Chapitre 7: L'asile

Avant de me lancer dans des recherches poussées, je tentais de lire en long, en large et en travers le texte, tentant de trouver ne serait-ce qu'un nom de famille, un prénom, une adresse afin de retrouver cette femme. Mais il n'y avait rien, simplement une lettre, le reste du mot avait était effacé par la vieillesse de ces écrits, la bibliothèque était humide et les ouvrages pouvaient parfois se détériorer trop facilement. Il était ainsi inscrit Miss O'.....  Seulement un O et une apostrophe...Je n'étais point plus avancé qu'avant, je levais donc les yeux au ciel, déçu et exaspéré par si peu d'indices. Mais à quoi m'attendais-je, je savais que cela ne serais pas si facile que ça de trouver cette jeune femme. Trouver des pistes à propos de Christia était pratiquement impossible, à tel point que je doutais de ma propre santé mental. Peut-être étais-je entrain de succomber à la folie, après tout, j'étais peut-être un de ces écrivains incompris et maudit...Maudit? C'était ça, il fallait que je creuse dans les légendes de Whipstaff et non dans son histoire. Toute personne saine d'esprit ne croirait en aucun cas avoir rencontré une jeune femme disparut depuis plus d'un siècle. Et s'il s'avérait que l'enfant de 7 ans avait vue cette jeune femme...elle aurait surement été amené dans un asile afin d'être soigné.

Sans plus de réflexion, je bondis sur mes pieds afin de rejoindre le plus rapidement possible la sortie. Je saisis l'ouvrage que je venais de lire et le tendis à Léopoldine avant de la gratifier d'un sourire de remerciement. Sans rien ajouter je continuais de marcher vers la sortie d'un pas décidé, tenant fermement mes gants. L'hiver glaçant étant toujours là je les enfilais rapidement. Mon chapeau convenablement posé sur ma tête, je levais la main au bord du petit trottoir afin d'appeler un cocher qui passait. Celui-ci s'arrêta devant moi et je lui indiquait l'adresse de l'asile psychiatrique de Whipstaff. Il parut surpris par ma destination mais il ne dit pas un mot. Installé dans la voiture, je laissais le conducteur m'emmener à l'endroit convenu. Une dizaine de minutes plus tard, la voiture s'arrêtais et je pus enfin descendre.

Placé devant l'immense grille fermé de l'asile, j'eut un frisson d'effroi. L'endroit était lugubre, digne des pires cauchemars d'un enfant. Je déglutissais difficilement lorsque je décidais d'entrer. Je poussais alors la grille grinçante et rouillé de cette bâtisse puis la refermais derrière moi. Je traversais la cours pour rejoindre la porte principal de cet hôpital d'aliénés sous les arbres morts qui avaient l'air de m'observer par je ne savais quelle magie. 

Arrivant devant la grande porte en chêne, je saisis le gros marteau coincé dans les dents d'une gargouille et frappais trois coups. Puis je me tins droit devant la porte, sur de moi, décidé, c'était ici que je trouverais les réponses dont j'avais besoin.

Soudain, me faisant sursauter de surprise, la porte s'ouvrit légèrement dans un grincement insoutenable. Je regardais alors l'œil qui dépassait de la porte:

" - Que puis-je faire pour vous? Me demanda une voix criarde

 - Veuillez m'excusez pour mon arrivé tardive, je m'appelle Jasper Woodhouse, je suis écrivain et je souhaiterai m'entretenir avec le directeur au sujet d'une histoire s'étant passé en 1859...

J'avais pris ma voix la plus douce et aimable mais je sursautais une nouvelle fois lorsque la porte claqua. Surpris de m'être fait claquer la porte au nez, je restais bouche bée. Je frappais alors une nouvelle fois à la porte mais toujours rien. Bien décidé à entrer je décidais de frapper jusqu'à ce que l'on m'ouvre. Exaspéré par le bruit que je produisais, la voix criarde m'ordonna de cesser, ce que je ne fis point. Une dizaine de minutes plus tard j'entendais un cliquetis de chaines puis de verrou et la porte s'ouvrit un peu plus grandement. Une vieille femme courbé par le temps et dont l'oeil droit avait été blessé et recouvert d'un cache se présenta devant moi:

- Bon, puisque nous n'aurons pas la paix autrement, suivez moi, je vais vous emmener voir le directeur...il vous attend.

Je trouvais cela un peu trop facile mais n'ayant pas d'autres choix je suivais donc la vieille femme. Dans le dédale de couloir, des centaines d'images horrifiantes s'imprimaient dans mon esprit, cela me parut alors évidant que l'asile ne voulait pas m'ouvrir, puisque je risquais de raconter à la ville entière toutes les horribles choses qui se passaient ici. Je ne m'aventurais pas à poser des questions, de peur que la concierge ne se souvienne que j'étais près d'elle. Alors que nous arrivions près d'une porte qui avait l'air moins lourde que celles des cellules des détenus, la vieille femme repris:

- C'est ici, frappez et entrez.

Sans ajouter plus de mots inutiles, elle se retourna et parti. Je frappais alors à la porte et entrais. Devant moi, un vieil homme sec mais à l'allure plus que correct me fixait d'un air sérieux. Les coudes sur le bureau, les doigts entrecroisés et le regard fixe, il avait l'air soucieux. Il prit alors la parole:

- Mon cher monsieur Woodhouse...veuillez vous asseoir...

Voyant qu'il me désignait un siège, je m'avançais pour prendre place mais m'arrêtais en voyant des sangles. Le directeur se mit à rire, amusé:

- Je vois, n'ayez craintes, les sangles ne sont réservé qu'aux résidents de l'asile...voyons, ne faites pas l'enfant et prenez place à présent. J'ai entendu dire que vous cherchiez des informations concernant la nuit du 3 décembre 1859...

Méfiant, je m'asseyais tout de même sur le siège et écoutais attentivement l'inconnu qui continuais son récit.

- Et bien....prenez un verre avant d'écouter ce que j'ai à dire

Il se servit un verre d'un liquide que je pensais être de l'alcool et me le tendit avant de s'en servir un. Je l'acceptais en hochant la tête et attendis qu'il but pour faire de même. La première gorgé me piqua la gorge, c'était bel et bien de l'alcool. Il reprit après avoir constaté que j'avais trempé mes lèvres dans le verre.

- Je suis au regret de vous dire que je ne puis rien vous divulguer. Tout est placé sous secret médical...Cependant...

Il claqua des doigts et deux hommes entrèrent dans la pièce au même moment. Sachant ce qui m'attendait, je tentais de me lever mais quelque chose me retenais cloué au siège, mes membres refusaient d'obéir, mes yeux écarquillés cherchaient une solution mais rien. Je ne pus qu'articuler 

- Qu'est-ce que...

- C'est simplement un calmant très puissant. L'homme se pencha très près de mon visage et reprit. Monsieur Woodhouse...je déteste vraiment les journalistes venant fouiner dans mes affaires. Tous ce qui se passe ici ne sort pas d'ici...cela veut donc dire que vous non plus. Il se mit à ricaner et dit alors d'un ton moqueur. Bienvenu à Lennox House.

Je tentais de me débattre mais les hommes m'emmenaient loin de ce bureau et m'entraînaient vers une cellule. Lorsqu'ils me jetèrent sur le sommier aussi dur que de la pierre, je m'écroulais comme une poupée de chiffon, incapable de faire le moindre mouvement, incapable de contrôler un seul de mes muscles. Je m'endormis rapidement sous l'effet du médicament. 

----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Salut,

J'espère que ce chapitre vous a plu, en tous cas je l'ai élaborer avec beaucoup d'amour. J'espère que l'histoire vous plait toujours autant au fil des chapitres et que vous continuerez à me suivre car l'histoire de notre cher Jasper est loin d'être fini, il n'est pas au bout de ses peines.

J'en profite pour vous dire que si vous avez aimé cette histoire vous pouvez la partager, mettre une petite étoile et si vous avez des choses à dire c'est dans les commentaires que ça se passe ;)

A la prochaine chers lecteurs <3

Prochainement: 

Chapitre 8: la fugitive







Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top