Miami, la ville des vampires.
Miami, la ville des vampires. South Beath au coucher du soleil, dans la tiédeur chaleureuse d’un hiver qui n’en est pas vraiment un, tout paraît propre, florissant et baigné dans l’éclairage électrique, la douce brise soufflant du front de mer pour venir caresser le visage des heureux passants mortels. Des jeunes gens élégants étalant avec une touche de vulgarité leurs magnifiques muscles dorés par le soleil, des jeunes filles si fières de leur silhouette fine, de leurs longues et douces jambes, dans le discret ronronnement de la circulation de la ville. Le vampire contemplatif ne pouvait s’arracher à ce tendre spectacle. Il ne fait jamais sombre à Miami, ni jamais totalement calme. C’est la ville parfaite pour un vampire tel que Edward, elle fourmille de petits criminels, sinistres, cruels et miteux, qui livrera aux oreilles du vampire ses crimes tandis qu’il étanchera sa soif sans fin.
Ce soir là, le vampire était sur les talons d’une proie comme il les aimait. Déjà les journaux étalaient leur gros titre. Un serial killer ça fait toujours beaucoup parler. Il avait frappé à six reprise, toujours dans des petites ruelles obscures, et ses meurtres sans envergures effrayaient par la manière dont ils étaient commis. Comme un humain pouvait-il faire cela à un autre ? Quelque part, le vampire avait envie de le savoir, hâte de la savoir. La police donnait plus de renseignement au vampire qui écoutait leur radio que l’aurait fait son instinct ou son odora surpuissant. Repéré un criminel d’un tel ordre dans une foule devenait impossible, dieu merci, la police était là pour aiguillé le vampire sur ses victimes. Pas moins d’une vingtaine d’éminents psychiatres avaient tentés de dresser son portrait que le vampire s’était procuré sans aucune difficulté. Pour quelqu’un ayant l’éternité devant soi, étudier les mécanismes de protection des dossiers de la police est un jeu d’enfant. Grâce à son pouvoir surnaturel, il avait pu ajouter le nom du meurtrier, pas ce stupide surnom que lui avait donné la presse, ainsi que l’adresse de son domicile.
Jouer à l’enquêteur amusait le vampire tout autant que la chasse. Il fut un temps où il fallait se montrer terrible comme un félin avec une proie, où l’on avait qu’une chance de parvenir à obtenir ce qu’on désirait et tant de chance de se tromper. Mais à présent avec tous les moyens qu’il avait à sa disposition, le vampire parvenait à établir un profil psychologique détaillé de ses victimes. Il s’offrait le luxe d’établir des conjonctures pour trouver les informations qui manquent cruellement à la police. Une fois qu’il a obtenu tout ce qui est nécessaire pour trouver sa victime, le vampire s’amuse à la suivre. Pour l’Etrangleur de L’Ombre, Edward se montrait patient. Il avait depuis deux semaines toutes les informations suffisantes. Un membre de la police serait tombé sur son ordinateur aurait été aux anges. Il avait même des informations sur la famille du tueurs, les personnes qu’il voyait, ceux qu’il ne voyait plus, et avait même compris pourquoi il en était arrivé là. Si le vampire apprenait à comprendre ses victimes, c’était peut-être parce qu’il se sentait si proche d’elles. Des criminels étanchant leur pulsion meurtrière n’étaient-ils pas le pendant humain de ce qu’il était ? Un chasseur aimant tuer.
Depuis deux semaines, le vampire avait loué une chambre dans un motel miteux en plein quartier délaissé de Miami. La puanteur régnait partout autour du nez fin du vampire qui devait plissé son si joli nez lorsqu’il rentrait dans le hall du motel. La misère l’entourait. Par moment, il mourrait d’envie de donner de l’argent à tous ceux qu’il croisait. Mais être damné vous enlève forcément vos idée de sainteté. La chambre était minuscule, le lit inconfortable, les rideaux fermaient mal, mais la vue sur l’intérieur de l’appartement de l’Etrangleur de L’Ombre valait indéniablement le coup. Edward avait pour l’occasion acheté une paire de jumelle. Il l’avait fixé sur un pied. Le soir venu, il s’installait derrière la fenêtre, s’allongeait sur son fauteuil en cuir abîmé par le temps, et observait sa victime. Lisant ses pensées, le vampire pouvait fort bien s’offusquer de telles pensées perverses, sales, et malsaines ou bien partir dans un immense fou rire. Son petit tueur l’amusait et le révulsait tout autant. S’il lui arrivait d’aimer tendrement ses victimes, celle-ci, il ne parvenait à lui trouver d’excuse pour ses actes. C’était un tueur minable, qui tuait sans raison, simplement parce que la vie ne s’était pas montrée rose pour lui. Mais ce soir, il aurait le plaisir de mettre un terme à son illustre carrière dans une sombre et cruelle étreinte, sans la moindre étincelle d’illumination morale.
L’Etrangleur était prêt à passer à l’action. Sa langue passait sans cesse sur ses lèvres pour les humectées. Il s’observait dans le miroir de sa salle de bain. Il était temps que le vampire s’habille pour sa victime. Fouillant dans la valise à peine ouverte, le vampire ne comptait pas s’éternisé ici, il en tira son costume de velours gris, un de ses préférés, surtout lorsque le tissus est épais, avec seulement un soupçon de lustre. Habitué des costumes brillants et colorés du 18ème siècle, le vampire cherchait sans cesse à retrouver un peu de cette brillance, élégance perdue. Sa chemise de soie blanche glissait sur sa peau d’albâtre blanc. Tout autre tissu moins doux aurait irrité sa peau sensible bien qu’incroyablement dure comme la pierre. Il passa ensuite un peu de fond de teint sur son visage afin d’en masquer la peau trop blanche, puis posa sur ses magnifiques yeux bleus cristallins si brillants et si envoûtant une paire de lentille bleu nacrée qui atténuait la brillance surnaturelle du regard du vampire. Il secoua ses cheveux d’ébène qui descendait sur ses épaules. Il ressemblait à un magnifique mortel, un excentrique riche, mais pas vraiment à un vampire. Cette époque était bénie pour les vampires, car on pouvait facilement masquer sa nature grâce aux artifices qu’use les femmes mortelles.
La chasse au Gros Gibier revenait au vampire, le ramenant encore une fois à la réalité. Le traquer, l’attendre, le saisir au moment où il allait donner la mort à sa prochaine victime, le prendre sur le fait, saisir sa frêle gorge et la percer pour connaître le goût de son nectar incandescent, tout en festoyant sur sa perversité, en ayant un aperçu de ses premières victimes par les immondes hublots de son âme aussi noire soit elle. Le vampire s’élança élégamment dans la ruelle à la suite de l’étrangleur. Devenir invisible était possible, mais il lui fallait exercer son esprit et manipuler celui des mortels. Pour l’instant il se contentait de masquer sa présence à sa victime, si cela était véritablement nécessaire, car l’immonde tueur semblait uniquement préoccupé par sa future victime. Le vampire n’était pas un héros. Il n’allait pas sauver une pauvre mortelle faible d’un immonde tueur. Il avait cessé de songer à sauver son âme ainsi. Il avait trop souvent pris la vie, d’innocent, comme de criminel. N’étant pas convaincu qu’une seule bonne action suffit à racheter des siècles de mauvaises actions. Edward reste persuadé d’une seule chose, c’est ceci : le mal que représente un seul meurtre est infinis, et sa culpabilité comme sa beauté, éternelle.
Grimpant l’escalier de l’immeuble tout aussi minable que celui où logeait sa victime, mais plus cosy, comme si quelqu’un avait estimé que même dans la misère on peut tenté de faire quelque chose de beau et de plaisant. Le vampire voyait déjà l’innocente adorable petite vieille assise sur son fauteuil, en train de regarder ce film en noir et blanc, ces deux visages magnifiques s’approchant l’un de l’autre, sachant parfaitement par cœur la moindre des répliques franchissant ces magnifiques lèvres tant elle l’avait vu et tant elle l’adorait. Sa victime avait déjà pénétré l’appartement. Une voiture de police passa près de l’immeuble, probablement dans la ruelle où il se trouvait quelques instants auparavant, si bien que le vampire eut pu entendre leurs pensées. La configuration des étoiles était bonne. Cela signifiait quelque chose. L’Etrangleur allait frapper. Et ils ne savaient pas où. Ils savaient seulement que ce serait dans le coin. Le vampire sourit. Il avait toujours une longueur d’avance sur la police. Et adorait leur confié un cadavre magnifique. Parfois il s’amusait à mettre en scène la mort de sa victime. Expliqué le fait qu’il manque 5 litres de sang était toujours la difficulté. Mais pour l’instant il n’avait jamais laissé d’indices laissant pensé que c’était un vampire le tueur. La société telle qu’elle était à présent ne le lui permettait pas. La police voudrait savoir, chercherait, et la simple pensée de se savoir attaché à une table d’opération, des tuyaux pénétrant son corps le glaçait d’effroi.
Immobile dans l’ombre de l’entrée de l’appartement de la charmante petite vieille, le vampire observait l’horrible tueur s’avancer vers sa victime. Bien qu’il ne puisse le voir de là où il se trouvait, le vampire savait qu’un filet de bave glissait des commissures du tueur. Il aimait tellement ça. Dans sa tête, il n’y avait que des images violentes de ce qu’il allait faire. Dire qu’il ne vivait que pour tuer était un euphémisme. Quoi q’il lui soit arrivé, l’Etrangleur était mort à l’intérieur. La seule étincelle de vie qui brillait en lui s’animait lorsqu’il tuait. Chaque minute passé sans tuer le rendait malade. Comme un junkie attendant sa dose. Le vampire s’approcha doucement de sa victime, louchant presque sur sa jugulaire. Il savait déjà comment il allait procédé. Il empoigna l’épaule du mortel qui valsa jusqu’au mur où il s’effondra. Ramenant ses maigres jambes jusqu’à lui, un sourire mauvais s’étala sur ses lèvres fines, sa langue passa pour les humectées. La bave coulait encore. Le vampire laissa l’humain s’approcher, il le laissa l’attaquer. Lorsque l’humain posa sa main sur la gorge du vampire, il se cassa le poignet en tentant de l’étrangler. Le vampire posa alors sa main sur le visage de sa victime, l’autre sur son épaule et poussa l’un et l’autre, la nuque se brisa dans un horrible craquement. Il enserra sa victime contre la taille et bu son sang longuement aspirant toute la vie de ce corps puant et mourrant.
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