Partie 14 | Ô tristesse ! Ô désespoir !


Aurore était dévastée ! Comment Tidiane avait-il osé jouer avec ses sentiments ? Elle croyait être la seule femme de sa vie et elle pensa n'être qu'une marionnette dans son jeu débile !

Elle n'osa pas rentrer chez elle. Sa soeur et sa mère remarqueraient son état et la bombarderaient de questions pénibles. Elle se demanda donc au Taxi de se rendre chez Souhaïla. Seule son amie et assistante pouvait la comprendre...

Le chauffeur s'arrêta, elle régla sa course et descendit du véhicule. Ses forces la quittèrent et sa vue se troubla. Son cœur battait à 1000 à l'heure comme si il allait sortir de sa cavité. Arrivée devant l'appartement de Souhaïla et elle pria dans son fort intérieur que celle-ci soit à son domicile. Fort heureusement pour elle, Souhaïla ouvrit rapidement :

— Aurore ?

Aurore se jeta dans ses bras en pleurs ! Elle pleura longtemps et renifla sans arrêt. Souhaïla se douta bien que cela avait à voir avec Tidiane.

— Dis-moi tout ma belle, que se passe-t-il avec Tidiane ?

À l'évocation de son nom, Aurore sanglota de plus belle. Souhaïla la calma comme elle pu et lui servi un verre d'eau pour qu'elle se rafraîchisse. Aurore finit par se calma enfin.

— Veux-tu le dire ce qui te met dans un tel état ?
— Tidiane est un gros menteur.
— Que racontes-tu ? sursauta Souhaïla.
— Il s'est foutu de moi... Il est déjà fiancé et cette femme... Elle est enceinte. Tu te rends compte qu'elle attend un enfant de lui ?
— C'est étrange quand même. Je ne peux pas le croire Aurore. Il doit y avoir une explication.
— Si on me l'avait dit, je n'y aurai pas cru moi-même Souhaïla, mais j'étais là... et j'ai assister à la scène !

Aurore raconta tout, à Souhaïla, sans oublier un seul détail. Les hommes parfaits n'existent que dans les conte de fées, pensa-t-elle.

— Là ma belle ! Calme-toi ! Massa ! reprit Souhaïla.

Aurore ne méritait vraiment pas ça. Elle avait déjà eu tant de souffrances. Les hommes la faisait toujours souffrir, que ce soit son père, ce salaud de Malick Fall... Et maintenant Tidiane.

Pourquoi avait-il fallut que Tidiane aussi lui assène un coup par derrière et la prive de ce nouveau bonheur ?

— Je l'aime trop Souhaïla. Comment vais-je faire sans lui ? Avec lui je me sentais bien. Je ne peux pas croire qu'il ait fait ça !

Aurore pleura de douleur. Souhaïla lui expliqua que c'était simplement une déception amoureuse, un chagrin d'amour, et qu'elle n'était pas la seule à vivre des moments pareils. Elle-même était passée par là. Elle avait été trahie par Adil, son premier Amour.

— Un jour te raconterai, mais tu sais, c'est comme dans les chansons. On parle souvent de cœurs brisés. On croit que c'est juste une image, mais ça peut aussi être réel. C'est ce qui t'arrive ce soir. On ressent un vide cruel, on sent que tout est cassé en nous, et ça nous fait souffrir.

Aurore cessait enfin de pleurer.

— Mais tu sais quoi Aurore ?  Je pense aussi que les apparences peuvent être trompeuses. Il avait des choses à te dire, il me semble. Peut-être est-ce ce dont il n'arrivait pas à te parler ? Peut-être que la réalité est tout autre ? Peut-être cette fille est vraiment la menteuse que ton Titi décrit ?
— J'en sais rien Souhaïla
— S'il te rappelle, je te conseille de prendre le temps de l'écouter. On ne sait jamais. Comme ça, même si ça se termine, les choses seront au clair. Ce serait dommage de vous quitter sur un malentendu.
— Je n'aurai pas la force de l'affronter après ça...
— Je te comprends et tu as tout à fait le droit de pleurer. Ta colère et ta peine sont légitimes.  Mais saches que « Tout ce qui ne nous tue pas, nous rend plus fort ». Une expérience n'est jamais mauvaise Aurore. Tu as chuté, relève-toi dès maintenant. Veux-tu rester ici pour te reposer ?
— Non merci Souhaïla. Je vais rentrer.
— Je t'appelle un taxi. Ne fais aucun détour, je m'en voudrais si il t'arrivait quelque chose.

Une fois chez elle, Aurore fila directement dans sa chambre. Aurore se débarbouilla et s'assit sur son lit. Son chagrin l'empêcha de s'endormir malgré la fatigue. Comme à chaque fois qu'elle était contrariée, elle écrivit dans son carnet :

« Pour te parler il faut écrire, pour te voir il faut dormir, pour t'aimer il faut souffrir mais pour t'oublier, il faut mourir... »

La jeune femme s'arrêta rapidement. Sa souffrance était telle que même écrire était devenu difficile. Elle jeta la feuille au sol et se mit à sangloter à nouveau, jusqu'à ce que le sommeil la gagne enfin.

*

Tidiane fut inquiet de ne pas pouvoir joindre Aurore. Il se demanda comment il avait pu être aussi idiot pour laisser filer ce bonheur qu'il savait à portée de main – Peut-être que s'il avait été un peu plus franc avec Aurore, elle l'aurait soutenu et ils auraient pu faire face ensemble à tous ces problèmes ? – Il essaya pour la énième fois de la contacter, sans aucun succès. Se sentant perdu, il se résolu alors à appeler sa grande sœur à la rescousse.

De son côté, Marietou jubilait. Elle avait remporté sa première victoire – « Vu la façon dont elle est partie, mon cher Tidou, tu ne risques pas de la revoir de si tôt », se dit-elle de sa voix sarcastique.

Elle se frotta les mains, heureuse que mettre Aurore sur la touche ait été un vrai jeu d'enfant.

*

La sonnerie du téléphone réveilla Fatou qui dormait profondément. Elle attrapa le combiné pensant que son mari qui était de garde à la clinique, tentait de la joindre.

— Allo Fatou ?
— Tidiane, que se passe-t-il ?

Tidiane lui expliqua la situation. Fatou écœurée, se demanda comment Marietou avait pu en arriver là.

— C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase ! Vous avez laissé trop de liberté à cette fille, et maintenant, elle se croit tout permis.?Attends un peu que je lui règle son compte ! Et puis comment a-t'elle su où te trouver ? Elle te piste ou quoi ?
— On dirait bien...

Ils échangèrent encore un peu et Fatou le rassura. Dépité, Tidiane se coucha le coeur lourd. Il décida de laisser sa soeur gérer cette affaire avec Marietou. Lui devait se concentrer sur Aurore. Il souhaitait la reconquérir à tout prix.


***

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