~ 20 ~
" Les folies sont les seules choses qu'on ne regrettent jamais. "
Oscar WILDE
*
L'ambiance autour de la table est joyeuse. Le concert a été absolument fantastique. Je repense à tout ce que j'ai vécu avec Chorus, et je suis heureuse d'y avoir participé.
Cela m'a appris tellement ! Tant au niveau personnel que professionnel d'ailleurs. La discipline d'abord, l'exigence envers moi-même et l'esprit d'équipe ensuite. Et surtout c'est à cette époque que j'ai appris à aimer.
Maceo rit de bon coeur aux blagues vaseuses de Zach.
En voilà un qui ne changera jamais.
Stan est assis de l'autre côté de la table et il me lorgne comme si j'étais une chose étrange. Je n'ose pas croiser son regard alors je détourne les yeux. Je continue de bavarder avec mes anciennes collègues, pendant que Stan continue de me dévisager.
Il exagère, il pourrait être plus discret !
À peine le repas terminé, Stan m'empoignade et m'embarque presque clandestinement avec lui dans l'allée qui mène à l'océan.
- Mais je dois prévenir Maceo que je m'en vais... sinon il s'inquiétera, dis-je en résistant.
- On s'est déjà arrangé. Il t'attendra, il est avec Zach et les autres. Rassure-toi. Il ira avec eux à l'hôtel s'il le faut.
- C'est sûr ? Parce que je veux rentrer moi. On va pas y passer la nuit.
- Et pourquoi je te mentirai ?
- Ok... Ok...
- Tu ne me fais plus confiance hein ?
- La confiance n'exclut pas la prudence mon cher !
- Tu n'as pas tort.
Stan me laisse parler à Maceo qui confirme, qu'il ne rentrera pas sans moi. Cela me rassure et je me laisse conduire par Stan.
- Tu vois que je ne t'enlève pas !
- Quoi ? Tu veux une médaille ?
- Elsie !
Nous marchons vers la plage. À cette heure-ci, l'endroit est presque désert. J'espère juste que notre entretien se passera bien. J'ai tellement attendu ce moment et maintenant j'appréhende. J'ai peur d'entendre la vérité, ou plutôt sa vérité. Parce que jusqu'à présent chacun de nous à la sienne !
Nous sommes face à l'océan et le bruits des vagues comble le silence de la nuit. La chaleur est plus supportable qu'en journée mais il fait encore très chaud. Franchement, on aurait mieux fait de discuter au frais, on aurait été mieux installé. Mais je ne préfère rien dire, je le laisse faire comme il pense.
Aucun de nous n'ose entamer la discussion. Nous n'échangeons pas même un regard. Puis Stan décide de s'assoir sur le sable encore chaud et il m'invite à m'installer près de lui.
- C'est incroyable ce qu'il nous arrive non ?
- Ah tu trouves ?
- On aurait pu jamais se revoir mais il a fallu que dans tout Paris, ce soit toi que je vois à cet anniversaire.
- M'en parle pas ! Stan ?
- Oui ?
- Que s'est-il passé ? Je voudrais réellement savoir. Je t'ai attendu tu sais ?
- Mademoiselle Le Kervellen veut savoir ?
- Oui, sil-te-plaît ?
- C'est demandé si gentiment, que je ne pourrais pas refuser.
- Je te remercie.
- Je t'en prie, mais tout d'abord, je voudrais te demander pardon. C'est vrai que je suis partie comme un voleur sans vraiment t'expliquer. Mais j'étais sous le choc...
- Je me souviens oui...
- Pour moi cette période est difficile. C'est encore délicat pour moi d'en parler. Je...
Son silence est lourd et son souffle se fait court. Stan prend quelques instants avant de se ressaisir :
- Tu es la première personne à qui je vais en parler dans ces termes. Et si je le fais, c'est uniquement parce que je sais que mon absence t'a fait souffrir. Je veux que tu saches qu'à aucun moment je n'ai calculé ce qui est arrivé. Jamais ! J'ai tout subi de la même façon que toi... Peut être différemment au niveau de l'intensité mais j'ai beaucoup souffert aussi.
- Bien.
J'espère qu'il ne dit pas ça pour se dédouaner !
- En fait, le jour où nous avons atterri, nous devions prendre un taxi pour partir vers Mbaïki. C'est la petite ville dans laquelle résidait ma mère. Le problème était que ce trajet ne pouvait se faire de nuit à cause de la piste et les chemins de brousse souvent mal entretenus. Par précaution, nous sommes avons passé la nuit à l'hôtel à Bangui.
J'aurais bien voulu te tenir informée mais je ne retrouvais plus mon portable. Nous sommes repartis à l'aéroport, nous avons cherché partout par où nous étions passés et rien. Ma sœur est allé jusqu'à réclamer de faire un tour dans l'avion qui était en train d'être nettoyer avant de pouvoir repartir. Et comme je suis un grand chanceux, nous ne l'avons jamais retrouvé.
Ma sœur a fait des pieds et des mains pour faire bloquer ma puce. Bouygues Telecom a assuré. Mais au final, je n'avais plus mon tel. Vu la situation, mon cerveau tournait à plein régime. Je m'inquiétais pour ma mère et franchement, la priorité pour moi comme pour mon frère et ma sœur, c'était de pouvoir la faire rapatrier au moins à Paris. Il fallait qu'elle ait des soins adaptés de toute urgence. Du coup, j'admets, que je ne me suis plus trop occupé de te rappeler.
- Mais tu as eu le temps d'appeler Aline non ?
- Jamais ! Elle n'a pas eu de nouvelles de moi, tout comme toi avant des mois. Pour la simple et bonne raison que dès le lendemain, nous nous sommes mis en route vers Mbaïki. Malheureusement... Malheureuse...
- Stan ? Stan, ça va ?
- ...
Le pauvre est très ému. C'est la première fois que je le vois sans les artifices de son autorité et de sa prestance. À ce moment là, Stan n'a plus de charisme et il juste touchant. Moi-même, j'ai les larmes aux yeux car je devine ce qu'il va dire.
- Maman est décédée quelques minutes seulement avant qu'on arrive. Et...
- Oh mon Dieu Stan ! C'est horrible ! Je... je ne sais pas quoi dire.
- Tu sais le pire dans l'histoire, c'est que deux semaines avant, tout allait bien. Elle projetait même de venir nous voir quelques jours en été... Et en une fraction de seconde c'était la fin. Je... Je... Waou ! C'est difficile d'en parler mais je veux que tu comprennes. Je veux que tu saches tout dans les moindres détails. C'est important parce que sinon, tu croiras que je t'ai piégé, alors qu'il n'en est rien.
- Je ne juge pas. J'écoute !
- Mais tu as tellement jugé avant. Et sans savoir...
- J'étais dans mon bon droit ! Tu avais disparu Stanislas !
- Je sais... Si tu veux bien, je vais essayer de terminer... Les décès chez nous, c'est toute une histoire. Il y a des traditions millénaires qui régissent les us et coutumes autour du défunt. C'est compliqué !
Il faut composer avec la famille et ce n'est pas toujours facile. Parce que qui dit famille en Afrique dit Famille au sens très large du terme. Nous les enfants n'avons pas grands choses à dire. Et comme Maman était séparé de mon père... je ne te raconte pas le pataquès !
- Mais c'est injuste ! C'est n'importe quoi !
- Effectivement, tu peux voir ça comme ça de ton point de vue de petite femme blanche bourgeoise mais la tradition c'est la tradition Elsie !
- Hey ! Mais je ne te permets pas de parler de moi comme ça, dis-je en le bousculant gentiment par l'épaule.
Stan sourit et ça me fait plaisir de voir son visage si triste retrouver un peu de joie.
- En fait, je n'ai pas supporté de voir Maman morte. La situation est d'une violence inouïe. Et c'est là que mon corps a lâché. J'ai perdu connaissance et à mon réveil, impossible de prononcer quoi que ce soit. Impossible de bouger ma main gauche.
Le pire a été de découvrir que j'avais aussi une paralysie faciale. Mon œil gauche était presque fermé. La commissure de mes lèvres côtés gauche s'abaissait et malgré ma tristesse infinie, je laissais paraître un visage sans expression.
- Mon Dieu Stan ! C'est affreux !
- Alors impossible de vous appeler ou de vous donner des nouvelles, dans ces conditions.
Mon Dieu ! S'il a vraiment subit tout ça, c'est terrible. Je m'en veux presque d'avoir été égoïste .
- J'ai demandé de l'aide à la mère de Tanesha. Elle m'a dit que tu étais bien arrivé et qu'elle ne pouvait pas en dire plus, puisqu'elle n'en savait pas plus.
- Elle ne t'aurai rien dit de toutes façons. Son coeur est plus serré qu'un café.
- Je le savais ! Mais comme j'étais désespérée, j'ai tenté le coup !
- ...
- Combien de temps es-tu resté dans cet état ?
- Cinq long mois. Sans compter la rééducation. Je suis resté presque trois mois là-bas... En fait, c'était un AVC. On m'a fait rapatrier chez mon petit frère à Québec et là-bas j'ai eu des soins adaptés. Et sache que dès que j'ai pu parler à nouveau, j'ai tout fait pour te contacter. Aline m'a dit qu'elle n'avait plus de tes nouvelles. Tu avais quitter Chorus, en prenant soin de modifier tes coordonnées, parce que ni ton portable, ni ton email ne répondaient.
- Évidemment, j'avais tout changé... je voulais t'oublier ! Je souffrais trop.
- Et moi comme un imbécile, j'ai pensé à regarder dans les pages blanches ton adresse et ton numéro de téléphone. Mais vous étiez sur liste rouge visiblement !
- Quelle histoire!
- Puis je me suis souvenu que ton père avait un cabinet. Et je t'ai écrit au minimum une lettre par semaine pendant des mois. Puis un jour, tous mes courriers me sont revenus, sans le moindre message. Retour à l'envoyeur!
- Ce n'est pas possible ?
- Oh que si ! J'ai donc appelé au cabinet, et j'ai eu une conversation assez surréaliste avec ton père.
- Mon père ?
- Oui, il m'a dit que je devais arrêter de te harceler. Je lui ai répondu que je cherchais juste à t'expliquer ce qu'il s'était passé. Il a refusé de me donner tes coordonnées, puis il a ajouté quelque chose que je n'oublierai jamais:
"Fichez-lui la paix. Ma fille n'a pas besoin d'un nègre dans votre genre pour être heureuse... Restez là où vous êtes ! Ça vaut mieux pour vous. "
- Tu plaisantes ?
- J'aimerai plaisanter, mais non. C'est réellement ce qu'il s'est passé. J'ai tout conservé, des bulletins d'hospitalisations jusqu'aux courriers retournés. Tu pourras y jeter un œil si tu le souhaites.
- Quel co...
- Non Elsie. Quoi qu'il en soit il s'agit de ton père. Tu ne peux pas l'insulter comme ça ! Je trouve que tu es devenue très grossière ? C'est à cause de ton Quentin que tu es comme ça ? dit-il un brin provocateur.
- Oh alors toi ! T'en perds pas une hein ? Tu ne veux pas laisser Quentin tranquille ? Jaloux va !
- Je le suis un peu parfois, mais en réalité, je suis ravie que tu aies pu trouver quelqu'un qui t'aime sincèrement. C'est important tu sais ?
- Et bien merci Stan. C'est gentil. Mais en revanche, je ne peux pas en dire autant pour toi. Qu'est-ce que tu fous avec Graziella ?
- Oh c'est quoi ce ton dédaigneux ? Tu n'as pas l'air de l'apprécier. Racontes ?
- Ben avec moi elle est plutôt sympa, et d'ailleurs je me demande bien pourquoi. Mais avec les autres, et en particulier avec mes amis Nilani et Joé, c'est une teigne. Moi, je l'appelle Nelly Olson !
- Waou ! C'est méchant !
- Et parfois, même je l'appele Godzilla !
- Godzilla ? Comme le film ?
- Oui tu sais, c'est l'horrible tyrannosaure qui détruit tout sur son passage et qui affole New-York...
- Mais c'est toi la vilaine en fait ! Ohhh !
- Ben quoi, elle n'a qu'à être plus sympa elle aussi.
- Elsie c'est méchant ! Tu sais Graziella n'est pas comme tu le crois. C'est une fille très sensible. Elle est parfois égocentrique, mais c'est plus une façade pour se protéger, qu'un véritable trait de caractère. Si tu apprenais à la connaître tu le saurais.
- Je n'ai pas envie de mieux connaître la personne qui maltraite mes amis.
- Je comprends. Mais regarde elle nous traite bien toi et moi ?
- Et ça te suffit ?
- Bon ne parlons plus de Graziella. Il vaut mieux.
- Oui. N'en parlons plus ! Graziella et ton problème pas le mien.
- Olala ! Dit-il en jetant ses bras vers le ciel. T'es désespérante !
Tout cela me fait partir dans un éclat de rire. Stan me fixe en souriant. Je suis gênée alors je m'arrête sec:
- T'arrêtes de me fixer comme ça stp ?
- Je... c'est que je te trouve toujours aussi belle. J'ai toujours aimé t'entendre rire. Ça m'avait manqué.
- ...
- Je trouve que c'est tellement dommage qu'on ne se soit pas retrouver plus tôt. J'espère que tu y vois plus clair maintenant qu'on s'est parlé.
- Oui. Et c'est vrai que c'est dommage. Si j'avais su je t'aurais attendu...
- Je sais Elsie. C'est vrai que c'est dommage. J'ai comme un goût d'inachevé...
- Je ressens la même chose et en même temps je me dis que c'était peut-être mieux ainsi.
- C'est vrai...
Stan se rapproche et dépose sur mes lèvres un baiser aussi léger qu'une plume. Je ferme les yeux et les réouvre aussitôt !
- C'est un baiser d'adieu !
- Alors à mon tour de te dire Adieu...
Je l'embrasse à mon tour mais de façon plus appuyée. J'en avais envie, depuis tout ce temps...
- Tu joues un jeu dangereux Elsie !
- Et si pour une fois je n'avais pas peur du danger ?
- C'est de la folie ! Tu vas bientôt le regretter ?
- Il paraît que les coups de folie ne se regrettent jamais...
- C'est insensé !
- Et après...
Fougueusement, Stan m'attrape par la taille et me fait basculer en arrière. Nous nous embrassons à en perdre haleine.
J'adore ce qui est en train de se passer !
Je ne résiste à l'appel de son corps tendu par le désir, ni à celui de ses caresses. Je réponds à ses baisers et très faiblement je m'abandonne à lui.
La passion c'est quelque chose quand même ! Ça vous entraîne dans des situations que vous n'auriez même pas imaginé pouvoir réaliser.
Étendus sur le sable, nous faisons l'amour, comme jamais auparavant. Je ne me pose aucune question et je profite de l'instant présent. Une fois la lutte des corps terminée, nous nous rasseyons un peu chamboulés. Je replace mes cheveux comme je peux et Stan me regarde faire avec un sourire en coin.
- T'es une sacrée nana quand même !
- Qu'est-ce que tu crois !
- Je ne t'en croyais pas capable !
- Ah oui ? Et dis-moi Stan ! C'est ça l'idée d'un adieu pour toi ?
- Oui ! C'est un adieu sur l'oreiller mais je ne plus sûr de ne plus jamais regretter de ne pas t'avoir pour toujours à mes côtés.
- Et Graziella dans tout ça ? Tu lui diras ce qu'il s'est passé ? Dis-je en réajustement ma robe.
- Je pense que je le lui dirais en taisant ton nom. Il faut savoir être sincère mais toute vérité n'est pas toujours bonne à dire.
Il me regarde avec tendresse, je lui répond par un sourire. Puis il continue :
- Et puis je ne voudrais pas te causer du tord... je ne lui mentirai pas mais je ne dirais pas que c'est toi ! Voilà !
- Ok. Ok...
- Et toi ?
- Moi, je ne sais même pas si je suis encore avec lui. On ne s'est pas reparlé depuis notre fameux dîner...
- Il à l'air de tenir à toi en tout cas. Ça se voit.
- Il est très jaloux surtout... et très en colère aussi. Lorsque je rentrerai, je verrai où est-ce qu'on en est. Peut-être que je le lui dirais. Peut-être pas. Je ne sais pas encore...
- Tu l'aimes n'est-ce pas ?
- Oui. Je crois bien que oui. C'est quelqu'un de bien. Je me sens bien avec lui.
- Alors dis-le lui. Tu n'es pas obligé de rentrer dans les détails, mais soit franche.
- La dernière fois que j'ai été honnête il a pété un plomb. Si je lui raconte tout ça, il va dire que je t'aime encore et que patati, et que patata... Ça va me saouler ! On va se disputer et ce sera la méga cata !
- Et pourtant c'est la vérité Elsie !
- Pardon ?
- Nous nous aimons encore. La seule chose, c'est qu'on ne peut pas reprendre là où on s'était arrêté. C'est trop compliqué ! Nous avons trop changé et nous n'avons pas évolué en même temps. Notre amour est différent, même si la passion nous fait croire qu'il en est autrement.
- Humm !
- Je t'aime c'est vrai ! Mais je crois que la meilleure chose à faire, c'est de te laisser être heureuse avec un autre.
- Tu es fou de dire des choses parsilles...
- Je ne crois pas. Il est temps de laisser le passé au passé pour avancer. C'est aussi pour Graziella. Je lui dois aussi ça. Je ne vais pas tout te dire, mais elle m'a aidé à guérir. Et surtout, elle a besoin de moi à son retour.
- Je comprends...
- Dans un sens, c'est mieux. Laissons-nous porter par le présent et tout ira bien.
- Je sais que tu as raison. Même si ça me fait mal au cœur de l'entendre. C'est le destin. Soyons amis au moins !
- Ah Non ! Ça jamais !
- Mais pourquoi pas ?
- Je ne serais jamais l'amie d'une ex avec laquelle je viens de faire l'amour ! Tu... tu comptes trop pour moi ! Tu ne seras jamais ma pote ! Tu rêves!
- Mais Stan enfin !
- Je suis de ceux qui pensent que l'amitié peut devenir de l'amour, mais pas l'inverse. Tu restes mon amour perdu. Je t'aime différemment, mais je t'aimerai toute ma vie. Alors ne viens pas gâcher mes sentiments honnêtes en me proposant l'amitié.
- Je ne sais pas quoi te dire. C'était une solution comme une autre. Ça veut dire qu'on se reverra plus ?
- Je crois que pendant un moment, nous allons devoir nous éviter pour nous concentrer sur nos relations respectives.
- Et si on y arrive pas Stan ? Et si l'un de nous n'y arrive pas ? Hein ?
- On y arrivera. Et tout ce qui s'est passé à La Réunion, restera à La Réunion ok ?
- Très bien.
- Tu n'as pas l'air convaincu...
- Si. Bien sûr que si. C'est juste que ce n'est pas fini, il nous reste vingt-quatre avant ton départ de La Réunion. Et je compte bien en profiter jusqu'au dernier moment.
- Elsie ! Mais dis-donc tu me surprends !
- Et oui Stan, j'ai grandi !
*
Après cette nuit magique, nous avons passé les vingt-quatre les plus romantiques qu'ils soient. Stan a été parfait ! Et je ne le remercierai jamais assez de s'être comporté comme il fallait. Il ne m'a pas fait aucune promesse en l'air, sauf celle de désormais respecter ma relation avec Quentin.
En espérant que Quentin soit du même avis !
Tout cela a agit comme une thérapie dans ma vie. En quelques heures, les années d'attente et d'incompréhension ont été guéries. Ça faisait très longtemps que je n'avais plus ressenti ce genre d'émotion.
La plénitude!
Non pas que Quentin ne fasse pas bien son boulot mais j'étais complètement détendue après notre discussion à cœur ouvert. J'ai donc mieux apprécié ces moments d'intimité partagés avec Stan.
Et puis, il n' y a pas à dire Stan s'est vraiment y faire. Je devrais avoir honte de moi de penser cela, mais je n'y arrive pas.
Quand j'y pense, j'ai quand même couché avec le mec de ma patronne bon sang ! Je ne sais plus qui d'elle ou moi est Nelly Olson à présent.
La vérité c'est que je me sens tellement mieux, maintenant que c'est arrivé. Toutes les tensions en moi sont retombées. J'ai enfin le sentiment que la boucle est bouclée, et que maintenant je peux passer à la suite de ma vie.
C'est moche, c'est certain. Mais ça fait tellement de bien !
Stan et moi avons conclu qu'il était temps de se dire au revoir. Il rentre avec la troupe à Paris dès ce soir, et nous nous sommes promis que tout ce qui s'était passé ne se répéterai jamais. Ça a été sensuel, passionnel, sincère, et tout le reste, mais c'était bel et bien la dernière fois.
Et bien que ça m'ait apporté tout ce dont j'avais besoin sur le moment, je reconnais que... Stan ne me suffit peut-être pas. J'ai apprécié les heures passées à ses côtés, mais en réalité je suis certaine que je suis plus amoureuse de notre relation passée, que de lui réellement.
Je suis heureuse que cela se termine comme ça entre nous deux, parce que la passion l'emportait, sur la raison. Et quand c'est comme ça, ce n'est jamais bon.
Coincée entre deux feux je n'aurais jamais pu m'en sortir. Quentin, Stan, Stan, Quentin au moins mon choix est sûr.
Je le remercie d'avoir été aussi franc et sincère. Je le remercie de m'avoir ouvert son coeur et de m'avoir réservé la primauté de son histoire.
Je suis aussi désolée de tout ce qui lui est arrivée. Il est courageux d'avoir réussi à s'en sortir.
Tout ceci me fait penser que j'ai hâte de retrouver Paris et mes amis. J'ai surtout hâte de revoir Quentin. Il est grand temps que nous fassions le point. J'ai besoin de savoir où nous en sommes exactement. J'espère seulement que nous sommes sur la même longueur d'ondes.
Ceci dit, je ne regrette pas une seconde d'être venue à La Réunion. Je ne regrette rien de ce qu'il s'est passé. Et maintenant que Stan est parti, je vais profiter des jours qu'ils me restent pour m'expliquer avec mon père, mais aussi pour profiter du bon temps avec ma crapule de frère.
La vie est enfin belle !
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