Sarah
14 juillet 2016
Adrien étant parti pour le boulot, je suis restée blottie bien au chaud sous la couette jusqu'à présent. Je me lève péniblement lorsque j'entends la sonnette de la porte d'entrée retentir fortement. J’ouvris la porte, tout en ressentant profondément une étrange sensation, ce genre de sensation qui annonce clairement que rien de bon n’arrivera par la suite. En face de moi, se trouvent précisément deux policiers, mais pas n’importe lesquels. Il s’agit précisément des collègues de mon cher et tendre, l'un des deux est extrêmement grand et musclé et l'autre petit et svelte, je les appelais toujours les Daltons avec mon chéri qui est de taille moyenne. J’aperçois clairement dans leurs regards cette lueur que je craignais depuis toujours. Je les invite à entrer afin de m’informer des raisons de leur visite matinale. Ils m'annoncent alors que l’unique amour de ma vie est décédé... Mes mains commencent à trembler, je sens les larmes jaillir, puis dévaler le long de mes joues éclaboussant le sol de toute la tristesse et d’une infinie solitude qui me submergent.
L’un des deux officiers compatissants, Marc, le meilleur ami d'Adrien, m’explique précisément que tous ses collègues ont été surpris de ne pas le voir arriver au QG (quartier général). Je n’arrive pas à y croire personnellement, lui qui a toujours fait attention, voilà qu'un terrible accident causé par un foutu camion me prive d'Adrien. Le chauffard complètement ivre s'est endormi en un rien de temps au volant, parcourant la file voisine où se trouvait précisément Adrien le percutant de plein fouet. L'hôpital qui a contacté personnellement le commissariat de police où travaille Adrien leur a annoncé la triste nouvelle concernant l'état de leur collègue.
Je me sens totalement perdue. Je n’ai qu’une seule envie, hurler littéralement ma peine et ma douleur, ma haine et ma rancœur. Mais aucun mot, aucun son ne parvint à franchir mes lèvres. Des milliers de questions tourbillonnent dans ma tête. Comment vais-je m’en sortir toute seule ? Je dois préparer son enterrement, m’occuper personnellement de la paperasse, prévenir nos familles respectives ainsi que nos véritables amis qu’il n’est plus parmi nous désormais… Mais surtout, comment vais-je arriver à vivre sans lui ? Je commence à faire les cent pas, essayant tant que mal de trouver des réponses à toutes ces questions, mais surtout n’arrivant toujours pas à croire réellement à ce tragique accident. Soudain je me sens très mal à tel point que je demande poliment à Marc et son collègue de bien vouloir s’en aller. S’inquiétant pour moi, il me dit affectueusement que si j'ai besoin de quelque chose ou quelqu’un, tout le commissariat sera présent et qu'il faut davantage me ménager.
Je les remercie d'avoir pris la peine de venir m'annoncer l'accident et les circonstances de la mort de mon chéri et les prie de me laisser seule. Sans insister, ils se retournèrent prudemment et se dirigèrent vers l’entrée.
— Toutes nos sincères condoléances Sarah, conclut Marc avec empathie.
Je balbutie un simple « merci » avant de refermer la porte. Je reste là, assise en silence sur la première marche de l'imposant escalier pendant plusieurs minutes, laissant manifestement mes pensées confuses s’évader comme les larmes abondantes qui perlent sur mes joues. Après un court instant, toujours absorbée par mes songes, je compose de mémoire le seul numéro qui me vient à l’esprit. Une, deux, puis trois sonneries… Ces quelques secondes semblent décidément se transformer en minutes.
— Allô ?
Entendre distinctement le son de sa voix me réconforte un peu. Je tente tant bien que mal de lui expliquer clairement la situation, mais à peine ai-je le temps de prononcer à haute voix le prénom d’Adrien, que j’explose littéralement en sanglots, ma gorge se serre.
Seules quelques bribes de phrases cohérentes parviennent sans encombre à s’échapper de ma bouche.
— Adr… Adrien a… Accident…
— Calme-toi sœurette. Ne pleure pas. Que s’est-il passé exactement ?
— Adrien a eu un très grave accident de la route, je…
Il m'est impossible de continuer cette conversation. Avant de raccrocher, je lui demande calmement une immense faveur, prévenir personnellement les parents de la mort précoce d’Adrien, mais surtout qu’ils ne m’appellent pas pour le moment – je suis choquée, désespérée. Ce qu’elle accepte volontiers sans hésitation.
Après la discussion avec ma sœur, je broie du noir. J'erre dans la maison sans vraiment savoir quoi faire. Tout autour de moi me rappelle mon amour qui s’en est allé. J’aperçois une photo d’Adrien, posée sur le meuble d’entrée. Je m’approche d’elle, la prends entre mes mains et la serre de toutes mes forces contre ma poitrine.
— Mon unique amour, tu es parti si brutalement… Sans toi, ma vie n’a plus aucun sens… Tu resteras à tout jamais dans mon cœur, je t’aime de tout mon cœur, murmuré-je, tel un serment d’éternité.
F.P
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