VIII) Ça se casse, une fenêtre


Oui, j'allais m'envoler.

Littéralement.

Puisque je n'avais pas la possibilité de me téléporter au sein même de ma chambre, il suffisait d'en sortir. Certes, la porte et les fenêtres étaient verrouillées, mais ça se casse, une fenêtre.


Je souris pour la première fois depuis tellement longtemps que je ne me souvenais plus de la dernière fois que mon visage avait eu cette expression.

C'était un sourire fatigué, las, mais un sourire.

Ma chambre occupait le deuxième étage. Les fenêtres étaient assez grandes pour que je puisse les traverser.

Maintenant, il ne manquait plus de quelque chose à balancer. Un objet assez lourd pour casser ces maudites vitres.

La chaise. Elle était assez légère pour que je puisse la lancer, et assez solide pour briser le verre.

Je me dépêchai d'aller la chercher.


Le bruit que firent les vitres en cassant était magnifique.

Maintenant, il fallait que je fasse vite. Avec tout ce boucan, mes geôliers devaient s'être inquiétés. C'était une question de secondes avant qu'ils ne débarquent dans ma chambre.

Ma couverture étant trop grosse pour passer dans le cadre de la fenêtre, je pris mon drap et m'en enveloppai.

Ça me protégera des bris de verre.

J'entendis le bruit de la clé dans la serrure.

Ils sont là. Je ne peux plus hésiter.

Une respiration plus tard, je sautai dans le vide.

J'ai peur j'ai peur j'ai peur j'ai peur !!

Pourquoi j'ai fait ça, pourquoi ? Le deuxième étage, c'est beaucoup trop bas, je vais m'écraser !


CALME-TOI !!

Où je dois aller ?

Havenfield fut la première destination qui me vint à l'esprit. Mais non, je ne pouvais pas.

Forkle et le Cygne Noir m'avait enfermée, qui sait ce qu'ils pouvaient faire à mes parents ?

Je devais aller là on où ne me trouverait pas.

Les Cités Interdites. C'est le meilleur endroit.

Mais où ?

Florence, en Italie.

J'y suis allée avec les autres la dernière fois. C'était bien. On était ensemble.

On était en mission, mais il n'y avait pas encore tous ces problèmes.

Je me remémorai la ville, ses bâtiments, ses fleurs, la vendeuse de glaces...

L'échoppe se dessinait clairement dans mon esprit. C'était une petite dame, assez âgée, derrière un comptoir où s'étendait une multitude de parfums de glace.

Le sol se rapprochait dangereusement.

Je ne peux pas y aller directement, à la vue de tous.

Avant la rue de la marchande de glaces, il y avait une ruelle. Elle avait l'air louche donc on l'a contournée. Mais personne n'y passait.

Parfait. 

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