Les fêtes

Après les fêtes de fin d'année, retourner à l'école s'était avéré être la dernière chose qu'Araxie voulait faire. 

Pourtant, elle n'avait pas vraiment le choix et avait dû y retourner quand même. 

Elle avait célébré Noël avec la famille de Zaven et le Nouvel An le dernier jour avant la reprise.Pour une fois, cela faisait du bien d'être avec des gens qui parlaient sa langue et qui n'étaient pas sa propre famille. 

Le sentiment que communiquer et être comprise sans avoir à se taper plusieurs What did you say? était libérant.

Chez Zohrab, elle avait eu beaucoup de flashbacks. Elle s'était rappelé de l'époque où elle vivait chez lui, où elle dormait sur ce canapé. Sa famille les avait invités dans leur nouvelle maison pour fêter Noël et elle se demandait ce qu'il en avait pensé. 

Son visage ne trahissait que très peu d'émotions. Elle s'était quand même trouvée assise en face de lui et éviter son regard durant toute la durée du repas s'était avéré une tâche contraignante.

Elle ne savait pas quoi penser de lui. Il n'était pas forcément beau mais terriblement intrigant.

Il ne parlait pas beaucoup et des fois, elle aurait aimé savoir ce qu'il pensait.Pendant les deux mois qu'elle avait passés chez lui, ils avaient échangé quelques fois. Elle trouvait que discuter avec lui n'était pas une tâche facile. 

Enfin, il n'y mettait pas beaucoup du sien non plus et elle avait souvent plus l'impression de le déranger qu'autre chose. Où était passé le garçon amoureux d'elle et qui ne la quittait pas des yeux, enfant? Elle ne le savait pas.

Mais pourquoi s'intéressait-elle à lui maintenant ? Était-il un moyen d'oublier la blessure encore trop vive de la rejection d'Aram, le garçon qu'elle avait aimé en Arménie ? 

Avait-elle besoin de se tourner vers un homme dont elle était sûre d'être acceptée et aimée maintenant ? Enfin, il avait tellement changé. Était-il seulement encore le même qu'elle avait connu?

En se remémorant les événements de la soirée, elle se rappela aussi les commentaires désobligeants de Mihran, le petit frère de Zohrab. Il avait dit qu'elle avait grossi. Il n'était pas le seul d'ailleurs. 

Son père avait aussi remarqué qu'elle avait pris des joues et Lévon, qui s'intéressait de plus en plus à sa propre apparence, en faisait des pompes et des tractions tous les jours n'avait pas hésité à lui dire qu'elle était grosse à chaque fois qu'ils s'étaient disputés ou qu'elle avait demandé à pouvoir se resservir à table. 

Apparemment, la nourriture en Grande-Bretagne ne lui réussissait pas. Quand elle s'observait dans le miroir, elle voyait bien qu'elle avait pris un peu de poids et ses cuisses, qui lui avaient toujours parues énormes, se touchaient. 

Elle se rappelait avoir toujours été très mince en Arménie. À la puberté, elle avait déjà commencé à recevoir des commentaires de Lévon sur ses cuisses plus fortes, et même sur sa poitrine. 

Son père avait aussi dit qu'elle ferait mieux de manger moins de sucreries et de chocolat si elle voulait garder la ligne. Jusqu'ici, elles les avaient tous ignorés, car elle ne voyait pas le changement dont ils parlaient. 

À présent, elle ne pouvait s'empêcher de le remarquer et... elle le détestait. 

En pensant à tous les mets qu'elle avait mangé ce soir, elle regrettait. Elle aurait dû se contrôler. Elle n'avait pas le droit, elle, de se goinfrer ainsi. Les autres pouvaient. Mais pas elle. 

Elle ne méritait pas cette nourriture. Elle devrait être punie. Ce soir-là, elle ne dormit pas avant d'avoir tracé ses jambes de griffures d'ongles qui laissèrent des traces derrière eux. 

Rouges.

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