Mon date de fille belle parfaite et timide
Précédemment, dans Chronique d'une fille belle parfaite et timide:
"Tu dis pas la crotte à nez."
Coucou! Je vous ai manqué? Bien sûr que oui. Alors nous allons continuer avec la passionaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaante histoire de Josiane Gourgandine Tesla!
Assise au beau milieu d'un amas de froufrous multicolores, je suis prise au beau milieu d'un dilemme des plus affreux: la paire de chaussures adaptée à mon date. Bien sûr, je n'y accorde pas tant d'importance, j'y vais parce que j'y suis obligée par les Saintes Lois De La Chronique.
Je ne suis pas superficielle, mais je considère que dans ce genre de cas, l'apparence est importante. Je ne dois surtout pas donner à Jean-Eudes l'impression d'être une de ces filles faciles qu'il fréquente à longueur de journée.
J'ai donc choisi ma robe avec application, sous les conseils avisés de Zarathustra le poisson et de Jean-Denis mon oreiller. J'ai cependant fait mon maquillage moi-même, très léger cela va sans dire, car j'avais déjà une idée très précise de ce que je voulais.
Mais me voilà désormais dans une impasse, car dès qu'on en vient à parler chaussures, Zarathustra et Jean-Denis ne cessent de se chamailler; impossible pour eux de tomber d'accord. Une paire dans chaque main, je prends alors une décision terrible.
"-ENRICOOOOOOooooOOOOOooooooooooOOOOOOOOooooooOOOOOOooooooOOOOOO!!!!!"
Ma voix danse telle une alarme incendie, tandis que j'active ma capacité spéciale: Les Vocalises de l'Apnéiste. Je suis capable de tenir des heures ainsi sans reprendre ma respiration, mon regard personnel étant de trois ans et sept mois.
Au bout d'une quarantaine de minutes, mon frère excédé défonce la porte de ma chambre à coups de tête, une bibliothèque dans chaque main.
"-Mais ta gueule putain!
-Enrico il faut que tu m'aides! J'ai rencontré un garçon et j'ai un rendez-vous avec lui!"
À ces mots, Enrico se met à pleurer de rire. Il rit tellement qu'il doit poser ses étagères.
Compatissante, je lui tends une housse de couette en guise de mouchoir, et il accepte après m'avoir donné un coup de pied dans la rotule. Bien sûr, c'est un acte de fraternité, car au même moment je lui donne un coup de rotule dans le pied. Ce qu'on est synchro.
Enfin, il parvient à se calmer.
"-Le pauvre, marmonne-t-il en séchant ses larmes.
-Tu sais, qu'il soit riche ou pauvre, je m'en moque. Je ne suis pas une miche de taux. Il restera toujours mon Jean-Eudes de la Carrousserie."
J'ai à peine le temps de terminer ma phrase que mon frère s'étouffe à nouveau de rire sur le plancher. Complètement recroquevillé par terre, il tape sur le sol à intervalles réguliers en répétant le nom de mon bad boy.
"-Oh putain... Oh bordel! Il a vraiment pas été gâté celui-là! Jean-Eudes... de la Carrousserie! Ahahah!"
Je ne comprends pas pourquoi il rigole, mais je trouve drôle, donc je me mets moi aussi à rire délicatement. Aussitôt, Enrico retrouve son sérieux, et me gifle avec Les Lettres Persanes.
"-Et donc qu'est-ce que tu veux?
-Que tu m'aides à choisir ma paire de chaussures.
-Tu m'as pris pour Cristina Tends-Moi-La-Corde-Là-Bas? C'est mort.
-Non, c'est Papi qui est mort, pas mes chaussures."
Il lève les yeux au ciel, et j'en fais de même. C'est vrai qu'il est joli le plafond.
"-Écoute, Enrico, j'ai vraiment besoin d'aide. Zarathustra et Jean-Denis n'arrive pas à se mettre d'accord et mon date est dans moins de sept ans."
Le voyant hésiter, j'ajoute:
"-Je t'achèterai un paquet d'Oreo.
-Deux paquets, avant lundi, finit-il par accepter.
-Marché conclu!"
Toute joyeuse, je sors mes deux paires avec fierté. Elles sont toutes les deux ravissantes.
"-Tu vois celle-là, elle représente un retour aux classiques, pour une impression un peu conte de fée tu vois? Mais tout en ayant cette impression de modernité, ça prouve que je suis une fille attachée à ses valeurs mais qui vit avec son temps. Ensuite -Enrico arrête de vomir sur mon parquet s'il-te-plaît- la deuxième, c'est très frais et mignon. C'est une touche d'humour absolument grandiose et raffinée, et avec elles je suis littéralement à croquer. Qu'en penses-tu?"
Il s'essuie la bouche avec mes cheveux avant de me répondre.
"-Tu devrais mettre une de chaque, comme ça tu sera une fille moderne mais attachée à ses valeurs pleine d'humour et à croquer, suggère-t-il."
Mais.
Quel.
GÉNIE!
"-ENRICO TU ES UN GÉNIE!!"
Je me précipite pour le prendre dans mes bras mais il m'attrape par les cheveux tout en pointant Thérèse Raquin sous ma gorge de manière menaçante et fraternelle.
"-Oublies pas mes Oreos.
-Promis!"
Il reprend ses bibliothèques et sort de ma chambre en ricanant. Je le salue de la main avant de retourner à mes affaires. Pas de temps à perdre, j'ai un date qui n'attend que moi!
Une demi-heure plus tard, je suis sur le lieu du rendez-vous, mais je suis toute seule. Jean-Eudes n'est pas là. J'ai bien sûr tenté de l'appeler, mais je n'ai pas son numéro. Depuis, j'essaie donc d'attraper un pigeon pour lui envoyer une lettre, mais malgré mes techniques de ninja imparables, je n'y suis pas arrivée.
Je fixe donc une vitre en tentant de communiquer avec lui, tout en cherchant une autre idée. Ça m'étonne tout de même de Jean-Eudes: bien que ce soit un bad boy, il doit être fou amoureux de moi, vu que je suis une good girl timide. Tout d'un coup, l'inspiration me frappe, tel un livre d'Enrico, et je sautille sur place de joie. Sans attendre, j'attrape mon téléphone. Après quelques tentatives, j'entends enfin la voix de mon aimé au bout du fil:
"-Âll-
-JEAN-EUDICHOUPINOU! Où es-tu?!"
Au son de ma voix, il laisse échapper un "gasp" horrifié, et je peux le sentir blêmir de l'autre côté du combiné.
"-Jo... Jordanne...?
-JOSIANNE! je m'exclame outrée. Qui est Jordanne? Tu me trompes?!
-Ah, euh... Non! J'ai juste du mal à retenir les prénoms... Attends... Te tromper...? Mais on est pas en coup-
-Bon, on a pas de temps pour ça, je le coupe, déterminée. Dépêches-toi, tu es en retard pour notre date!
-Quoi?! Quel date? Et comment tu as obtenu ce numéro d'abord?"
Mon rire cristallin résonne dans l'appareil tandis que je m'esclaffe devant l'incongruité de sa question.
"-Ahah, Jean-Eudenichou! C'est bien mal me connaître!"
Seul un silence terrifié me répond quand mon bad boy comprend qu'il ne sera plus jamais à l'abri.
"-J'ai tout simplement essayé tous les numéros possibles! J'en ai composé treize mille quatre cents soixante-seize avant de tomber sur le tien!"
J'entends résonner dans le combiné ce qui ressemble à une prière marmonnée.
"-Bon, je te pardonne. Après tout, c'est normal, tu es nouveau en ville. D'ailleurs, ça change de la structure classique, tu ne trouves pas? Bon après, un peu d'originalité ne fait pas de mal, tant que c'est à très petite dose. On est dans une chronique quand même! Pour cette fois-ci, j'envoie Stella Artois pour te guider, je lui indique tout en envoyant un SMS à ma meilleure amie à l'aide d'un portable arraché des mains d'un passant. Tu la reconnaîtras forcément, elle est toute usée et moche. À tout de suite mon bichon d'amour!"
Je raccroche sans lui laisser le temps de répondre: pas question de passer une seconde de plus au téléphone avec ce type!
Je me recoiffe rapidement, admirant mon reflet dans une pierre tombale dans la vitrine d'un magasin de pompes funèbres. Ce que je suis belle! Je rougis en pensant l'expression de mon aimé quand il verra ma tenue. Il sera subjugué, c'est sûr!
D'ailleurs, le voilà qui apparaît au loin, traîné par le pied par une Stella Artois enthousiaste. En m'apercevant, ma meilleure amie agite son bras libre dans tous les sens en braillant.
"-Regarde, je te l'ai ramené! s'écrit-elle en soulevant la jambe de Jean-Eudes.
-Superbe! Bon boulot ma belle, tu es une bonne fifille!"
À ces mots, elle se met à sourire, lâche son fardeau, me fait la bise et repart en courant. Quelle brave bête.
Je me retourne vers Jean-Eudes, qui se relève avec difficultés. Il replace ses lunettes sur son nez, lève la tête, et à ma vue, sa mâchoire se décroche.
Il faut dire que ma tenue a de l'allure: une énorme robe bouffante et rose, la taille entourée d'une ceinture de Pitch, des bas rayés en laine verte, ainsi que des mitaines en peau d'ours. Pour ce qui est de mon visage, mon maquillage se compose de fard à paupière mauve, d'eyeliner orange, de fond de teint noir, de fard à joue bleu et d'un rouge à lèvres blanc. Mes cheveux quant à eux sont coiffés comme une fontaine: une demi-douzaine de petits palmiers s'alignent sur le bord de ma tête, surplombés par un autre, beaucoup plus grand.
Mais le clou du spectacle reste mes magnifiques chaussures. La première est un escarpin motif léopard, avec des bouts de verre collés dessus. Quant à la deuxième, il s'agit tout simplement d'un chausson aux pommes auquel j'ai rajouté une semelle. Parfaitement parfait.
Ravie de mon petit effet, je tourbillonne sur moi-même, mais glisse sur de la compote de pommes qui a coulé de mon chausson et tombe malencontreusement sur Jean-Eudes.
Sa réaction est immédiate; il se met à hurler et à tenter tant bien que mal de se dégager. Malheureusement, ma robe l'étouffe et il ne voit plus rien.
"-Chaton? demandais-je d'une voix inquiète. Tu vas bien?"
Je ne reçois aucune réponse et ça me stresse d'autant plus. Je soulève en toute hâte les couches de froufrous roses pour dévoiler un Jean-Eudes inconscient. Mon sang ne fait qu'un tour quand je réalise qu'il n'a pas la même capacité apnéeique que moi.
"-Non, mon chouchou d'amour! je sanglote. Ne m'abandonnes pas!"
Bien décidée à le sauver de son terrible destin, je me penche sur lui pour lui faire du bouche-à-bouche. Alors que je ne suis plus qu'à quelques centimètres de lui, il ouvre soudainement les yeux. En voyant mon visage si près du sien, il crie et me donne un coup de boule, avant de s'enfuir en courant.
Je reste assise au milieu de mes rubans fushias, la main sur mon front endolori. Une immense peine envahi mon cœur tandis que je réalise que j'ai complètement foiré mon premier rendez-vous, et que j'ai certainement perdu Jean-Eudes à jamais. Il n'y a plus rien à faire.
"-Vraiment?"
Qu'est-ce que... Je connais cette voix! Je me retourne et tombe devant une figure que le monde entier ne connaît que trop bien.
"-Babar?!"
TO BE CONTINUED
T'as vu @Enferna_Satana t'as même pas eu besoin de ton screen!
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top