Le sang pur (partie 2)
Rive bondit vers les deux loups, sa belle fourrure brune-rousse en bataille. Tremblant, le lieutenant se releva et regarda autour de lui. « Il reste combien de renard ? », demanda-t-il en cherchant des yeux ses camarades de clan. « Ils sont tous partis. Ils ont fuit dans la forêt. Très loin, j'espère ! », ajouta-t-elle en grognant. À côté d'eux, Patte Cendrée était encore étendu, et il poussa un faible gémissement de douleur. Rive repartit aussitôt vers l'antre des guérisseurs, et revint peu de temps après, du souci dans la gueule et des toiles d'araignées dans la patte. Nuage Clair les rejoignit et aida Rive à appliquer les soins nécéssaires au blessé. Étoile de la Tornade leur jeta un bref coup d'oeil en passant devant eux, puis s'engouffra dans sa tanière. « Tien bon, mon ami. », murmura Aigle en posant son museau sur celui du mâle cendré. Puis, il se leva et, ignorant la douleur qui lui transperçait l'épaule et les flancs, alla voir son chef. Lorsqu'il entra, il trouva Étoile de la Tornade assise là, le regard vide. « Tout va bien ? », demanda-t-il à la chef grise. « Oui, ne t'inquiète pas. » Sceptique, Aigle la regarda, tête penchée. Une longue griffe lui partait de l'épaule et s'alignait jusqu'à son flanc, et, sur le dos et les pattes, quelques petites plaies lui arrachaient des petits gémissements de douleur. « Tu es blessée... », constata le lieutenant. « Oh, ça. Ce n'est rien. », assura-t-elle. Mais le chasseur était déjà sorti et rerentra quelques minutes plus tard, apportant des feuilles et des toiles. « Tien. », fit-il en lui déposant au pattes. « Non, c'est bon. Garde ça pour les autres blessé. » Elle secoua la tête et repoussa les remèdes de la patte.
« Seul Patte Cendrée est vraiment blessé. Tu en as autant besoin que les autres, insista le loup noir.
-Je te jure que je vais bien.
- Je ne suis pas dupe.
-Je vais bien, Aigle. Les autres en ont plus besoin que moi.
- Tornade...
-Non. Garde-les, les autres en ont besoin.
-Tornade...
-Va aider les autres, Aigle. C'est un ordre.
-Je ne bougerai pas tant que tu ne te sera pas soignée. », décida le chasseur et s'installa devant la meneuse, soutenant son regard bleu. Étoile de la Tornade soupira mais ne bougea pas une seule patte. « Alors, je vais te soigner moi même. », fit le lieutenant en haussant les épaules, une lueur amusée dans le regard. Il s'approcha et saisi les toiles dans la gueule. « Rhô, c'est bon, je m'en occupe. », soupira la meneuse, vaincue. Aigle eu un grand sourire triomphant et sorti de l'antre. Dehors, Patte Cendrée était encore allongé, presque entièrement recouvert de toiles d'araignées. Rubis, sa compagne, qui venait visiblement de rentrer de la chasse ou autre, était assise à côté de lui et l'apaisait du bout de la truffe. L'état du mâle cendré sembla s'améliorer. Tant mieux, se rassura le chasseur. Lune accourut vers et le salua d'un ronronnement avant d'entreprendre de lui enlever tout le sang resté coller à la fourrure de son compagnon. « Tu devrais aller voir Rive et Nuage Clair. Elles pourraient te soigner. », conseilla la louve. Aigle entreprit de faire sa toilette lui même et répondit: « Elles ont déjà assez à faire avec Patte Cendrée, et Rive aussi est blessée. Je ne vais pas leurs donner de travail en plus. » « cComme tu veux. » Lune d'Argent haussa les épaules. Le lieutenant alla chercher deux lapins sur la pile de gibier et alla voir Patte Cendrée. Il posa une des deux prises non loin du petit groupe que formait Patte Cendrée, Nuage Clair et Rive, puis trottina vers Petit Coton, qui se toilettait de sa petite langue près de l'antre d'Étoile de la Tornade. « Tu as faim ? », demanda le chasseur noir. « Oui, un peu... », miaula la louvette. Le guerrier posa le lapin à ses pattes, et la petite le remercia d'un petit miaulement: « Merci ! » « De rien. Veille bien sur ta tante, je vais me reposer. » Aigle se dirigea vers les ruines de pierres et s'engouffra à l'intérieur, suivi de sa compagne. « Je vais me reposer », lança-t-il aux autres guerriers avant d'ajouter: « Et ne me réveiller QUE si il y a le feu » Le combattant se roula en boule dans son nid, et il s'endormi presque aussitôt, épuisé.
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