Partie 12 | Tidiane: Sauve-qui-peut !
Tidiane était dans une colère noire. Marietou se tenait devant lui, les bras croisés, droite comme un "i". Elle maintenait son regard dans celui du jeune homme, qui n'avait qu'une seule envie : L'achever.
— Si je suis le géniteur de cet enfant je me demande bien comment il est arrivé ? Ça fait presque un an que je ne t'ai pas touché. Il aurait déjà du naître, non ? annonça-t-il avec sarcasme.
Marietou ne se départit pas de sa stratégie. Elle restait froide et déterminée. Tidiane était le géniteur. Un point un trait.
— C'est notre enfant que tu le veuilles ou non.
— Notre quoi ? Non mais attends Marietou, es-tu es folle ou possédée ? les deux à la fois peut-être... Je ne sais pas... Mademoiselle ne connaît pas le père et elle veut me faire porter le chapeau, ah bravo ! Quelle imagination ! se mit à hurler le jeune avocat.
— On ferait mieux de retourner s'assoir avec les parents pour convenir d'une date pour le mariage.
Tidiane leva la main pour lui donner une gifle, mais il renonça parce qu'il ne voulait pas se rabaisser à ça. Certes Marietou le faisait sortir de ses gonds, mais il ne voulait pas la suivre dans son jeu débile. Il la laissa seule dans la cour et retourna dans la maison d'un pas rapide. Il prit ses affaires et s'adressa aux quatre parents, qui stoppèrent net leurs conversations :
— Vous allez attendre très longtemps ma demande en mariage. Cette fille est une menteuse hors-pair et ses mœurs sont si légères qu'elle ne sait même pas qui l'a engrossé. Ce qui est sûr, c'est que je ne suis pas le père. Qu'elle aille se trouver un pigeon ailleurs !
Pa Amadou qui jusqu'ici était resté muet pris enfin la parole :
— Tu ne vas pas déshonorer ma vie et jeter ma fille comme une mal propre. Tu vas assumer jeune homme, tu l'épouseras quoi qu'il t'en coûte Tidiane Abdou NIANG!
— C'est ce qu'on verra ! C'est ce qu'on verra ! scanda Tidiane toujours aussi furieux.
Le jeune se retourna vers ses parents :
— Vous comprenez maintenant pourquoi J'hésitais ? C'est une manipulatrice. Je ne l'épouserai pas. Je jure devant Dieu que je ne l'épouserai pas. Et pour tout vous dire, j'ai déjà une femme dans ma vie. Une femme digne de ce nom.
— Quoi ? s'indigna Ma Habibatou.
— Vous avez très bien entendu ! J'ai une femme dans ma vie et elle s'appelle Aurore. Alors ne comptez pas sur moi pour que j'épouse votre « fille de joie! ». Débrouillez-vous avec votre bâtard !
Il claqua la porte et s'en alla.
Marietou qui avait assisté à toute la scène, fondit en larmes. Elle regarda Tidiane partir en se disant : « Tu aurais dû être le géniteur... Mais saches que pour moi tu es le père de mon bébé, je ne peux plus reculer ».
Le week-end arriva et Aurore eut envie de voir Tidiane. Elle ne l'avait pas vu depuis la veille au soir. Il était dix heures déjà et elle s'autorisa à lui téléphoner :
[ Allo ! C'est moi, Aurore. J'espère que tu vas bien. Rappelles-moi dès que tu as mon message stp. Bisous ]
Aurore détestait laisser des messages, mais au bout de 15 appels toujours aucune réponse. Elle commencé à s'inquiétait un peu. Son homme ne l'avait plus habitué à ça. Il rappelait toujours rapidement ou envoyait un texto disant qu'il était occupé... En tout cas, il lui faisait signe.
Après une journée bien chargée, elle rentra chez elle sans avoir une seule nouvelle de lui. et Elle ne comprit pas ce silence – Peut-être était-il à nouveau malade ? – Abi vit que quelque chose tracassait sa fille et elle lui demanda alors :
— Vas-tu me dire ce qu'il se passe. Tu as eu cet air maussade collé au visage toute la journée. C'est à cause de ce jeune homme ?
— Oui Maman, c'est à cause lui.
Aurore expliqua à Ma Abi la situation. Sa mère éclata de rire :
— Mais Aurore ce n'est rien ça ! Cesse de faire la tête, je t'assure que tu te fais du mauvais sang. Tu n'es ni la première, ni la dernière à attendre qu'un homme veuille bien te répondre. C'est tout un art pour eux !
— Peut-être bien... Au fait, Maman comment sais-tu pour nous deux ?
— Ah ! Tu aimerais savoir hein ? C'est Souhaïla qui m'a mise au parfum lorsque tu es partie quelques jour en Belgique. Elle m'a dit que c'était quelqu'un de bien.
— Quelqu'un de bien quand il me rappelle, réagit-elle tristement
C'est tard dans la nuit, que la jeune femme reçu le coup de fil tant attendu :
— Bonsoir princesse, tu dois m'en vouloir... J'ai eu une affaire très urgente et complexe à régler. Une affaire de famille. Mais demain, je te promets que je serai tout à toi.
— Une affaire urgente c'est ça hein ? Ça t'empêche de m'adresser ne serait-ce qu'un SMS ?
— Princesse...
— Écoute, il se fait tard, je suis crevée et franchement pas disponible pour bavarder.
On verra ça plus tard ok ?
— Mais...
— Bonne nuit Tidiane, annonça-t-elle avant de raccrocher.
Aurore était déçue et elle préféra mettre fin à la conversation avant de dire des choses qui dépassent sa pensée. Elle souhaitait surtout marquer sa désapprobation, il n'était pas bon que Tidiane prenne de mauvaise habitude avec elle.
De son côté, le jeune homme ne se vexa pas. Même s'il voulait entendre la voix de sa dulcinée, cela l'arrangea finalement. En réalité, son coeur était lourd à cause de ce que Marietou avait inventé. Tidiane avait passé sa journée dans le noir. Seul, chez lui avec ses soucis. De toutes façons, il n'aurait pas pu dire à Aurore ce qu'il se passait au téléphone.
Ses pensées se dirigèrent à nouveau vers Marietou, et il s'en voulu d'avoir manqué de vigilance. La connaissant, il aurait dû se méfier.
Ma Safia lui téléphona aussi, mais il ne lui répondit pas. Il savait que sa mère lui parlerait de la grossesse de Marietou et c'était la dernière chose dont il voulait entendre parler.
Au petit matin, la sonnette de son appartement retentit. Tidiane se réveilla et se rafraîchit le visage avant d'ouvrir sa porte d'entrée :
— Maman ? Fatou ? Mais que faites vous-ici ? Il est à peine sept heures ! s'étonna-t-il.
— Oh mon fils, tu ne réponds pas à mes appels. Mon cœur ne peut plus supporter ton silence mon chéri. Je voudrais juste comprendre. Pourquoi refuses-tu la situation ?
— Maman...
— Tidiane cesse un peu tes enfantillage. Si cette grossesse est de toi, prends la fille en mariage, et puis c'est tout – Même si je doute de son histoire.
Fatou détestait Marietou, elle la trouvait inintéressante, bavarde et superficielle. Elle ne comprenait pas l'intérêt de son frère pour ce genre de midinette et elle ne manquait pas de le faire savoir à son cadet.
Fatou était la digne fille de Ma Safia, elle lui ressemblait comme deux gouttes d'eau. La jeune femme s'était mariée deux ans plus tôt avec Oumar Dieng. Un jeune médecin qui travaillait à la clinique de la Madeleine à Dakar. Il s'était spécialisé en cardiologie et aimait passionnément Fatou-Binetou.
Fatou était fort sympathique, mais n'avait pas la langue dans sa poche. Elle balançait la vérité telle qu'elle était, sans emballages, ni calfeutrages.
— Merci Fatou. Toi au moins tu as les pieds sur terre, dit Tidiane réconforté. Ce n'est pas comme tous ces vieux ! Maman, si je refuse, c'est parceque je ne suis pas l'auteur de cette grossesse. Vous ne croyez quand même pas que j'allais refuser si cet enfant était de moi. Mais là, Walay ce n'est pas mon enfant qu'elle porte.
Il raconta sa version des faits à sa mère et à sa sœur. Les détails de sa dernière rencontre avec Marietou, et le fait qu'il ne l'avait plus approché depuis presque dix mois. Il raconta aussi la raison de son départ en Angleterre,
— Mais elle nous a dit que c'était toi qui l'avait envoyé à Londres pour une raison qu'elle n'a pas voulu expliquer. Je n'y comprends plus rien !
Au contraire de Pa Moussa, Ma Safia croyait son fils. Elle le savait dur et moqueur, mais souvent juste dans ses choix.
— Et cette fille que tu dis aimer, qui est-ce ?
— Aurore ? C'est elle que je veux Maman. C'est une chouette fille, je suis certain que tu l'apprécierait.
Sans s'étendre sur le sujet, il leur indiqua qu'il comptait venir parler d'elle, le jour où il avait appris la grossesse de Marietou. Tidiane se tint la tête, désespéré.
— Mais qu'elle peste cette Marietou. Je pense qu'elle n'avouera jamais, elle est bien trop cynique et sordide. Maman tu vois ce que je te disais ?
— La pauvre, souffla Ma Safia.
— La pauvre ? Mais Maman, tu aimes tout le monde et tu as toujours pitié des gens. Voilà ce qu'elle fait à ton pauvre fils ta pauvre Marietou ! Elle va attraper une grossesse je ne sais où, et c'est après qu'elle choisit le père ? Ça c'est du jamais vu ça ! Ne dis rien à ton Aurore avant d'avoir régler ça. Sinon elle s'en ira. Laisse-moi faire Tidiane, je lui ferais manger la terre à cette petite menteuse. Cette histoire ne va pas durer, s'énerva Fatou.
— Calme-toi ! On ne solutionne rien dans la colère, lui rappela sa mère.
En effet, Fatou voulait avoir une discussion avec cette petite agitée. Pour elle, c'était inconcevable de laisser Marietou gâcher la vie de son petit frère. La guerre était déclarée !
***
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