🌺09🌺

Hello !

"Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse"

... : Elle est là ?
Sitan : Oui.

Cette fille va très mal me le payer.

Partie 09

Sitan : Entre mah.
Mah : Elle est où ?
Sitan : Ici. Sors maintenant Tata.

Tous les autres ont payés que ce soit d'une manière ou d'une autre, mais Sitan, je prendrai mon temps pour la faire payer, elle se mêle de ce qui ne la regarde pas, quand je me vengerai d'elle, elle n'aurait que ses yeux pour pleurer. La vengeance est un plat qui se mange froid.

J'étais courbée derrière le fauteuil les yeux au sol quand une ombre se place sous mes yeux, je relève la tête et vois ma mère. Elle était là, là entrain de me regarder avec des yeux, qui, je ne sais être de pitié, de mépris, de dégoût ou même de compassion. Je reculais en baissant la tête, je ne peux affronter son regard.

Elle doit se maudire d'avoir donné la vie à une menteuse pathologique comme moi, une dévergondée qui n'a pas réfléchi à deux fois avant de ternir l'image de son père en lui attribuant un acte aussi odieux qu'ignoble.

Je me relève et elle était toujours à la même place entrain de me fixer. Sitan lui demanda de s'asseoir ce qu'elle fit.

Mah : Assieds-toi aussi.

Je ne réponds pas et me place à longue distance d'elle en repérant mon sachet de vêtements et d'argents.

Sitan : Dis la vérité à ta mère, répète ce que tu m'as raconté.

Moi : Pourquoi as-tu fait ça Sitan ? Je t'avais bien dit que je rentrerai plus tard.
Mah : Si tu ne te soucies pas de toi et encore moins de ta famille, elle, elle le fait. Tu vas vite t'asseoir toute de suite avant que je ne perde patience.
Sitan : Assieds-toi.


Je les regardais à tour de rôle sans bouger.

Mah : I T'I SIGUI DE DANKANDEN WOLOLE BILALE. (Tu ne t'assois pas maudite enfant née)

J'ai sursauté à ma grande surprise mais je ne pouvais pas prendre le risque de m'asseoir car en cas de fuite je serais retardée.

Mah : Ne te ka kouma e de fei ah Tata ? (Ce n'est pas à toi que je parle Tata ?)
Moi : Yafama mah. (Pardonne moi)
Mah : Je t'ai dit de venir t'asseoir.
Sitan : Tata.
Moi : Toi tu ne me parles pas.
Mah : E be fei ne ka i bôgô yan de yôrô ? (Tu veux que je te frappe ici n'est ce pas ?) D'ailleurs tu es chez qui ? C'est chez qui Sitan ?
Sitan : Un ami, il lui a même demandé de quitter la maison demain matin c'est pour ça que je t'ai appelée pour la ramener mah. S'il te plaît essaie de ne pas trop t'emporter contre elle. Elle ne sait pas ce qu'elle fait. Je vais te raconter la vérité, elle m'a tout révélé ce matin.
Mah : Non Sitan, à moins qu'elle ait perdu sa langue, c'est elle qui me la racontera.

Elle se lève et se dirige vers moi, je marche à reculons à petit pas, elle arrive à mon niveau et sans plus tarder elle me donne deux gifles à l'espace d'une seconde. Je tiens mes joues en la regardant. C'est comme ça qu'elle compte me ramener à la maison ?

Mah : Crois-moi ce n'est rien comparer à ce qui t'attend à la maison. Tu veux une vie de merde ? Tu vas l'avoir.

Elle me frappe à nouveau et j'essaie de la pousser de moi, Sitan arrive et l'arrête en s'interposant entre nous.

Sitan : S'il te plaît mah, arrête. Elle a été violé, Amara a abusé d'elle.

Sans qu'elle ne puisse répondre, un fracas de porte laissa entrer Alassane qui se dirigeait avec hâte dans la maison sans prendre garde à ma mère.

Alassane : Toi je te jure que je vais t'arracher cette langue de vipère que tu as.

Il allait s'abattre sur moi quand ma mère le stoppa avec l'aide de Sitan. À l'espace de ces moments où ils se disputaient en attendant de savoir qui aurait raison de moi, j'ai saisi mon sachet et je suis sortie en courant de l'appartement. Sans savoir par quel moyen j'ai fait pour courir aussi vite, je me suis retrouvée en bas, prête à m'enfuir. Je vis notre chauffeur qui dès qu'il m'a vu, est sorti de la voiture pour me poursuivre mais j'avais déjà de l'avance sur lui.

Je cours comme si ma vie en dépendait, ce qui n'est pas faux, je courais encore et encore, le téléphone est tombé de ma main mais le sachet je l'avais toujours.

Au prochain carré j'ai viré à gauche en regardant derrière si le chauffeur était encore loin, il fallait peu pour qu'il m'attrape.

Je tourne la tête et là sans que je ne comprenne je me vois être propulsée dans l'air par une voiture pour finir par m'écraser sur le goudron, les yeux grands ouverts, un liquide chaud qui coulait, je ne sentais plus mon corps avant d'être achevée par un motocycliste qui n'avait pas su freiner, ma respiration cessait...

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Moi : Je viens avec toi mah.
Mah : Mais si on y va ensemble, tu resterais chez ta tante parce qu'on doit aller autre part. Mieux vaut que tu restes ici.
Moi : S'il te plaît xah mah, les jumeaux sont allés au marché avec pah, tu emmènes avec toi Sadio et moi pendant tout ce temps je reste seule à la maison.
Mah : Tu es grande et ton père n'aimerait pas savoir que tu es sortie en plus tu sais que depuis la rentrée, tu n'as pas le droit de faire autre chose que d'étudier. Ton père a été strict il ne veut te voir avec personne et d'ailleurs tu sais que c'est pour ça que même pendant les pauses tu dois rester avec le surveillant.
Moi : S'il te plaît mah, raison de plus pour que tu me laisses au moins voir ma cousine Fadima. En plus on va rentrer avant que papa n'arrive. S'il te plaît.
Mah : Ok, va te changer.

Vous devez sûrement vous demander pourquoi aujourd'hui où j'ai personne sur le dos pour m'échapper calmement je veux à tout prix suivre ma mère.

Moi : Je suis prête mah, allons.
Mah : Ok, prends Sadio.
Sadio : Ata. _en la prenant

Je rigole elle ne peut pas dire Tata mais Ata. On sort de la maison et embarque dans la voiture.


...

Mah : Fadima n'est pas là, tu fais quoi maintenant ?
Moi : Je vais attendre devant la télé avant qu'elle ne vienne.
Tantie Kany : Ok fais ça, si tu as besoin d'aide tu appelles l'une des bonnes ou tu demandes à Modibo, il est dans sa chambre.
Moi : C'est compris tantie.
Mah : Ok, on revient dans pas longtemps.
Moi : Oui, aurevoir.
Elles : Aurevoir.

Elles sont parties et j'ai attendu environ cinq minutes avant d'aller chercher Modibo pour le saluer. Je toque à sa porte.

Modibo : Oui entrez.

J'entre et il fut surpris de me voir, il ne savait pas qu'on était venu.Il enlève son casque audio.

Moi : Salut.

Modibo : Salut, comment tu es venue ici ?
Moi : Avec ma mère, elle est sortie avec la tienne.
Modibo : Ah je vois.
Moi : Je peux m'asseoir ?
Modibo : Quelle question ! Bien-sûr.
Moi : Merci.

Je m'assieds en le fixant dans les yeux.

Modibo : Alors c'est comment ?
Moi : Bien et toi ?
Modibo : Bien.
Moi : Modibo ?
Modibo : Oui.
Moi : À propos de...
Modibo : Non Tata, mieux vaut que tu sortes ça de ta tête.

Depuis la dernière fois chez nous, je mettais donner pour mission de le conquérir et dès lors durant toute la semaine je n'ai pas cessé de lui parler, de toujours trouver une raison pour lui envoyer des messages, de le séduire sans montrer que c'est ce que je faisais. Et lui, ses réponses en pouvaient dire long mais dès qu'il s'aventurait sur ce chemin il y sortait immédiatement et c'est à ce moment que je lui ai fait comprendre qu'il n'avait pas à se désister. Il m'aime bien je sais et il n'est pas du tout mal donc pourquoi pas ?

Moi : Tu ne me trouves pas belle c'est pour ça ?
Modibo : Mais que dis-tu ?
Moi : Alors pourquoi tu ne veux pas que je devienne ta copine ?

Modibo : Oublie Tata, ce ne sont pas des histoires pour toi.
Moi : Je veux être ta copine Modibo.
Modibo : Tu ne sais pas ce que tu dis.

Moi : Si je sais, je sais très bien. Je ne suis pas une petite fille, je vais bientôt avoir dix-sept ans. _en prenant sa main

Il me regarde, je me poussais plus près de lui, il secouait la tête comme s'il voulait y sortir une idée, il a peur et ça ne fait que me réjouir de plus.

Modibo : Oublie Tata, ça ne sert à rien d'avoir un copain à ton âge.
Moi : C'est de mon père dont tu as peur ?
Modibo : Ce n'est pas ça mais tu sais qu'il nous tuerait quand il saura..
Moi : Il n'a pas à le savoir comme il n'a pas à savoir que j'ai un téléphone.
Modibo : Mais tu es..

Je ne le laissai pas terminer que je le smack. Surpris de mon geste, il me regardait longuement et j'ai refait le smack, à la fin il m'a arrêtée.

Modibo : Pourquoi as-tu fait ça ?
Moi : Parce que je t'aime.

C'est ce jour où j'ai réussi à finalement le conquérir, il a accepté de faire de moi sa copine puis je suis retournée joyeuse dans le salon avant que Fadima ne rentre. Il m'y a rejoint et on a discuté durant tout le temps de l'attente.

...

Les jours passaient et j'étais contente d'avoir Modibo comme copain, il n'aimait pas l'idée que je sortais par le mur pour le rejoindre mais je l'ai convaincu et au final c'était lui qui prenait le mur pour me voir. On passait des heures à discuter ensemble dans ma chambre et un jour on a dérapé et ça en ait suivi d'autres mais avant le premier dérapage je lui avait dit qu'on avait abusé de moi et que personne ne le savait, il voulait savoir à tout prix qui s'était mais j'ai tout fait pour ne pas lui donner de nom, j'ai inventé tout plein de chose pour que l'histoire soit plausible, je lui ai dit qu'un jour j'avais pris le mur pour rejoindre mes amies et que c'est au retour que ça m'était arrivée, il m'a consolée et a essayé d'être mon psychologue comme il disait que ce n'était pas bien que j'aie surmonté seule cette tragédie sans pouvoir me confier à personne de la famille.

Je ne faisais rien sans penser à ce que ça pourrait donner, l'histoire de mon agression n'était rien d'autre qu'un piège pour enfermer Amara et une couverture pour que Modibo ne voie pas que je n'étais pas si innocente que ça.

Donc de fin novembre à maintenant j'entretenais une relation avec mon cousin.

Il a appris ma grossesse, deux semaines avant les parents, il voulait appeler sa mère pour le lui confier mais je lui en ai dissuadé, je lui ai dit qu'on dira tout quand il sera de retour, il a fini par accepter car je lui ai fait comprendre que peut-être si ça ne se fait pas devant lui mon père pourrait me tuer mais en vrai je voulais juste savourer la réaction du visage de mon père quand nous aurions annoncé la nouvelle. Il était en voyage en Guinée, il y est allée pour deux mois, donc depuis mi mars. Comme à moins de deux semaines du retour de Modibo tout ceci s'est passé, je n'ai pas eu d'autre choix que de me venger à la hâte.

Ma mère qui ne s'est pas confiée à sa sœur à propos de moi, a perdu d'énormes chances de découvrir la vérité car si elle l'avait fait, cette dernière aurait sûrement parlé de moi à ses enfants et par conséquent Modibo aurait été au courant de mon mensonge et aurait sûrement dit la vérité, il savait que j'étais prête à tout pour dénigrer mon père et me venger de lui.

Les seuls au courant du grand mensonge étaient ma mère, mon père, les frères de mon père et Sitan qui l'avait appris vu que le lendemain de mon mensonge elle était venue me voir et je n'avais pas eu d'autre choix que de le lui répéter. L'information n'avait pas eu le temps de fuiter.

[ Quoi ? Tout ceci venait de se passer à l'espace de combien de jour ? Quatre ou cinq ? ]

Pause ⏸

Ma respiration cessait lentement, mes yeux se fermèrent et mon cœur s'arrêtait...


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