Partie 9 | Entre le coeur et la raison...



Le repas était délicieusement bon. Il faut dire que Ma Safia était une sacrée cuisinière, ses plats rencontraient toujours un franc succès.

Les discutions allaient bon train, et ils avaient beaucoup ri des pitreries de Pa Moussa, qui comme son fils aimait taquiner les gens. Tout allait bien jusqu'au moment où Ma Safia se mît à parler de l'éventualité d'un prochain mariage entre Tidiane et Marietou.

La jeune femme, contente du coup de pouce que lui donnait sa "presque" future belle-maman, arbora un sourire franc et plein d'assurance. Tidiane, lui fut mal à l'aise et en colère. Ses pensées convergèrent vers Aurore qu'il aimait déjà, sans la connaître vraiment.

Comment annoncer à sa mère qu'il n'épouserait pas Marietou, sans la décevoir ? Comment expliquer à Marietou que ce n'est pas avec elle qu'il souhaite poursuivre sa vie  ?

Tidiane s'inquiéta que Ma Safia (qui aimait tant Marietou), n'accepte pas Aurore. Perdu dans ses pensées, la voix de sa mère le fit revenir à la réalité :

— Alors Tidiane ! Dis à ta pauvre mère quand est ce que tu comptes envoyer tes émissaires chez Marietou. Quand vas-tu enfin lui demander sa main ? Hey ! Il nous faut des héritiers deh, annonce-t-elle en riant.

— C'est pas vrai ! râla-t-il. Vous ne pensez qu'à ça ma parole !

— Mon fils, je sais... Ne te fâches pas way ! Mais maintenant sue Marietou est revenue, il faut tout de même en discuter, non ?

Voyant la tête scandalisée son fils, Ma Safia comprit que ce n'était pas le moment. Peut-être était-il trop fatigué ? Peut-être n'était-il pas complètement remis de sa maladie ?

Tidiane souffla. Il en avait assez qu'on le questionne sans arrêt sur ce sujet.

— Écoutes Ma, je suis désolé, je sais qu'il faut en discuter, mais je le ferai d'abord avec Marietou.

— Très bien. Je comprends... À notre époque c'était différent, c'était nos parents qui décidaient pour nous, et ce sont mes parents (enfin surtout mon père), qui se sont occupés de me trouver un bon mari, même avec une maman blanche, je n'y ai pas échappé. Je ne connaissais même pas ton père avant de l'épouser, poursuivit-elle pensive.

— Les temps ont changé Ma !

Le reste de la soirée se passa sans incident. L'ambiance fut bonne, bien que Tidiane ait été froid et distant avec sa "prétendante".

L'heure de rentrer arriva pour Marietou. Elle habitait complètement à l'opposé de Tidiane, et ce dernier se sentit obligé de la raccompagner. Il aurait été trop impoli de lui faire prendre un taxi, à cette heure avancée de la nuit.

Marietou remercia Ma Safia et Pa Moussa, pour leur accueil. Tidiane embrassa ses parents. Puis les deux jeunes gens s'en allèrent. Le trajet se passa en silence.

Arrivés devant la parcelle des parents de Marietou, Tidiane se garra. Elle comprit que Tidiane ne discuterait pas avec elle. Elle s'approcha tout de même de lui pour l'embrasser, mais Tidiane dans un geste d'agacement recula et tourna sa tête, la laissant dans le vent, comme une idiote.

Elle le regarda un instant, et n'ayant aucune réaction, ni aucun regard de sa part, elle descendit de la voiture. Tidiane démarra en vitesse.

— Hey Allah ! Pourquoi Tidiane me fait ça ? pleura-t'elle!

En réalité Marietou avait conscience qu'elle avait merder avec cette histoire de Londres. Elle n'avait pas imaginé que ça affecte autant sa relation avec Tidiane. En plus, lui-même papillonnait de temps en temps avec d'autres filles et, malgré toutes leurs chamailleries à ce sujet, elle ne lui en avait jamais tenue rigueur. 

Tidiane arriva chez lui exténué. Cette journée avait été éprouvante. Entre ces retrouvailles avec Aurore, le retour de Marietou, et la reprise du travail, il était sur les rotules. Il prit tout de même le temps de faire sa dernière prière.

Fatigué et préoccupé par le dossier urgent qu'il devait régler le lendemain à l'étranger. Il se coucha sans appeler Aurore. il se promit de la contacter à son réveil avant de s'échapper dans les bras de morphée.

*

De son côté Aurore qui avait passé un bon moment avec Louisette s'était finalement couchée. Elle avait appelé Tidiane plusieurs fois, et lui avait laissé des messages sans succès. Elle était un peu contrariée de ne pas avoir pu le joindre.

À sept heures le lendemain, Aurore fut réveillée par la sonnerie de son portable. Elle hésita à répondre, se demandant qui de sa mère, ou Souhaïla avait besoin de la contacter si tôt ?

Elle décrocha finalement, et vit que c'était Tidiane. Un large sourire s'imprima sur son visage, encore marqué par le sommeil:

— Bonjour ma princesse, je te réveille ?

— Un petit peu... Tu es bien matinal.

— C'était juste pour te dire que j'ai beaucoup pensé à toi, à nous... J'avais envie d'entendre ta voix.

— Arrêtes un peu ton char, je t'ai appelé route la soirée. J'ai l'air si naïve que ça ?

— Mais c'est vrai princesse, tu m'as manqué...

— Où es-tu ?

— À l'aéroport. Je dois déjà te dire aurevoir car mon vol ne va pas tarder.

— Tu pars pour combien de temps ?

— Quelques semaines tout au plus. En fait, un de mes associés devait se rendre en Europe, mais sa femme est enceinte. La grossesse est un peu difficile et elle peut mettre au monde d'un moment à l'autre. Donc en tant que jeune célibataire, je me sacrifie ! dit-il en ricanant!

— Ok !

— Tu peux venir me rejoindre si tu veux dit-il d'un air coquin.

— Pourquoi pas... J'aurais aimé te revoir hier soir, avant que fu ne partes.

— Je sais moi aussi. Mais j'étais chez mes parents et il y a eu une invitée. Je suis rentrée tard. Et je ne voulais pas manquer de respect à ma mère, et à son hôte. Tu comprends, ce n'était pas prévu mais bon tu sais comment ça se passe quoi!

— Une invitée ?

— Seriez-vous jalouse Miss Djanz ? dit-il avec humour. Tu n'as aucune raison de l'être en tout cas. Cette invitée est ma cousine. Elle vit à Londres avec son ami.

Tidiane fut peu fier d'avoir menti, mais la réaction d'Aurore l'avait prit de court. Il ne pouvait pas se permettre de lui raconter tout cela au téléphone. Mais ça ajoutait un mensonge de plus à sa liste.

Aurore était déçue. Elle qui avait pris sa journée en pensant avoir plus de temps avec son nouvel ami, se retrouvait seule et sans projet précis. Elle se posa des question sur l'énigmatique invitée des parents de Tidiane. Elle avait senti un certain malaise dans la réponse de Tidiane et espérait se tromper.

Les hommes aiment bien avoir des copines officielles, et puis des filles sottes à côté à qui ils disent des mots doux. J'ai pas envie d'être la sotte de l'histoire en tout cas, pensa-t-elle.

Finalement, elle se résonna et décida de prendre les choses du bon côté. Après tout, leur relation était récente. Et elle avait tout le temps de découvrir Tidiane. Elle décida de lui faire confiance.

Le moment de tranquillité d'Aurore fut de courte durée. La voix d'Abigaël retentissait dans toute la maison. Elle appelait Aurore depuis le séjour. Aurore était décidée à lui tenir tête, coûte que coûte :

— Tu m'as appelé ?

— Que fiches-tu en pyjama ? Tu n'es toujours pas prête ? Les affaires ne vont pas se conclurent toutes seules, tu sais ? Cesse de te prélasser inutilement et bouge-toi s'il-te-plait!

— J'ai pris ma journée et j'ai donné la sienne à Souhaïla.

— Il n'en est pas question, et il n'en a jamais été question ! Va te préparer immédiatement et appelle Souhaïla pour qu'elle vienne travailler tout de suite. Je veux vous voir au bureau dans l'heure qui suit.

— Je suis vraiment désolée pour toi Maman, mais aujourd'hui tu vas devoir t'asseoir sur ta volonté, parce que je ne bougerai pas d'ici. Je suis fatiguée.

— Comment ?

— Oui ! Je ne suis pas une machine. Tu aimes trop contrôler la vie des gens, lâcha Aurore avec une dureté sans égal.

Abi fut sur le point de riposter, lorsque sa fille tourna les talons pour retourner dans sa chambre, la laissant sans voix.

— Tu me le paieras. Tu cherches la guerre, et bien tu l'auras. On ne se moque pas d'Abigaël Djanz sans y laisser ses plumes, dit Abi ivre de fureur.

Aurore l'avait blessé dans son orgueil. Elle fut perturber car Aurore ne lui avait jamais désobéit auparavant. Même si, depuis quelques temps, elle répondait et se rebellait.

La jeune femme se jeta sur son lit, son cœur battait la chamade. Elle qui était si timide et si respectueuse, venait de tenir tête a Abigaël. Elle s'étonna elle-même de sa performance et contacta aussitôt Souhaïla pour la prévenir :

Cette dernière ravie de cet exploit, avait elle aussi un l scoop à lui révéler. Simplement, elle ne pouvait rien lui au téléphone. Elle avait donc promit de lui en parler une fois qu'elles se verraient.

Pendant ce temps, Tidiane embarquait dans l'avion pour la Belgique. Il se demandait ce qu'il se passerait a son retour, lorsqu'il annoncerait enfin son choix à Marietou et leurs familles.



***

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top