XVI) Il fait beau


- Foster. Mets ça, tu vas prendre froid.

Je connaissais cette voix et, si je voulus arrêter de pleurer pour ne pas me ridiculiser devant cette personne, je n'y parvins pas.

Au contraire, mes pleurs redoublèrent.

Keefe s'assit à mes côtés.

Il ne dit rien pendant quelques minutes, le temps de me laisser me calmer.

Enfin, quand je parus moins sensible, il dit :

- Je passais seulement dans le coin.

Je ne répondis pas.

Sa seule présence me calmait et me rendait nerveuse à la fois. Il était très important pour moi, mais il faisait partie de ceux que j'avais abandonné et blessé. Je ne voulais pas que ça se reproduise.

- Il fait beau, non ?

Je levais la tête. Les lampadaires à la lumière vacillante répondaient une lumière jaunâtre sur les pavés et le brouillard humidifiait nos vêtements.

- ... Oui, il fait beau.

Je devinai plus que ne vit son sourire, ma tête étant toujours tournée. Je n'osais pas le regarder.

- Hé, Keefe.

- Hm ?

- Je croyais que les elfes ne pouvaient pas sentir le froid.

- C'est vrai... Mais dans un film que tu m'avais montré, l'homme avait fait ça à la femme quand elle était triste.

- Tu es trop influençable.

- J'ai trouvé ça classe.

Ne lui disons pas que c'est généralement dans un cadre romantique que l'homme fait ça.

- Merci.

- De rien, j'avais chaud en plus.

Je secouai la tête.

Au même titre que les elfes ne ressentent pas le froid, c'est de même pour la chaleur.

Il était trop gentil.

- Et donc, qu'est-ce que tu fais ici ?

- On devait sortir avec Allegria, tu te souviens ? Je croyais qu'elle t'avait donné l'adresse, au cas-où.

- Ah bon ? Je ne sais pas.

Je tournai vers lui et haussai un sourcil.

- Tu ne sais pas, toi le grand seigneur Bellecoiffe ?

- Je l'avoue ça m'arrive. Je suis content, tu me regardes enfin.

- Quoi ?

- Depuis tout à l'heure, tu as la tête qui regarde de l'autre côté. Même quand on s'est revu au restaurant, tu m'as à peine regardé. J'étais un peu blessé.

- Mais... Je pensais que c'était toi qui m'évitais.

Il sembla surpris.

- Pourquoi je t'éviterais ?

Parce que j'ai gâché votre vie.

- Je ne sais pas. On ne s'est pas vu depuis longtemps.

A cause de moi.

Il eut une expression pensive.

- Oui... C'est vrai.

Je ne pus retenir les mots qui me brûlaient les lèvres.

- Je suis désolée.

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