Partie 2 | Une rencontre anodine ?
— Aurore, il faut vraiment que tu apprennes à être à l'heure. Te rends-tu seulement compte de l'impact que peut avoir ton retard sur l'entreprise. C'est inadmissible, lui vociféra sa mère.
— Mais Mam...
— Assez ! l'interrompit-elle sèchement. Ne perds pas plus de temps. Entraine-toi vite et rejoins-nous en salle de réunion. Nous devons préparer la conférence. Ah ! Si seulement ton père n'avait pas pris cette décision idiote de te mettre à la tête de son empire, on en serait pas là... Bref !
Abigaël, était très dure avec son aînée sans tendresse ni compassion, et pour on ne sait quelle raison, elle exigeait qu'elle fasse du sport. Brandissant son éternel devise: "un esprit sain dans un corps sain".
Aurore ne comprenait pas son attitude mais elle s'obligeait à exécuter ses quatre volonté. La jeune femme n'aimait pas les conflits. Elle avait accepté son destin et agissait du mieux qu'elle pouvait pour servir les intérêts de l'entreprise familiale.
Après l'intense séance de sport que le coach lui imposa, elle prit le temps de se doucher et de se pomponner. Toujours impeccable et tirée à quatre épingles, Aurore sortit de la salle d'entraînement pour se rendre à cette fameuse réunion.
Souhaïla qui veillait toujours à ce qu'elle respecte le planning, la pressa de nouveau :
— Dépêche-toi, Aurore, où je ne répond plus de rien, rouspéta-t-elle, voyant que la jeune femme trainait des pieds.
— Oui, oui.
Pendant qu'elles avançaient vers l'ascenseur principal, un homme fonça sur elles. Concentré sur la lecture document qu'il avait en main, il ne les avait pas vu.
Tous les dossiers que Souhaïla tenait s'envolèrent suite au choc. Aurore s'empressa d'aider son assistante à ramasser les feuilles éparpillées au sol, tandis que le jeune homme se confondit en excuses.
— Ne vous inquiétez pas, ce n'est rien, dit Aurore en relevant la tête vers son interlocuteur.
À l'inverse, Souhaïla fulminait. Elles étaient déja bien en retard, et maintenant les dossiers étaient sans dessus-dessous !
Le jeune homme s'excusa à nouveau, en ignorant l'assistante. Il plongea son regard dans celui d'Aurore et lui proposa un déjeuner pour se faire pardonner.
Malgré sa grande timidité, la jeune femme accepta. Visiblement, le charme de cet homme avait opéré. Il ne lui était pas indifférent, mais elle n'en montra rien.
Cet homme était grand, et avait une sacrée carrure. Il devait avoir une trentaine d'années. Il était indéniablement beau, le teint mat et le regard incroyablement profond. Il était parfait dans son costume noir.
L'élégance au masculin, pensa-t-elle.
Physiquement, il lui plaisait. Son allure, son style, sa voix. D'ailleurs Aurore, ne su plus quoi faire de ses jambes et de ses bras, qu'elle croisa et décroisa.
De son côté, le jeune homme sembla étonnait qu'elle ne succombe pas plus à son charme.
C'est bien la première fois que je ne fais aucun effet à une demoiselle, pensa-t'il. Cette fille est plus froide qu'un glaçon. Mais j'en fais mon affaire, argua-t-il avec orgueil.
En effet, il avait ressenti quelque chose d'étrange en plongeant son regard dans celui d'Aurore. Il la trouvait magnifique certes, mais très étrange aussi.
J'espère juste que je ne m'ennuierai pas avec elle pendant le déjeuner, se dit-il.
Il attrapa un bout de papier dans la poche de sa veste et et y griffonna son numéro de téléphone.
— Tenez ! dit-il en souriant. Et à demain pour le déjeuner, ajouta t-il sans laisser Aurore répondre.
Lorsqu'il fit parti, Aurore lança un grand soupir, comme pour laisser tomber sa carapace:
— Mon Dieu, ce qu'il est beau ! se surprit à dire la jeune femme encore tout émoustillée.
Souhaïla ne manqua pas de lui rappeler que sa priorité était sa prochaine réunion, et qu'il était largement temps de prendre ce maudit ascenseur au lieu de rêver à une amourette impossible.
— Allons-y, soupira la jeune femme encore émue.
Alors que l'ascenseur montait Aurore questionna son assistante :
— Tu ne le trouves pas beau ?
— Peu importe ce que je pense ma grande... Un conseil, ne t'emballe pas trop ! Il t'a juste invité à déjeuner. Ce n'est pas une demande en mariage. Et puis je te rappelle, que tu diriges une multinationale. Reprends-toi ma chère, tu n'as pas de temps pour ce genre d'escapade.
— Mais pourquoi dis-tu ça ? On peut me trouver du temps n'est-ce pas ?
— Ta mère me tuera avant de s'en prendre à toi. Concentrons-nous sur cette conférence Aurore veux-tu ?
La réunion de préparation débuta à l'heure. Le sujet principale concernait la vente des parts des restaurants DJANZ à un groupe concurrent. Une décision devait être prise rapidement.
L'heure de la conférence approchait, et en coulisse, les membres du conseil d'administration n'avaient toujours pas tranché sur leur décision. Aurore, elle était déconcentrée à cause du bel inconnu. Elle se rendit compte, qu'il lui avait laissé ses coordonnées, sans préciser le lieux et l'heure du rendez-vous. Les questions se bousculaient dans la tête de la jeune femme :
Je vais le rappeler ? Mais comment je fais puisque je n'ai pas son nom? Mince, je ne lui ai pas dit le mien non plus... J'aurai dû être moins froide... Oh Mon Dieu ! Vais-je vraiment le rappeler ?
Elle qui était à la tête d'un groupe mondialement reconnu, avait peur d'un déjeuner en tête à tête avec un homme.
Le comble !
Aurore malgré son jeune âge, elle avait su assoir son autorité au sein du groupe DJANZ Elle était respectée par ses employés et par ses pairs. Même si en coulisse, c'était surtout sa mère qui dirigeait. En tout cas, l'image qu'elle renvoyait était celle d'une femme forte et respectable. Elle donnait au change et c'était l'essentiel. En revanche, sa vie personnelle était un véritable désastre.
Ce qui était certain, c'est que cette rencontre avait déclenché des sentiments rares et inhabituels chez elle.
Qu'allait-il advenir de cette rencontre ?
Était-ce une belle opportunité ou le début de la fin ?
*
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