Des Roseaux

TW Sexe

Un ciel bleu accueillit la jeune femme aux cheveux blonds, alors qu'elle venait juste d'ouvrir les yeux après un énième voyage à Tiradi, elle qui pensait rejoindre son lit à Saumura, où avait-elle atterri ? La demoiselle n'avait tout de même pas ouvert une nouvelle porte ? Ça deviendrait ingérable, déjà qu'elle était à la limite... Kate se releva, observant la flore des alentours. Le bruit d'une cascade éveilla sa curiosité, elle reconnaissait petit à petit l'endroit.

C'était la cascade dans laquelle elle avait failli se noyer, pourquoi est-ce qu'elle était là ? La blonde craigna soudain un nouveau coup du chaman, il était toujours en liberté, ils ne savaient pas vraiment où. À cette pensée, elle se releva d'un bond et courut vers la forêt où elle avait peut-être une chance de s'y réfugier et de lui échapper.

Peter et Ninon remarqueraient rapidement son absence et ils viendraient la chercher. Il fallait juste qu'elle se cache, le temps qu'ils la retrouvent. Kate courait rapidement, évitant de frôler les arbres, il fallait qu'elle fasse le minimum de bruit possible. La jeune femme gardait son souffle, tournant la tête vers tous les horizons, au cas où il y eûsse eû des caméras.

On n'était jamais sûr avec un sadique tel que lui. Kate courait depuis déjà plusieurs minutes, lorsqu'elle heurta violemment quelqu'un. La jeune femme recula dans un saut, prête à frapper.

— Kate ?

Elle reconnut son homme.

— Tu m'as déjà retrouvée ? Il faut qu'on s'en aille, le chaman, il est, il veut.

Peter la colla contre lui.

— Calme-toi Kate, respire.

Elle tremblait comme une feuille.

— Il m'a amenée à la rivière pour me noyer ! Il faut partir.

Comme un lapin, elle était en alerte et scrutait les environs.

— Souffle Kate, le chaman n'est pas ici, je te le promets. Ninon et Matt sont repartis à sa recherche il y a deux jours. Ils ont retrouvé ses traces plus loin dans les souterrains, ils me tiennent régulièrement au courant.

Kate retrouva son calme.

— Mais qu... qu'est-ce que je fais là, alors ? demanda la jeune fille, perdue.

Il sourit.

— C'est moi qui t'ai amenée ici.

— Pourquoi ?

Il lâcha un rire.

— Tu gâches toujours tout.

— Je te demande pardon ?

Kate avait les sourcils placés haut sur le front.

— Tu devais pas te réveiller avant plusieurs heures, je voulais que tout soit parfait, mais comme d'habitude avec toi, rien ne se déroule comme prévu.

Elle arqua un sourcil, attendant plus d'explication.

— Maintenant que t'es là.

Peter prit doucement la main de la jeune femme, la ramenant près de l'eau. Kate ne comprenait toujours pas pourquoi ils étaient là, il y avait tellement de mauvais souvenirs dans cet endroit.

— C'est ici que je me suis rendu compte que j'étais amoureux de toi, déclara-t-il, en l'enlaçant.

— T'es sérieux ?

Il s'arrêta, surpris.

— J'avoue que je te pensais un poil plus romantique.

Elle bafouilla.

— Pardon, c'est très mignon, c'est juste l'endroit.

— Pourquoi ?

Il ria jaune.

— J'ai juste failli mourir, puis on n'a eu une dispute ici.

Il tapota son front.

— Pourtant, te voir frôler la mort et continuer ta route en prenant tous les risques, ton visage le matin, ta spontanéité et ta ténacité se sont révélés à ce moment-là. Et ça a été comme une révélation.

— C'est pour ça que tu m'as dit que tu ne pouvais pas. Qu'est-ce qui t'as fait changer d'avis ?

Il baissa les yeux, puis releva le menton.

— Je pouvais plus passer une seule minute sans toi.

Kate l'embrassa, c'était la chose la plus niaise, mais également la plus adorable qu'elle n'ait jamais entendue.

— Viens, j'ai quelque chose à te montrer, annonça-t-il, en l'attrapant par la taille.

La jeune femme le suivit, curieuse. Après quelques mètres, les deux amoureux firent face à une haie de roseaux, elle le regarda, confuse. Peter sourit, avant d'écarter d'un geste doux les tiges des plantes aquatiques, dévoilant un étang digne d'un tableau de Monet.

— Envie de te baigner ? questionna-t-il, avec un sourire en coin.

— Je n'ai pas vraiment la tenue.

— Qui a parlé de tenue ? indiqua le garçon, malicieux.

Peter commença à retirer son T-shirt, laissant apparaître sa plastique parfaite. Kate mordilla sa langue lorsqu'il retira son pantalon, toujours avec le même sourire plein de malice. La jeune femme releva les yeux, il essayait de la mettre mal à l'aise, mais ça ne fonctionnerait pas. Des nénuphars recouvraient l'eau calme, des libellules frôlaient la surface.

Un croassement intrigua la blonde, elle chercha dans les roseaux afin de repérer l'amphibien. Lorsque Kate se retourna, elle trouva un Peter s'enfonçant dans l'eau fraîche, habillé fièrement en tenue d'Adam. L'eau recouvrait son bas-ventre, il se retourna et lui envoya son sourire le plus charmeur.

— Alors, tu viens ?

Kate hésita, observant les fripes qui lui recouvraient intégralement le corps. En vérité, elle était terrorisée à l'idée de se retrouver nue devant lui.

— L'eau est vraiment bonne.

Le jeune homme détourna les yeux et observa les alentours, la blonde en profita pour se décider. Kate retira en quelques coups de hanches le jean qui dévala ses cuisses, déboutonna d'un geste sec sa chemise et retira hâtivement ses sous-vêtements. Sans réfléchir, la jeune femme pénétra rapidement dans l'eau et des frissons s'emparèrent de sa peau.

La fille aux cheveux blonds caressa la surface de l'étendue translucide du bout de ses doigts, elle approchait doucement de son dos et contrôlait sa respiration. Peter se tourna doucement, agitant doucement l'eau, de petits cercles se dirigèrent vers elle, la pulpe de ses doigts joua avec eux quelques instants.

L'eau arrivait au niveau des hanches de Kate, laissant tout le reste de son corps à la vue de tous les êtres aux alentours. Peter attrapa ses mains, les déposa sur son torse avant de l'embrasser doucement. Le jeune homme l'enlaça, les plongeant dans l'étang, l'eau leur arrivait aux épaules.

La jeune femme s'accrocha à son cou et enserra ses bras autour de sa nuque, ses jambes étaient enroulées autour de son torse. Le garçon embrassa le cou de Kate doucement, pendant qu'elle lui mordillait l'oreille, serrant son étreinte quand ses baisers atteignirent sa clavicule. La langue du garçon jouait avec la sienne, elle respira son odeur, profitant de chaque instant, de chaque caresse.

La demoiselle recula légèrement, quand sa bouche commença à descendre le long de sa poitrine, elle se pinça les lèvres. La jeune femme ferma les yeux, la tête en direction des nuages, elle sentait les lèvres du jeune homme embrasser son abdomen, son ventre, faire le tour de son nombril. Les mains de la fille aux cheveux longs se crispèrent sur ses épaules, lorsque la langue de Peter atteignit son bas-ventre.

Peter se stoppa quelques secondes, hésitant. Kate coupa sa respiration, attendant une suite, ses jambes dénouées du torse du garçon, se tenaient de chaque côté de son poitrail. La tête renversée, les mains de la jeune fille étaient enfouies dans le sol humide de l'étang. Le jeune homme approcha les hanches de Kate doucement, à l'aide de ses mains autour des genoux de la blonde.

Reprenant sa descente infernale, les pensées de Kate étaient désormais confuses, son cœur battant extrêmement fort dans sa cage thoracique. Enfin, la bouche du garçon atteignit la zone érogène, crispant quelques secondes le corps de la demoiselle aux cheveux blonds, dans un délicieux et enivrant plaisir. Kate revint vers lui, collant l'ensemble de son corps au sien.

Ses extrémités la brûlaient, mais c'était une brûlure délicieuse, une brûlure enthousiaste, excitante. Les deux amants restèrent plusieurs heures ainsi à se toucher, s'embrasser, profitant de l'autre avec la plus grande douceur et le plus grand plaisir.

— Il faut que j'y aille, déclara Kate, en embrassant le torse de Peter.

— Je sais.

Il ne bougea pas.

— Je reviens dès que je peux.

— Je sais, répéta t-il.

Ses mains étaient toujours en mouvement dans ses cheveux.

— Tu veilleras bien sur mon clone inerte ?

— Comme d'habitude, annonça-t-il, en l'embrassant rapidement.

Ses lèvres jouaient avec les siennes.

— Et pas de bêtise, ordonna-t-elle, d'un sourire coquin.

— Je sais pas encore.

La jeune fille lui envoya une petite tape sur l'abdomen.

— Il me faut une émotion forte pour m'échapper, je commence à être à cours d'inspiration, expliqua-t-elle, dépitée.

— Pas moi, clama le garçon, en l'empoignant avec force.

Peter s'allongea sur Kate, faisant tourner sa langue dans sa bouche avec une telle vigueur, que le cerveau de la jeune femme ne sut plus où donner de la tête. La blonde se concentra sur cette émotion, cette envie. Puis elle se sentit partir, elle embrassa une dernière fois Peter avant de sentir tout son corps se relâcher.

Véra la fixait, un léger sourire sur le visage, la blonde rougit.

— Salut Véra.

— Salut Kate, tu vas bien ?

Le regard de la guide était pétillant.

— Oui, dit-elle dans un petit sourire, mais je dois aller à Tiradi, comme d'habitude.

— Je sais, c'est bien ce que tu fais pour ton clone.

La vieille dame portait toujours sa toge blanche.

— Merci, qu'est-ce que je ferais lorsque le bébé sera là ?

— Tu verras bien.

Kate fit un pas.

— Je ne veux plus voyager entre les univers.

— Tu n'as pas le choix, ça fait partie de toi.

Véra avait répondu sans aucune hésitation, comme si elle avait anticipé sa déclaration.

— Et si je trouvais un moyen pour que ça s'arrête ?

— Il n'y en a pas.

Sa guide était bien trop calme et stoïque pour dire la vérité.

— Et si quelqu'un prenait ma place ?

Soudain, son calme laissa place à la colère.

— Ça ne doit jamais, tu m'entends, jamais arriver.

Kate fut surprise, elle n'avait pas pour habitude de voir sa guide s'emporter.

— Et pourquoi ça ?

Véra souffla longuement par le nez pour récupérer son fameux calme olympien.

— Parce que le don n'est confié qu'à des personnes de confiance, qui ont certaines capacités. Des êtres bons.

— Je ne suis pas une meilleure personne que le reste de mes amis.

— Peut-être, mais l'Univers t'as choisie, toi.

Kate n'avait jamais remarqué la canne en bois de merisier que possédait la vieille dame.

— Il a aussi décidé de plonger Christie dans un profond coma.

— C'est injuste, mais c'est comme ça.

Elle tritura le morceau de bois et fit grincer le parquet.

— Christie, énonça Kate, dans une révélation.

Son cerveau pétillait.

— Kate.

Tout commençait enfin à se remettre en place.

— Mais bien sûr, Christie.

Véra pâlit.

— Non, Kate. Je me doute de ce à quoi tu penses et c'est une très, très mauvaise idée.

La jeune femme sourit jusqu'aux oreilles.

— Au contraire, c'est la meilleure idée que je n'ai jamais eue.

Sans adresser un regard à sa guide, la blonde traversa la porte jaune, afin de réfléchir plus amplement à son plan.

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