turquoise & motifs de soleil




Choi Soobin aimait la philosophie.

Choi Soobin se distinguait dans son raisonnement philosophique.
Car ce qui lui plaisait énormément dans cette matière, c'était le fait qu'il n'y avait aucun chemin de tracé. On vous donnait des outils et vous posait une question, c'était ensuite à vous de labourer votre champ d'idées, de déblayer comme vous le souhaitiez un chemin vers une réponse. Les camarades du coréen avaient généralement une façon bien précise de travailler leurs terres, et selon eux, si vous n'aviez pas cité telle phrase de Platon ou de Nam Gon, c'était un raté. Les camarades de Choi Soobin avaient cette fâcheuse tendance à être fatalistes. Lui avait son propre raisonnement qui lui semblait logique et la philosophie était là pour polir ses spéculations et améliorer son labourage, il remplissait ses copies en expliquant ses pensées qui s'appuyaient sur celles de philosophes ou autres artistes anciens comme modernes. Hong Dabin, leur professeur dans cette matière, ne se lassait pas de ses copies ; le trentenaire avait même prit pour habitude de conserver le papier signé « Choi Sobin » ou « Chi Soobn » - son élève semblait si pressé de partager ses idées qu'il en oubliait souvent quelques lettres de son prénom – en bas de la pile de copies.

Présentement, Soobin était assis à une table du réfectoire en compagnie de son amie. Il sortit de son sac un paquet coloré et en extirpa deux bâtonnets roses sous les yeux habitués de Soojin. Il se servit une cuillère de riz au curry qu'il goba presque avant de croquer le bâton sucré. Le goût légèrement chimique des pocky à la fraise se mélangeait avec le salé de la sauce curry, le croquant du biscuit contrastait avec le moelleux de la viande et le riz faisait office d'accompagnement pour ravir le palais du jeune homme. Après s'être délecté de sa bouché, le jeune homme releva ses yeux bruns vers ceux sombres de la fausse blonde, une œillade en direction de son plateau entamé à moitié seulement et il sortit de son paquet un second biscuit qu'il tendit à son amie. Elle le remercia avec un léger rictus dont il avait l'exclusivité. Soojin ne mangeait pas beaucoup, mais elle appréciait une petite douceur après ses repas, Soobin l'avait assez vite remarqué. Quelques minutes plus tard, les deux amis étaient assis sur un banc à l'ombre d'un arbre dans leur cour. Enfin, Choi Soobin était assis sur le dossier du banc, car, rappelons-le, Choi Soobin avait des habitudes bien souvent incomprises. Au loin, une chevelure azur qu'il reconnaissait entre mille lui apparut. Et tout en sirotant son lait à la banane, Soobin songea à l'être qu'était Choi Yeonjun.

Choi Yeonjun était apprécié, cela n'était plus à prouver. Choi Yeonjun ne rassemblait pourtant pas à la plupart des préjugés que l'on pouvait avoir d'un lycéen populaire. Choi Yeonjun ne rabaissait pas pour se sentir supérieur - en tous cas Soobin ne l'avait pas vu faire -, il ne souhaitait pas tout contrôler, ne semblait pas beaucoup plus riche qu'un autre, ne sortait pas avec la fille la plus belle du lycée puisque celle-ci semblait être à sa gauche. Choi Yeonjun n'était pas hautain, narcissique ou méprisant. Non, Choi Yeonjun avait beaucoup d'amis et était désiré et admiré car il avait un physique attirant, un rire attirant, un sourire attirant, une aura attirante. Il était une lampe qui amoncelait un nombre faramineux de papillon de nuit en ces soirées d'été ; la comparaison lui semblait très justement choisie. Choi Yeonjun était lumineux, et Choi Soobin avait beau être différent, cette lumière ne le laissait pas de marbre ; il était un papillon singulier, mais un papillon tout de même. Ses pensées divaguèrent alors qu'il se grignotait la lèvre inférieure encore sucrée par sa précédente boisson. Il fut rapidement ramené sur terre par une douleur qui lui était usuelle. Sa langue lui amena un gout amer et ferré, il enferma donc sa lèvre dans sa bouche, le goût de son sang étant une saveur qu'il ne connaissait que trop bien. Soojin remarqua sa blessure et sorti machinalement un paquet de mouchoir de la poche de sa jupe d'uniforme, elle en tendit un à son ami qui le remercia.

Soobin s'amusa à tracer une forme sur le papier avec les tâches de son sang. Il fit un cœur.
Un cœur.

— Pourquoi un cœur ? questionna-t-il.

— Futile image de la romance, répondit simplement la blonde.

Choi Soobin soupira, oui, il trouvait la romance futile. Enfin, il préférait se dire que la romance était futile plutôt que d'avouer qu'elle le dépassait.








☞ ☜

heyy, nouveau chapitre !

il est très transitoire, mais j'espère qu'il vous a tout de même plu :)

le prochain bougera un peu plus eheh

bisous mes chocolats <3

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