Partie sans titre 6

         J'allai donc à Ferdinand de Saussure, en me perdant plus de fois que le nombre de doigts sur ma main en chemin. Quand j'arrivai, il était midi, mais je n'ai pas faim. Je retrouvai ?? et Stéphane.

"Je t'apporte...

-Oh non..., dit Stéphane.

-Ton pull, ??", dis-je en le tendant.

Elle le prit en faisant une moue dégoûtée.

"Et pour toi mon Stéphanounet...

-C'était trop beau.

-Mon rouge à lèvres favori ! Regarde comme il est vert ! Il t'ira à merveille !"

Je lui donnai et il le passa à ??.

"Bon je vous laisse. Je dois faire à manger pour mon père.

-On dit quoi aux profs pour ton absence ?

-Des policiers m'ont empêchés de venir...

-D'accord. Et c'est vrai ?

-Du coup je n'ai pas pu te le rendre plus tôt, ton pull, ??. Tu m'en veux pas ?

-Il sent la pisse.

-De rien ! Je t'aime ! Et toi aussi Stéphane ! A plus !"

         Je rentrai à la maison. Je me lavai, me changeai, caressai Ouaf-Ouaf, enlevai la robe qu'il venait de déchirer, en mis une autre et préparai le repas pour Papa. Ensuite, j'allai à son travail. En bas de l'immeuble, je saluai les garçons habituels. Je progressais dans la ville, vers la périphérie, quand je remarquai qu'un motard me suivait. Je lui fis coucou de la main. Il me répondit et accéléra soudain, se mettant sur sa roue arrière. J'applaudis. Il perdit le contrôle et s'écrasa dans une vitrine. Je ris. C'était une très belle cascade ! Je ne savais pas qu'on filmait un film par ici ! Je ne vis aucune caméra. Ca devait être une caméra cachée ! Je continuai mon chemin, le sourire aux lèvres.

         J'arrivai dans le quartier où travaillait mon père. Les immeubles y étaient hauts et laids, les ruelles sombres et taguées, les gens mal habillés et laids. Il y avait des mendiants et des filles qui devaient avoir froid. Un type dans une grosse voiture noire s'arrêta à mon niveau et ouvrit sa vitre. Il dit:

"Eh ma jolie ! Ca te dirait de faire un tour dans ma bagnole ? Je te montrerai mon levier de vitesse1.

-Je suis normale. Vous sauriez où travaille mon père ? Il s'appelle Papa."

1NDA: c'est une métaphore.

Le type blêmit. Il devait être malade. Peut-être même qu'il devait avoir de la fièvre. J'avancai ma main vers son front pour vérifier.

"Tu... Tu... es sa fille ?!

-Bah oui. Papa est mon père.

-Oh putain ! Désolé! Me bute pas!, hurla-t-il quand je posai ma main sur son front.

-Vous n'avez pas de fièvre. Mais vous devez couver quelque chose. Faut vous couvrir et rentrer chez vous vous reposer.

-Tout ce que vous voudrez !"

Il démarra en trombe et disparut au premier croisement en emportant presque mon bras au passage. C'était méchant. Pourtant, j'avais été polie avec lui: je l'avais vouvoyé et même un peu écouté ! Toujours est-il que je ne savais toujours pas l'emplacement du bureau de mon père. Mais le destin avec ses grands chevaux et ses lunettes noires vint me sauver de la fatalité et de mon ignorance. De l'emplacement du bureau de mon père évidemment. Je disais donc qu'un type avec des lunettes noires et un nez pour les tenir vint me parler:

"Alors ma petite... T'es la fille de Papa ?

-Oui, vous avez un accent de mafieu italien.

-Alors suis moi."

Il fit quelques pas avant de se retourner.

"'Mais qu'est-ce que tu fiches ?

-Papa m'a toujours dit de ne jamais suivre les inconnus.2

Je ne suis pas un inconnu, je suis son bras droit.

-Vous ressemblez pas à son bras droit. Je le connais bien, il me frappe souvent avec. Vous êtes plus bronzé.

-Je connais ton père, on va dire.

-Ah ! Il fallait le dire tout de suite! J'arrive !"

2NDT: Ami lecteur, je t'enjoins à faire de même !

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