentil. Il était très grand, oui très grand environ les 2m. Il avait les pupilles rouges vraiment rouges. Il était noir comme une ombre et avait une longue chevelure qui lui tombait sur le visage jusqu'à son bassin. Ses ongles étaient longs et pointues. Il était habillait d'une robe noire mais plus claire que sa peau. En parlant de peau, il y avait des tatouages dorés comme des motifs appartements à une époque antique, inscrits sur celle-ci.

Apparemment je suis vraiment enceinte. Ça fait bizarre de savoir qu'un être vit en toi. Ça fait vraiment flipper !

Donc pendant qu'on me tabassait j'avais un truc dans mon ventre. Waouh c'est épatant ! J'ai pas les mots en vrai. Je sais pas comment décrire les différents sentiments qui me traversent.. Peut-être le bonheur d'enfanter, l'angoisse de donner vie, la tristesse et la déception que le père de cet enfant n'est autre que mon oncle. Donc son grand-oncle est aussi son père..

Bref, cet enfant là peut importe ce qui va arriver, je le cherisserai de toute mon âme. Après tout il reste mon enfant, la chaire de ma chaire même s'il a été conçu dans les pires conditions qu'ils soient..

....

Il fait jour apparemment car la chambre est moins sombre... Aujourd'hui j'espère du plus profond de mon cœur de ne pas être maltraité.

La porte s'ouvre en fracas et laisse apparaître les deux êtres que je déteste le plus au monde. Vous le saviez bien, ce ne sont autres que Salif et Ndeye Fatou.

- Ndeye Fatou : Eh bien la princesse est réveillée !

- Salif : J'espère que t'as fait de beaux rêves !

- Moi : J..je vous en prie, ne me frappaient pas aujourd'hui..

- Ndeye Fatou : Tu entends ça Salif ?

- Salif : Ohh j'ai bien entendu !

- Ndeye Fatou et Salif : Elle doit être punie !!

- Moi : Non non non !! Ne me frappez pas svp..je suis enceinte..

- Ndeye Fatou : Ohh donc tu sais que t'es enceinte ! Eh bah c'est pas trop tôt !!

- Moi : Quoi !!? Donc vous le saviez..

- Salif : Oui et normalement tu ne devrais pas l'être.

- Moi : C..co..comment ?

- Ndeye Fatou : NE POSES PAS DE QUESTIONS !!!

Je sursaute lorsqu'elle commença à crier. Je recule par réflexe.

Mon oncle s'approche de moi et commence à me battre puis me met des coups de pieds dans mon ventre. Malgré le fait que je protègeais mon bébé en entourant mes bras sur mon ventre, il arrivait tout de même à me faire mal.

Tout d'un coup une force inconnue m'envahit et je le poussa violemment à l'aide de mon pied.

Furieux il s'approcha de nouveau à moi et je le gifla.

PAF !

- Moi : N'osez plus jamais vous en prendre à MON enfant !!

- Ndeye Fatou en souriant : Eh bah Eva tu viens de me prouver que tu as un sacré culot. Tu es bien culottée de gifler ton oncle.

- Moi : Un oncle qui viole sa nièce ? Non, depuis un certain temps je ne vous ai plus considéré comme un membre de ma famille mais plutôt comme les esclaves de Satan.

- Mon oncle : Comment oses-tu !?

- Moi : Violez-moi, frappez-moi, insultez-moi, laissez-moi captive ici jusqu'à la fin des temps si vous le voulez mais. J'ai bien dit MAIS ne touchez pas à mon enfant car je serai capable de bien pire que vous ne pourrez imaginer !!

- Ndeye Fatou : Ohh donc tu nous menaces Awa !

- Moi : Je vous avertis simplement car quand j'avertis c'est que je suis capable d'accomplir ce que j'ai dis.

- Ndeye Fatou : C'est ce qu'on verra Eva. C'est ce qu'on verra.

Elle se tourne vers son mari et lui dis.

- Ndeye Fatou : Partons ! Laissons la avec...son bébé.

Sans dire un mot de plus, ils sortirent de la pièce et me laissèrent dans mes pensées.

Je dois être forte pour mon bébé. Oui je le dois et c'est une responsabilité qui pèse sur mon dos. Je serai forte. Non, je suis forte ! Je vais trouver un moyen de m'enfuir loin de cet enfer humain. Oui je dois m'évader d'ici le plus vite possible.

Comment vas-tu t'y prendre ?

Je sursaute et reprends mon souffle tout de suite.

- Moi : Mounatski tu m'as fait peur ! La prochaine fois préviens-moi quand tu dois faire ton apparition si "spectaculaire" !

- Mounatski : Comme tu le dis une entrée spectaculaire doit surprendre le public pour qu'elle soit spectaculaire.

- Moi : Pff !

- Mounatski : Bon madame, tu vas me dire comment tu vas t'y prendre pour la mission évasion.

Je soupire et lui dis :

- Moi : Aucune idée..

- Mounatski : Mais noooon !! Ne me dis pas que tu te décourages aussi facilement !?

- Moi : Là n'est pas la question mais AÏE !!!

J'avais une douleur horrible au ventre. Je touche celui-ci en le carresant puis je ressens encore une autre douleur. Je grimace et serre mes dents.

- Mounatski : Peut-être que c'est les premiers coups du bébé.

- Moi : Non c'est pas ça ! Aïe aïe aïe aïe...

- Mounatski : T'es sûr que c'est pas le bébé ?

- Moi : BORDEL DE MERDE !! Puisque je te dis que c'est pas le bébé qui me donne des coups !

- Mounatski : Rohh relaxe !

Je l'ignore car j'étais beaucoup trop concentrée sur ma souffrance.

Quelques minutes après la douleur s'adoucissa. Le corps nageant dans une sueur qui montrait la dureté de ce combat. J'avais les yeux imbibés de larmes.

- Mounatski : Ça va maintenant ?

- Moi : Hum.

- Mounatski : Je sais que c'est pas le moment mais je te présente mon frère Manhir.

Je relève ma tête et m'aperçois qu'il se trouvait deux Mounatski devant moi sauf que l'un d'eux avait les yeux qui viré vers l'orange foncé dont je présume être Manhir.

- Manhir : Enchanté Eva !

- Moi : Enchantée.

- Manhir : Mon grand frère m'a tout raconter à propos de toi, ton histoire.

- Moi : Et ?

- Manhir : Et t'es idiote ! Depuis quand on voyage et on ne dit pas notre destination à notre besty ?

- Mounatski : C'est ce que je lui ai dit pourtant.

- Manhir : Et en plus elle revient dans cette maison là où on l'a maltraité puis chassé ! Tu ne manques pas d'audace à ce que je vois hein !

- Moi : Pourquoi..

- Manhir en me coupant la parole : Voilà les conséquences. Regardes-la si pitoyable, si amochée, si minable ! Ohh !! Elle est enceinte ! Misère des misères, elle est enceinte de SON ONCLE !

- Mounatski : Malheureusement oui.

- Manhir : Eh bah elle n'a encore rien vu puisqu'elle n'est sans scrupule.

- Moi : En fait c'est quoi ton problème !?

- Manhir : Ha ha ha ha ha ! La vérité fait mal ma belle !

- Moi : Tu mens ! Tout ce que tu dis es mensonge ! Dis lui Mounatski, dis lui qu'il ment !

- Mounatski : Malencontreusement, il a raison.

- Moi : D..donc c'est moi la fautive dans toute cette histoire !?

- Mounatski : Oui et non.

- Manhir : Il voulais simplement dire oui. Oui car personne ne t'as obligé à venir ici !

- Moi : Mais ce sont les évènements qui m'y ont forcé !

- Manhir : Non c'est de ta faute ! Tu es là seule fautive !

- Mounatski : Il a raison tu es fautive Eva.

- Moi : Je ne vous crois pas !

- Mounatski et Manhir : Ha ha ha ha ha !!!

- Moi : Noooooooooooooon !!!

Je me balance de haut en bas et me retiens la tête. Non c'est pas vrai, je deviens folle. Non. Non. Non. Non. Je ne suis pas fautive.

Non. Non. Non. Non. Non !

Inspire.

Expire.

Expire.

Expire.

Non !

Inspire.

Expire.

Inspire.

Expire.

Calmes-toi Eva. Tu es forte. Sois forte pour ton enfant. Oui sois le pour lui.

[ Flash-Back]

- Papa : Ma fille, ma princesse écoutes moi. Tu sais les mots peuvent danser comme le font les ombres autour du feu.

- Moi : Mais comment les mots peuvent danser alors que ce ne sont que des mots ?

- Papa : Tu sais les mots peuvent être source de maux. Ils peuvent être tout beaux, tout jolis mais si tu fais bien attention ils peuvent être hideux et répugnant.

- Moi :  Mais comment ils peuvent danser ?

- Papa : Il suffit de les faire valser avec ta langue.

- Moi : Hein ?

- Papa : C'est à dire que tu peux blesser les gens avec la parole ou même adoucir leurs cœurs avec. Mais si on te dit des mots blessant pour t'affaiblir, ignores-les, ne les prends pas à cœur.

- Moi : Ne t'en fais pas papa car ta fille chérie est une battante, une lionne !

- Papa : Ha ha ha ha ! À 9 ans, moi je jouais avec du sable ! Mais toi, c'est autre chose !

Je l'enlace et il m'embrasse fort. C'est dans cette étreinte que je me sentis protégé, en sécurité. Elle me procura un sentiment de bonheur.

[ Fin du Flash-Back]

J'essuie mes larmes et me répète que je suis une lionne. Oui une lionne.

Je me battrais pour la mémoire de mon père et pour mon enfant.

Je survivrai dans cette jungle.

Le monde n'est pas méchant mais ce sont plutôt ses habitants qui le sont.

Je ne baisserai plus la tête par peur mais je la relèverai pour faire face à autant de cruauté, avec ou sans l'aide de quelqu'un.

Ce n'es pas pour rien que je suis née.

Je suis une femme et je donne vie. Je dois distribuer ma joie de vivre pour un monde meilleur.

Si je ne me bat pas pour mon propre bonheur, comment pourrais-je le donner à un être qui ne connait rien de ce monde ?

Je suis Eva comme se nomme la mère de l'humanité. Ça peut être bizarre pour certains mais je suis unique. Bref je me sens spéciale.

Je ne suis pas tout le monde et tout le monde n'est pas comme moi.

Je suis simplement moi et c'est pourquoi je suis spéciale. Des fois peut-être conne ou même impulsive mais je suis humaine, je ne peux être parfaite.

La perfection c'est quand tout n'est pas parfait. Et je ne suis pas parfaite.

Dans tout les cas, je survivrai. Je réussirai et dans un futur proche ou lointain, les souvenirs du passé ne seront que des photos abandonnées dans un vieux tiroir poussiéreux.

Je ne sais pas ce que l'avenir me préserve mais je sais que je me relèverai comme je les toujours fait.

J'entoure mes mains sur mon ventre et le carrese légèrement.

- Moi : Mon bébé, maman sera toujours là. Maman t'envahira d'un amour inconditionnel, un amour chaleureux dont TOI, tu partageras aussi à tes futurs enfants. Je te promets qu'on réussira. On partira loin d'ici pour construire notre vie. Tu seras comblé mon bébé. N'ais pas peur, maman est là. Maman veillera sur toi.

C'est avec ces mots que j'eus une longue discussion avec mon bébé. Je savais qu'il m'entendait et qu'il m'écoutait. Car après tout on partageait un lien fort, incassable. Un lien où seule les mamans pouvaient comprendre.

Ce petit faisait déjà mon bonheur. Mais est-ce je ferais le sien ? Est ce que je serai une bonne mère.

Aucune idée mais le temps nous le dira. Oui il nous le dira..

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