Précédemment, dans Chronique d'une fille belle parfaite et timide:

"Je m'appelle Josiane Gourgandine Tesla."

Coucou! Je vous ai manqué? Bien sûr que oui. Alors nous allons continuer avec la passionaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaante histoire de Josiane Gourgandine Tesla!

En entendant ma délicate voix criant mon prénom dans un grognement digne d'un goret des montagnes -évidemment, je crie mon prénom, j'allais pas les appeler non plus quand même, je suis bien trop distinguée pour ça-, mes amis se retournent vers moi. Aussitôt, Stella Artois me fonce dessus, et nous nous giflons mutuellement en riant, avant de nous jeter dans les bras l'une de l'autre. C'est si beau l'amitié.

Stella Artois est tout ce que je ne suis pas: belle, sociale, populaire et surtout elle a du succès auprès des garçons. Je l'aime beaucoup, mais je sais que je ne serais jamais comme elle. Après tout, elle est moche et sale.

"-Oh ma chérie d'amour, tu es magnifique! m'écrié-je en la scrutant de la tête aux pieds.

-Merci ma belle, me sourit-elle en claquant un baiser sonore sur ma joue."

Je m'essuie avec le pull d'une fille qui passait par là tout en continuant de l'observer dans la plus grande indiscrétion. Elle porte un t-shirt Iron Maiden légèrement usé, un collier avec un pendentif en forme de crâne ma foi fort étrange un peu usé, une ceinture marron usée, un jean bleu marine sacrément usé et des tennis, bleues elles aussi, extrêmement usées. Je trouve que sa manière de s'habiller la reflète bien: bonne pour la casse. Ce que je l'aime.

"-Voilà l'autre folle..."

Je me dégage de l'étreinte de Stella Artois, écartant au passage ses cheveux châtains usés de mon visage si parfait, et je me tourne vers celle qui vient de parler. Ses cheveux corbeaux coupés à la nuque et sertis de quelques mèches violines cachent ses yeux noirs, qui me fixent d'un regard aussi sombre que leur couleur. Elle et moi sommes des amies très proches, même si je ne me rappelle plus de son nom. En même temps, pour ma défense, je ne la connais que depuis hier.

"-Alistair! -elle a une tête à s'appeler Alistair- Comment vas-tu, ma très chère amie?"

Mon sourire est si radieux qu'une mini-galaxie se forme autour de lui, mais ça ne semble pas l'attendrir.

"-Attends, c'est à moi que tu causes?!"

Oh bon sang, toute son éducation est à refaire!

"-On ne dit pas "à moi" mais "de moi". Tu dis pas la "crotte à nez", la sermonné-je de mon ton si amical."

Mais elle ne semble pas très atteinte par toute ma bienveillance, vu qu'elle sort une batte de baseball de sa poche en marmonnant des "Je vais m'la faire" pas très polis. Heureusement, avant qu'elle ne fasse sa pâte à crêpe -je pense que c'est ce qu'elle voulait faire, je ne vois pas ce qu'elle aurait pu faire d'autre avec une batte de baseball-, Stella Artois s'interpose héroïquement.

"-Attends! Tu sais très bien que...

-C'est pas une excuse, grogne Alistair.

-S'il-te-plait! Je sais que c'est dur, mais...

-Bon, c'est pas tout mais moi je m'ennuie, lâché-je aigrement."

De quel droit osent-ils m'ignorer? Je risque de porter plainte si ça continue!

"-Oh, je suis désolée ma chérie! s'excuse Stella Artois ma meilleure amie pour toute la vie. Tu veux qu'on aille faire du shopping?

-Non, il faut d'abord présenter Vanille aux lecteurs."

Je me tourne alors vers Vanille. Notre amitié a été assez... mouvementée. Pendant longtemps, j'ai cru que Vanille avait des sentiments envers ma magnifique et insignifiante personne. Mais rapidement, je me suis rendue compte que c'était impossible, et ce pour une bonne raison: Vanille est gay, ce qui rend notre si peu probable amitié fille-garçon possible.

"-Vaniiiille, mon meilleur ami gay!"

Il lève un sourcil interrogateur et s'écarte de mon chemin quand je m'approche de lui. Je rougis furieusement, je dois avouer qu'il est vachement beau. Dommage qu'il soit gay, et qu'il ne soit pas un bad boy.

"-Comment vas-tu?"

Tout en lui posant la question, je le mate sans la moindre gêne. C'est pas parce qu'il est gay que je dois me priver! Ses cheveux bruns encadrent son visage fin serti d'une paire d'yeux noisettes. Je serais bien sortie avec lui, s'il n'avait pas été gay.

"-Pour la dernière fois, Ju', je suis pas gay."

Je le fixe, interdite.

"-Vanille, on en a déjà parlé! Tu dois t'assumer comme tu es! On ne va pas te juger tu sais, après tout ici tout le monde aime les garçons!

-Non, intervint Alistair, toujours avec son air mauvais.

-Alistair, ne rends pas la chose plus difficile pour lui s'il-te-plaît. Je ne supporterai pas le moindre commentaire homophobe.

-Ok, j'abandonne, grimace-t-elle en levant les yeux au ciel."

Je sais que je peux paraître dure, mais pour ce qui est de la discrimination, je suis intransigeante. Je hais ces personnes qui se croient supérieures aux autres!

"-Bon, il faut que je vous parle, chuchoté-je d'un air de conspiratrice.

-Sans moi, rétorque immédiatement Alistair qui s'éloigne, rapidement rejointe par Vanille."

Je me tourne vers Stella Artois, la seule à être restée.

"-Allons discuter de tout ça ailleurs, d'accord? Dans un salon de thé, par exemple, propose ma meilleure amie pour toute la vie.

-Excellente idée, ma chérie d'amour forever!"

Je la prends par le bras et nous nous éloignons en sautillant gaiement. Nous arrivons ainsi rapidement dans mon salon de thé préféré, et nous asseyons à la meilleure table. D'humeur charitable, je permets à Stella Artois de s'installer sur un fauteuil au lieu de son tapis habituel.

Une serveuse arrive immédiatement à notre table et s'agenouille devant moi. Je lui ordonne de se relever en lui donnant un coup de pied dans les côtes, puis lui adresse mon plus charmant sourire.

"-Je prendrais le menu Josiane, je vous prie, et Stella Artois ici présente aura droit à un os à mâcher."

Ma meilleure amie pour toujours de toute ma vie a l'air ravie de mon choix, et la serveuse s'incline avec respect avant de courir vers les cuisines. Vérifiant que personne n'écoute, je me penche vers Stella Artois.

"-Tu sais qu'il y a un nouvel élève dans le lycée?"

Elle semble réfléchir un peu, puis ses yeux fades et usés s'illuminent.

"-Ah, tu veux parler de Yohann?

-Mais non, voyons, m'exclamé-je agacée. Je veux dire dans ma classe!

-Ah, euh... Non, admit-elle."

Je suis outrée. C'est pourtant son rôle, en tant que meilleure amie et personnage oubliable, de connaître tous les nouveautés et ragots au lycée!

"-Eh bien, il s'appelle Jean-Eudes, et tu le croiras jamais, mais..."

Je m'interromps alors que la serveuse apporte les plats. Je contemple mon magnifique menu Josiane: un café parfum cookie, avec de la chantilly cookie, agrémenté de pépites de chocolat et de morceaux de biscuit, avec bien sûr une pile de cookies monumentale.

C'est si bon que j'avale tout d'un coup, puis me retourne vers Stella Artois qui elle a déjà bien entamé son os.

"-Je disais donc, chuchoté-je, ravie de la voir suspendue à mes lèvres, que ce nouvel élève est un bad boy."

De surprise, ma meilleure amie s'étouffe.

"-Waouh. C'est pas commun, ça, fait-elle remarquer après avoir repris contenance."

Je lève les yeux au ciel.

"-Par Sainte-Mitouche, Stella Artois, moi qui pensais t'avoir bien dressée! Il faut que tu actives la procédure "fille trop travaillée par les hormones et en chaleur"!

-Pardon ma chérie."

Elle prends une lampée d'eau sale dans sa gamelle, puis relève la tête.

"-Tu veux parler de ce mec qui vient d'arriver? Il est trooooooop mignon! Et si mystérieux! Et puis tu as vu comme il t'a regardé? Franchement, ma belle, t'as une touche!

-Tu plaisantes? répliqué-je sèchement. C'est un bad boy, il doit passer son temps à se faire toutes les filles du lycée. Hors de question que je rentre dans son jeu.

-N'empêche qu'il est sacrément beau.

-Oui mais je suis quand même plus belle!"

Sur ces mots, je soulève une table, la jette à travers la vitre et sors du salon de thé. Plus de temps à perdre, je dois aller me préparer pour mon rendez-vous avec mon Jean-Eudes. Mon bad boy.

Alors, que pensez-vous des "amis" de Josiane? Normalement le rendez-vous devait avoir lieu dans ce chapitre, mais j'ai décidé de lui consacrer une partie entière, parce que ça risque d'être folklo! Allez, bonne nuit mes chapons!