1 - WARREN.
Il est splendide. Incroyablement beau. Je ne peux lutter contre l'envie simple de le regarder – le dévorer des yeux serait plus exact – alors qu'il est étendu nu sur les draps devant moi. Sa peau dorée parsemée de grains de beauté est déjà moite. Son sexe, gorgé de sang, m'indique qu'il est prêt. Néanmoins, je profite de cet instant de quiétude pour me gorger de la vue qu'il m'offre, conscient que je ne le reverrai pas avant des jours.
Des jours, c'est peut-être rien. Mais pas pour moi. Depuis que Samuel est entré dans ma vie, à l'instant où je m'y attendais le moins, il m'est devenu difficile de me passer de lui. Il est mon tout. L'homme pour lequel je donnerais ma vie. L'homme qui a tout remis en question dans celle-ci, aussi.
— Viens.
Je fonds sur sa bouche, me glisse entre ses cuisses pour être au plus près de lui. Ses jambes se referment autour de ma taille, me tenant plus étroitement contre lui encore, et mes mains se mettent à vagabonder. Ses mollets, ses cuisses, ses fesses... je caresse cette peau dont je ne peux me lasser, le coeur au bord de l'implosion.
Avant Samuel, je n'aurais jamais cru pouvoir vénérer à ce point le corps d'un homme. Avant lui, je n'aurais jamais cru pouvoir aimer au point d'avoir l'impression de me perdre moi-même. Et pourtant. Samuel a tout foutu en l'air, de ses jolis yeux et de son sourire timide, et je ne remercierai jamais assez le destin de l'avoir mis sur ma route – ou plutôt dans mon avion.
— Je t'aime.
Je n'avais jamais prononcé ces mots avant de les lui offrir pour la première fois il y a de cela quelques mois. Je ne les avais jamais ressentis – ou pas suffisamment fort – pour trouver le courage de les dire à voix haute. J'ai toujours eu peur de l'amour, de ce que cela implique, et j'avais peur d'aimer. Peur de souffrir. Mais Samuel a su, je ne sais comment je l'avoue, me mettre en confiance. Aujourd'hui, il est le seul à me connaître tel que je suis vraiment ; avec mes qualités et mes défauts, mes peurs, mes démons et mes rêves.
— Tu vas me manquer...
Son souffle brûlant s'écrase sur mes lèvres, qu'il revient embrasser paresseusement tandis que je le gratifie d'un tendre coup de rein. Avant lui, aussi, coucher avec un homme était pour moi inenvisageable. Je n'avais connu que des femmes et ne m'étais jamais intéressé aux hommes – pas même dans mes rêves ni fantasmes les plus fous. Et pourtant aujourd'hui je suis là, à lui faire l'amour comme je ne l'ai jamais fait à personne, parce que j'en suis raide dingue.
— Toi aussi, tu vas me manquer.
Je l'embrasse une fois de plus, insatiable, et le pilonne. Ses ongles griffent mon dos, je me sens à l'étroit entre ses jambes, mais j'aime ça. J'aime ne faire plus qu'un avec lui, ma peau humide glissant contre la sienne, nos corps entrant en fusion. Ses soupirs d'aise se meurent au creux de mon oreille, dont il mordille le lobe avant de murmurer :
— Warren s'il-te-plait... baise-moi.
Je vrille. Sa voix. Son murmure. Son souffle. Ses gémissements. Je glisse ma main libre entre nos corps, empoigne sa virilité et le branle avec vigueur, sans cesser une seule seconde de le gratifier de coups de reins tantôt brusques, tantôt profonds, tantôt tendres. Ses mains s'agrippent à mes biceps, il mord mon épaule et se met à trembler. Pour ma part, je suis déjà très loin.
— Warren...
J'aime. Sa voix. La façon dont mon prénom sonne dans sa bouche. Ces R comme écorchés vifs, typiques de la langue française, que je n'ai jamais été foutu de prononcer encore.
Je jouis dans un râle, me déversant en lui alors que mon corps musclé tremble de la racine de mes cheveux à la pointe de mes orteils. Une vague de chaleur m'envahit, une sorte de transe m'habite, et je sens à peine ses doigts qui tirent fort mes cheveux lorsqu'il jouit entre mes doigts.
— Putain...
Il soupire, se mord la lèvre et sourit. Il est craquant à en mourir, ses yeux ainsi voilés de désir. Son regard est braqué sur moi mais semble dans le flou, ses joues sont rougies et quelques mèches de ses cheveux noirs sont collées sur son front. Je ne peux résister à l'envie de l'embrasser, partout sur le visage, quelques secondes avant de m'écrouler à ses côtés. Il vient aussitôt se blottir contre moi, se fichant pas mal de son sperme étalé sur les draps.
— Je t'aime.
Cette fois, c'est lui qui le dit. Et je souris comme un débile. Un débile de trente-deux ans, fou amoureux d'un homme, et qui n'a plus peur de ses sentiments. Et, putain, qu'est-ce que c'est bon de ne plus avoir peur et d'embrasser tout cet amour.
— À quelle heure est-ce que tu pars ?
Sa voix est faible et je devine qu'il est déjà en train de s'assoupir. Je prends quelques secondes pour répondre, observant les flocons de neige qui s'écrasent contre la vitre de notre apparement New-Yorkais. Si je ne le distingue pas, je devine Manhattan illuminée en contre-bas de notre immeuble ; et j'ai déjà hâte d'être de retour, même si je ne suis pas encore parti.
— Je décolle à six heures.
Il dépose un baiser sur mon coeur et blottit sa tête contre ma peau. C'est le signal : je sais qu'il ne parlera plus, et qu'il veut simplement s'assoupir dans mes bras. Je referme les miens autour de lui, l'embrasse une dernière fois sur le front, et ferme les yeux à mon tour.
Une fois de plus, je réalise que s'endormir aux côtés de la personne qu'on aime n'a pas de prix.
. . . .
Alors, votre avis ?
Rendez-vous demain pour le chapitre 2, et lundi pour le chapitre 3 !(oui, le 24 & le 25 Décembre, c'est sacré!)
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