Chapitre 4 : Cicatrices communes
- 394... 395... 396... Courage ! On y est presque ! haleta Axelle, tandis qu'elle et Cat montaient l'escalier en colimaçon qui conduisait au sommet de la tour nord.
- Aaaaaaarg !!! J'en peux plus !!! cria la brune, qui était à bout de forces, tellement penchée en avant qu'elle pouvait même poser ses mains sur les marches et les gravir en rampant.
- Y'a des fois où j'enfie Cerise et Anna d'afoir choisi Arithmancie et Etude des runes, plutôt que Difination... 401... 402... 403...
- La plus grosse erreur de ma vie ! Avoir choisi Divination comme option en troisième année ! Et dire qu'à l'époque je croyais que ça allait me servir à quelque chose...
- Le seul point positif aux cours de Difination c'est qu'on y rigole bien ! 409... 410... 411...
- Oui, c'est vrai ! Rien que le fait de voir la tête de la prof, et je suis déjà morte de rire ! confirma Cat, en rigolant justement.
- Ch'ai hâte de foir sa réaction, quand elle fa nous foir entrer dans sa classe afec fingt minutes de retard... 999... 1000... 1001...
- Euh... T'es sûre que t'as pas loupé quelques marches, là ? demanda Cat, avec une lueur d'inquiétude.
Lorsque les deux jeunes filles arrivèrent enfin tout en haut de l'escalier, la brunette s'effondra littéralement par terre, sur le minuscule palier, les bras en croix. La blonde, elle, s'affairait déjà à grimper l'échelle d'argent, pour monter par la trappe circulaire.
- Aaaaaaarg ! gémit à nouveau Cat, en tentant malgré tout de se relever. C'est le parcours du combattant ! C'est pas possible ! J'ai même pas le temps de respirer !
Et, en effet, la jeune sorcière n'en eut ni le temps, ni le pouvoir non plus, car dès qu'elle émergea de la trappe et pénétra à l'intérieur de la salle du professeur Trelawney, un écoeurant parfum d'encens lui saisit les narines et la gorge, et monta directement jusqu'à sa tête.
- Kof kof kof kof kof kof kof ! Aaaaaaarg !!! On étouffe, ici ! s'écria-t-elle, en s'affalant sur un pouf, comme si elle ne pouvait vraiment plus se tenir debout.
- Il fait trop chaud, en plus ! renchérit Axelle, qui s'affaissa à son tour dans un fauteuil recouvert de chintz, devant une petite table ronde. Che transpire de partout !
Les deux Serdaigle cessèrent alors de se plaindre, car elles avaient comme la bizarre impression qu'il n'y avait qu'elles qui parlaient. Elles jetèrent quelques regards inquiets autour d'elles, pour voir si la salle circulaire et tamisée de rouge était bel et bien occupée. Elles constatèrent alors que la plupart des élèves présents avaient les yeux braqués sur elles, et les observaient avec un mélange d'inquiétude et de surprise. Mais le pire, c'était le professeur Trelawney. Debout, devant les deux filles, elle les scrutait avec ses yeux énormes et globuleux, élargis de manière effrayante par les gros carreaux de ses lunettes. Elle joignait ses mains maigres et entourées de bracelets et bagues en tous genres, et se penchait légèrement en avant, pour mieux dévisager les deux retardataires, qui se sentaient de plus en plus gênées face à ce regard inquisiteur. « Qu'est-ce qu'elle nous veut ? » se demandait Cat. « Ch'ai un bouton sur le nez, ou quoi ? » s'interrogeait Axelle. Sibylle Trelawney se mit alors à secouer sa tête de gauche à droite, d'un air presque de pitié, faisant cliqueter toutes les perles de ses colliers, et gigoter ses cheveux (si, du moins, on pouvait appeler cela des cheveux, tellement ils étaient frisés, ébouriffés et anormalement volumineux).
- Vous voyez ! s'exclama-t-elle, d'une voix rendue aiguë par l'émotion. Je l'avais prédit ! Deux jeunes filles arriveront en retard à leur premier cours de Divination !
Cat et Axelle, légèrement ébahies, entrouvrirent leur bouche de stupéfaction, étonnées que le professeur Trelawney ne les ait pas grondées pour leur arrivée tardive, et se demandant en même temps si elle avait réellement fait une prédiction concernant leur retard.
- Bien ! Mais ce n'est pas grave, mes chéries, assura-t-elle, en leur tournant le dos pour se diriger vers son siège, qu'elle avait installé à côté de la cheminée. Installez-vous, installez-vous, je vous en prie.
Cat et Axelle, qui étaient déjà installées et assises, ne cherchèrent pas à comprendre. A vrai dire, elles avaient l'habitude du comportement étrange de Trelawney, et c'était d'ailleurs cela qui les faisait tant rire.
Le cours d'aujourd'hui portait sur les révisions des différentes méthodes divinatoires apprises durant les deux années précédentes, et plus particulièrement sur les boules de cristal. Comme il fallait s'y attendre, pour deux élèves s'étant trompées dans leur orientation et ayant choisi la mauvaise option, Cat et Axelle étaient larguées, en matière de Divination. Elles n'y connaissaient rien, n'y comprenaient rien, ne s'attardaient même pas à essayer de comprendre. Elles n'avaient, comme le disait si bien le professeur Trelawney, pas l'ombre d'un Troisième Oeil. En bref, si elles restaient ici, en cours de Divination, c'était uniquement pour passer du bon temps et se relâcher un peu.
- Che fois, che fois..., disait Axelle, avec la voix mystérieuse d'une personne en transe, en ouvrant de grands yeux bleus et en faisant planer ses mains autour de sa boule de cristal.
- Je vois rien du tout, sérieux ! s'énervait Cat, en secouant énergiquement sa sphère transparente, comme si cela allait la faire fonctionner. Je vois rien !
- Che fois, che fois...
- C'est pas possible, elle est pas propre, ma boule ! ronchonnait Cat, en astiquant l'objet avec sa cravate, comme une hystérique.
- Che fois, che fois...
- Et en plus il fait pratiquement noir, dans cette salle. Pas étonnant que je n'y voie rien ! Madame, on pourrait pas ouvrir les rideaux, pour avoir un peu plus de lumière ?
- Vous devez ouvrir votre esprit, ma chérie ! s'écria le professeur Trelawney, en surgissant devant elle. Ne pas seulement vous fier à la première apparence ! Regarder au-delà ! Lever le voile du futur !
- Ca c'est le titre de notre livre de Divination, en effet..., dit Cat, d'un air sceptique. Mais je n'y peux rien si elle ne marche pas, ma boule ! Elle marche pas, elle marche pas ! Point ! ... Ah ! Mais... Attendez ! Si ! Ca y est ! Je vois quelque chose ! Je vois quelque chose ! Je vois... une... une fourmi ! Oui ! Une fourmi ! Je vois une fourmi !
Avec le regard le plus triste et le plus compatissant qu'elle put lui faire, le professeur Trelawney tapota doucement la tête de la brunette, avant de retirer avec son doigt la petite fourmi qui se baladait sur sa boule de cristal. Abasourdie et stupéfaite par sa nullité, Cat ouvrit une bouche plus grande que jamais, ses yeux ronds toujours fixés sur son globe transparent, dans lequel elle ne voyait plus de fourmi, non...
- Ca alors..., fit-elle, d'un air dégoûté. J'étais pourtant persuadée d'avoir enfin réussi à voir quelque chose dans cette boule de cristal...
- Che fois, che fois..., continuait Axelle, inlassablement.
- Que voyez-vous, mon enfant ? demanda Trelawney, de sa voix douce.
- Che fois... Che fois... Une boule de cristal !
~¤
Lorsque la cloche de midi se mit à sonner, tous les élèves présents dans la salle rangèrent leurs affaires avec une rapidité manifeste, qui ne faisait que témoigner leur hâte de quitter les lieux et d'aller manger. Encore une fois, Cat et Axelle avaient survécu au cours de Divination. Cela avait été long, mais elles avaient survécu. Et elles s'étaient bien amusées, encore une fois.
Restées les deux dernières dans la pièce, elles s'apprêtaient donc à en sortir avec joie, en passant par la trappe, lorsque Cat sentit quelque chose lui attraper violemment la main et la tirer en arrière.
- KYAAAH ! sursauta-t-elle, en découvrant le professeur Trelawney, plus bizarre qu'à la normale, qui lui agrippait sauvagement le poignet.
- Ca se passera cet après-midi ! s'écria l'enseignante, d'une voix anormalement rauque et dure, qui ne lui était pas du tout habituelle. Gaaaaahhh..., fit-elle, en reprenant sa respiration, en un râle atroce, et en ouvrant en grand sa mâchoire.
- Cat ? Tu feux que ch'appelle l'infirmière ? paniqua Axelle, tandis que brunette, elle, était complètement paralysée.
- Cet après-midi, reprit Trelawney, ses yeux roulant à présent dans leur orbite, le prochain cours que vous aurez va changer votre vie ! Prenez garde à ne pas sombrer dans ses yeux !
- Euh... Oui... Merci..., balbutia Cat, tétanisée et ne sachant que dire.
Sur ce, le professeur Trelawney relâcha la main de la jeune sorcière, aussi subitement qu'elle l'avait prise, et lui tourna les talons pour aller se réinstaller au coin du feu de cheminée, comme si de rien n'était.
¤~
- Et fous ne definerez chamais ce que le professeur Trelawney lui a dit, à la fin du cours ! s'exclama joyeusement Axelle, lorsqu'elle et son amie furent redescendues dans la Grande Salle, pour le déjeuner, et eurent rejoint Cerise et Anna à la table des Serdaigle. Elle lui a dit, afec une foix de psychopathe, qu'il fallait qu'elle fasse attention, que le prochain cours de la chournée allait lui chancher la fie !
La Serdaigle aux cheveux bruns à reflets rouges, et celle aux cheveux argentés, éclatèrent de rire. Cat, elle, était encore traumatisée par ce qu'elle avait vécu, quelques minutes plus tôt, en haut de la tour nord. Elle était penchée sur son assiette de spaghettis bolognaise (qu'elle n'avait d'ailleurs pas encore touchée), ses coudes tremblants posés de chaque côté du plat, et la tête enfouie dans ses mains, baissée vers son repas.
- Cat, ça va ? s'inquiéta Anna, qui était assise en face d'elle. Tu te remets ?
- Oui..., répondit la choquée, même si son dos tremblotait toujours.
- Fous auriez dû foir la tête de la prof ! Ch'étais explosée de rire ! On aurait dit qu'elle faisait une féritable prédiction ! Bah alors, Cat ? Tu manches pas ? Allez, une cuillerée für Mutti ! fit la blonde, en approchant avec sa fourchette une pomme de terre vers le visage de la brune.
- Hmmm ! Gnnnann ! grogna celle-ci, en relevant enfin sa tête pour s'écarter de la pomme de terre voyageuse.
- Ahrr... En tout cas, c'est dommache qu'ils ne nous serfent touchours pas de Bièraubeurre, pour le décheuner ! C'est pourtant bon, la Bièraubeurre ! Ca fient de mon pays !
- Et pourquoi pas du Schnapausucre, tant que t'y es ! rétorqua Cerise, après une bouchée de haricots verts.
- Ah ben oui ! s'exclama Axelle. Du Schnapausucre, ça c'est une bonne idée !
Cerise leva les yeux au ciel (blanc et nuageux, soit dit en passant, d'après ce que reflétait le plafond magique de la Grande Salle), tandis que Cat prenait enfin sa première bouchée de pâtes. A peine eut-elle le temps d'en avaler une deuxième bouchée, qu'une voix amicale et masculine résonna tout près de son oreille droite :
- Alors ? Comment c'était, cette première matinée de cours ?
La jeune fille se retourna aussitôt, avant de s'écrier, avec une joie retrouvée :
- Coincoin !!!
Comme d'habitude, cela provoqua l'étonnement de certains élèves, qui se tournèrent vers la folle qui venait d'imiter le cri d'un canard.
Pourtant, à cela, il n'y avait pas de mystère, pas d'ambiguïté ! Coincoin, c'était le surnom du garçon de dix-sept ans qui se tenait debout, derrière Cat. Oui, c'était lui, Vince Vertilleul, un Serdaigle entamant sa septième et dernière année à Poudlard. Un jeune homme grand, mince, avec des cheveux courts et châtains, des yeux verts rieurs (d'ailleurs, c'était sa particularité : il avait toujours le mot pour rire) ; un fervent admirateur des canards (d'où son surnom), mais, plus simplement, le meilleur ami de Cat.
Portée par l'élan des retrouvailles, la brunette se leva sans réfléchir, et se jeta dans les bras de Vince, pour une chaleureuse accolade. A côté d'eux, Axelle, Cerise et Anna se mirent à rouler des yeux, à siffloter et à sourire, perdurant à penser qu'il y avait plus que de l'amitié entre ces deux-là. Mais naaannn ! Cat et Coincoin avaient beau être des célibataires éternels, ils n'étaient pas amoureux l'un de l'autre ! C'étaient les meilleurs amis du monde, et c'était tout ce qui importait.
- Tu n'as pas honte, quand même, de manger du canard sous mes yeux ? lança Vince, avec un regard qu'il voulait rendre choqué, mais qui paraissait plutôt comique.
- Oh... Euh... Désolée..., fit Cat, véritablement confuse, en baissant la tête.
- Eh ! Je plaisante, voyons ! Tu vois bien que tu n'as pas de canard dans ton assiette ! Ce sont des spaghettis !
- Ah... Ben... Oui..., constata la jeune fille, en observant son plat.
- Cat, qu'est-ce qui ne va pas ? s'inquiéta alors le châtain. Tu n'as pas l'air dans ton assiette...
A côté de lui, Axelle explosa soudainement de rire, recrachant de sa bouche quelques morceaux de pomme de terre, qui foncèrent droit sur Cerise, assise en face d'elle.
- Non mais c'est vrai ! continua Vince, en regardant son amie avec une préoccupation un peu plus sincère. C'est bien la première fois que je te vois ne pas t'intéresser au contenu de ton repas, au point même de ne pas savoir ce que tu manges...
- C'est-à-dire que..., tenta d'expliquer la Serdaigle. A la fin du cours de Divination, le professeur Trelawney m'a saisi la main et m'a parlé d'une façon extrêmement bizarre et choquante...
- Oh, c'est bon ! rétorqua Cerise. Ce n'est pas comme si elle t'avait violée !
- ... Tu dis des choses affreusement répugnantes, toi, parfois..., constata Cat, qui ne put tout de même s'empêcher de sourire à cette mauvaise blague. Bon, mais à part ça, j'ai un plat de hachis parmentier à finir !
Et elle se rassit à sa place, sous le regard profondément inquiet de ses amis.
~¤
Naturellement, Vince se joignit aux quatre filles, s'installant à côté de Cat, et se servant lui aussi en spaghettis bolognaise, tout en se mêlant à la conversation. Il était d'un caractère bavard - peut-être pas autant que Cerise, mais bavard quand même -, et se fondait donc dans la discussion avec facilité, ce qui n'était pas toujours le cas de Cat, qui préférait parfois ne faire qu'écouter... ou bien s'endormir. Mais, généralement, quand Coincoin était là, elle ne s'endormait jamais, car il la faisait rire, la plupart du temps.
Le temps passa d'ailleurs vite, et, lorsque la cloche sonna pour marquer la reprise des cours de l'après-midi, ce fut presque avec regret que notre amie se leva de table. Elle quitta le châtain en lui faisant un amical signe de la main, puis commença à se diriger, avec ses copines, vers la sortie de la Grande Salle. Ce fut à ce moment-là qu'elle se rendit compte qu'elle tenait toujours dans sa main gauche un morceau d'étoffe... Une cravate bleue et argentée. Saisie de panique, elle se retourna alors, et abandonna ses camarades pour revenir sur ses pas en courant.
- Eh ! Coincoin ! s'écria-t-elle, en bousculant sur son passage quelques élèves qui marchaient à contre sens. Coincoin, attends !
- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda celui-ci, avec des yeux ronds surpris, en voyant revenir son amie.
- J'ai oublié de te demander... si tu pouvais me mettre ma cravate ! Je n'arrive jamais à faire le noeud ! expliqua la brunette, en souriant.
- Ah là là..., soupira Vince, en lui passant délicatement le bout de tissus autour du cou. Tu t'y prends toujours au dernier moment ! Et tu vas encore être en retard à ton prochain cours ! Et voilà ! Fini !
Cat baissa la tête pour constater que sa cravate était bel et bien mise, tira légèrement dessus pour s'assurer qu'elle était correctement nouée, puis la rentra sous son pull noir.
- Merciii !!! dit-elle, avec le plus beau des sourires, avant de filer en courant à toutes jambes.
¤~
Encore une fois, Cat s'était dépêchée pour rien. Lorsqu'elle arriva, à bout de souffle, dans la classe de Défense contre les forces du mal, tous les élèves s'étaient installés, avaient sorti leurs affaires et discutaient avec animation. Le professeur n'était vraisemblablement pas arrivé.
La jeune fille poussa donc un soupir de soulagement, et marcha jusqu'à la table qu'occupait Axelle. En traversant ainsi la salle, elle en profita pour regarder si de nouveaux changements décoratifs avaient été faits. L'impressionnant squelette de dragon accroché au plafond - plafond qui s'élevait d'ailleurs très haut - était toujours là, mais la pièce, bien que naturellement grande, semblait cette fois-ci encore plus spacieuse. Son sol dallé et ses murs faits de grosses pierres beiges proprement taillées étaient éclairés par la lumière du soleil, que filtraient les hautes fenêtres en ogives, disposées à gauche de la salle. Au fond se tenait le petit bureau en chêne du professeur, faisant face à un escalier en pierre, qui montait jusqu'au bureau de l'enseignant, dont la porte était pour l'instant fermée.
- Ah ! Te voilà ! s'exclama Anna, tandis que Cat s'asseyait devant elle, à la place que lui avait gardée Axelle. Tu as réussi à mettre ta cravate ? Ah ! Très bien ! Je suis fière de toi !
La brunette se retourna pour faire un sourire bête à sa copine aux cheveux argentés, puis plongea la main dans son sac et en sortit son exemplaire des Forces du mal surpassées.
- Alors ? demanda Cerise, qui était assise derrière, à côté d'Anna. Prête pour le cours qui va changer ta vie ?
Les trois copines de Cat se mirent à rigoler, tandis que la brune secouait machinalement la tête, d'un air las.
- Arrêtez de vous moquer ! riposta-t-elle. Quand elle m'a dit ça, le professeur Trelawney devait sûrement croire que j'avais une autre heure de Divination avec elle, en début d'après-midi...
- Ou bien peut-être qu'elle parlait fraiment du cours de Défense contre les forces du mal, dit l'Allemande, et qu'auchourd'hui nous allons étudier les Sortilèches Impardonnables... Et que le prof fa se ramener et dire : « Euh... Excusez-moi, Miss Mist, mais foulez-fous bien fenir ici, pour montrer à toute la classe ce qu'est l'effet d'un sortilèche de mort ? ». Et là, c'est sûr, ça fa chancher ta fie...
Même Cat ne put s'empêcher d'éclater de rire avec les autres.
- Et il s'appelle comment, au fait, ce noufeau prof de Défense contre les forces du mal ? demanda Axelle, en reprenant un peu de son sérieux.
- Ben..., réfléchit Cat, en levant les yeux vers le squelette de dragon suspendu au-dessus de sa tête. Je ne sais pas...
- Quoi ? Mais tu étais pourtant dans le même compartiment que lui, afant que le Poudlard Express ne démarre et que che fienne te chercher !
- Contente que tu t'en souviennes, ironisa Cat, mais moi, je ne me rappelle plus de son nom...
- Faudrait que tu manges un peu plus de poisson, ça aide pour la mémoire, préconisa Cerise, qui apportait toujours les bons conseils.
- Je sais juste que ça finissait par « Pin »..., continua la brune, en fronçant les sourcils pour essayer de se concentrer. Dupin, peut-être, mais je n'en suis pas sûre...
- Dupin ? répéta Axelle, pas très convaincue. Ou peut-être... Sapin !
- Pomme de pin !
- Lapin !
- Petit pain !
- Bon, mais c'est pas grafe, assura la blonde. On ira lui demander comment il s'appelle, à la fin de l'heure !
Cat contempla sa camarade pendant de longues secondes, d'un air blasé.
- Axelle, t'es bête ou tu le fais exprès ? Evidemment que le prof va se présenter à la classe pour dire comment il s'appelle !
- « Bonjour, je m'appelle Petit Pain ! », imita Cerise, qui était écroulée de rire sur sa table. « Mon prénom c'est Petit, et mon nom c'est Pain ! »
Mais avant que Cat ne puisse se retourner pour dire à Cerise d'arrêter ses plaisanteries, la porte du bureau de l'enseignant s'ouvrit enfin, et tout le monde se tut. L'adulte, âgé d'une trentaine d'années, descendit précautionneusement les marches de pierre de l'escalier pour rejoindre ses élèves, qui l'observaient en silence. C'était bien lui. Lui que Cat avait rencontré dans le Poudlard Express. Le même homme aux cheveux châtains, à la peau assez pâle, et aux vêtements dépareillés.
- Un petit pain chaud ou un petit pain grillé ? chuchota Cerise, et les joues de Cat se gonflèrent pour essayer de réprimer un rire.
Le professeur posa son vieux cartable en cuir sur son bureau, puis observa l'ensemble de la classe de ses yeux couleur ambre, avec un vague sourire. Il avait l'air un petit peu plus en forme que la veille. Sûrement qu'une bonne nuit de repos l'avait aidé à retrouver quelques forces. Mais bon, ce n'était pas encore ça non plus...
- Bonjour, dit-il, d'une voix amicale et douce. Vous voudrez bien ranger vos livres dans vos sacs, s'il vous plaît, je pense que nous n'en aurons pas besoin pour aujourd'hui.
Avec quelques expressions perplexes et intriguées sur leur regard, les Serdaigle cinquième année se mirent à exécution et remballèrent leurs bouquins dans leur sac.
- Ca sent le Afada Kedafra tout craché, ça..., murmura Axelle, à l'attention toute particulière de sa voisine, qui commença malgré tout à s'inquiéter.
- Bien ! reprit le châtain, d'un air enjoué. Je suppose que peu d'entre vous me connaissent... Etant donné que vous avez déjà eu droit à deux professeurs de Défense contre les forces du mal différents avant moi, je ne serai donc pas fâché si vous n'arrivez pas à retenir mon nom...
Cat, qui se sentait légèrement concernée, sourit.
- Je suis le professeur Lupin...
- AH ! VOILA ! LUPIN ! C'EST CA, OUI ! s'écria alors une élève, d'une voix hystérique, en tapant son poing droit dans la paume de sa main gauche, d'un geste victorieux.
Tous les regards convergèrent immédiatement vers Cat, qui se figea sur place, immobile, sa main gauche toujours refermée sur son poing droit. Il ne fallut pas longtemps pour que la jeune fille devienne rouge pivoine, et balbutie toutes ses excuses les plus profondes au professeur :
- Dé... Dé... Désolée ! Pardon ! Excusez-moi ! Je ne voulais pas interrompre votre cours !
A la surprise générale, le professeur Lupin se mit à rire, ce qui lui redonna quelques couleurs et une impression de meilleure santé.
- Ce n'est pas grave, rassurez-vous ! lança-t-il. Comme je le disais donc, je suis votre nouveau professeur de Défense contre les forces du mal. Vous savez tous qu'à la fin de votre cinquième année vous attend votre examen de B.U.S.E.. Je vais donc tâcher de vous apprendre le maximum de choses durant ces trois trimestres scolaires, afin que vous puissiez remporter votre épreuve de Défense contre les forces du mal sans problème !
Naturellement, il était du devoir d'un professeur que d'aider le plus possible ses élèves à réussir un examen. Cependant, encore peu d'enseignants avaient exprimé cette volonté avec autant de sincérité et de sympathie que ce nouveau prof. Tous les élèves l'observaient maintenant d'une manière amicale, avec un certain respect et un silence intéressé.
- Tiens ! Tu as fu ? signala Axelle, en murmurant dans l'oreille de Cat. On dirait que le professeur Lupin a les deux mêmes cicatrices que toi, sur le fisache...
Rougissant légèrement d'énervement - parce qu'elle n'aimait pas être dérangée pendant un cours intéressant par des remarques aussi ridicules que celles que lui soufflait sa camarade -, Cat regarda cependant le visage de Lupin. Ciel ! Le coeur de la brunette faillit manquer un battement. C'était bien vrai ! Le sorcier avait bel et bien deux grandes griffures cicatrisées qui tailladaient presque la totalité de sa pâle figure. Ces balafres étaient malgré tout d'apparence discrète, mais une étude approfondie permettait quand même de les distinguer clairement. La Serdaigle ne put alors s'empêcher de sourire à nouveau, et d'avoir d'ailleurs un petit rire de contentement. Elle porta instinctivement sa main sur sa joue droite. Quelle coïncidence ! Elle aussi, elle avait presque les mêmes cicatrices ! A quelques différences près que ses griffures à elle étaient plus petites, ne se dessinaient que sur sa joue, et n'étaient pas encore totalement finies d'être cicatrisées. Mais tout de même ! C'était un point commun plutôt incroyable !
- Che me demande si c'est aussi son chat qui lui a fait ça..., chuchota la blonde, en continuant d'observer le professeur avec intérêt.
- Hmmm..., réfléchit Cat, en fixant elle aussi l'enseignant. A mon avis, c'est quelque chose de plus gros... Tu vois bien que ses cicatrices sont quatre fois plus grandes que les miennes.
- Quelque chose de plus gros ? répéta l'Allemande, en fronçant les sourcils pour se concentrer. Quoi, par exemple ?
- Eh bien, je ne sais pas, moi... Un loup-garou, peut-être ! répondit alors Cat, avec un sourire limite sadique, car elle savait que son amie avait horreur des loups-garous.
- Oh non ! Pas un loup-garou ! susurra Axelle, avec des yeux effectivement effrayés.
- Bien ! reprit le professeur Lupin, qui n'avait bien évidemment rien entendu de la conversation chuchotée entre la brune et la blonde. Aujourd'hui, comme premier cours de Défense contre les forces du mal, je vous propose une séance un peu particulière : elle consiste à dénicher, quelque part dans ce château, un épouvantard. Je suppose que vous savez déjà tous ce qu'est un épouvantard. Vous avez dû l'apprendre durant votre troisième année. Quelqu'un peut-il donc me rappeler ce que c'est ?
De nombreux doigts se levèrent. Evidemment, il ne fallait pas en attendre moins de la part d'une classe de Serdaigle, réputés pour être travailleurs et bons élèves. Cat, cependant, ne levait pas la main. D'une part, parce qu'elle avait la flemme, d'autre part, parce que l'oral n'était pas son fort. Axelle non plus, d'ailleurs : elle aussi avait la flemme, et puis, étant une fausse Serdaigle qui aurait normalement dû atterrir chez les Poufsouffle, elle n'avait pas la réponse à la question ; non, elle ne se souvenait plus de ce qu'était un épouvantard. Leurs copines, Cerise et Anna, étaient tout de même de la partie, et joignaient leurs bras à ceux des autres, en l'air, en attendant que le professeur les interroge.
- Cerise ? nomma enfin celui-ci.
- Un épouvantard est une créature qui change d'aspect à volonté, en prenant toujours la forme qui nous fait le plus peur, répondit la jeune fille, en récitant la définition exacte qui figurait dans son bouquin de Défense contre les forces du mal (elle aurait même pu préciser le numéro de la page et le numéro de la ligne, si le prof l'avait voulu, mais, malheureusement pour elle, il n'en fit rien).
- Très bien ! C'est tout à fait exact ! approuva-t-il. Etant donné que les épouvantards sont au programme des troisième année, il en faudrait donc un spécimen à montrer à vos camarades plus jeunes que vous. Malheureusement, je n'ai pas eu le temps d'en chercher un à travers le château. C'est donc ce que nous allons faire dès maintenant. Pour éviter la pagaille, les investigations ne se feront qu'à cet étage, mais je suis convaincu que nous en trouverons un par ici. Cela vous permettra de faire quelques petites révisions, et d'apprendre à reconnaître un épouvantard.
L'homme marqua une courte pause, pour observer les visages intrigués, déterminés ou enchantés de ses élèves (qui, de toute évidence, n'avaient pas l'habitude de tels cours), puis les invita à se lever.
- Suivez-moi, s'il vous plaît, dit-il avec un gentil sourire, en se dirigeant vers la porte de la salle.
La trentaine de Serdaigle, bien disciplinés, se mit à suivre le professeur avec obéissance, passant silencieusement entre les rangées de tables, presque déjà tous alignés, les uns derrière les autres, comme des petits poussins emboîtant le pas à leur maman poule. Lorsqu'ils furent tous dans le couloir désert, Lupin leur donna ses dernières instructions.
- Je me suis renseigné auprès des autres professeurs, et, apparemment, aucun d'eux n'a cours à cet étage durant cette heure. Vous pouvez donc inspecter chaque classe, pour voir si elle ne contient pas un épouvantard. Mais frappez tout de même à la porte avant d'entrer, par simple mesure de précaution. Et, surtout, ne dérangez aucun objet - je compte sur vous pour cela. La recherche d'un épouvantard ne se fait pratiquement qu'avec les yeux. Ces créatures affectionnent les endroits sombres et reclus, scrutez donc avec attention chaque recoin d'une pièce. Avez-vous une autre petite idée de où peuvent se cacher les épouvantards, en général ?
- Dans des armoires, proposa Anna.
- En effet ! Quoi d'autre, encore ?
- Dans des penderies...
- Dans des tiroirs...
- Sous des éviers...
- Euh... Sous des lits ? risqua Cat.
- Tout à fait ! confirma Lupin. Un jour, j'en ai même vu un se cacher dans une vieille horloge de grand-mère. Vous savez donc maintenant sur quels meubles porter vos soupçons. Alors allez-y, vous pouvez vous répartir par groupes de quatre - ou plus, si vous voulez -, pour commencer vos recherches ! Vous avez toute l'heure, bien entendu. Le groupe qui aura trouvé - ou pensera avoir trouvé - un épouvantard n'hésitera pas à m'appeler pour que je vienne confirmer. Je ne serai forcément pas très loin ! C'est parti ! Vous pouvez y aller !
Légèrement décontenancés par cette nouvelle forme de cours pratiques, les élèves s'éparpillèrent au bout de quelques secondes d'incertitude, et commencèrent à frapper aux portes.
A vrai dire, réfléchissait Cat - alors qu'elle et ses trois copines se dirigeaient vers le fond du couloir -, jamais, en quatre années d'école, elle n'avait eu un cours aussi original. Il était même troublant de voir combien de sourires d'amusement et de satisfaction se dessinaient en ce moment sur les visages. Même Cat ne s'était jamais sentie aussi gaie et légère, lors d'une leçon. D'habitude, celles-ci étaient d'une lourdeur... Mais là, c'était totalement différent ! C'était la première fois de sa vie scolaire qu'elle était autant intéressée par un cours. L'idée d'avoir une mission à accomplir - celle de trouver un épouvantard - réveillait son excitation et affûtait ses sens. Parcourir les couloirs déserts, ouvrir des portes sans savoir ce qui se trouvait derrière, ni ce qui les attendait à l'intérieur, tout cela était très palpitant. Et très amusant, aussi. Faire croire à Axelle qu'un épouvantard se cachait à l'intérieur du bureau sur lequel elle s'était assise, enfermer Anna quelques secondes à l'intérieur d'une classe obscure et vide... Cat n'avait jamais autant rigolé durant un cours ! C'était une leçon à la fois amusante et instructive, sans conteste une très bonne leçon, à l'image du professeur qui l'avait élaborée. Le cours n'avait commencé que depuis quelques minutes, et déjà Cat avait la conviction (comme beaucoup de Serdaigle) que le professeur Lupin était un très bon prof. Très doué et très sympathique. Il semblait, en effet, pourvu d'une gentillesse naturelle, à laquelle Cat avait d'ailleurs goûté lorsqu'il lui avait offert du chocolat dans le Poudlard Express. Hmmm... D'ici que ce Mr Lupin devienne le meilleur professeur de Défense contre les forces du mal qu'ils aient jamais eu, il n'y avait qu'un pas...
- Et cette porte ? On a essayé ? demanda Axelle, en s'arrêtant devant une planche de bois de chêne verni.
- T'es folle, ou quoi ? s'interloqua Anna. C'est la salle des profs ! Celle-là, je ne suis pas sûre qu'elle soit vide...
- Mais si jamais elle l'était ? bondit Cat, avec un sourire plein d'espoir. On pourrait enfin y pénétrer ! Pour la première fois de ma vie, je pourrais enfin voir comment c'est à l'intérieur !
- Tu n'as jamais mis les pieds à l'intérieur de la salle des profs ? s'étonna Cerise. Moi, j'y suis déjà allée, et, franchement, il n'y a rien d'extraordinaire à voir. Si ce n'est quelques chaises et quelques fauteuils rabougris, et une vieille penderie, au fond de la pièce...
- Une fieille penderie ?! répéta alors Axelle, avec une voix d'hystérique. Mais il se pourrait très bien qu'un époufantard soit caché à l'intérieur ! Allons foir ça tout de suite ! C'est partiii !
Et, sur ce, l'Allemande donna un violent coup de pied dans la porte, qui s'ouvrit à une vitesse phénoménale, avant de se cogner de plein fouet contre le mur d'à côté, en un CLAC ! retentissant.
- Une violente, celle-là, je l'ai toujours dit..., marmonna Cat, tandis qu'elle suivait les autres à l'intérieur de la salle, qui, heureusement pour les quatre filles, était vide.
En effet, Cerise avait eu raison : une vieille penderie se dressait là, dans le fond obscur de la salle lambrissée. C'était sûrement à l'intérieur de ce meuble que les profs rangeaient leur robe de sorcier. Axelle, qui était en tête de file, s'approchait de l'objet d'une allure exagérément prudente, convaincue qu'un épouvantard se trouvait là dedans. Elle marchait sur la pointe des pieds, trèèès leeenteeemeeent... Et les trois autres, derrière elle, s'étaient arrêtées, pour observer ce spectacle ridicule.
- Tu crois pas que t'en fais un peu trop, là ? demanda la Serdaigle aux cheveux argentés, avec un regard bleuté inquiet.
Arrivée à un mètre de la penderie, Axelle s'arrêta finalement elle aussi, se rendant compte qu'elle était effectivement stupide de prendre tant de précautions.
- Tu as raison, conclut-elle, d'un air penaud. En fait, c'est chuste une bonne fieille penderie !
Et pour marquer sa conviction que l'objet était inoffensif, elle adressa une petite tape amicale sur son bois. La penderie se mit alors à trembler avec un grand bruit de tonnerre.
- KYAAAAAAAAAAAAAAHHH !!! hurla Axelle, en s'enfuyant le plus loin possible du meuble, avec des larmes d'horreur jaillissant de ses yeux.
- Bon, ben en fait, je crois qu'elle ne s'était pas trompée..., dut admettre Cerise. Professeur Lupiiinnn ?
~¤
Quelques cinq minutes plus tard - le temps de retrouver le professeur Lupin et de rameuter tous les Serdaigle dans la salle des profs -, et tout le monde avait les yeux rivés sur la penderie, qui continuait à s'agiter.
- J'espère au moins qu'on ne s'est pas plantées, chuchota Anna, à l'adresse de ses trois copines. Sinon, on aura fait venir tout ce monde pour rien...
Cependant, Lupin, qui se tenait à côté d'elles, conservait un éternel sourire satisfait, ce qui les laissait penser qu'elles avaient bel et bien trouvé la créature recherchée.
- C'est, en effet, un épouvantard ! s'exclama-t-il enfin d'un air joyeux, lorsque tous les élèves se furent tus pour attendre son verdict. Bravo ! Excellent travail ! J'avoue que je ne m'attendais pas à ce que vous le trouviez aussi vite !
« Un coup de bol... » pensa Cat.
- Voyons, reprit Lupin, en faisant mine de réfléchir, cela fera, je pense, dix points chacune pour avoir trouvé l'épouvantard ! Et merci beaucoup à tous les autres, pour votre investissement dans les recherches.
Une vague de joie et de satisfaction submergea les élèves, et chacun rayonna d'un grand sourire. Sans se l'expliquer, Cat sentit son coeur se gonfler de fierté, devenir plus léger, et monter dans sa poitrine, comme s'il était rempli d'hélium.
- Maintenant, pouvez-vous me dire ce qui vous a fait penser qu'un épouvantard se cachait là dedans, Axelle ?
- Ben, euh..., hésita l'Allemande, prise au dépourvu. A frai dire, quand ch'ai posé ma main dessus, la penderie s'est mise à boucher...
- A pardon ? Désolé, je n'ai pas compris votre dernier mot !
- A bouger, traduisit Anna.
- Ah ! Oui, c'est tout à fait exact, en effet ! confirma Lupin, à la grande surprise d'Axelle, qui pensait avoir dit n'importe quoi. Les épouvantards ont pour coutume de s'agiter, à chaque fois qu'un être humain ou qu'un animal s'approche d'eux. Cela les perturbe, et leur donne encore plus l'envie de sortir de leur cachette pour faire peur. Pouvez-vous me rappeler le sortilège qui permet de ridiculiser un épouvantard ?
- Riddikulus ! répondit la classe, d'une même voix enjouée.
- Parfait ! Bon, eh bien je crois que le cours va se terminer là ! Encore merci et bravo à tout le monde. Pour la prochaine fois, vous m'écrirez juste un petit résumé des différentes façons de reconnaître un épouvantard.
Avec une humeur joyeuse (non pas parce qu'ils étaient contents d'avoir fini cette heure, mais parce qu'ils avaient passé un très bon cours), les élèves quittèrent la pièce, pour retourner chercher leurs affaires, dans la classe de Défense contre les forces du mal. Cat, qui était la dernière à sortir de la salle des professeurs - parce qu'elle était, encore et toujours, en fin de file -, jeta un ultime regard curieux derrière elle. Le professeur Lupin se tenait tranquillement debout, les deux mains dans les poches de son pantalon vert foncé et miteux. Il semblait vraiment avoir repris quelques couleurs, il paraissait en meilleure forme. Et il observait paisiblement ses élèves sortir de la pièce, son regard ambré devenant presque trouble... et troublant.
- Alors, finalement, tu as surfécu à ce cours de Défense contre les forces du mal ! lança Axelle, en attrapant son sac et en le mettant sur ses épaules. Il n'a pas autant chanché ta fie que le professeur Trelawney l'afait prédit...
La brunette ne donna pour seules réponses qu'un petit reniflement moqueur et un sourire en coin. Mais elle ne dit rien, non... Car elle seule pouvait juger si la prédiction de Trelawney était juste ou non. Elle seule savait... Certes, cette leçon n'avait manifestement pas modifié le cours de son existence. Mais, d'une façon ou d'une autre, cette leçon avait été merveilleuse... Et, de toute évidence, Axelle ne semblait pas se rappeler des derniers mots qu'avait prononcés Sibylle Trelawney. Cat, elle, s'en souvenait encore... « Prenez garde à ne pas sombrer dans ses yeux »... Etait-ce normal si, cette fois-ci, elle avait l'étrange impression de comprendre une partie de cette phrase ?
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