Chapitre 9


/!\ Ce chapitre peut être sanglant et glauque par moments /!\

Abigail n'en revenait pas. Sous les mains du Dragon apparaissait un dôme transparent. C'était comme si le paysage coulait et dévoilait une demi-sphère dans laquelle il y avait un tout autre décor.

-Wouah! Trop joli !, s'exclama Laïa, émerveillée.

Maintenant que le dôme était complètement révélé, ils pouvaient apercevoir un magnifique temple greco-romain. Plusieurs colonnes maintenaient le chapiteau et au centre se trouvait une immense pierre plate.

Le Dragon engloba le sanctuaire d'un large geste du bras.

-Allez-y, chers Élus. Ouvrez donc la voie.

Les Onze se mirent à avancer prudemment. Tous, sauf Kighann, qui se mit à courir, heureux comme un gosse.

-Mais elle est où l'entrée ? chuchota Deemun.

-Par ici, lui répondit le Cheval. Je le sais, je le sens, elle est lààààà...

Boum.

Le garçon s'effondra par terre. Sa rencontre avec le dôme avait été quelque peu...fracassante.

-Aïeuh...J'étais pourtant sûr qu'elle était ici...

Deemun éclata de rire, d'un rire enfantin, rendant la bonne humeur.

-Elle est là.

Ils se retournèrent vers celle qui avait parlé, Shayla. En tapotant le dôme à plusieurs endroits, elle avait trouvé l'entrée qui se situait à quelques centimètres de l'endroit où s'était cogné Kighann.

-Je le savais ! JE LE SAVAIS ! C'est le vent qui m'a dévié ! Je...

-Tais-toi, lui ordonna le Dragon. Au lieu de parler, lève-toi et va rejoindre les autres, jeune sot.

Le Cheval rougit et se leva en passant une main dans ses cheveux argentés, signe qu'il était embarrassé. Il rejoignit Shayla et, sur un signe du Dragon, s'engouffra à l'intérieur, ses compagnons sur ses talons.

Ils avancèrent de quelques pas en silence. L'intérieur ne comportait aucune surprise, mis à part qu'ils ne voyaient plus l'extérieur. Les colonnes étaient couvertes de lierre et de gravures blanches. La pierre du milieu, qu'ils apercevaient à peine, avait d'étranges reflets cuivrés. Le tout formait un ensemble à la fois mystérieux et magique.

-T'as vu, fit remarquer Abigail à Res, tout en continuant à avancer, il n'y a que six colonnes qui ont des gravures.

-Tiens, constata Laïa, le même nombre que les précédents Dragons.

-Ce ne sont pas des gravures, fit alors Yuzuki qui menait la marche.

Callen termina la phrase, glaçant d'horreur tous ses compagnons.

-Ce sont des os.

-Mais... mais alors...

-Les tâches sur la pierre...
-C'est...

-C'est du sang.

Le Dragon fit son entrée sur cette phrase qu'il avait énoncée avec le plus grand calme. Il sortit de son pourpoint une grosse chaîne en or à laquelle pendait une pierre, un quartz plus précisément.

Il s'écarta de l'entrée pour laisser passer son peuple, qui attendait à l'extérieur. De nombreuses personnes s'arrêtaient pour lui faire des offrandes et il les acceptait en hochant la tête, un sourire plaqué sur le visage. Lorsque la foule fut entièrement rentrée, le Dragon, donnant les cadeaux à un des porteurs, rejoignit les Onze. Il les regarda, fixant les prunelles de chacun d'eux, puis se retourna et se dirigea vers le Temple. Lorsqu'ils passèrent entre les deux premières colonnes, Abigail eut un haut le cœur. Les os et les tâches de sang lui donnaient la nausée.

Oh mon Dieu...Je me demande à quel empereur appartiennent ces squelettes...

-Ils sont rangés par ordre de décès Mademoiselle Underwood. Le premier Dragon est situé à ta gauche et le deuxième à ta droite. Ils sont suivis par les autres et je vais bientôt avoir ma place parmi eux. C'est un honneur pour moi.

Je ne m'y ferai jamais...

-Ce ne sera point nécessaire puisque je vais bientôt vous quitter.

Abigail s'efforça de ne pas penser au flot d'insultes qui menaçait de sortir de sa bouche.

-Faites place, il faut laisser un espace de trois mètres autour de la pierre sacrée.

La foule s'écarta aussitôt. Le Dragon prit sa pierre et l'encastra dans une faille du rocher.

-J'en appelle à vous, esprits originels. Guidez la main des Onze et montrez-moi le bon chemin vers l'Au-Delà.

Sitôt ses mots finis, le Dragon leva les mains en signe de prière et ferma les yeux. Son quartz se mit à briller d'une lumière vive et illumina la salle. Une mystérieuse brume emplit le Temple et tout le monde se mit à tousser.

Je ne vois même plus mes pieds...

Ce brouillard reste encore quelques secondes puis se dissipa, laissant place à douze esprits, cinq femmes et sept hommes, qui surplombaient la foule. Ils se tenaient tous en cercle, les mains liées, les yeux fermés. Un immense silence se fit. Personne ne parlait, attendant un signe des Esprits Originels.

Ben merde...Ils foutent quoi là ? J'en ai marre moi, je...

Elle fut coupée par une immense lumière qui éclata dans tout le Temple. Elle se rendit compte que la lumière émanait de leurs mains serrées. Tandis qu'elle les observait attentivement, ils semblèrent soudain prendre vie. Le premier ouvrit les yeux et fixa l'assemblée de ses yeux blancs.

-Bonjour. Je suis le premier Dragon et l'un des Douze Esprits Originels.

Les autres se présentèrent à leur tour, utilisant la même formule.

-Nous allons présider la cérémonie. Veuillez prendre place, Dragon.

Celui-ci s'allongea sur la Pierre sacrée.

-Faites vos adieux, Dragon, lui ordonna l'Esprit qui lui correspondait. Vous avez cinq minutes.
Le Dragon prit une inspiration et un air faussement peiné puis commença.

-Tout d'abord, Ma Majesté tiens à vous remercier pour ces merveilleuses années passées avec vous tous. Votre présence m'a emplit de joie tout au long de ma courte vie et je vous remercie du fond du grand cœur. Je dis grand car, personne ici ne pourra le nier, je vous ai aidé du mieux que j'ai pu durant mon règne. J'ai été fier d'avoir un peuple comme le vôtre et je peux maintenant partir en paix, et la conscience tranquille. Je vous...

-Le temps est écoulé.

Enfin... j'allais finir par lui sauter dessus à cet hypocrite.

Lorsqu'elle eut dit ça, elle se rendit compte de son erreur. Elle se tourna vers le Dragon, qui la fixait, le regard dur.

Tant pis... Au moins il sait ce que je pense de lui... De toute façon, il va mourir...

-Apportez le breuvage, demanda l'Esprit du Tigre.

Un homme en blouse blanche arriva, un plateau dans les mains. Sur celui-ci -en or, évidemment- était posée une petite fiole contenant un liquide bleuâtre.

Du poison ?

L'homme s'avança aux côtés du Dragon. Sur un signe de l'Esprit du Bœuf, il déboucha la fiole. L'Esprit du Dragon prit la parole.

-Nous vivons là les dernières minutes de vie de votre empereur. Que son remplaçant s'avance.

Le père d'Eleanor, tout fier, se détacha de la foule et se plaça devant l'Esprit.

-Me voici.

-Henry de Beaumont, vous êtes le conseiller personnel du Dragon et son plus proche Représentant.

-Oui, répondit celui-ci.

-Le Dragon vous a nommé à la tête de la ville pour y régner durant la Quête.

-Oui.

-Est-ce vrai Dragon ?

-Oui, confirma-t-il.

-Alors, Henry de Beaumont, je vous déclare, sous l'autorisation de votre bien-aimé empereur, dirigeant de la cité.

Des acclamations fusèrent. Des cris. Des ''hourras''. Le remplaçant du Dragon avait été nommé. Eleanor souriait.

-Stop.

Les bruits cessèrent.

-Agenouillez-vous.

La foule s'exécuta.

-Et regardez la beauté de ce sacrifice. Ne détournez pas les yeux de votre vénéré Dragon. Observez-le jusqu'au bout !, dit-il d'une voix qui dissuadait de désobéir.

L'Esprit se tourna vers l'homme en blouse blanche.

-Faites-lui ingérer le poison.

L'homme en blanc s'exécuta. Il prit la fiole dans sa main gauche et ouvrit la bouche du Dragon de l'autre. Il pencha le récipient et le liquide coula délicatement à l'intérieur.

L'atmosphère est lourde... On sent presque l'odeur de la transpiration emplir nos narines.

Le Dragon eut un soubresaut puis plus rien. Il était mort.

Soudain un cri déchira le silence. Un cri horrible, un cri de douleur.

Abigail se retourna, effrayée.

Ce qu'elle vit la glaça d'effroi. Une petite fille hurlait à pleins poumons, agenouillée au milieu de la foule. Elle se tenait les yeux, mais aucune larme n'en sortait. Ses cris perçants résonnaient dans le temple.

-Mais qu'est-ce qui lui arrive ?, s'inquiéta Res, à côté d'Abby.

-Je sais pas mais ça sent pas bon...

-Je vous avais prévenu, expliqua l'Esprit. Et je n'aime pas me répéter. J'avais dit qu'il fallait regarder.

La petite fille retira un instant ses mains de ses yeux, laissant entrevoir des orbites vides et pleines de sang. Soudain, une femme, sûrement la mère de la fillette, se leva, à la fois furieuse et horrifiée.
-Ses yeux ont brûlés !, hurla-t-elle. Ses yeux ont brûlés ! Elle ne voulait pas regarder ! Elle ne voulait pas voir quelqu'un mourir ! Ils lui ont brûlé les yeux !

Elle s'arrêta soudain et émit un gargouillis répugnant. La femme baissa les yeux et cria en voyant un poignard fiché dans sa poitrine. Un deuxième lui arriva dans la gorge et elle tomba à terre, baignant dans son sang. Elle poussa un dernier râle, dernier son de son existence.

La petite, prise de panique, hurla:

-Maman! Maman, où es-tu, je ne te vois plus ! Maman ? MAMAAAAAN !!

-Silence.

La fillette se tut brusquement, mais sa bouche continuait à s'ouvrir et à se fermer.

-Cela est mieux. Quelqu'un d'autre souhaite-il s'opposer ? Personne ? Bien. Nous pouvons passer à la suite.

Je me demande en quoi elle consiste...

-Que les Onze s'avancent.

Les adolescents se placèrent face à l'esprit. L'appréhension brillait dans leurs yeux, même dans ceux de Yuzuki et Callen.

-Munissez-vous d'un poignard.

Il se décala, laissant apparaître onze dagues à l'aspect menaçant. Chacun en prit une.

Qu'est-ce qu'on va en faire ?

-Hissez le Dragon.

Quelqu'un attacha une corde autour des pieds du Dragon puis les gens se mirent à tirer dessus afin de l'élever. Tout doucement, le corps monta le long d'une colonne, aux côtés des autres squelettes.

Qu'est-ce qu'il se passe ?

Du sang s'écoulait de la bouche entrouverte du Maitre suprême.

C'est glauque...

-Encore un peu... Là, parfait ! Maintenez le corps en place le temps que les Onze fassent leur travail.

Mais quel travail ? De quoi il parle ?

-Que le Tigre sorte son poignard et avance.

Eleanor fit un pas en avant, tenant sa dague du bout des doigts.

-J'en fais quoi ?

-Enfoncez-le-lui dans les pieds, tout simplement.

-Pa... pardon ?

-Je n'ai pas été assez clair ?!, demanda-t-il, menaçant.

-S... si...

-Faites-le.

La jeune fille leva le poignet en tremblant et transperça les pieds du Dragon. Son couteau buta contre un os et elle dut s'y reprendre à deux fois pour pouvoir l'enfoncer correctement. Un flot de sang jaillit de la blessure et éclaboussa Eleanor. Celle-ci recula d'un bond et retourna vers ses compagnons en courant.

-Donnez-moi un mouchoir !, hurla-t-elle, hystérique.

-Bien, suivant. Que le Sanglier et le Serpent sortent leur poignard et avancent.

Les deux jeunes gens se regardèrent, inquiets, et préparèrent leurs armes.

-Transpercez chacun un genou.

Ils s'exécutèrent, Yuzuki avec flegme et Alsian, étrangement, beaucoup moins. Les poignards s'enfoncèrent sans trop de problèmes et les adolescents revinrent à leur place.

Le sacrifice se poursuivit sans mal, ou presque.

Kighann, qui devait percer le bas-ventre, fit une remarque intéressante et constructive.

-Regardez ! C'est juste à côté de... de... notre fierté masculine !

Le suivant, Callen, poignarda le ventre, au niveau du nombril.

-Eh vous avez vu ? reprit Kighann. Le Dragon il a même plus besoin de la corde pour tenir !

Abigail s'avança à son tour, le visage blême.

-Transpercez le sternum.

Elle leva son couteau sans trembler mais ses yeux trahissaient une inquiétude et un dégoût profonds. Elle positionna son arme au bon endroit et se prépara. Elle inspira un grand coup et commença à enfoncer. Tout d'abord, le couteau glissa dans le corps comme dans du beurre jusqu'à rencontrer la colonne vertébrale. Elle retint un haut-le-cœur et appuya plus fort. Après y avoir mis toutes ses forces, elle réussit à atteindre la pierre. Elle voulait retirer sa main mais n'y arrivait pas. Quelqu'un vint alors et lui délia les doigts un par un. Un bras s'enroula autour de ses épaules et la détourna de ce spectacle macabre. Une voix lui chuchota à l'oreille:

- C'est bon, c'est fini. Allez viens.

En se retournant vers les autres, elle croisa le regard jaloux de Res. Les bras d'Alsian ne la relâchaient pas et, même si ça la gênait que Res soit jaloux, elle ne souhaitait pas quitter la protection qu'ils lui offraient. Elle détourna le regard et se joignit au groupe.

-Que le Chien sorte son poignard et avance.

Le petit Deemun s'approcha du corps, terrifié.

-Enfoncez-le-lui entre les deux yeux.

Les yeux encore ouverts du Dragon semblaient le fixer.

-Je... je peux pas...

-Enfoncez-le-lui entre les deux yeux.

Le garçon restait obnubilé par les prunelles mortes, il n'écoutait plus, ne bougeait plus. Les regards du vivant et du cadavre semblaient comme aimantés.

-Maintenant !

Au hurlement de l'Esprit, le Chien parut secoué d'une décharge électrique, se cambra et cria. Il atterrit sur les genoux, tout tremblant.

-D'a... d'accord... je vais... le faire...

-Dépêchez-vous !

Il reprit son couteau qu'il avait fait tomber et se remit sur ses pieds, légèrement vacillant.

Le bruit de sa déglutition résonna dans le temple. Lentement, il arma son bras et le positionna. Puis, d'un coup sec, il trancha la peau. Son poignard buta contre la boite crânienne. Les larmes aux yeux, il ressorti son arme et redonna un coup. Cette fois-ci, il traversa l'os sans problème. Une fois la dague bien en place, le garçonnet recula doucement alors qu'un filet d'une substance blanchâtre s'écoulait de crâne de l'ex Dragon.

Son corps fut agité d'un soubresaut et il se fondit dans son groupe, les bras secoués de spasmes.

Hanosan et Laïa furent les suivant. Tout se passa -presque- sans problèmes. Mis à part que le Coq dut s'y reprendre à deux fois car, ayant fermé les yeux, son couteau n'arriva pas dans le coude, comme demandé, mais dans le radius. Eressëa et Shayla furent les derniers et ils durent poignarder dans les paumes des mains.

Le sang coulait le long des doigts. Un homme habillé comme un médecin apporta une bassine de bois et la posa sous l'écoulement.

Puis, dès que le récipient fut à moitié plein, il l'enleva et le transporta jusqu'à la Pierre. Une fois le réservoir au-dessus de celle-ci, il y fit lentement couler le sang.

Le liquide écarlate emplit peu à peu chacune des rainures de la roche, formant ainsi un motif.

Abigail, sortie des bras d'Alsian, tira sur la manche de Res et lui montra le dessin.

-Regarde, on dirait un visage.

En effet, les interstices remplis de sang formaient la figure d'un jeune homme.

-Parfait, déclara l'Esprit du Singe. Maintenant, déposez la feuille sur le sang sacré du Dragon.
Un autre homme en blouse blanche arriva, s'agenouilla près de la Pierre et fit ce qu'on lui demandait.
Alors que le sang commençait à imprégner la feuille, d'autres esprits apparurent aux côtés de ceux déjà présents.

D'où ils sortent ceux-là ?

Tous les fantômes se mirent alors à déclamer, d'une seule et même voix.

- Le chemin le plus compliqué

N'est pas toujours le plus mauvais.

Monter à l'allée, descendre au retour,

Déjouer le destin tous les jours.

Un scribe se précipita, armé d'une plume et d'un parchemin et commença à griffonner les paroles des Esprits, qui ressemblaient fortement à une prophétie.

Avancer sur l'eau, fendre les airs,

Traverser les pays et les terres,

Et ce jusqu'à la ville de feu,

Où trouver le Dragon sera votre enjeu.

Échapper à vos ennemis

Sera votre plus grand défi.

Mais le monde que vous traverserez

Pourrait aussi bien vous repousser.

De ce voyage plein de dilemmes,

Vous ne reviendrez pas indemnes.

Peurs, trahisons et amours

Peupleront votre parcours.

Illusion ou réalité ?

Laissez vos esprits en décider.

Le scribe s'arrêta d'écrire et secoua son poignet endolori.

Dès que les Esprits se furent tus, la majorité d'entre eux disparu. Seuls en restèrent onze et aucun des esprits originels.

-Bonjour, jeunes humains. Nous sommes vos esprits protecteurs, d'anciens élus des Quêtes précédentes. Nous avons été choisis pour vous accompagner durant votre voyage. Nous vous aiderons du mieux que nous pourrons.

Les esprits se dirigèrent vers les adolescents.

Bonjour, Abigail.

La jeune fille se retourna brusquement et tomba nez à nez translucide avec un tout jeune garçon.

-Qui es-tu ?

Je suis l'Esprit de la Chèvre qui a participé à la Quête d'il y a quatre mille ans. Enchanté.

-Arrête de parler dans ma tête !

Je n'y peux rien, c'est comme cela que nous pouvons communiquer.

-Alors pourquoi vous parliez à voix haute tout à l'heure ?

Pour que tous puissent nous entendre. Maintenant, ce n'est plus la peine.

-Génial... et tu vas rester dans mon esprit tout le temps ?

Non, je ne me manifesterai que lorsque tu m'appelleras ou lorsque le besoin se fera sentir.

Ok... comment je t'appelle ?

L'esprit émit un son étrange qui devait s'apparenter à un rire.

Par mon prénom, quelle question.

Ah ah ah... très drôle... comment tu t'appelles ?

Solal. Je dois maintenant vous laisser, mon temps de parole est écoulé.

Eh mais attends !

Le corps transparent du garçon se métamorphosa en une petite boule de lumière blanche qui fila droit sur le buste d'Abigail, où elle disparut.

La jeune fille sentit comme une étincelle de conscience dans son esprit, étincelle qui s'éteignit aussitôt.

-Mes chers amis, nous allons maintenant passer à la dernière étape de cette cérémonie.

Toutes les personnes présentes se retournèrent comme un seul homme vers M. de Beaumont. Il désigna d'un geste élégant une immense pile de bois, disposée sous la colonne du Dragon pendant le temps où les adolescents avaient fait connaissance avec leurs esprits attitrés.

Deux messieurs arrosèrent celle-ci d'un liquide qui parfuma la pièce en un rien de temps puis ils saisirent deux des torches qui éclairaient la salle et les lancèrent dessus.

Les yeux fixés sur le bûcher, le remplaçant du Dragon déclara :

-Que chacun se taise, que chacun écoute. Notre Dragon bien aimé a maintenant disparu et j'ai été choisi pour le remplacer. Je vous promets de faire de mon mieux afin que notre ville continue à vivre et à se développer. Ce ne sera pas une tâche aisée, j'en conviens, mais si chacun d'entre vous contribue à la vie collective, notre magnifique citée se portera à merveille. Les Onze, nos fiers Élus, se sont vu confier comme mission de trouver notre nouveau seigneur. Priez pour eux, priez pour notre défunt Dragon, priez.

Après quelques instants de silence seulement brisé par le crépitement des flammes, le nouveau dirigeant repris :

-À présent, veuillez prendre une de ces fleurs que voici (Il fit un mouvement de tête vers un tas de fleurs rouges sang.) et déposez-la dans le brasier en signe de respect.

Chacun en prit une et une longue queue se forma devant le feu. Ce furent les Onze qui jetèrent leur fleur en premier. Ils se regroupèrent ensuite à l'autre bout de la pièce.

Ils y contemplèrent le mouvement hypnotique des flammes et y restèrent bien après que le feu se fut éteint, observant les os blancs du Dragon fichés dans la pierre de la colonne.

Henry de Beaumont vint ensuite les trouver et leur dit d'un ton sec.

-Ne restez pas là, allez faire vos affaires. Je vous rappelle que vous partez demain.

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Salut tout le monde !

... allez faites pas cette tête ! D'accord, ça fait presque deux mois qu'on a pas publié c'est pas si grave que ça, si ?

Comment ça des explications ? Bon d'accord... figurez-vous que, contrairement à ce qu'on pourrait penser, les vacances nous ralentissent ! Eh oui, car par un joyeux coup du hasard, on est jamais en vacances en même temps ! Jamais !

Du coup pour écrire... voilà quoi !

C'est bon z'êtes contents ?

On en profite pour vous remercier encore de nous lire, de voter et de commenter.

Et pour finir, une petite question : qui est votre personnage préféré ? Et celui que vous détestez ? (Oui ça en fait deux chuuuut)

Bisous à tous ;)

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