Yōji kyōfu

Je me sers une tasse de jazz, boisson instrumentalisée. Je souffle dans la trompette qui anime mes émotions, et que j'écrase de mes doigts gelés. Quand l'aube pointe le bout de son nez et que le loup dépoussière le parquet marcescent de la grande cabane où se cachent les enfantillages, eux mêmes representés par des petits mioches en costard, chemise trop grande, cravate, cheveux collés et luisant au soleil levant, jean sérré et montres minaudes tombant systématiquement suite à une acrobatie digne d'un swing létal pour l'hamatum, j'aperçois les grandes couettes cachant leurs visages angéliques aux cernes majestueuses, les coussins recueillant leurs petites têtes brunes shampouinées et les petits biscuits fricotants avec des tasses emplies d'un lait de cachemire cousu de fil blanc, qui couvrira et réchauffera un œsophage face à la froideur des boissons d'adultes, perdues sur le buffet. Entre les amuses-gueules aromatisées de dysthymie et les cocktails de larmes sucrées, surplombés d'un parasol, comme pour éclipser notre manque de rayons. De toute façon les grandes personnes ne parlent pas, devant une pluie de météores familière elles se protègent avec l'ulna. Parfois, des crocodiles jaillissent dans les cabanes et déchirent les draps, réveillent ces bambins dormant dans un cratère d'Arizona. Moi je suis adolescent. Dormant à la belle étoile, éclairé par les néons grésillant de ces deux hôtels. Avec ma baudruche d'autruche, remplie de placebos, un pirate timide abordant un paquebot. Pourtant, comme toutes les personnes ayant commencé à vivre à leur majorité, je suis tombé amoureux d'une époque que j'ai survolée les yeux bandés. Je suis Icare dans un avion de chasse. Mon siège éjectable s'ouvre en plein blizzard. Quelques minutes après que la canicule se soit évanouie sur la carlingue grise et déprimée de mon cheval de Troie ailé, mon Pégase aux traits de chevalier.

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