Tu n'avais pas pris plus le temps de pleurer et avais prit tes jambes à ton cou. Tu avais couru comme si ta vie en dépendait, empruntant des chemins obscurs que seule ta maitrise du château t'avait permis. Le soleil avait inondé ton visage dès que tu avais pu sortir mais il n'avait pas fallu longtemps avant que tu ne sentes le souffle rauque courir sur ta nuque. Derrière toi, il y avait des orcs. Derrière toi, il y avait des créatures atroces et odieuses qui en voulaient à ton âme et à ta vie. T'avais accéléré le pas, sentant ton cœur exploser dans ta poitrine. Eux avaient fait de même. T'avais trébuché, sentit une lame s'élever pour s'enfoncer dans ton ventre. Puis un feulement et un gargouillis incompréhensible qui s'échappait d'une gorge tranchée. Tu t'étais relevée, apercevant l'animal de ta mère, si étrange de ta région. Elle avait le poitrail couvert de sang, de son propre sang et de celui, aussi sombre que cruel, de vos bourreaux. Tu t'étais relevée, tant bien que mal, pour finalement repartir en courant, pénétrant dans la forêt qui entourait votre royaume. Cette même forêt dont l'entrée était interdite et qui abritait dans ses entrailles une créature plus dangereuse encore que les orcs. Tu avais bien trop peur pour reculer maintenant.

Les orcs eurent du mal à te suivre entre les arbres. La forêt était toujours plus sombre, toujours plus dense et leursarmures se prenaient contre chaque tronc. Ils pestaient alors que tu te faisais toujours plus petite. Les animaux s'étaient tus. Il y avait ici un danger terrible qui tuait les bruits de la forêt. Un danger qui faisait s'agiter les branches alors qu'il se rapprochait, imperceptiblement. Les orcs ne le voyaient pas mais tu sentais les fins poils sur tes avants bras se dresser. Il y eu un souffle, un sifflement avant que le sang ne te gicle au visage. L'un des orcs était finalement plus proche que ce que tu pensais. Puis ils gargouillèrent tous avant de finalement tomber. Et un visage apparu devant le tien, comme surgit de nulle part, te faisant hurler. Avant que le noir ne soit complet.