XXXVI) Le carnage
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- J'ai entendu parler, comme tout le monde dans les Cités Perdues, de tes exploits.
Nous étions finalement entrés. Tam nous avait conduit dans sa chambre. Il ne fallait juste pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller sa soeur.
Le brun poursuivit.
- C'était... comment ? Tu tiens le coup ? Ça devait être horrible.
Je hochais la tête.
Les explosions. Le sang. La peur. Les cris. L'impuissance.
Le carnage.
- C'était horrible, soufflai-je. Je ne veux plus jamais revivre ça.
Keefe nous rejoint.
- Combien de temps ça a duré ?
- Pas deux ans exactement, mais presque. Après l'explosion, Forkle m'a dit que vous aviez quitté l'organisation et m'a nommée cheffe d'une nouvelle équipe. Il n'y avait que des fous là-bas. J'étais la plus jeune et je devais superviser mon équipe composée d'un ogre, d'un gobelin, d'un troll, de deux nains, d'un elfe. Ils avaient tous un grain, mais le pire c'était l'elfe. Il s'appelait Fennix. Il devait avoir environ quatre-cents ans et il ne participait pas aux combats. Il me surveillait. Jour et nuit. On avait une chambre pour nous sept et son lit était juste à côté du mien. Il ne dormait pas. Chaque fois que j'ouvrais les yeux, je voyais les siens qui brillaient dans l'obscurité. Alors je me dépêchais de les fermer ou de me retourner pour ne plus voir ça.
Ils s'étaient mis en cercle autour de moi et m'écoutaient sans rien dire.
Je poursuivis.
- Heureusement, après quelques missions d'espionnage ou des voyages pour rallier d'autres personnes à notre cause, j'ai été mutée. On m'a enfermée dans un camp d'entraînement pendant trois mois. C'était affreusement dur, mais je me sentais plus en sécurité qu'avec mes anciens camarades. Ensuite, la guerre a débuté, et j'ai été dépêchée au front.
Je frissonnai à ces souvenirs.
- Là-bas, tu étais seul. Si tu devais être entouré, c'était par des cadavres. Il faut dire que nous n'avions pas de lieu précis d'affrontement, nous étions disséminés un peu partout. Il n'y avait aucune tactique. C'était une guerre, mais j'avais l'impression que nous étions des pions à sacrifier dans un jeu d'échecs.
Personne ne releva le nom d'un jeu qui devait leur être inconnu.
- Ce que je veux dire, c'est que normalement, on a quelqu'un qui nous commande, nous donne des formations pour limiter les pertes. Mais là, on devait se débrouiller tout seul. Seul et seul. On formait parfois des petits groupes et on s'organisait. C'est là où je me suis retrouvée à diriger plus-où-moins la guerre. Forkle et le reste du Comité avaient disparu. Ils ne sont revenus qu'à la fin pour récupérer les lauriers, me laissant me débattre avec mes cauchemars. Pour tout vous dire, c'est pendant cette période où j'ai commencé à vous oublier. Ce n'était pas conscient, mais ça me faisait trop mal de me rappeler de ce bonheur qui n'était plus. Je pensais que tout était de ma faute, et ça me brisait peu à peu. Donc j'ai voulu tout oublier.
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