Partie 3 | Quand plus rien ne va
Enfin que cette rude journée se terminait pour Aurore. Entre les signatures de contrats, et les débats interminables avec les éventuels acheteurs du groupe DJANZ, Aurore n'en pouvait plus.
C'est en se trainant, qu'elle rejoignit sa chambre. Elle ôta ses habits, et les jeta au sol. D'un bon, elle se laissa lourdement tomber sur le lit.
— Il faut que j'écrive, se pensa-t-elle en fermant calmement les yeux.
Écrire était pour elle un exutoire, car elle vivait une souffrance indescriptible. Elle ne manquait de rien matériellement, mais elle manquait terriblement de liberté. Aurore ne supportait plus de ne pas être comme les jeunes femmes de son âge. Elle supportait mal qu'on lui dicte chaque jour sa vie, et s'en voulait d'obéir à tous ces ordres, tel un robot programmé.
Sa soumission à sa mère était totale. Elle n'avait pas le pouvoir de se rebeller. Depuis son jeune âge, elle devait se plier en quatre pour satisfaire les exigences des siens, sans jamais avoir la possibilité de donner son avis.
Elle aurait tout donné, pour s'échapper de cette prison dorée, mais cela lui était tout bonnement impossible car sa vie était verrouillée par ce maudit testament.
Lorsqu'il lui arrivait de penser à son défunt père, une grande haine envahissait son cœur. La rage prenait possession d'elle.
Tout est de ta faute Papa ! ruminait-elle.
D'aussi loin qu'elle se souvienne, ce dernier ne lui avait jamais montré le moindre signe d'affection. Et sa mère, encore moins. Cette dernière était obsédée par le luxe et ne pensait qu'à l'argent et au pouvoir.
— Aurore démaquilles-toi immédiatement, si tu veux ne veux pas risquer d'avoir des imperfections. Ton prochain shooting est dans deux jours, tu devrais faire plus attention.
Aurore n'eut aucune réaction.
— Mais Bouges-toi bon sang ! Pourquoi es-tu encore affalée dans ton lit ? lui demanda Souhaïla
Comme une machine de guerre, la jeune femme sortit de son lit et s'exécuta. En entrant dans sa salle de bain pour se démaquiller et prendre sa douche, elle remarqua qu'on lui avait apporté tout un tas de nouveaux parfums.
Ils étaient là, posés sur sa coiffeuse. Elle savait déjà que c'était un coup de son assistante qui n'oubliait jamais de la faire travailler même en dehors du bureau. Souhaïla souhaitait qu'elle les sente tous, et les note, pour pouvoir en parler dans sa prochaine interview pour un grand magazine de mode.
Ma vie est bien futile, pensa Aurore dépitée.
Lorsqu'elle eut fini sa toilette, elle retourna dans sa chambre et se mît directement au lit. Mais son ventre affamée la rappela à l'ordre en vrombissant bruyamment.
Tant pis !
De toute façon, passé dix-huit heures, elle n'avait plus le droit d'avaler quoi que ce soit. Cet ordre venait tout droit de son coach, qui avait pour mission de maintenir sa forme et sa taille de guêpe.
La jolie silhouette, lui permettait d'obtenir des contrats d'exclusivité avec de célèbres maisons de modes. Aux yeux d'Abigaël, c'était important pour l'image de marque du groupe DJANZ.
Malgré la fatigue, elle eut le courage de se relever à nouveau et prit place à son bureau. Elle sortit de son tiroir son cahier d'écriture.
— Où en étais-je... Ah ! ... Oui ! dit-elle à haute voix. Puis, elle apposa son stylo plume sur la feuille pour écrire ces quelques mots:
《Toujours noyée dans l'obscurité de cette pièce, Armelle restait immobile dans un coin, attendant que Lazare lui...》
— Non et non Aurore ! Hurla sa mère, qui venait de faire irruption dans sa chambre comme un volcan en activité. Quitte ce bureau et couche-toi, lui ordonna-t'elle.
— S'il te plaît maman...
— Non, non et non ! Je ne veux pas que tu sois en retard demain. Cesses de griffonner tes histoires insensées, tu n'es pas écrivain, tu diriges une grande entreprise ! Tu es PDG ne l'oublie jamais. Et pour réussir, tu as besoin de dormir.
A nouveau, Aurore s'exécuta sans broncher. Une fois sa mère partie, elle pleura à chaudes larmes, maudissant encore et toujours ce testament et le destin cruel qu'on lui avait infligé.
***
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