Chapitre 7 : Oliver 17/03/2001

Ma mère a quitter ce monde a cause de son cancer le 12 juillet 1999

Oliver né le 17 mars 2001 a 22h30 pour 3 kilo 156 et Mesure 51,5 cm

Je me suis enfin décidé à montrer ma frimousse...Si j'ai mis autant de temps c'est que je voulais me faire une jolie coiffure pour ma maman... Et papa, j'ai gâché leurs lune de miel pour avoir moi a m'occupé parce que j'ai décidé de les embêter pour au moins 20 ans, en plus j'ai pas de cheveux alors...

À 22h30, maman à sentir que je m'affaiblissait. Le petit gars est là... Et quand on ma mis sur le ventre de maman, c'était un moment magique ... Et puis c'est aller mieux. Je tiens à remercier papa d'être la pour me voir naitre comme je l'ai ai bien embêter pour commencé.

Moi j'adore le bain, mais je pleure beaucoup après être sorti juste pour resté dans l'eau, moi je suis un poissons dans l'eau.

Aussi j'adore mangé et dormir juste apres avoir bien mangé.

Le 15/03/2002

Nous sommes vendredi et le weekend que je redoutais tant arrive. Je sais que je vais être en état de stress pendant les deux jours à venir. Je démarre mon nouveau travail lundi, dès 8h. Je suis heureux d'avoir enfin eux une augmentation de grade et de pouvoir me projeter dans l'avenir avec une situation professionnelle stable. Mais en même temps, j'aime ce travail.

Bref, je me pose beaucoup de questions. Oliver, mon fils d'un an, me sort de mes nombreuses interrogations. Il me sollicite pour obtenir un gâteau. Je reviens des courses et je n'ai pas encore rangé tout ce que j'ai acheté. Il a donc vu trôner sur la table un paquet de délicieux biscuits au chocolat.

Ce petit garçon est un estomac sur pattes. Sa seule obsession est de se nourrir et cela nous fait bien rire, sa mère et moi. En parlant de sa mère, elle m'a dit qu'elle rentrerait tard ce soir. elle fait une garde à la caserne avec ses collègues, une chose qui m'enchante. Je dois quand même avouer que son absence me réjouit un peu. Je vais pouvoir me détendre et m'organiser une petite soirée cocooning.

J'ai prévu de me faire couler un bain moussant lorsque j'aurai couché Oliver et de m'y installer avec un verre de vin. Bougies et musique pour parfaire l'ambiance, évidemment (qui a dit que les hommes n'avait pas le droit).À 18h, je baigne Oliver qui me transforme la salle de bain en piscine municipale. Un vrai petit poisson mais surtout un vrai petit diable lorsque sa mère n'est pas là. Il fait le fou, marche tout nu dans l'appartement, ce qui excite le chien. Nous sommes 3 à la maison et les voisins pourraient croire que nous sommes une dizaine, tellement il y a de boucan.

Je parviens à l'attraper après 10 minutes de course folle et lui enfile son pyjama, entre deux cris et des agitations de bras et jambes. Je l'assieds sur sa chaise haute et lui donne son assiette de purée de petits pois - jambon. Oliver n'a que 11 mois mais est déjà très dégourdi. Il marche depuis deux petites semaines et veut manger tout seul. Sans les couverts, s'entend. Cela est bien plus drôle d'en avoir plein les mains et d'étaler tout ça partout dans la cuisine. Après son dîner, nous nous installons dans sa chambre ou nous jouons aux cubes pendant une heure. Je le mets ensuite au lit et lui lis une histoire.

Il s'endort très vite, pour mon plus grand bonheur. Je me fais un chocolat chaud et décrète qu'il serait mon repas du soir. Je fais couler mon bain vers 21h et trouve une playlist à diffuser sur l'enceinte de la salle de bain. Me voilà en peignoir, prête à me laisser aller dans une eau bien chaude qui sent bon la fleur de Monoï. Je m'apprête à retirer mon peignoir quand on sonne à la porte. Mon enthousiasme retombe. Qui cela peut-il bien être ?Megane me saute au cou lorsque je lui ouvre la porte. Megane, ma jolie cousine qui fait tourner toutes les têtes. Elle me tend une bouteille de "Malibu" et je comprends que je vais devoir renoncer à mon bain.

- Que fais-tu en peignoir si tôt un vendredi soir ?!

- Soirée en célibataire, mon fils dort... j'en profite.

- Tu devrais en profiter en allant t'amuser en boîte ! Regarde ce corps que t'as ! (elle ouvre mon peignoir)

- Mais ça ne va pas ?!

- Ça va, j'ai déjà vu des pecs, des bijoux de famille. Bon, où sont tes verres ?

C'est tout Mégane d'être si spontanée et de parler avec un tel langage fleuri. Nous nous mettons sur le canapé avec nos verres et j'ouvre un paquet de chips, ce qui fait grimacer ma cousine. 

Elle me demande si je n'ai pas plutôt des fruits secs ou autre truc dans le genre qui ne ferait pas grossir. Mégane est la fille que tous les hommes rêvent d'avoir. Métisse aux yeux bleus, grande, rigolote. Elle est la fille du frère de ma mère. Un mélange entre l'Allemagne (du côté de son père) et L'île de la réunion(du côté de sa mère). Un mélange souvent explosif. Mégane n'a jamais réussi à se poser sentimentalement voire même professionnellement.

Un caractère bien trempé que beaucoup ont du mal à supporter. Soit on l'aime, soit on la déteste. Et je dois admettre que ce soir, je la déteste. Elle me prive d'un moment de détente que j'avais attendu. Elle se sert verre sur verre et me parle des fringues à la mode, des boîtes à faire au plus vite, de son école de danse. Elle s'apprête en effet à ouvrir une école de danse. Un rêve qu'elle va concrétiser et je suis vraiment fière d'elle. Nous abordons le sujet de mon boulot. Je suis pompier (je pense que vous l'avait comprit).Travailler avec des gens qu'on reverra sans doute jamais. Je ne sais pas comment cela s'annonce, mais ça m'inquiète pas.

Mégane me dit qu'elle a entendu parler d'une salle de boxe juste en face du foyer qui est lui même dans le dedans de la caserne. Les prix seraient intéressants et elle aimerait qu'on s'inscrive. Je rigole en lui demandant si elle m'imagine vraiment faire de la boxe. Elle m'assure que oui et que ce sport m'irait très bien. J'ai du mal à me voir en Mohammed Ali.

Vers 23h,Éléonore rentre de sa garde. Elle est surpris de me trouver avec Mégane sur le canapé et qui plus est, en peignoir.  Elle me dit avoir perdu 20 euros, ce qui m'agace. Mégane décide de rentrer et me fait promettre de sortir avec elle et Kevin, mon meilleur ami, le lendemain soir.

Nous nous mettons au lit à 2h.Eleonore a un peu bu, ce qui la rend assez entreprenant (bien sur je ne sais pas pourquoi c'est une pompier). Je n'ai pas envie de elle, en toute honnêteté. Nos rapports sont devenus compliqués depuis l'arrivé d'Oliver. Avec elle et cela m'est insupportable. J'ouvre les yeux à 10h, après avoir passé la moitié de la nuit à ruminer. Je suis étonnée qu'il soit déjà si tard, car Oliver ne m'a pas réveillé. La place de Eléonore est vide, je suppose qu'elle s'est levé il y a un moment pour s'occuper de notre fils. Ils sont tous les deux en train de faire les fous sur le canapé lorsque j'arrive dans la cuisine.

Oliver a du chocolat plein les mains et sur le visage. Eléonore, en tenue de pompier, arbore également des traces du petit déjeuner d'Oliver sur le corps. Cela la rend incroyablement mignonne et je m'émerveille encore de voir à quel point elle est une bonne mère. J'ai voulu lui redonner une chance par amour pour elle mais aussi pour ne pas priver mon fils de sa maman. Je me prépare un thé à la vanille avec du miel et une tartine de Nutella. Mon petit déjeuner favori. Rexie, notre chienne, se positionne à mes côtés espérant que je fasse tomber quelques miettes de ce repas.

Oliver comprend à son tour qu'il y a des chances pour qu'il goûte un peu de mon petit déjeuner et court se réfugier sur mes genoux. Eléonore me raconte sa soirée de la veille, pour la énième fois. Elle a passé un super moment et me demande si la visite de Mégane m'a fait du bien également. Je ris et lui dis que non, pas du tout. Vers midi, je lui propose que nous allions sur le marché. Il fait beau, chaud et j'ai envie de me promener. Eléonore déteste les marchés et décliné mon invitation. Elle ferme le volet et se met devant le circuit de voiture électrique vous savez les trucs ou la voiture est radiocomandé et peu que rouler sur le circuiten plastique. Cela m'énerve profondément, parce que c'est mon jouet !

Je file prendre une douche rapide, habille Oliver et nous allons nous promener au parc. La promenade s'allonge jusqu'à mon lieu de travail. Je me retrouve sur le trottoir d'en face et regarde le lieu dans lequel je travaillerai lundi mon fils le connait déjà mais bon comme même. Je suis intimidée mais à la fois excitée. La façade est un peu vieillotte mais je remarque que l'intérieur a l'air très moderne. J'explique à Oliver que papa va travailler là, il sourit mais je vois bien que le pauvre n'a rien compris. Quand je me retourne pour regarder un peu le quartier, je vois le club de boxe dont Mégane m'a parlé.

Des gens s'activent à l'intérieur et on entend la musique de dehors. Ca me donnerait presque envie. J'ai bien dit presque. De retour à la maison en début d'après-midi, je m'empresse de faire déjeuner Oliver car il hurle. La faim et la fatigue y sont pour quelque chose. Après avoir avalé ses tomates et son poisson, il s'endort comme un gros bébé. Eléonore s'affaire en cuisine lorsque je sors de la chambre du petit. Elle nous prépare des lasagnes. Je m'installe sur le canapé avec un verre de vin, celui que je voulais tant boire hier dans mon bain !

Je reçois un texto de Kevin, qui m'annonce une grosse soirée au club. Le club, notre endroit préféré au monde pour faire la fête ! Il s'agit d'un bar ambiance que Mike, l'un de nos meilleurs amis a ouvert il y a deux ans. Il a mis le grappin sur la salle à la mort de son propriétaire, ce qui a fait beaucoup de bruit dans le quartier. L'ancien propriétaire, retrouvé mort dans son bureau, a été assassiné par un ami de Mike. Pour sa défense, il a dit avoir été payé pour l'exécuter. Une affaire digne d'un polar, qui a secoué notre groupe pendant plusieurs mois. C'est peut être l'une des raisons pour laquelle Eléonore a du mal avec nos amis.

C'est vrai qu'elle y a toujours beaucoup d'histoires à dormir debout. Mais c'est ce qui fait sans doute tout le charme de notre groupe, solide depuis 18 ans. Je m'autorise une petite sieste après avoir mangé. A 17h, j'embarque un sac avec le mustign que je compte mettre ce soir, embrasse Eléonore et mon fils et file chez kev'(habitue toi que j'appelle Kevin "kev'").

Kate est ma meilleure amie depuis l'école primaire. Elle s'est mariée cet été, à un homme vraiment merveilleux. Je ne l'ai jamais vu si heureuse, si épanouie. Tous les deux vivent dans un magnifique loft, en plein centre de Paris. Jamie, le mari de Kate, possède une entreprise de rachat immobilier. Il a fait fortune et fait partie des hommes d'affaires les plus influents de la capitale. A tout juste 30 ans, cet homme a créé un vrai empire. J'envie Kate parfois. Elle va ouvrir son salon de beauté le mois prochain et nage en plein bonheur avec son Jamie. J'aimerai revivre ça, oublier une bonne fois pour toutes que Eléonore m'a trahie.

Kate m'accueille en sous-vêtements, musique à fond et bouteille de champagne à la main. C'est tout elle, ça. Elle et Megane se ressemblent beaucoup dans leur attitude. Je suis très différente de ces deux-là, mais ça ne m'empêche pas de passer la plupart de mon temps avec elles.

- Prête pour la fiesta ? Tiens, prends toi une coupe.

- Du champagne ? Qu'est-ce qu'on fête ?

- Ton nouveau poste chéri !

- Je n'avais pas très envie de parler de ça ce soir, tu vois. Ca me stresse tellement ...

- Tu vas décompresser, t'en fais pas. Megane nous rejoint directement au club.

J'espère qu'elle viendra sans Hakim.

- Pourquoi ?

- Kate, tu sais bien pourquoi.

-En effet, je sais pourquoi.

Hakim et Kate sont sortis ensemble pendant 2 ans quand on était au lycée. Un amour ultra passionnel, qui s'est terminé par un Hakim essayant d'étrangler une Kate au milieu de la rue. Ils sont restés amis, parfois plus même, mais leur relation est des plus compliquées. Au mariage de Kate, Lévy, un de ses ex, a débarqué complètement bourré et a fait un discours qui aura marqué tous les invités. Il a dit à Hakim d'avouer qu'il aimait encore Kate, ce qu'Hakim a fait. Vive les mariés !Depuis ce jour, Kate et Hakim s'évitent. Je pense que je ne pourrai pas affirmer que Kate n'est plus amoureuse de lui.

Je crois qu'elle l'est encore mais qu'elle ne l'admettra jamais. En sortant ma robe de mon sac, je vois Kate grimacer.

- Chéri, tu ne vas quand même pas mettre ça ?

- Ce costard est magnifique.

- Je n'ai pas dit qu'il ne l'était pas. Elle est juste un peu trop long.

- Ah, ah. Je suis père de famille, c'est normal.

- Arrête un peu ! tu est incroyablement sexy.

-Que je ne repartirai jamais seul ce soir.

Bonne blague, et je ferai les présentations avec Éléonore avant ou après le petit déjeuner ?Les filles savent qu'il m'a trompé et me pousse à lui rendre la monnaie de sa pièce. C'est impossible pour moi, je n'ai pas l'esprit revanchard. Et j'ai beaucoup de mal à m'imaginer dans les bras d'une autre femme que Éléonore. C'est elle que j'aime, avec elle que je veux faire ma vie. C'est difficile entre nous actuellement mais je me bats pour que notre couple s'en sorte et que ma famille tienne debout.

Nous arrivons au club à 23h. Megane est au bar, avec un beau brun et ... Hakim. Kate se décompose et se dirige directement vers une table. Je commande deux cocktails au bar. Mégane me dit qu'elle reste un peu avec ce beau brun qui s'appelle Nicolas. Ils auraient eu un accrochage en voiture récemment et je ne comprend s pas tout, mais je crois qu'elle lui plaît beaucoup malgré qu'elle ait défoncé sa voiture. Hakim et moi allons nous assoir. Il se met près de moi et évite le regard de Kate. Je suis mal à l'aise, ils le sont sûrement aussi.

Je brise le silence en parlant des quelques bêtises qu'Oliver a fait ces derniers jours, de mes achats de nouveaux pyjamas bébé, du club de boxe. Je ne sais pas pourquoi je parle de ce club. Hakim me dit que ça me ferait du bien ce genre d'activités. Kate acquiesce et ils finissent par entamer la conversation. Mégane nous rejoint au bout d'une heure, l'air totalement blasée. Elle me dit que son Nicolas est lourd, qu'elle veut l'éviter. Après avoir bu plusieurs cocktails, Mégane nous annonce qu'elle a été mise à la porte par Vanessa, une amie qui la logeait depuis quelques temps.

Avant que Kate n'épouse Jamie, la moitié du groupe vivait dans une maison en colocation. Le mariage de Kate a rompu cette colocation et chacun a du se débrouiller comme il a pu. Kate s'inquiète de savoir où vit Mégane désormais. Le silence se fait et je vois Hakim et Meg' regarder leurs chaussures. Innocemment, je dis à Mégane de s'installer chez Hakim en attendant de trouver un appartement. Tous les deux rient nerveusement et Hakim avoue qu'il héberge Mégane depuis plusieurs jours. Kate se lève, furieuse et quitte le club. Hakim s'empresse de la rejoindre à l'extérieur.

Nous n'avons pas le son, mais nous comprenons que la discussion est des plus houleuses.

- Il faut qu'elle arrête 5 minutes avec ces scènes de jalousie. Elle est avec Jamie maintenant ! Et puis Hakim et moi, franchement ... c'est juste un service qu'il me rend.

- Tu la connais. Il a toujours été sa propriété !

- Et ça ne lui plait plus, il me l'a dit.

- Ah, donc il se confie un peu à toi ? Étonnant.

- Ce qui est plus étonnant encore c'est qu'il ait accepté de m'héberger.

Je ris. Hakim et Mégane se détestent depuis des années. Et savoir qu'ils vivent désormais sous le même toit est juste dingue. Le temps passe et Hakim et Kate ne sont toujours pas revenus. Je ne les vois plus dehors. Je décide de rentrer chez moi. La soirée n'aura pas été aussi festive que les filles me l'avaient promis. Ayant bu (bravo ! demain tu commence ta garde de sergent a moitie bourré), j'appelle un taxi qui arrive très vite. Il passe par la rue du foyer. Je vois un homme relever le rideau de fer du club de boxe. Il n'est que 5h... Propose-t-il des cours aussi tôt ? Ce serait insolite.

Arrivée à la maison, retire mes vêtements et me glisse sous la couette, aux côtés de Eléonore .Elle soupire, comme pour me faire comprendre qu'elle n'approuve pas que je rentre aussi tard. Elle marmonne un truc et d'après ce que je comprends mon haleine chargée d'alcool ne lui plait pas du tout. Je n'arrive pas à m'endormir. Pourtant j'ai bu, j'ai même un peu mal à la tête. En général, cela me fait sombrer dans un sommeil profond. Plutôt que de me retourner pendant des heures dans le lit et déranger Eléonore, je préfère me lever. Je rentre discrètement dans la chambre d'Oliver et le regarde dormir.

Il est 7h. Je sais qu'il ne va pas tarder à se réveiller. Deux cafés et un yaourt plus tard, j'entends mon petit gars pleurer. Il est temps que la journée commence. Biberon avalé, petit short et tee short enfilés, il est déjà 11h lorsque je regarde l'heure. Eléonore est parti faire un footing avec le chien. Oliver s'amuse dans le salon avec quelques jouets et je m'installe sur le canapé. Je zappe de chaîne en chaîne et tombe sur une chaîne de sport. J'ai toujours aimé les sports. Je me laisse prendre et regarde deux combats, qui me tiennent en haleine. Je crie, saute, tape des mains.

Oliver m'imite et je réalise qu'il n'a pas du tout l'âge pour regarder un truc pareil. A 12h30, je m'installe à table avec lui et nous déjeunons tous les deux. Il est à peine 13h quand je le mets à la sieste. Eléonore rentre un peu plus tard et file se doucher. Elle ne m'a pratiquement pas parlé depuis qu'elle est de retour. Ma soirée arrosée d'hier ne lui a pas plu, semble-t-elle. Comme s'elle avait sérieusement des choses à me reprocher, depuis ce qu'elle a fait. J'ignore sa mauvaise humeur et lui parle du programme de demain.

-Notre vie va quelque peu changer, maintenant que je vais travailler. Oliver sera gardé par une nounou à partir de 7h30 chaque matin. Je l'ai rencontré la semaine dernière et je suis réellement tombée sous son charme. Elle a 2 petits garçons elle aussi et je sais qu'elle s'occupera très bien du mien.

J'allais entamer une nouvelle lecture quand mon téléphone sonne. C'est Kate. C'est vrai que je n'ai pas eu de ses nouvelles depuis qu'elle  s'est sauvée du club au beau milieu de notre soirée.

- Salut lâcheuse.

- Juju, je ... je ne sais pas ce qui m'arrive. J'ai fait une connerie.

- Oui, tu m'as promis une super soirée alors que ce n'était pas le cas.

- Je suis sincèrement désolée pour ça. Mais Hakim me met dans tous mes états, tu le sais... ça a encore été le cas hier, puis cette nuit, enfin ...

- Qu'est-ce que tu essaies de me dire ?

- On a fini la nuit ensemble. Jamie est en déplacement jusque demain. Hakim a proposé de me raccompagner chez moi et voilà. On a fait n'importe quoi.

- Seigneur, kate ! Tu es mariée maintenant. Il faut te contrôler.

- Je sais, mais avec Hakim, je n'y arrive pas. Snif !

- Je vais passer en fin de journée si tu veux et on en discutera.

Ça ne me surprend tellement pas. Ces deux-là sont comme des aimants. Personne ne peut aller contre ça. Eleonore a entendu ma conversation et s'empresse de me poser tout un tas de questions. Elle tombe des nues quand je lui dis pour Hakim et Kate. elle se met à l'insulter de tous les noms et prend pitié pour Jamie. Je le regarde droit dans les yeux et lui demande s'elle se fiche de moi. Elle comprend immédiatement où je veux en venir et dit que toutes les situations sont différentes. Pour moi, ça ne l'est pas. Il y a un traître, et un trompé. Ni plus ni moins. Je n'ai pas dormi de la nuit et je commence à vraiment fatiguer.

Je m'endors devant la télé pendant 30 minutes avant d'être réveillée par des bisous d'Oliver. Lui ne veut plus du tout dormir et je l'ai bien compris. Il m'apporte ses livres, ses jouets. Eléonore me dit qu'elle va passer voir sa mère et me propose de l'accompagner. J'ai promis à Kate d'aller la voir et je tiens mes promesses. Je laisse Oliver avec son mère et vais au loft. Lorsque j'arrive, Kate est en pyjama, écroulée dans le canapé. Elle pleure comme une fontaine. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle soit en si mauvais état.

- Il n'y a pas mort d'homme, écoute. Personne n'en saura jamais rien.

- Moi je le sais. Hakim le sait.

- Vous aviez bu...et puis tu sais à quel point c'est fusionnel entre vous. Je ne te cherche pas d'excuses, mais il faut avancer maintenant.

- Je ne dois plus le voir. Plus jamais.

- Je demande à voir combien de temps cela durera.

- Est-ce que tu penses qu'il peut se passer quelque chose entre Mégane et lui ?

- Pourquoi tu penses à ça ? Il ne fait que l'héberger temporairement.

- Mégane vit à poil, je l'ai vu ! Elle n'a aucune pudeur. Et ça, devant un mec, tu vois...

- Ces deux-là ne s'entendent pas. Hakim a passé l'âge de coucher sans lendemain, tu ne crois pas ?

- C'est pourtant ce qu'il a fait pas plus tard que cette nuit.

Je vois que Kate est terrorisée à l'idée que Mégane et Hakim couchent ensemble. Je pense que cela n'arrivera jamais. Ils ne s'apprécient pas, je ne sais même pas si physiquement ils se plaisent. Mais c'est vrai qu'en attendant, Hakim a accepté qu'elle vive sous son toit. Je rentre à la maison en début de soirée. Oliver est déjà au lit et Eleonore a préparé le dîner. Musique, lumières tamisées. Cette attention me touche. Elle me dit qu'elle veut que je sois détendue pour demain. Ce petit repas me fait un bien fou. Il est à peine 21h30 lorsque je me couche, vraiment exténuée. Je n'entends même pas Eleonore me rejoindre un peu plus tard dans la soirée.

A 7h40, j'ai l'impression que je vais exploser. Lorraine, la nounou d'Oliver, n'est toujours pas là. Je dois partir dans 10 minutes et je ne sais pas ce qu'elle fabrique. Mégane est là, venue pour me souhaiter bon courage. Elle me rassure en me disant qu'elle pourra garder le petit s'il le faut. A 7h55, Lorraine arrive, essoufflée et se confond en excuses pour son retard. Je l'agresse un peu, lui disant qu'elle aurait pu prévenir ou partir un peu plus tôt. J'embrasse mon fils vite fait et me précipite à la voiture. J'ai du mal à me contrôler, tellement je suis stressée par ce premier jour de sergent. J'arrive à trouver une place juste devant la caserne bon celle de mon père.

Avec de la chance, je suis un peu en avance. En sortant de la voiture, je me fais accoster par un jeune homme.

- Excusez-moi, vous habitez ici ?

- Non, j'y travaille. Enfin, depuis aujourd'hui . Pourquoi ?

- Je suis le propriétaire du club de boxe, juste ici. Je recherche du monde pour participer à mes entraînements. J'ai appris récemment qu'il s'agissait d'un foyer de jeunes et cela m'arrange bien !

- Vous venez d'ouvrir votre club ?

- Il y a deux mois. Je suis spécialisé dans le coaching individuel.

- Ah, cool. Je vais en parler aux jeunes du foyer.

- Vous allez faire encore mieux que ça !

- Euh... ah bon ?

- Je vous propose 3 cours gratuits et vous pourrez leur en parler en toute objectivité.

- Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Je ne suis pas du genre sportif, vous voyez.

- 3 cours... ce n'est rien du tout. Venez pour 12h. A tout à l'heure.

Je me suis laissée piéger, sans rien dire. Ce mec vient de me filer un rendez-vous pour des

séances de boxe et je n'ai pas protesté. Me voilà prêt à enfiler des gants de boxe et monter sur un ring. Cela me créé immédiatement un fou rire. Il s'est à peine calmé lorsque j'arrive à la caserne. Il m'offre un thé et nous signons mon contrat. Ça y est, nous y sommes. Après avoir accompli toutes les formalités, je m'assois sur le canapé du foyer de la caserne. J'allume mon ordinateur, j'attend une intervention. Je prends connaissance des suivis que j'aurai et décide de faire une petite visite du foyer. Je tombe sur un jeune un qui vient d'arrivé dans la caserne. Il me gratifie d'un grand sourire et me souhaite la bienvenue.

Je me sens déjà à l'aise dans mon nouveau grade de sergent lui mon père est capitaine bref heureux de mes collègues.

A 12h, je décide d'honorer ma parole et d'aller à la salle de boxe (j'ai du négocier avec mon père). Je ne sais pas trop ce que je vais y faire, surtout j'ai ma de tenue de sport celle de la caserne. J'entre timidement dans la salle. Il y a un brouhaha mêlé à de la musique. Quelques personnes s'entraînent, chacune dans leur coin. La déco me plaît beaucoup. Très moderne et underground. Je me demande vraiment si c'est des choix du propriétaire, car cela a une touche très féminine. A mon grand étonnement, je suis piquée par un peu de jalousie en pensant à une femme aux côtés du propriétaire de la salle. Je ne comprends absolument pas cette réaction.

- Salut ! Je ne pensais vraiment pas que vous viendriez !

- Votre deal me paraît bien. 3 cours gratuits et je parle de mon ressenti aux jeunes.

- Parfait. On va commencer ...

- Je vous arrête tout de suite. Je ne suis pas du tout en tenue, comme vous pouvez le voir.

- Il faut me laisser terminer mes phrases Monsieur. Je voulais dire qu'on pourrait commencer par se tutoyer.

- Ah, euh... oui, ça me va.

- Je m'appelle Nathan, mais je préfère Nate. Et toi ?

- Moi c'est Estéban, mais je préfère Juju.

- C'est marrant. Bien Juju, tu penses que tu pourras commencer demain ?

- Oui, avec plaisir je suis de repos.

Avec plaisir ? Mais je suis fou ou quoi ? Je m'enthousiasme à l'idée de faire du sport pendant mes repos de midi ? Ça ne va pas du tout. Ce nouveau grade, les problèmes avec Eleonore, mon fils gardé par une nounou... tout ça est en train de me rendre un peu tarée. La journée se poursuit aussi bien qu'elle a commencé. A 00h30, je sors de la caserne et envisage de me mettre en terrasse pour profiter un peu de la lune pendant quelques minutes. Mais l'envie de retrouver Oliver est bien plus fort. Il m'a beaucoup manqué et j'ai hâte de savoir comment ça s'est passé avec Lorraine.

Oliver et Rexie me sautent dessus lorsque je rentre à la maison. Lorraine me dit que tout s'est bien passé et qu'Oliver a bien mangé et fait une bonne sieste.

Eléonore arrive peu de temps après le départ de Lorraine. Je lui raconte ma journée pendant des heures et viens à lui parler du club de boxe. Elle explose de rire.

- Tu galères déjà à porter un pack d'eau, alors mettre des coups dans un sac de frappe !

- J'ai peut-être des capacités insoupçonnées.

- Mais pourquoi tu vas faire un test ?

- Si ça me plaît, je m'inscrirai peut-être. En plus, il fait du coaching individuel et je me sentirai plus à l'aise, plus en confiance.

- Il ?

- Le prof de boxe, oui.

Eleonore grimace. Elle ne peut quand même pas être jaloux de quelqu'un qu'il n'a jamais vu et à qui j'ai parlé à peine 30 minutes aujourd'hui ?

Lorsqu'il voit les vêtements de sport que j'ai choisi pour le lendemain, il me fait le reproche qu'ils soient trop sexy. Malheureusement pour lui, je n'ai que ça. Et je ne suis même pas sûre de pouvoir encore rentrer dedans. La soirée se passe calmement. Nous nous mettons devant un film avec Eleonore et je me surprends à lui caresser les cheveux. Je n'avais pas fait ça depuis ... ce qui s'est passé. On se rapproche doucement et ça me fait du bien. On vivait comme des colocataires depuis des semaines et je crois qu'on est en train de redevenir un vrai couple. Les pleurs d'Oliver me réveillent 1h avant la sonnerie de mon réveil.

Je vais le chercher, le câline puis lui prépare son biberon. Je l'installe devant un dessin animé et décide d'aller me préparer. Je me maquille un peu plus que d'habitude et cela me va plutôt bien. Eleonore le remarque aussitôt et me demande si je veux séduire un des jeunes qui venez d'être fraîchement recruté. Elle le fait sur le ton de l'humour, du coup je ne relève pas cette remarque. J'arrive devant la caserne 15 minutes en avance.

- Ouh la, dure matinée ?

- Un peu, oui. Il y a un endroit où je peux me changer ?

- Au 1er étage. Par contre les vestiaires sont mixtes. Ça ne te pose pas de problème j'espère ?

- Aucun. Je ne comptais pas me mettre complètement nue.

- Je pense qu'il n'y a personne en ce moment, tu peux y aller.

J'ai l'impression qu'il me scrute. Pas dans le sens qu'il me matte, mais plutôt qu'il cherche à m'analyser de façon plus psychologique. Je le rejoins timidement sur le ring, où il a installé un sac de frappe. Nous commençons par courir sur place, et faire un tas de mouvements pour préparer nos muscles. Disons plutôt les miens. Après cet échauffement, Nate me demande de lui asséner un coup de poing sur le torse. Je ris et il me dit que c'est très sérieux. Il veut tester ma rapidité et surtout ma force. Je lui donne une tape timide, il rit.

- Bon ok, imagine que je t'ai énervé. Je ne sais pas, il restait une seul paire de chaussures en solde et on se bat pour l'avoir.

- Ah, ah, ah !!! J'ai du mal à croire qu'on se bagarrerait pour une paire de chaussure.

- Alors je suis ta femme, je t'ai trompé avec le pire connard au monde.

- Bien... OK !!!!

Cette phrase a suffi à me mettre hors de moi. J'explose, comme un vraie fou. Nate m'encourage, me dit de frapper encore et encore plus fort. Après une lutte acharnée, je m'écroule au sol, vidée. Les tensions accumulées viennent de s'évaporer et je n'arrive pas à croire que je me sois mise dans un tel état. J'ai presque honte. Nate me demande si ça va, voyant que cet exercice a été très éprouvant. Je lui fais un sourire et saute sur la première bouteille d'eau venue. Je ne sais pas comment je vais trouver la force de travailler demain.

Avant de quitter la salle, je remplis un formulaire avec mes coordonnées et m'engage donc pour deux autres séances. Je m'apprête à sortir quand je tombe sur une jeune fille superbe. Une grande blonde avec des mèches roses, silhouette sportive avec un charisme fou. Elle me sourit et adresse un regard complice et affectueux à Nate. Ma gorge se serre un peu, et je décide de partir avant de les voir s'embrasser. Je me traîne tout le reste de la journée et suis bien contente de gagner ma voiture à 17h pour rentrer. Sur le trajet, je m'interroge. Pourquoi ai-je éprouvé de la jalousie en voyant Nate avec une femme ?

Je ne connais pas ce type, je ne me suis même pas demandé s'il me plaisait. Bon, je dois admettre que la réponse est oui. Il est très beau, très charmant et a ce côté réconfortant que je recherche chez un homme. Kate m'a proposé d'aller boire un verre. J'attends que Eleonore rentre pour garder Oliver. Je le serre dans mes bras et lui dit qu'il m'a manqué, ce qui le surprend. Elle m'embrasse longuement et se dit impatient de me retrouver ce soir. Kate est déjà assise dans un coin du Cyber lorsque j'arrive. Et cette fille me connaît par cœur.

- Toi, je sens que t'as quelque chose à me raconter !

- J'ai vécu quelque chose de fou et de très intense.

- Ça y est, tu recouches enfin avec ton mec ?!

- Ça ne saurait tarder. Je crois qu'on a fait la paix, sans vraiment se le dire.

- Je suis si contente pour vous ! Tu as bien fait de lui laisser une seconde chance. Votre couple sera plus fort, j'en suis sûre.

- J'espère que t'as raison.

- Bon, c'était quoi cette chose de fou et intense ?

- Un entraînement de boxe. Incroyable, je te jure. Nate m'a poussé à me dépasser

et ça a marché. Il m'a permis d'extérioriser tout ce qui n'allait pas.

- Nate ?

- Il a une salle de boxe juste en face de la caserne où je travaille. Il veut que je fasse de la pub auprès des jeunes et m'a proposé un essai pour que je leur en parle.

- Waw, quel esprit commercial ! Il te fait l'essai gratuit j'espère ?

- Oui et il m'a convaincu de m'inscrire.

- Hmm et vu tes yeux brillants, ce Nate a l'air canon.

- Il est très beau garçon, c'est vrai. Mais ce n'est pas du tout la raison pour laquelle je m'inscris.

- Oui, oui. On boit quoi ?

- Je suis sérieuse Kate. Ça a été un électrochoc de voir à quel point je me sentais mal. J'ai failli lui fracasser la mâchoire tellement j'étais en colère.

- Mon pauvre chérie... les choses s'arrangent. Tu as raison de faire un sport, de penser à toi.

Nous passons la soirée à parler sport et forcément, garçons. On se remémore le lycée, où Kate était sortie avec une bonne partie de l'équipe de basket. Je ne bois qu'une coupe de champagne et rentre à la maison. Eleonore est devant la télé. Elle me fait fondre comme une glace en pleine canicule. Je lui saute dessus et le supplie de me faire l'amour. elle me regarde comme un enfant à qui on vient de proposer 10 kg de bonbons. Elle enlève mes vêtements, me porte et me mets sur la table. On se retrouve enfin, plus amoureux et passionnés que jamais. Je me réveille complètement courbaturée.

J'ai beaucoup de mal à sortir du lit, mais pas le choix. Nous ne sommes que mercredi et j'ai l'impression d'être déjà complètement HS. Oliver est ronchon aujourd'hui, il ne fait que pleurer. Une migraine m'assaille et je suis assez contente de le laisser à Lorraine pour la journée. J'arrive dans le foyer et m'empresse de me faire couler un café, bien serré, accompagné d'un muffin que j'ai acheté dans une boulangerie avant de venir. Eleonore me dit qu'elle m'aime et qu'elle est heureuse de m'avoir retrouvé. J'ai le cœur qui se serre, de bonheur. Je m'apprête à mettre mon téléphone dans mon sac quand je reçois un texto, d'un numéro que je ne connais pas.

Tu ne devrais pas manger ça. Toujours ok pour midi ?Je relis le message plusieurs fois. Puis je me lève d'un bond et regarde partout autour de moi. Qui est-ce ? Comment sait-il que je m'enfile une cochonnerie ? Je comprends qu'il s'agit de Nate et je souris. Je lui réponds. Mais comment fais-tu pour me voir ? Oui, Ok pour midi. Je suis en face de du bureau de ton père. Je te déconseille donc de te curer le nez. Bonne matinée, Kate. J'éclate de rire. Et me mets à attendre une intervention, l'esprit totalement ailleurs. Peu avant la pause de midi, Kate m'appelle. Elle et Jamie organisent un petit repas dimanche avec leur famille et amis.

J'accepte son invitation avec joie. Cette journée sera l'occasion de nous remémorer de bons souvenirs du mariage. Je passe aux toilettes avant d'aller à la salle de boxe et m'apprête un bon moment devant le miroir, quand je réalise que cela est totalement ridicule. Je vais encore me retrouver dans le même état qu'avent'hier, alors ça ne sert trop à rien de débarquer bien coiffée. La séance est moins intense que la première. Nate me fait essentiellement faire des exercices de respiration et d'étirements. Cela me plaît tout autant. Nous sommes très proches durant cet entraînement.

Il m'aide à travailler ma souplesse et n'hésite pas à se mettre sur moi, m'attraper par les hanches, me toucher les bras... Je frissonne à chaque contact de son corps. Ma réaction est si étrange, je n'y comprends rien. Le feu brûle sous ma peau lorsque, maladroitement, nos lèvres s'effleurent. Je me sens très mal à l'aise et Nate me sourit, nerveusement puis s'excuse. Il décide d'arrêter la séance à cet instant. Je m'éclipse dans le vestiaire et il me suit. J'ai un peu peur de ce qu'il va me dire.

- Alors, comment tu trouves les entraînements ?

- C'est top. Ça me fait tellement de bien, tu n'as pas idée.

- Je le vois. Juju, j'ai l'impression que t'es fait pour boxer.

- Ne va pas trop loin non plus, hein.

- Je suis très, très sérieux. Je pourrai t'aider à aller loin, tu peux me croire.

Il continue dans cette lancée une bonne dizaine de minutes et je ne l'écoute pas. Je repense à Kate me disant qu'il était bon commercial. Je crois qu'il me dit tout ça pour que je m'inscrive à long terme dans son club. Pendant qu'il continue de me parler, je me dirige vers les douches. Totalement dans mes pensées, je retire mes vêtements de sports sous ses yeux, oubliant sa présence.

- Merde, désolé. Tu aurais dû me dire que tu voulais que je sorte pour te doucher.

- Ah, ah, ah !!! Je me suis crue toute seule pendant un instant.

- Je suis en bas. A tout à l'heure.

Je ne suis pas quelqu'un de pudique, ce qui entraîne souvent des situations comme celle-là. Toujours perchée sur mon nuage, je fais ruisseler l'eau le long de mon dos et essaie de me détendre. Depuis que j'ai touché les lèvres de Nate, je ne me sens pas très bien. Le geste n'était pas fait exprès, je n'ai pas à culpabiliser. Et en y réfléchissant bien, je me rends compte que je ne ressens pas du tout de culpabilité, au contraire. Ce baiser volé et chaste m'a plu. J'en aurai voulu d'avantage. Je crois que je suis en train de devenir fou.

Je dois me ressaisir, et je réalise qu'il serait raisonnable que je m'inscrive dans un autre club si je veux continuer à faire de la boxe. Quand je sors des vestiaires pour retrouver Nate, il est avec la fameuse fille blonde aux mèches roses. Elle me sourit et me fait la bise.

- Salut, je suis Kristyna. Heureuse que tu fasses partie du club. Ça te plaît ?

- Beaucoup, oui. Je ne pensais pas que ça arriverait, pour être honnête !

- Nate est un excellent coach. Il pourrait motiver n'importe qui.

- C'est ce que j'ai vu.

Nate arrive derrière Kristyna et la prend dans ses bras. Je me doutais qu'ils étaient ensemble et j'en ai la confirmation. De peur de faire une tête étrange, je leur dis au revoir et m'éclipse. Je passe l'après-midi à les imaginer tous les deux. Ils ont l'air si libres, ils croquent la vie à pleines dents. Et elle a des mèches roses !J'arrive à la maison après Eleonore, car j'ai un peu traîné au foyer dans la caserne pour faire connaissance avec quelques jeunes. Elle prend le bain d'Oliver. Je m'assois près de lui, à côté de la baignoire. J'ai besoin de le toucher, de sentir qu'il est là pour moi. De sentir que je suis aimée.

Elle se lève et me serre dans ses bras pendant un long moment. Cela ne plaît pas à Oliver, qui lance un jouet sur sa mère pour lui rappeler qu'elle était à l'origine là pour jouer avec lui. Je les laisse tous les deux et vais préparer le dîner. Quand Eleonore arrive dans la cuisine, elle me hurle dessus. J'ai laissé un récipient en plastique sur les plaques de cuisson. elle est en train de fondre et je n'avais rien remarqué. J'explique à Eleonore que ma journée a été chargée et que je tombe de fatigue (mais laissé cramé sa maison pour un pompier c'est chaud).

Elle ne prête pas attention à cette excuse et continue de râler. Mon corps est là, ma tête... partie. Où, je n'en sais rien. Mais je n'arrive pas à me reconnecter depuis que j'ai rencontré Nathan Dia Z. Je n'ai presque pas dormi de la nuit. Je n'ai pas arrêté de me retourner dans tous les sens et j'ai rêvé que j'allais chez le coiffeur pour me faire des mèches roses. Dès mon réveil, je me regarde dans le miroir pour m'assurer qu'il s'agissait bien d'un rêve. Ce n'est pas mon truc, ce genre de fantaisie. Je crois que jamais personne n'a parlé de moi en disant que j'étais quelqu'un de Cool. Car je le suis. Je ne fume pas, bois occasion.

si la même coiffure puis la naissance de Oliver, m'habille de façon très années 80's-90's. J'aime que les choses soient claires et nettes. C'est pour toutes ces raisons que Éléonore doit être amoureuse de moi. Nous sommes pareils. Elle s'étonne de me voir encore préparer un sac de sport.

- Tu fais encore de la boxe ?

- Oui, j'avais 3 séances d'essai. C'est la dernière. Mais je pense m'inscrire pour le reste de l'année.

- Tu plaisantes là ?

-Oui. J'ai pas adoré, j'ai pas envie de continuer.

- ba heureusement déjà qu'on se vois presque pas !

- Nate est spécialisé dans le coaching individuel, j'en ai profité. Et ça tombe bien car c'est ce que je préfère. En plus, il m'a dit que j'étais douée.

- Douée ?! Ah, ah, ah !!! Et toi, tu l'as cru ?

- Tu m'as déjà vu à l'œuvre ? Non. Alors arrête de te moquer. Il pense qu'il peut m'amener loin et je lui fais confiance.

- Ce mec veut juste de l'argent pour faire tourner son club mon pauvre chérie.

- Je ne pense pas que ce ne soit que ça, crois-moi.

- Il doit aussi trouver que t'as un joli petit cul à matter, il en profite !

- Est-ce que t'es sérieuse ?!

- Ils fonctionnent tous comme ça, les mecs de cité.

- C'est quoi ces préjugés à deux balles ?!

Je préfère arrêter net la conversation. Je ne prends même pas la peine d'avaler un petit déjeuner. J'embrasse Oliver et dis à Eleonore d'attendre la nounou. Je n'ai pas envie de rester une seconde de plus à l'écouter dire de telles conneries. Je me gare devant la caserne, coupe le moteur et me met à pleurer. Je suis fatiguée que notre couple soit en si mauvaise passe. Je pensais que les choses s'amélioraient mais je me suis trompé. Eleonore me fait des reproches sans arrêt, alors qu'elle n'a absolument rien à dire. Je ne sais pas comment me sortir de là, comment faire pour aller mieux.

Quelqu'un me fait sursauter en frappant sur la vitre de ma voiture. C'est Nate. Il me demande s'il peut monter.

- Eh, ça ne va pas ?

- Non, pas trop. Je suis ridicule, désolée que tu me vois dans cet état.

- Qu'est ce qui se passe Juju ?

- Engueulades de couple, tu vois le genre.

- Ouais, je vois. T'as envie d'en parler ?

- Pour dire quoi ? Qu'elle m'a trompé, que je lui laisse une seconde chance mais que je n'arrive plus à avancer avec lui ?

- Merde alors. T'as du courage de l'avoir laissé dans ta vie cette meuf. Pour moi, il n'y aurait pas d'autre chance.

- On est ensemble depuis 1989 et j'ai surtout fait ça pour notre fils.

- T'as un enfant ?!

Nate n'en revient pas du tout. Il m'inonde de questions sur Oliver et me félicite d'avoir gardé la ligne. Ça me redonne le sourire. Il n'est que 7h30. Nate me propose d'aller l'attendre à la salle et il va nous chercher de quoi petit déjeuner. Chocolats chauds, viennoiseries, jus d'orange. Il a pensé à tout. Je me régale. Nous parlons de ma rencontre avec Eleonore, du jour où j'ai appris qu'elle m'a trompé, de la naissance de mon fils...Nate est attentif à ce que je lui dis, me rassure quand je lui fais part de mes doutes. Il est 9h passées quand je regarde l'heure. Je me dépêche d'aller a la caserne. En retard, ça ne le fait pas du tout.

Eleonore ne me parle pas de la matinée. A midi, quelqu'un viens dans la caserne. C'est Hakim. Il souhaite devenir pompier et je dois dire que je m'entend bien avec lui ont est pote depuis 4 ans ,bien que j'ai envie de passer du temps avec Nate. J'accepte Hakim donc je deviendra son tuteur, mes muscles courbaturés me remerciant de ne pas les solliciter aujourd'hui. J'appelle Nate pour lui dire que je repousse l'entraînement. Hakim m'emmène dans un fast food. Il ne se nourrit que de ça et heureusement qu'il fait du sport pour pouvoir éliminer cette malbouffe.

- Hmmm ! J'avais une de ces dalles !

- Pourquoi t'as voulu qu'on déjeune ensemble ?

- Pourquoi pas ? Ça faisait longtemps.

- Je te connais bien. Qu'as-tu à me dire ?

Oui, je connais bien Hakim. Nous sommes amis. Mais nous sommes tout de même restés très amis. Hakim me parle de Kate et me dit qu'il déteste Jamie. Il est certain qu'elle finira malheureuse avec lui et qu'il est à mourir d'ennui. Nous avons tous pensé ça quand Kate nous a présenté Jamie. Il n'est pas son genre d'homme. Kate est une fille qui a besoin de fun, de faire la fête sans arrêt. Elle s'est toujours entourée de personnes comme elle. Je finis par dire à Hakim que les opposés s'attirent et que je n'ai jamais vu mon amie si heureuse. Il admet que j'ai raison, mais je vois qu'il n'est pas très convaincu.

Il me dépose devant la caserne et lui part dans le bureau de mon père je traîne quelques instants avec mes collègues avant de partir sur une intervention a tout moment qui peut se déclenché. Je vois que Eleonore attend dans le foyer de la caserne. Je souhaite intérieurement que ce soit elle qui s'excuse. Pas du tout. C'est Nate. Ça s'est arrangé avec Eleonore apparemment. Je l'ai vu te déposer. Je suis content pour toi. Est-ce qu'il m'espionne ? Non, je pense qu'il nous a vus par hasard. Ce n'était pas lui, mais un ami. Désolée d'avoir annulé au dernier moment notre rendez-vous. Notre rendez-vous ?

On ne peut pas tellement appeler ça comme ça. Pour moi, ce n'est pas ça un rendez-vous. Bon après-midi. J'ai l'impression que son message est bourré de sous-entendus. Soit il me dit qu'on ne fait que s'entraîner et que nous avons une relation de coach à élève, soit il insinue que si nous avions un rendez-vous un jour, ce serait ailleurs et plus sérieux qu'à la salle. Je relis le message et en conclus qu'il ne voulait en venir nulle part. Je me rends compte qu'il était froid, distant et que je ferai bien d'arrêter d'imaginer n'importe quoi. Nate a l'air fou amoureux de Kristy, qui plus est.

Je passe chez Kate avant de rentrer. Elle s'affaire dans la cuisine avec Rita, la sœur de Jamie. Elles sont occupées à trouver un menu pour le repas de dimanche. Je demande à Kate pour quelle occasion elle l'organise. Elle m'explique qu'il s'agit d'une tradition chez les Andorran. Un mois après le mariage, famille et amis proches se réunissent autour d'un déjeuner. Je lui parle de mon tête à tête avec Hakim. Rita s'étouffe en buvant une gorgée de thé. Elles me disent toutes les deux qu'elle a failli avoir une histoire avec Hakim, mais qu'il a préféré tout arrêter. Je comprends pourquoi.

Elle n'est tellement pas le style de fille qu'il aime. Rita est l'exemple même d'une fille de la bourgeoisie. Tirée à quatre épingles, polie à en vomir. Je crois que je ne l'aime pas. La soirée à la maison est sous tension, le silence pesant. Quelqu'un sonne à la porte en milieu de soirée, ce qui me fait sursauter. Eleonore va ouvrir. C'est Yann, son meilleur ami. Il lui dit qu'il souhaite lui parler, en tête à tête. Ils vont dans la cuisine. Je ne suis pas curieuse de ce qu'ils ont à se raconter. Oui, je m'en fous. Ils me rejoignent dans le salon et Eleonore me dit qu'il doit sortir.

Je lui réponds froidement qu'il fait ce qu'il veut et Yann s'éclipse dans l'entrée, voyant que cela risque de dégénérer. Eleonore évite de me répondre pour ne pas faire de scène devant son ami. Je ne sais pas ce qu'ils vont faire ni où ils vont. Mais l'absence de Eleonore me va très bien. Je préfère être seule qu'avec quelqu'un qui me fait la tête et m'ignore totalement. Je m'apprête à dîner quand Mégane m'appelle.

- Salut ! Tu vas au repas de Kate, dimanche midi ?

- Non, désoler mais je suis de garde.

- a mince. C'est comme si c'était un deuxième mariage !

- Je pensais qu'on serait en petit comité.

- Non, elle m'a montré la liste des invités. Toi, Eleonore, Julien, Nassim, Pascal...Sam...

- PASCAL ?!

- Ah... tu n'étais pas au courant qu'il venait ?

- Pas du tout, non ! Mais pourquoi elle l'invite ?

- Il n'a pas pu venir au mariage. Mais dimanche il sera disponible, alors il vient avec ses fils de 4 ans et son bébé.

- Je rêve ! Je n'ai pas du tout envie de le voir.

Pascal a été mon compagnon plusieurs mois avant que je ne rencontre Eleonore (enfin ça c'est un mensonge). Notre relation s'est arrêtée alors qu'on s'aimait encore. Harcelés par nos ex respectifs, ils auront eu raison de notre amour. Mégane me rassure, me disant qu'il y aura beaucoup de monde et que je ne serai pas forcée de parler à Pascal et puis serait pas la je suis à la caserne. Je doute que les choses se passent comme ça. On ne s'est pas vus depuis des années. Je ne sais pas qui de lui ou de moi ira vers l'autre en premier, mais ça se fera. Je mets Oliver dans mon lit et m'endort à ses côtés.

Quand je me lève, Eleonore est en train de plier le plaid du canapé. Il a passé la nuit ici, la pauvre. Je me rue dans ses bras et lui dis que je l'aime. Elle me dit qu'il m'aime aussi et qu'elle doit me dire quelque chose. Ça ne présage rien de bon. On s'assoit sur le canapé et Eleonore me raconte l'objet de la visite de Yann. Il est venu lui dire que Carine buvait beaucoup et ne sortait plus. Ils se sont donc rendu tous les deux chez elle pour lui parler. Cela me fait bondir. Elle m'avait promis de ne plus la voir, de prendre toutes les distances nécessaires. Elle m'explique qu'elle est son amie depuis une dizaine d'années et qu'elle ne peut pas l'abandonner comme ça.

Je suis fou de rage et décide d'arrêter ici cette discussion. Pour la 2e fois en 2 jours, je m'effondre. J'espère que personne ne rentrera sans frapper dans le bureau de mon père, car je fais peine à voir. Je sors un miroir de poche de mon sac et tente de sauver ce qu'il reste de mon gel. J'enchaîne deux rendez-vous, qui me font totalement passer à autre chose. Je suis heureux d'avoir un entraînement de boxe aujourd'hui. Le sac de frappe va prendre très, très cher. Avant de commencer, je ne remplis pas le formulaire d'inscription pour l'année. J'avais pas envisagé de faire de la boxe.

Après la séance, Nate me félicite. Je l'ai trouvé très distant, il ne m'a quasiment pas parlé.

- Quelque chose ne va pas ? Je n'ai pas l'habitude que les entraînements se passent en silence.

- Désolé, j'étais un peu ailleurs. Chacun son tour, pour les problèmes de couple.

Non Juju, arrête. Arrête de ressentir cette joie intérieure. Nate me raconte que Kristy va sûrement partir s'installer à Marseille. On lui a proposé de reprendre un club de fitness. Je m'empresse de lui demander s'il compte partir avec elle. Ça me ferait tellement... mal. Il est la personne à qui je me confie le plus depuis 4 jours seulement mais sinon j'avait mon pere. Je ne sais pas comment cela est possible, mais ça l'est. Personne ne m'a jamais mis dans les états qu'il me met. Je suis moi-même dans cette salle. Je n'ai pas envie de retourner travailler.

J'ai envie de rester là, de l'écouter me raconter ses craintes et de le rassurer comme lui l'a fait de si nombreuses fois avec moi. Mais je dois y aller, le laisser là. Je passe mon temps à regarder si sa voiture est là, à regarder sa silhouette passer derrière les fenêtres de sa salle. Car oui, je la connais par cœur, cette silhouette. Je sens que Nate n'a pas très envie de me voir partir non plus. Il me propose un resto japonais, le soir venu. Ma réponse est un grand oui et me voilà d'attaque pour mon après-midi.

Je me dépêche de rentrer à la maison, pour profiter d'Oliver et avoir le temps de me changer. Lorraine me dit passer de super moments avec le petit et qu'elle est très contente de travailler ici. On papote un peu et elle me confie que tout va mieux dans sa vie, comparé à il y a 8 ans. Elle avait un salon de beauté qu'elle a dû fermer, mais ne m'en donne pas la raison. Ça me fait plaisir qu'elle se confie à moi, je pense qu'on pourrait devenir amies. Eleonore me retrouve en train de me préparer dans la salle de bain un peu plus tard. Je lui dis que je dîne avec une amie, ne me voyant pas lui avouer que je sors avec Nate.

elle risquerait de ne pas comprendre et de transformer mon début de soirée en cauchemar. Notre journée a assez mal commencé comme ça. Je ne me gel pas plus que d'habitude, je ne voudrais pas que Nate s'imagine que j'essaie de lui plaire. J'enfile un chemisier blanc, un jean et une paire de baskets. Nate et moi nous rejoignons dans le centre de Paris, sur une place que j'aime beaucoup. Il y a des tas de bars, de restaurants, d'agitation. Nous arrivons au restaurant japonais et j'angoisse à l'idée que je ne sais pas manger avec des baguettes. Il n'y a que ça sur la table, et une petite cuillère. J'évite toujours de manger dans un japonais, pour cette raison.

Je fais part de mon angoisse ridicule à Nate et il rit tellement fort que les gens se retournent sur nous. Je ne l'avais encore jamais vu rire de cette façon. Est-ce qu'il se moque vraiment de moi ? Je rougis.

- Non, ne rougis pas ! Je suis pareil, c'est ce qui me fait rire. Jamais personne d'autre que moi n'est dans ce cas d'habitude. Je suis le seul mec à demander des couverts dans un japonais.

-Me voilà rassurée. Nous sommes deux bras cassés.

La soirée se passe merveilleusement bien. J'oublie tout et j'ai la sensation d'avoir 15 ans. Nous n'abordons pas les sujets qui fâchent, autrement dit nos couples respectifs. On parle voyage, boxe, films et littérature. Au cours du repas, Nate me dit être végétarien, ce qui me laisse sans voix. Un sportif de si haut niveau qui ne mange pas de viande ? Je n'avais encore jamais vu ça. Il m'explique prendre des compléments alimentaires et qu'il est en accord total avec tout ça. C'est Kristyna lui a dit de franchir le pas. Un léger flottement survient après qu'il ait prononcé son prénom.

Je change de sujet et lui demande s'il pense sincèrement que je suis douée pour la boxe. Nous repartons sur ce sujet de longues minutes. A la sortie du restaurant, Nate m'attrape par la taille. J'en frissonne et préfère m'écarter. Je veux à tout prix éviter ce type. Je ne sais pas où ça pourrait m'amener, quoique je crains de déjà connaître la réponse. Nous nous séparons à la sortie du métro. Mon cœur s'accélère lorsque Nate s'approche pour me dire au revoir. Il me serre dans ses bras et me souhaite une bonne nuit. J'ai envie de l'envoyer chier là à ce moment. Comment je peux ressentir ça ? Avec Eleonore et notre fils ?m'attendent à la maison.

Je suis devenu un de ces connard qui fantasme sur une autre gonzesse. Non, ce n'est pas possible. Je dois être fatiguée ,désorienté ou je n'en sais rien. Mais tout ça, ce n'est pas moi. Je me glisse sous les draps et embrasse Eleonore et heureusement je sens un baiser dans le cou.

Je lui fait comprendre que j'ai envie de lui. pendent qu'il me fait l'amour je ne pas plus jamais à penser à Nate. Dernier jour de la semaine. Et quelle semaine. J'ai les muscles endoloris, l'esprit aussi. Je m'imagine ne rien faire du weekend quand je repense que je suis de garde tout le week-end. La journée défile à une lenteur infernale. Et je me rends compte en début d'après-midi que la voiture de Nate n'est pas là et temp mieux. Le rideau en fer du club de boxe est également fermé.

Il m'avait dit être ouvert tous les jours sauf le dimanche. J'espère qu'il est bien rentré hier. qu'il ne lui est rien arrivé. Je lui envoie un texto pour avoir de ses nouvelles et je n'ai toujours pas de réponse à 17h30 quand je rentre à la maison.

Eleonore pose un repas en amoureux et je l'accepte il nous prépare un plateau de charcuterie, fromage et ouvre une bonne bouteille de vin. Nous ne parlons plus du tout de Carine et du fait qu'elle lui ai rendu visite et il me dit d'oublier et finalement aussi j'ai des chose à caché. Je ne compte pas lui dire que Nate et moi avons dîné ensemble hier. Ça reste entre nous. Je m'endors devant une émission et ouvre les yeux à 1h. Éleonore dormait, attendri.

Elle m'accompagne au lit et me dit qu'il aimerait avoir un autre enfant, je lui demande s'elle plaisanter a vu sa tètes elle voulez vraiment un petit 2eme et puis j'adore les enfants surtout pour la relève de la caserne ! suis fait pour ça, c'est évident. Eleonore se dit j'avais hâte de remettre au monde un bébé, mais pour le moment il en est hors de question. Je n'ai pas travaillé pendant quasi une année pour m'occupé d'Oliver pendant 4 mois et puis j'était beaucoup de garde à la caserne est au urgence (j'ai jamais dit que je n'était pas urgentiste du haut de mes 20 ans.)

Apres lui avoir donnée mon explication, elle me tourne le dos et finit par s'endormir. un sujet épineux de plus vient s'ajouter à la liste. Je suis levée dès 7h pour m'occuper d'Oliver. Mon bip sonne pour dire que je dois être a la caserne. Oliver me fait une tète de "emmené moi avec toi".10h et c'est seulement à cette heure que je consulte mon agenda. Besoin d'être un peu seul, de souffler. Mai je pense à Eleonore au repas de mariage de Kate se passe à merveille.

(En écrivant ce chapitre de ma vie, en me rappellent des cette evenement, enfin plus de l'année 2002 j'ai pensé que cette musique été parfaite)

Je relis ces mots des dizaines de fois. Et j'ai envie de pleurer. Je me sens mal à l'idée de savoir que Nate ne va pas bien. Lui qui a l'air si fort et si sûr de lui. Il semble être dans une passe si difficile et je ne sais pas comment je pourrai l'aider. Encore faudrait-il qu'il accepte cette aide. J'hésite un instant à aller à la salle de boxe, certain de l'y trouver. Mais il vient de me dire qu'il souhaitait être seul et j'ai vraiment besoin de passer cette journée avec mon fils. Oliver est insupportable depuis quelques jours. Il doit sentir que la maison n'est pas en fête, comme elle l'a souvent été. Eleonore et moi nous parlons à peine et j'ai même envie de lui balancer que tout est terminé.

Je me projette dans l'avenir et plus le temps passe, moins je la vois à mes côtés. Je devrais éprouver de la crainte, de la tristesse à l'idée de cette séparation. Et le seul sentiment qui me vient est le soulagement. Ne plus avoir à me poser de questions sur ce qu'il fait et avec qui, ne plus avoir à supporter des reproches injustifiés. Etre heureux et épanouie, tout simplement. Oliver sera bien mieux avec des parents séparés mais heureux. Nous sommes samedi matin et je viens de prendre une décision. Je vais resté avec Elonore. Je compte attendre la fin du weekend avant de lui annoncer.

Nous sommes tous les deux invités chez Kate mais moi je dois resté à la caserne demain midi, ce qui intrigueraient tous les invités. Je décide toute fois de mettre une grande distance entre Nate et moi. Plus de contact physique, rien. Je veux qu'il comprenne que je suis arrivée à un point de non retour et que je ne veux plus continuer comme ça. J'ai besoin d'en parler avec quelqu'un et surtout d'entendre que je prends la bonne décision. J'en suis convaincue mais cela fait toujours du bien d'avoir un avis extérieur, qui plus est va dans notre sens. Je décide de passer chez Hakim pour y voir Mégane. Je sais qu'elle sera de mon côté.

Plus que Kate ne le serait. Kate me dirait de rester avec Nate et parviendrait à me convaincre que l'épanouissement d'un enfant tient du fait de vivre avec ses deux parents. Elle a déjà réussi une fois. Quand j'arrive chez Hakim en début d'après-midi, il me dit que Mégane n'est pas là. Elle est allée dans sa future salle de danse pour voir l'avancée des travaux. Je ne compte absolument pas parler à Hakim de ma volonté de rompre avec Nate. Il irait tout répéter à toute la terre, avant la fin de la journée. En revanche, lui semble avoir besoin de se confier à moi. Il me raconte son aventure de l'autre soir avec Kate.

- Kate m'a dit un truc tellement étrange Juju. Je ne pense qu'à ça.

- Qu'est-ce qu'elle t'a dit ?

- Elle est jalouse de Mégane. Folle de jalousie même ! Si elle a couché avec moi, c'est en quelque sorte pour marquer son territoire, tu vois.

- Alors ça... elle est dingue. Et elle croit vraiment que sa technique fonctionnerait ?Quand bien même, si tu voulais te taper Meg', tu le ferais !

- Ouais, je le ferai.

Hakim esquisse un sourire coquin. Je n'en reviens pas du tout. Heureusement que je suis assis, sinon je serai tombée à la renverse. Mégane plaît à Hakim. Oui, elle lui plaît. Il me raconte leurs soirées autour d'un repas pré d'aller se coucher, des batailles d'eau dans la salle de bain en se brossant les dents...j'ai la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés. Hakim serait presque en train de me dire qu'il est ... amoureux ??

- Elle est mignonne, attentionnée. Je ne la voyais pas comme ça.

- C'est une façon à elle de te remercier de l'accueillir chez toi.

- Elle paie la moitié du loyer, elle n'est pas obligée de faire tout ça. C'est une facette de sa personnalité, une super facette !

- Tu n'essaies pas de te convaincre qu'elle te plaît pour rendre jalouse Kate ?

- Joindre l'utile à l'agréable. Ces deux-là n'arrêteront jamais de tourner en rond et d'embarquer tout le monde là-dedans. Hakim n'est, évidemment, pas invité au repas chez Jamie et Kate demain. J'espère qu'il n'aura pas la mauvaise idée de débarquer au bras de Mégane, prétextant qu'il est son cavalier. Seigneur non, je ne voudrais pas voir ça. Dans l'après-midi, je passe à la future salle de danse de Mégane. Elle est en compagnie de Matthieu, un investisseur qui l'a aidé à réaliser tous les travaux.

- Matthieu était au collège avec nous, tu te souviens ?

- Pas tellement, désolée. j'étais pas la

- Je sortais avec Margaux, une petite rousse.

- Ouais, on la détestait cette gonzesse ! mais j'était toujours pas la

- Oui, ça me revient. Et moi je l'aimais bien, Margaux. mais je connais pas

Mégane et Matthieu ont l'air de très bien s'entendre. Ils me font une petite visite de la salle. C'est tellement beau, tellement Mégane ! J'ai hâte qu'elle y donne ses cours de danse. Ca va cartonner. Je rentre à la maison vers 18h. Il n'y a personne, ouf. Eleonore est allé au parc avec Oliver. J'espère qu'il a pensé à prendre de l'eau, car il fait très chaud. Je m'assois dans le canapé, la tête entre les mains. J'ai hâte que tout soit terminé. De recommencer ma vie, tourner la page sur ce que Eleonore a fait avec Carine. Un énorme bruit me sort de mes pensées et me fait paniquer. Quelqu'un vient de lancer un parpaing à travers une de nos fenêtres.

Mais c'est quoi ce bordel ? La vitre a littéralement explosé. Il n'y a personne quand je regarde dehors. Était-ce un accident ou s'agit-il d'un acte délibéré ? Mais qui pourrait bien faire ça ? J'attrape mon téléphone et demande à Eleonore de rentrer immédiatement. Je fais les 100 pas dans l'appartement en attendant qu'elle semble constat semble clair. Quelqu'un a volontairement envoyé ce parpaing dans notre fenêtre.Je pense immédiatement à Carine. Alcoolique et déprimée, elle a toutes les raisons d'envouloir à Eleonore. A moi aussi, d'ailleurs. Eleonore a la même intuition que moi. Furieuse ,elle décide de se rendre chez Carine.

J'aurai bien aimé l'accompagner, mais il vaut mieux que je reste à la maison avec Oliver. Je risquerai de finir en prison si je m'aventure chez elle.Jamie et Kate passent à la maison peu de temps après que j'ai appelé Kate pour lui raconter.Jamie met du carton à la place de la fenêtre explosée en attendant qu'elle soit réparée.Heureusement que nous sommes en été.

- Cette salope te pique ta meuf et en plus elle se permet encore de faire parler d'elle !

- Elle n'était pas dans son état normal j'imagine. Eleonore l'a vu la semaine dernière, elle boit et ne ressemble plus à rien.

- Parce-qu'elle continue de la voir ? Et tu ne dis rien ?

J'explique à Kate que plus rien ne va entre Eleonore et moi et que j'ai bien compris qu'il ne mettrait jamais de distances entre Carine et lui. Entre deux sanglots, je lâche que j'ai décidé de le quitter. Jamie ne sait plus où se mettre, il semble désemparé de se trouver au milieu de mes confidences. Tous les deux me réconfortent et me proposent d'aller dîner à l'extérieur. Il se fait déjà tard et Oliver s'est endormi. Je préfère rester à la maison et le laisser au pays des rêves, loin des cauchemars des grands.Il est 2h du matin et Eleonore n'est toujours pas rentré. Je commence à m'inquiéter. La situation chez Carine aurait-elle dégénéré ?

Je décide de l'appeler, une fois, deux, puis trois. Je tombe à chaque fois sur son répondeur.J'ai tellement peur qu'elle se soit passé quelque chose de grave. Carine a peut-être pété les plombs, plus qu'un parpaing balancé à travers une vitre. Et si elle avait fait du mal a la mère de mon petit garçon ? Je suis à deux doigts d'appeler la police quand Eleonore rentre enfin.Me voyant pétrifiée de peur, elle me prend dans ses bras pour me rassurer. Elle m'explique alors que le parpaing ne venait pas de Carine et que cette petite brique venait de lui sauver la vie. Je ne comprends pas.

- J'ai sonné plusieurs fois et ça ne répondait pas. Je me suis énervé et j'ai vu que la porte n'était pas fermée à clé, alors je suis rentré. L'appartement était plongé dans le noir, ça sentait le vomi. J'ai trouvé Carine étendue dans le salon, inconsciente. Coma éthylique. Je l'ai emmené aux urgences, ils s'en occupent à présent.

Je devrais être peinée pour ce qui arrive à cette pauvre fille amoureuse d'une femme déjà pris. Mais je ne ressens rien, si ce n'est du ressentiment envers Eleonore qui a, encore une fois,pris soin d'aider celle avec qu'elle m'a trompé. Maintenant une question se pose. Qui peut bien nous en vouloir au point de défoncer une de nos fenêtres ? J'aurai souhaité qu'Eleonore et moi fassions chambre à part pour la nuit, mais je préfère dormir avec elle. Nous décidons même de prendre Oliver dans notre lit. L'atmosphère dans l'appartement est étrange et aucun de nous ne semble rassuré. La nuit est longue et courte en même temps.

J'ai vu les heures défiler et j'ai tremblé à chaque bruit. J'ai l'impression que nous avons un ennemi et que celui-ci est prêt à en découdre avec nous.Il est 11h quand la vie reprend totalement à la maison. Nous sommes en retard chez Kate et Jamie et nous agitons dans tous les sens. Eleonore convaincu mon pere que je aille et me laisser 2 jours de repos et 2 jours de suite en garde. a enfilé une jolie chemise d'été et un des jeans que je lui ai offert. Elle est encore bien bronzé en cette fin août, elle est très belle. Mais aujourd'hui il n'est plus que la mère de mon enfant à mes yeux. Quant à moi, je porte l'uniforme oui j'ai eus le droit .

Ce sera parfait pour le repas de ce midi.Il y a déjà foule quand on arrive au loft. Les parents de Jamie sont dans l'entrée, affairés à saluer tous les invités. Kate est entourée de ses parents et de son frère. Eleonore et moi allons les saluer.

Mère de Sarah : - Voilà la plus jolie des petites familles ! Vous êtes superbes tous les trois.J'ai le cœur qui se serre et sens les larmes me monter aux yeux. 

Sarah presse doucement ma main dans la sienne, signe de son soutien. Jamie adresse une bise d'affection à Eleonore,même s'il sait que celui-ci ignore encore que je veux le quitter.   

Un énorme buffet est dressé dans la salle à manger. Tous les invités sont arrivés, nous devons être une trentaine. Tout le monde regarde l'intérieur du loft de Jamie. La décoration est magnifique, on se croirait dans un catalogue. Je surveille Oliver de très près, de peur qu'il touche et casse quelque chose. Et ce qui devait arriver arriva. Oliver tente d'attraper un bougeoir sur une étagère et manque de le faire tomber. Quelqu'un le rattrape pile au bon moment et quand je relève les yeux, je me retrouve nez à nez avec François (je lappelle Pascalou).

- Bon réflexe, merci.

- C'est ton fils ? moi j'en est deux le vieux a 8 ans et demis et le plus jeune va naître dans 1 mois et demis un p'tit gars, Alexandre et futur Loïc.

- Oui, je te présente Oliver. Il va sur ses 24 mois enfin le mois prochain c'est son 2ème anniversaire. Moi aussi bientôt un bébé des jumeaux Alexandre et Annabelle prévu pour début juin.

- Il te ressemble beaucoup. Il a l'air très malin.

- Il l'est !

- Ça me fait plaisir de te voir. Tout va bien pour toi ? Tu travailles ?

- Je suis sapeur pompier et urgentiste.

- Ah, tu as eu la caserne ! Félicitations.Tu est le chef ?

- Et toi, le travail ?Et non temp que mon pere est vivant est pas à la retraite non et je suis tout juste sergent !

- Toujours instructeur dans l'armée. Je matte les petits nouveaux ! Et si ton petit loulou à 3 ans fait trop de bêtises envoie le moi au camp militaire ou le futur Alexandre je prend les filles aussi mais elles sont toujours sages les filles.

( Pascalou, ta trop déchanté, tu t'en mords les doigts, tu en a de mes enfants turbulents, si tu savais à quel point je t'adore)

Kate interrompt cette petite conversation de convenance entre deux amis. Elle nous invite à nous diriger vers le buffet. Ni une ni deux, Oliver me réclame tout ce dont il a envie. Jour de fête, voici devant lui une énorme assiette. J'espère vraiment qu'il ne mangera pas tout car cela le rendrait malade. Eleonore ne passe aucun moment avec nous.elle est avec Jamie et certains de ses amis. J'ai bien l'impression qu'elle a compris que quelque chose était définitivement rompu entre nous et qu'elle ne me restait plus qu'à mettre des mots sur ça.Samy, le frère de Kate qui a peine 17 ans, s'occupe d'Oliver. Ils s'entendent super bien tous les deux.

Kate est accaparée par ses invités, ce que je comprends, et Mégane est depuis une heure au téléphone. Je me sens un peu seul. Je vois soudain Jeff venir vers moi, au bras d'une jolie brune. Je comprends immédiatement qu'il s'agit de son amie et qu'il veut faire les présentations. Très peu pour moi... je fais mine de les ignorer et me rue sur la bouteille de champagne. Je me verse un verre et le bois en une gorgée. Je m'apprête à faire pareil avec le deuxième quand mon téléphone sonne.

- Allô ?

- Salut, c'est Nate. Je te dérange ?

- Je suis à un repas dominical, youhou.

- Désolé alors, je vais te laisser. Je te rappellerai plus tard.

Nate ne me laisse pas le temps de lui répondre et a déjà raccroché. Il n'avait pas l'air très bien.Je décide de m'isoler sur la terrasse, entre deux fumeurs, pour le rappeler. Il ne répond pas mais m'envoie un texto quelques minutes après.Tu m'avais parlé de ton repas d'aujourd'hui, j'avais oublié. J'aurai aimé te voir. Te voir vraiment.Le mot 'vraiment' employé à la fin me laisse perplexe. Je ne sais pas quel sens lui donner.Cela m'intrigue et je ne pense plus qu'à ça pendant une heure au moins. Ne tenant plus en place, j'attrape mon sac, ma veste et me dirige discrètement vers la sortie.

Il semblerait que personne ne m'ait vu partir et c'est très bien comme ça.Sur la route, je compose le numéro de téléphone de Nate et sa voix se diffuse bientôt dans tout l'habitacle de la voiture.

- Me voir vraiment ?

- Sans le ring, les gants, tout ça.

- Où es-tu ?

- Sur le ring, avec les gants, tout ça.

- Il est impossible de tenir son téléphone avec des gants de boxe.

- Avec moi, tout est possible Juju. Rejoins-moi.

Frisson. Enorme frisson. Je baisse la vitre pour me rafraîchir et respirer un bon coup. Je ne sais pas ce qui se passe au juste, mais c'est en train de se passer.Je m'empresse de garer ma voiture et pourtant, je tarde à en descendre. Je re doute la suite des choses. Je ne suis pas idiot, Nate me drague ou alors il essaie de me faire passer un message.Un message qui veut dire qu'il aimerait aller plus loin que nos entraînements, j'en suis sûre.Est-ce que je suis prête à ça, si tôt ? Ma rupture avec lui est même officielle .

Je ne me sens pas d'entamer une nouvelle relation sirapidement et encore moins de mettre un homme que je connais à peine dans la vie de mon fils. 10 bonnes minutes après m'être garée, je me décide enfin à entrer dans la salle.Nate est seul, dans l'obscurité, assis sur le ring. Ca me ficherait presque la trouille. Mes pas vers lui le font sursauter. Lorsqu'il me voit, il m'adresse un large sourire.

- J'ai un peu l'impression d'étouffer aujourd'hui.

- Alors comme ça on est deux, Nate.

- J'ai eu une idée, un peu dingue. Et je voulais la partager avec toi.

Sans que je comprenne comment ni pourquoi, je me retrouve dans la voiture de Nate. Il est surexcité, comme un enfant qu'on emmènerait à la fête foraine pour la journée. Il me parle d'un besoin d'air, d'adrénaline et de sensations. Avant d'arriver sur les lieux de son idée,j'étais loin d'imaginer ce à quoi il faisait référence.1 petite heure plus tard, je me retrouve arnachée dans un petit avion, prête à sauter avec un instructeur rencontré quelques minutes plus tôt. L'idée de Nate était un saut en parachute.J'hurle de peur, je crois même lui asséner plusieurs coups. Il rit de bon cœur, ce qui me dérideun peu. Je me suis laissée embarquer dans un véritable cauchemar.

Je ne me sens pas du tout de sauter dans le vide et je ne sais même pas pourquoi je devrais le faire. Nate me garantit que je m'en souviendrai toute ma vie et ça, je veux bien le croire. Nous voilà à je ne sais combien de mètres de haut, prêts à tutoyer les nuages. Je ferme les yeux, les rouvre puis les referme.Mon cœur bat tellement vite que j'ai l'impression qu'il va finir par lâcher. Nate me dit qu'il comprendrait que je ne veuille pas sauter et surtout qu'il ne m'en voudrait pas. Mais il est hors de question que je me dégonfle, je suis bien trop près de réaliser quelque chose dont je n'aurai jamais eu l'idée.

Les deux instructeurs se regardent et font le décompte ensemble, de façon tout à fait synchronisée. Je comprends qu'à 3, 2,1, je me retrouverai au milieu du ciel, à vivre une aventure incroyable. A 1, je sens mon corps basculer dans le vide et le vent fouetter le peu de peau qui dépasse de mon casque. C'est irréel, j'ai la sensation de voler comme un oiseau. Je ne préfère pas regarder en bas car je sais que cela me ferait totalement paniquer. En tout cas, plus que je ne panique déjà. Nate et son instructeur sont un peu plus bas que nous et j'imagine qu'il ressent les mêmes sensations que moi.

Cette liberté, l'adrénaline et ce bonheur surdimensionné. Je n'ai plus envie de descendre, pas envie que ces sensations disparaissent.Pourtant, l'atterrissage arrive bien vite. Me voilà couchée au sol, le corps tout tremblant,reposant sur mon instructeur. Il me demande si je vais bien et j'hurle que oui, tout va très, très bien. Après m'avoir aidé à retirer tout mon équipement, l'instructeur me serre dans ses bras et me félicite pour mon courage. Je le remercie pour ce moment incroyable que je viens devivre. Nate vient vers moi et me demande comment je me sens.

En me tournant vers lui, jevois qu'il a les yeux plein de larmes, tout comme moi. Il a vécu ce moment à fond, lui aussi.Ca l'a totalement chamboulé et bien voilà, nous sommes deux dans ce cas.Nous décidons d'aller boire un verre dans la cafétéria du club de parachutisme. Je m'affale sur le siège et tente de reprendre mes esprits.

- Je n'en reviens pas d'avoir fait ça.

- Moi non plus.

- C'était la première fois pour toi ? Comment as-tu eu cette idée ?

- Je n'arrivais plus à réfléchir les pieds sur terre alors je me suis dit que j'y arriverai peut-être plus en l'air.

Cette phrase me fait sourire. Nate a une façon poétique de voir les choses et ça me plaît énormément. Pour quelqu'un qui passe son temps à donner des coups et réfléchir stratégie, son esprit est capable de dire de biens jolies paroles. Je ne touche pas au verre de jus d'orange que j'ai commandé. J'ai l'estomac noué et la tension redescend à peine. Je suis si heureux d'avoir partagé ce moment avec Nate. Lui aussi me dit qu'il l'est et finit par poser sa main sur la mienne. Mon téléphone portable interrompt ce rapprochement et j'en suis un peu soulagée.

- Allô ?

- C'est Kate. Chérie, on te cherche partout, où es-tu ?

J'avais quasiment oublié ma petite fugue du repas chez Jamie et kate. Il faut vraiment que j'y retourne et je ne sais pas du tout ce que je vais leur raconter. Nate me ramène devant la salle de boxe, où est garée ma voiture. Je n'éternise pas les au-revoir de peur de déraper. Je ne veux pas tromper Eleonore, bien que j'ai cette foutue impression d'être en train de le faire depuis plusieurs jours. Quand j'arrive au loft, il n'y a presque plus personne. Kate, Julien et Oliver sont sur le canapé. Kate me saute au cou dès qu'elle me voit entrer.

- Tout va bien ?

- Oui, ça va. Merci d'avoir gardé Oliver.

- Jamie et Eleonore sont partis à ta recherche. Eleonore est folle d'inquiétude.

- Je vais l'appeler pour la rassurer et on va rentrer.

- Tu es tout tremblant. Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Je suis parti en intervention il manqué des pompiers sur le feu.

Julien est présent dans la pièce et bien que je lui fasse confiance, je ne veux pas parler de ce qui vient de se passer. Il est très proche d'Eleonore et je sais que dans bien des cas, la solidarité masculine l'emporte. Sur le retour, je téléphone à Eleonore qui me dit être à la maison avec Jamie. Je roule plus lentement que d'habitude, pas tellement pressée de rentrer. Arrivée à la maison, je couche Oliver dans son lit. Il s'est endormi dans la voiture quelques minutes après qu'on soit partis de chez Kate. Jamie me demande si tout va bien et m'encourage d'un clin d'œil avant de s'en aller. Il sait que je compte parler à Eleonore.

Eleonore est silencieuse et regarde par la fenêtre. Ni l'un ni l'autre n'osons lancer la conversation. Mais je vais bien devoir m'y coller et le plus tôt sera le mieux, pour tous les deux.

- Je suis désolée si tu t'es fait du souci pour moi. Je vais bien.

- J'ai compris que tu savais qui avait fait ça hier soir. Le parpaing dans la fenêtre.

- Quoi ?

- Gaby. Tu m'as dit qu'il t'avait suivi il y a un mois et tu avais peur.

Je n'y avais pas pensé une seule seconde. Au lycée, je suis sortie avec ce Gaby pendant 3ans. Mon premier amour. Notre relation a pris une tournure à laquelle je ne m'attendais certainement pas. Gaby est devenu jaloux, possessif et violent. Lorsque je l'ai quitté, il ne l'a pas supporté et est venu chez moi par effraction, armé d'un couteau et ne voulant plus partir. Tout ça s'est réglé devant un tribunal et j'avais su tourner la page sur cet épisode malheureux de ma vie.

Jusqu'au jour où je l'ai recroisé par hasard, quand Eleonore enceinte de mon fils. L'étincelle de jalousie n'avait pas quitté ses yeux. Il m'a dit être heureux pour moi mais j'ai compris qu'il ne l'était pas. Un soir, en revenant du supermarché, Gaby m'a suivi jusque dans ma rue. Je suis rentrée dans le premier magasin venu et il était reparti quand je suis sortie. Eleonore n'a peut-être pas tort du tout. Gaby serait bien capable de faire une connerie pareille. J'aurai préféré 1000 fois que ce soit Carine. La colère de mon ex semble éternelle et je ne sais pas quelles seront ses limites.

- Je n'avais pas pensé à lui mais je crois que tu as raison.

- Estéban, on va aller au commissariat demain. On ne peut pas laisser passer ça.

- Tu as raison.

- Bien. Tu veux que je prépare le dîner ?

- Il faut qu'on parle.

- Si tu veux me dire où t'étais passé pendant 3h cet après-midi, je t'écoute. Je me suis retrouvé comme une conne au milieu de tes amis.

- Nos amis.

- Plus les tiens que les miens.

- Je ne sais pas par où commencer dans ce que j'ai à te dire.

- Tu veux qu'on se sépare, je le sais.

Je ne m'attendais pas à ce que Eleonore me dise ça et encore moins sur ce ton. Elle a dit ça d'une fatalité déconcertante. Je me mets à pleurer quand je lui parle de ce que je ressens et surtout, de ce que je ne ressens plus pour elle. elle me devance en me proposant d'aller vivre à la caserne en attendant de trouver un appartement. Elle décide finalement de partir dès ce soir, prépare un sac et quitte l'appartement sans un regard pour moi. Je m'effondre en pleurs sur le sol.

Cette fois, tout est vraiment terminé. J'ouvre les yeux et m'aperçois que je me suis endormie pendant plus d'une heure. J'ai reçu plusieurs textos, ce qui ne m'a même pas réveillé. Un d'Hakim me demandant comment était la journée chez Kate, un de Mégane me demandant pourquoi je suis partie comme un voleur et un de Nate.20h, déjà dans mon lit. Je suis vidé. Merci d'avoir partagé cette expérience avec moi. Kristyna assigné le local à Marseille. Elle part... demain. Demain. Bonne nuit Mr Esteban. Très peu de personnes m'appellent Estéban.

J'ai un peu de mal avec mon prénom. Mais j'accepte avec le sourire que Nate m'appelle comme ça. Son message est rempli de tristesse et de déception. Il doit être fou amoureux de sa Kristyna. Et c'est peut-être la raison pour laquelle il se rapproche autant de moi. Il a sûrement voulu la rendre jalouse, à la manière d'Hakim et Kate. Mon sourire disparaît immédiatement et je me remets à pleurer. Nate m'a utilisé pour tenter de faire rester Kristyna. Je supprime son message, éteins mon téléphone et continue de pleurer dans mon lit. C'est mon premier réveil, mon premier début de semaine sans Eleonore.

On n'a pas du tout abordé la question de l'organisation avec Oliver. Et surtout, notre fils n'est pas encore au courant que son papa et sa maman se séparent. Nous allons devoir trouver les mots justes pour qu'il comprenne et essayer de ne pas trop l'attrister. Mon petit bonhomme, nous voilà tous les deux désormais. Lorraine arrive 10 minutes plus tôt, les bras chargés de viennoiseries. Je sens son regard insistant sur moi car c'est bien la première fois qu'elle ne me voit pas de gel dans mes cheveux. Je n'en ai pas eu le courage. Avant de partir, je lui glisse que Eleonore a quitté l'appartement et que je lui expliquerai plus en détail en rentrant du travail.

J'espère que ma journée va passer vite. J'ai peu de rendez-vous aujourd'hui, tant mieux. Je rallume mon téléphone une fois arrivée au bureau. Avant de consulter mes messages, je ferme le store de ma fenêtre. Je n'ai aucune envie que Nate me voit. Aucun message, aucun appel, aucun mail. Les gens me laissent tranquille. Merci. Je passe la matinée à avaler du café dans le bureau de mon père je suis de repos aujourd'hui et je peut que resté dans son bureau et aller au petit coin, bien que je n'aime pas trop ça. Je sens que ces quantités avalées m'ont rendu speed et mon impatient.

Il est 17h pile quand je quitte la caserne, pressée de rentrer chez moi. Je retrouve Lorraine et Oliver, en plein jeu de cache cache. Le petit rire de mon bébé me fait penser qu'il s'est caché derrière le rideau du salon. Je cours vers lui et le serre contre moi. Lorraine me demande si j'ai envie de parler avant qu'elle s'en aille. Je lui explique brièvement la situation. Elle m'interroge ensuite sur l'état de la fenêtre du salon. Je lui dis qu'un gamin a joué dans la rue et que son ballon a causé ces dégâts. Je ne voudrais pas qu'elle se sente en insécurité à la maison, même si elle est en droit de savoir que quelqu'un m'en veut et serait prêt à s'en prendre à moi.

En début de soirée, Eleonore arrive à l'appartement, ce qui me surprend. J'aurai aimé qu'elle m'appelle avant pour me prévenir.

- Tu devrais me rendre les clés.

- Je suis encore sur le bail de l'appartement, donc encore ici chez moi.

- Je ferai le nécessaire auprès de l'agence dès que possible.

- J'aimerai qu'on aille au commissariat demain, après le boulot.

- Ça me va.

Ensuite on pourrait parler de ce qui se passe à Oliver et voir ensemble un système d'organisation. Je lui propose de rester dîner, ce qu'elle refuse. Elle me dit avoir une soirée avec des amis et je ne peux m'empêcher de l'imaginer au chevet de Carine. Je ne sais même pas comment elle va et pour tout dire, je m'en fous. Il est tôt quand je me mets dans mon lit. Eleonore m'envoie un message en fin de soirée pour me dire d'être prudent, de bien fermer la porte et de l'appeler s'il y a quoique ce soit. elle commence à me stresser à s'inquiéter comme ça. Mais il a peut-être de quoi. Dans la nuit, un bruit me réveille.

Je me précipite hors du lit pour aller voir. Il s'agit d'un jouet d'Oliver qui est tombé. Mon cœur palpite, j'ai chaud. Je n'ose plus aller me recoucher. Je vais voir dans la chambre d'Oliver et il dort à poings fermés. Je me sens mal, j'ai très peur. J'ai l'impression qu'on m'observe et que quelqu'un est dans l'appartement. J'ai envie d'appeler la police mais je sais qu'ils me prendraient pour un dingue. Au lieu de ça, je téléphone à Nate. Il est 3h30 et je n'ai pas l'air de l'avoir réveillé. Je lui explique vaguement ce qui m'arrive et 15 minutes plus tard, le voilà au milieu de mon salon.

- Tout va bien, t'en fais pas.

- Merci d'être venu si vite. J'ai peut-être halluciné pour le bruit que j'ai entendu mais je n'étais pas rassurée.

- Tu as l'air vraiment fatiguée. Tu devrais aller te coucher.

- Je n'arriverai pas à dormir.

- Je reste ici si tu veux. Sur le canapé.

J'aimerai refuser sa proposition mais je n'y arrive pas. Je lui en veux encore de jouer avec moi mais sa présence me rassure et je sais que je ne dormirai pas s'il partait. Je lui apporte une couette et retourne dans ma chambre. Je m'endors et me mets à rêver qu'il me rejoint et que nous nous endormons dans les bras l'un de l'autre. Mon réveil sonne à 6h45 et je suis en sueur. J'ai rêvé de Nate toute la nuit, si bien que je ne sais plus s'il est vraiment sur mon canapé ou non. J'ai ma réponse en me rendant dans le salon. Il dort encore, paisiblement, tenant contre lui un ours en peluche d'Oliver. Sentant qu'il est observé, Nate ouvre un œil timide et me sourit.

- Bonjour. Tu travailles aujourd'hui ?

- J'ouvre la salle à 8h.

- Ca change de 5h.

- Hein ??

- Je sais que tu y es très tôt le matin en général.

- Tu m'espionnes ?!

- Je ne voudrais pas te manquer de respect ni te jeter dehors mais j'aimerai que tu yailles. Je n'ai pas envie qu'Oliver te voit.

Nate me dit qu'il comprend, me fait une bise et repart de chez moi. Je retrouve Kate chez elle pour le déjeuner. Elle est toute excitée et me dit avoir une nouvelle à m'annoncer.

- Juju, tiens-toi bien ! J'ai une annonce à te faire.

- Hum ?

- Un petit indice, regarde.

- Un vernis à ongles ? Mais encore ?

- Jamie a acheté un local en plein centre et je vais y ouvrir mon salon de beauté !

- Quoi ?! Kate, c'est génial !Son rêve va se réaliser.

Mégane, Kate... si quelqu'un m'avait dit que ces deux-là auraient leur petite affaire, je n'y aurai jamais cru. Nous passons le repas à discuter du projet de Kate et je n'ai aucune envie de la couper pour l'embêter avec mes problèmes. Avant que je retourne travailler, elle me demande quand même comment je vais et me promets d'être là si besoin. Une réunion interminable finit de m'achever avant la fin de ma journée. J'ai réellement besoin d'évacuer toutes ces tensions. J'ai envie de faire du sport et fonce à la salle, à la caserne. Nate n'est pas là mais un jeune homme à l'accueil me salue.

Je lui dis que je viens pour m'entraîner et lui demande si Nate est disponible. Il me dit que non et me propose de m'aider à m'entraîner, ce que j'accepte. Nous passons 30 minutes à faire des étirements et sommes interrompus par Nate. Il a les yeux rougis, comme s'il venait de pleurer. Son collègue décide de nous laisser et n'ose même pas regarder Nate.

- Je ne savais pas que tu viendrais à l'entraînement aujourd'hui, désolé.

- T'en fais pas, j'ai quand même bien travaillé.

- Ta journée s'est bien passée ?

- Non, pas terrible. Je vais rentrer, mon fils m'attend.

-Juju, tu es super distant depuis deux jours. J'ai fait quelque chose de mal ?

- J'ai juste compris que tu t'étais servi de moi dans l'espoir de faire rester Kristyna. C'est un peu... déroutant.

- Servi de toi ?

- Ce n'est pas grave, je t'assure. Chacun ses méthodes pour essayer de sauver son couple.

- Elle est partie tout à l'heure et je ne lui ai jamais dit qu'on se voyait à l'extérieur de la salle.

- Il faut que je rentre.

-Je reviendrai en fin de semaine, j'espère faire mon entraînement avec toi.

Je sens que Nate veut me retenir, me parler, mais il ne le fait pas. C'est sûrement mieux comme ça. Le reste de la semaine se passe sans trop d'encombres. Eleonore et moi sommes allés porter plainte contre X pour la dégradation de notre fenêtre, nous avons mis en place un planning et parlé à Oliver de notre séparation. Le pauvre cœur n'a rien compris et est retourné jouer dans sa chambre. Nous sommes jeudi soir et mon groupe d'amis se retrouve souvent le jeudi au Cyber pour boire un verre. Eleonore est venu chercher Oliver pour l'emmener passer la soirée chez ses parents. Hakim, Mégane, Kate et Nassim sont là.

Kate et Hakim sont en train de rire quand je m'assois à leur table. Au moins, tout ira bien de ce côté-là. Après plusieurs coupes de champagne, je me sens détendu et passe un agréable moment avec mes amis. Je préfère me laisser ramener par Hakim qui n'a rien bu plutôt que de reprendre ma voiture. Je lui propose de monter à la maison prendre un dernier verre. Oliver n'est pas là et je ne suis pas pressée d'aller me coucher seul. Hakim et moi nous installons dans le canapé autour d'un verre de martini et je mets la télé en fond sonore.

-Mégane va quitter mon appart, ça y est.

- J'en connais une qui va être ravie.

- Son père lui a acheté un appartement, rien que ça.

- Il était temps qu'il s'investisse un peu dans la vie de sa fille.

- Je trouve que c'est une façon pour lui de l'acheter. Elle ne devrait pas accepter.

Je vois bien qu'Hakim n'a pas envie que Mégane s'en aille. Mais elle a raison de prendre son indépendance et de sauter sur cette occasion. Pour une fois que son père se souvient qu'elle existe, il faut qu'elle fonce. Ce dernier verre m'a littéralement donné chaud. Il est bientôt 2h du matin et je ne suis pas fatiguée. Hakim me regarde d'une façon tellement étrange que je m'imagine tout un tas de films. Je sens que la situation m'échappe, mais je me laisse porter par cette atmosphère si particulière.6h45, mon réveil me rappelle que je dois aller gagner ma vie. J'ai hâte de me lever pour boire un grand verre d'eau.

J'ai la bouche pâteuse et un mal de tête qui s'annonce. Une présence à mes côtés me fait revenir à la réalité. Hakim est allongé sur le dos, les yeux ouverts. On pourrait presque croire qu'il est mort.

- Hello.

- Salut Juju. Je suis désolé. Tellement désolé.

- Ça va, tu n'as pas commis un meurtre non plus. Et puis j'étais consentant il me semble. Mes paroles le dérident tout de suite.

Hakim est quelqu'un d'extraordinaire, il veut toujours prendre soin des autres. Disons qu'il a pris soin de moi un peu plus qu'il ne l'aurait fallu cette nuit. On sait tous les deux que cela ne signifiait rien et ne changera rien à notre relation. On se met toute fois d'accord sur le fait de garder ça pour nous, afin d'éviter les ragots en tout genre sur le sujet. Je ne voudrais pas que cette histoire arrive aux oreilles de Eleonore et qu'elle se dise que je m'envoie en l'air aussitôt son départ de la maison. Hakim me dépose à ma voiture et je pars travailler.

Sur la route, je sens mon téléphone vibrer dans mon sac plusieurs fois. Il est temps que j'arrive pour voir qui insiste comme ça, si tôt. J'espère que ce n'est rien de grave. Je me dépêche de rejoindre mon bureau et vois que Nate a essayé de m'appeler deux fois.  

Oliver 6 mois avec sa Sophie la Girafe, il adoré la mordillé, je ne te voulais pas tout de suite et tu est venue comme même, tu a été un grand cachotier et tu a vite grandi...

Tu venez a peine pointé ton nez, et maintenant mon bébé tu est un homme formidable

8 mois a peine, et déja fan de tes yeux 

10 mois, et un sourire ravageur dans ton bain, dans notre appart, tout les trois avec le chien cette époque est déjà bien loin

Futur pompier en approche, tu a 15 ans à cette époque, et maintenant tu est pompier tu est un homme formidable.

Ah quel belle promenade que tu a fait la tu avais quoi 9 mois un truc comme ça...

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