Ténèbres

Voilà plusieurs semaines déjà que les paysans se plaignaient de l'état de leur culture. Vous pensiez simplement que c'était un nouvel insecte ou la chaleur. Mais c'était autre chose. Quelque chose de bien plus mauvais qui s'infiltrait entre toutes les plantations, qui semblaient s'étendre comme la toile d'une gigantesque araignée. Vous avez trouvé le premier animal mort en allant chasser. Gagné par une pseudo gangrène, son cadavre pourrissait sans qu'aucun charognard ne s'y soit attaqué. Vos sourcils s'étaient froncés et, lorsque vous aviez ramené le cerf au médecin royal, il n'avait su trouver d'explication. Le cervidé n'avait pas de blessures et n'avait été tué par un autre animal. Ce n'était que le premier. Les autres se firent plus nombreux et le premier enfant fut touché trois mois après cette morbide découverte. Ils tombaient sans que personne ne comprenne la cause de cette terrible maladie.

Tu priais tous les jours dans la petite chapelle qu'on avait placé spécialement pour toi. Daeneryl ne répondait pas. Puis ce fut Grían qui, un jour, attrapa la longue manche de ta robe pour te trainer à sa suite. Il t'entraina jusqu'à la forêt dont tu étais sortie ce qui te semblait des siècles plus tôt. Jusqu'à ce que tu retrouves, sous le couvert des arbres, une dryade qui se mourrait de voir ses amis de la nature mourir les uns après les autres. Vous n'eûtes qu'à échanger un seul regard avant qu'elle ne te conte les mots de cette déesse qui l'avait bénie autrefois. Il y avait une force noire, démoniaque et dangereuse qui sévissait, loin, si loin et qui s'était rapprochée, entrainant sur son sillage un mal que personne ne parvenait à comprendre. Elle éblouit ton esprit d'image de batailles et de grands guerriers. Et pour la première fois, elle te demanda de les aider. De former une compagnie pour prêter main forte à cette Alliance qui s'était formée pour faire barrage aux armées noires. Pour que les rois et reines halfelins prêtent renfort aux élus du bien. Tu avais ris. Puis compris qu'elle ne rigolerait jamais.

Grían a tes côtés, le visage plus grave que jamais, tu avais rejoint ton époux et ta famille et leur avait confié les mots de ta gardienne. Le roi ne voulait pas que tu partes. Tu ne lui laissas pas le choix. Une quinzaine d'homme te suivirent, ainsi que ton époux. Les Haut-Halfelins allaient rejoindre le combat, dussiez-vous en mourir. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top