Chapitre 24 : Le temps des cerises
Le ciel était bleu azur. Le soleil, éclatant, était à son zénith. C'étaient les vacances de Pâques, l'après-midi : Cat et Vince s'étaient installés au bord du grand lac, pour un pique-nique qu'ils digéraient à présent paisiblement. Le garçon aux cheveux châtains était allongé dans l'herbe verte, sur le dos, une brindille s'amusant dans le coin de sa bouche, les bras repliés derrière sa tête, lui servant de coussin, il contemplait de ses yeux rêveurs les pétales rose pâle qui flottaient dans l'air tiède et qui se dessinaient joliment dans le bleu du ciel. Pétales, qui provenaient du cerisier en fleurs, à l'ombre duquel la jeune fille avait choisi de s'asseoir, pour se rafraîchir un peu. Elle avait amené sa guitare, maintenant qu'elle savait comment régler le volume et passer du forte au piano, et jouait en arpège des notes délicieusement saturées, un morceau romantique qui venait de lui passer par la tête. A côté d'elle, parmi les brins d'herbe, était disposé un petit tas de cerises, aussi rouges et brillantes que la guitare de la brunette, et dans lequel tout le monde pouvait picorer : aussi bien Cat, que Vince, et que... Coincoincoin, qui batifolait joyeusement dans l'eau du lac !
- Tu crois que je peux ramener quelques cerises, pour Mr Lupin ? demanda la musicienne, en abandonnant un instant le manche de son instrument pour se servir en fruits.
- Hmmm... Je ne sais pas..., réfléchit Vince, en continuant de faire bronzer son visage. Ne t'a-t-il pas dit que ce n'était pas la peine que tu lui en rapportes ? Peut-être qu'il n'aime pas les cerises, après tout... Et puis, après ce qui s'est passé dans son bureau, le vendredi des vacances... Je serais toi, j'éviterais de me faire remarquer auprès de lui, au moins pendant un certain temps...
- C'est vrai, tu as raison..., admit Cat, un peu déçue quand même de ne pouvoir à nouveau offrir quelque chose à l'homme qu'elle adorait - car c'était pour elle comme une passion.
- Et c'est surtout que ça fera plus de cerises pour moi ! lança malicieusement le Serdaigle, en plongeant sa main dans le monticule rouge, pour en attraper une.
- Raaah ! Si c'est pour ça ! bouillit Cat, en confisquant brutalement le paquet. Je les donne toutes à Mr Lupin !
- Et il s'étouffera avec tous les noyaux ! Aaarg, kof kof kof !
- Tu imites Mr Lupin, là, où c'est toi qui t'étrangles ? interrogea la brune, avec des yeux sceptiques.
- Kof kof... KOF !
- Si c'est Mr Lupin, alors c'est très mal imité, déclara platement Cat, en retournant à sa guitare. Lui tousse beaucoup plus discrètement que ça...
- KOF KOF KOF... KOF ! hurla Vince, en recrachant enfin le noyau, qui partit dans les airs, décrivant une portion de parabole, avant de faire un plongeon dans le lac. Idiote ! J'allais vraiment mourir !
- Ca t'apprendra, à souhaiter le malheur de Mr Lupin !
- Au fait, fit le châtain, semblant changer de conversation, tu ne traînes plus avec tes copines ? Depuis le début des vacances, tu restes essentiellement avec moi... Non pas que ça ne me plaise pas, bien au contraire, mais... Il fait beau, vous pourriez aller vous balader un peu toutes les quatre...
- Figure-toi que c'est justement parce qu'il fait un temps magnifique dehors, que mesdemoiselles restent enfermées à l'intérieur du château, proclama Cat, avec une pointe d'ironie. Cerise passe ses journées à la bibliothèque, en train de réviser pour ses B.U.S.E., et Axelle et Anna s'occupent à faire des allers-retours entre la bibliothèque et la salle commune des Gryffondor, jouant les intermédiaires entre Cerise et son copain, pour essayer de régler le conflit naissant entre les deux...
- Tiens donc ! s'exclama Vince. Et qu'est-ce qui ne va pas entre eux ? demanda-t-il, sans vraiment s'intéresser.
- Le Gryffondor reproche à la Serdaigle de ne faire que bosser et de ne pas passer suffisamment de temps avec lui...
- Hmmm... C'est un sujet de discorde assez redondant... Mais toi, dis-moi, tu ne révises pas tes B.U.S.E. ? s'enquit le garçon, avec un petit sourire.
- Non, répondit fermement la brunette. Je considère que c'est encore bien trop tôt, pour réviser ses B.U.S.E. ! Les examens sont dans deux mois, ça nous laisse encore le temps. Et puis, je sais que si j'apprenais tout pendant les vacances, au mois de juin j'aurais déjà tout oublié ! Alors il vaut mieux que je révise au mois de mai, comme ça, ce sera beaucoup plus frais dans ma tête, au moment de passer les épreuves ! Sans compter que je connais déjà tout mon livre de Défense contre les forces du mal par coeur !
Vince, couché par terre, sur le ventre, se mit à rire et à dire que ça ne l'étonnait pas du tout.
- Et toi ? lui demanda la jeune fille. Tu ne révises pas non plus tes A.S.P.I.C. ?
- Non, dit à son tour le garçon. Je pense qu'il vaut mieux se détendre un peu, avant d'affronter les examens. C'est la seule bonne chose à faire : se reposer, profiter du printemps et éviter de stresser. Des révisions de dernière minute ne servent plus à rien, maintenant !
Cat le scruta avec des yeux éberlués : si elle trouvait que s'entraîner pour ses B.U.S.E. était beaucoup trop prématuré, son ami, lui, estimait qu'il était beaucoup trop tard pour revoir ses A.S.P.I.C. ? Quels esprits contradictoires...
- Allez, tu viens te baigner ? lança Vince, en se levant d'un bond et en étirant ses bras au-dessus de sa tête.
- Tu plaisantes ? Je n'ai pas apporté mon maillot de bain, et de toute façon il est hors de question que je replonge le moindre orteil dans l'eau de ce lac.
- Ah ah ah ! Toujours traumatisée par le calmar géant ? rigola le sorcier, qui n'avait pas oublié la petite mésaventure de sa camarade.
- Et dire qu'il y en a qui continuent à lui donner à manger..., s'affligea la brunette, en distinguant sur une berge éloignée des Poufsouffle qui lançaient des trognons de pain dans l'eau, dans l'espoir de voir apparaître un tentacule. Ils n'ont donc pas compris que le mieux serait de laisser crever cette satanée bestiole ?
- Tu as tort, l'eau est super bonne ! s'exclama l'Animagus, en plongeant une main dans le liquide aquatique. Si ça se trouve, Mr Lupin est en train de faire quelques brasses, de l'autre côté du lac... Tu es sûre que tu ne veux pas faire une course à la nage avec moi, et voir si ton chéri ne se baigne pas près de l'autre rive ?
Malgré le caractère très alléchant de cette possibilité (voir Remus Lupin à moitié nu, et entièrement trempé... Hmmm !), notre amie jugea qu'elle était hautement improbable, et préféra rester à l'ombre de son cerisier. Vince, lui, se métamorphosa en canard, et se joignit à Coincoincoin, pour jouer avec lui à qui éclabousserait le plus l'autre.
Goûtant à ce moment de relaxation, et à la chair d'une autre cerise, Cat se dit avec un sourire que son professeur de Défense contre les forces du mal avait une connaissance irréprochable du parc de Poudlard. Il lui avait indiqué l'emplacement de l'arbre fruitier (« Près du grand lac »), et il ne s'était pas trompé. Sans doute avait-il lui aussi passé des heures agréables de sa jeunesse, alors qu'il était étudiant Gryffondor, près de cet étang magnifique, et connaissait maintenant tous les arbres qui le bordaient. Ou peut-être était-ce dû au fait qu'il arpentait le rivage de ce lac, toutes les nuits de pleine lune, pour se rendre Dieu seul savait où ?
L'évocation du calmar géant, faite quelques secondes plus tôt par Vince, aida Cat à se remémorer dans sa totalité le soir où elle avait failli se noyer. N'était-ce pas pour découvrir si Mr Lupin était réellement un loup-garou, qu'elle s'était engagée à sa poursuite ? Sa chute malencontreuse dans l'eau glaciale du grand lac l'avait empêchée de savoir où aboutissait le chemin de son prof, mais lorsqu'elle avait indiqué à son meilleur ami (qui l'avait sauvée d'entre les ventouses du poulpe) que l'enseignant semblait s'être dirigé par « là-bas », son sauveur lui avait répondu que ce chemin ne menait à rien d'autre qu'au Saule Cogneur.
Instantanément, la brunette quitta ses yeux des deux canards tapageurs, et tourna sa tête à gauche, pour observer la cime des arbres. Cette fois-ci, l'immense clarté du jour lui permit de le voir : le Saule Cogneur. En étirant bien son cou, elle en aperçut les branches frémissantes, nanties de feuilles, qui se prélassaient au soleil. C'était donc là qu'était allé le professeur Lupin ? La jeune fille s'intrigua. Pourquoi serait-il allé dans un arbre ? Ou bien sa course l'avait-elle fait dépasser ce végétal, et conduit encore plus loin ? Mais où ?
Cat se demanda comment elle avait pu abandonner ses investigations en février, car maintenant sa curiosité était insupportable, et elle brûlait d'envie de les reprendre. Peut-être que, finalement, Mr Lupin s'était vraiment arrêté à ce saule, mais pour faire totalement autre chose que se transformer en loup-garou... Peut-être qu'en fait, il ne traversait pas la cour de l'école et ne longeait par le grand lac toutes les nuits de pleine lune... Peut-être était-ce une simple coïncidence si notre amie l'avait surpris dans de telles actions, par une telle nuit (car après tout, elle ne l'avait surpris qu'une seule fois)... Peut-être... Cat ouvrit de grands yeux. Peut-être qu'il n'était pas un loup-garou ?
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Etait-ce une intuition, ou bien juste un peu d'espoir ? Et dans ce dernier cas, pourquoi de l'espoir ? Cela la dérangeait-il que l'homme qu'elle aimait soit un loup-garou ? Quoi qu'il en soit, le prochain rendez-vous avec la pleine lune s'annonçait pour le 15 mai ; et, le jour de la rentrée de ces vacances de farniente, à savoir le lundi 3 mai, Cat avait déjà son plan en tête (il consistait à répéter exactement ce qu'elle avait fait le soir du 29 janvier, à l'exception du plongeon dans le grand lac, afin qu'elle puisse continuer sa filature jusqu'au bout).
- De toute manière, il passait son temps à me parler de Quidditch..., se plaignit Cerise, à l'heure du petit déjeuner dans la Grande Salle. Quand je voulais lui parler d'Arithmancie, ou même d'Etude des runes, il n'y comprenait rien...
Le réfectoire était baigné de soleil. Plus aucune bougie, ni lumière artificielle d'aucune sorte, n'était nécessaire pour donner un peu d'éclat à la salle. La pureté des rayons de l'astre du jour, et la suprématie du ciel bleu (dont le plafond magique donnait un aperçu) s'en chargeaient tout à fait, et faisaient en même temps regretter aux élèves leurs congés terminés trop tôt.
- Ce n'est pas évident de sortir avec quelqu'un, quand on sent qu'on a avec lui une réelle différence d'intellect..., continuait Cerise. Imaginez, lorsque je découvrais un livre, et que j'étais tellement enchantée par sa lecture, que je voulais communiquer mon plaisir à l'autre ! Evidemment, lui ne partageait rien de mon enthousiasme...
Trop occupée à savourer son chocolat chaud matinal, Cathie n'avait pas bien besoin de demander à sa camarade de qui elle parlait. Il allait sans dire que la nouvelle de la journée, c'était la séparation entre Cerise et son petit ami, qui était plutôt vécue comme un soulagement par la principale concernée. Cela amusait Cat, car elle se disait que, finalement, son intuition première avait été la bonne : les deux tourtereaux ne s'étaient jamais réellement aimés. Elle leva la tête de son bol de cacao, pour jeter un coup d'oeil à sa copine aux cheveux longs, et eut encore plus de raisons d'être amusée.
- Ah ah ah ah ah ! rigola-t-elle, en pointant un index jovial en direction du visage de la Serdaigle. Qu'est-ce que c'est que ces cerises, accrochées à tes oreilles ?
- Ca ? demanda la jeune fille, en tâtant les deux petits fruits rouges suspendus à son oreille droite à l'aide de la tige qui les reliait. Ce sont les cerises du réfectoire ! Il y en a là-bas, si tu veux, précisa-t-elle, en se penchant au-dessus de la table, pour indiquer une corbeille débordant de cerises.
- Pourquoi est-ce que tu t'es accroché des fruits aux oreilles ? questionna Axelle, d'un air dubitatif.
- Parce qu'on est au mois de mai, voyons ! C'est le temps des cerises ! Il faut en profiter ! Et puis, ça va bien avec mon prénom, n'est-ce pas ?
- Ah oui ! Ca y est ! Maintenant, che me soufiens ! s'écria l'Allemande, comme si elle n'avait rien écouté de l'explication de son amie. Il y a une Poufsouffle, dans l'école, Loufoca Lofegood, che crois, elle, elle s'accroche des boucles d'oreilles en forme de radis !
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A huit heures cinq, les Serdaigle cinquième année se retrouvaient dans la salle d'Histoire de la magie. Certains, qui n'avaient jamais rien suivi des cours du professeur Binns, se mettaient soudain à prendre des tas de notes, vraisemblablement alarmés par l'imminence des B.U.S.E. qui avaient lieu dans un mois. Mais il faisait tellement chaud, que la plupart des élèves avaient cessé toute activité d'écriture, et utilisaient leur cahier comme d'un éventail.
Cat et Axelle, quant à elles, avaient trouvé comme bon moyen pour se rafraîchir d'apporter des glaces de la Grande Salle. A la fin du petit déjeuner, elles s'étaient lancé là-bas le défi de manger le plus de glaces possible en cette seule journée - le tout sous le regard désapprobateur de Cerise, qui considérait qu'avaler quelque chose de glacé, si tôt le matin, n'était pas bon pour la santé, et qui préférait de loin picorer dans son bol de fruits secs (ce qui était bien moins calorique). Pour l'instant, la brune et la blonde, avachies sur leur chaise, léchant avec délice leur dessert sucré, étaient toutes deux à égalité. L'Esquimau au chocolat et le sorbet au citron que savouraient respectivement Cat et Axelle étaient leur troisième glace de la journée.
L'heure de libre qui suivit à dix heures leur permit de refaire le plein de crème glacée dans le réfectoire, et elles atteignirent le score de sept à sept. Les hostilités reprirent à midi, après le cours de Sortilèges : les deux rivales confisquèrent toutes les glaces de la table des Serdaigle - monopole qui ne fut pas sans protestations - et se lancèrent dans une goinfrerie abominable, bien décidées à se départager. Au bout d'une heure, Cat n'en put plus, et se laissa enfin devancer par sa camarade de trois glaces. Mais celle-ci disparut aux toilettes juste avant le cours de Métamorphose, ce qui fit apprécier à la brunette sa sage résolution. Au goûter, Cat rattrapa son retard grâce à deux glaces à l'italienne vanille-fraise, et un sundae au chocolat.
Tout se joua alors au dîner. Les jeunes filles se déchaînèrent. Tous les coups les plus violents furent permis : Cat eut, par exemple, le droit d'écraser le cornet trois boules d'Axelle sur son nez, sans être disqualifiée. Il ne resta bientôt plus que deux cônes vanille-chocolat à disposition (seules glaces survivantes de ce terrible massacre), et les deux adversaires étaient comme par hasard à égalité. Comment faire ? Il fut alors décidé que la gagnante serait celle qui arriverait à manger sa dernière glace le plus vite possible. A vingt heures une et trente-deux secondes, les deux jeunes sorcières étaient prêtes pour la finale, chacune tenant son cône à la main.
- Attendez, attendez ! s'exclama Anna, qui s'était découvert une véritable passion pour cette compétition de glaces, engagée tout au long de la journée. La cerise sur le gâteau !
Et elle déposa délicatement une cerise sur chacune des deux glaces.
- Comment feux-tu qu'on la manche le plus fite possible ? protesta vivement Axelle. On fa s'étouffer, afec le noyau de la cerise !
- Justement ! s'écria Cat, les yeux flamboyant d'une folie satanique. C'est là toute la difficulté du jeu ! Nous allons enfin voir qui est la plus forte !
- Attention, je donne le départ ! annonça Anna. A trois. Un... Deux...
- TRICHEUSE !!! hurla Cat, tandis que la blonde avait déjà croqué à pleines dents dans sa glace.
Sans perdre une seconde, la brunette fit de même, évita le noyau lancé en projectile par la bouche d'Axelle, cracha le sien qui percuta l'oeil de l'Allemande, puis attaqua le cornet à grands coups d'incisives, comme un rongeur. Le cône de pâtisserie rétrécissait à vue d'oeil, dans la bouche des deux jeunes filles. Cat avait pris une certaine avance, mais elle avait à peine le temps d'avaler tout ce qu'elle mâchait, et était au bord de l'asphyxie. Enfin, le sprint final : le petit morceau de chocolat qui tapissait la pointe du cône ; la brunette n'en fit qu'une bouchée, leva ses mains vides au-dessus de sa tête, et transforma bientôt ce geste comme le signe de la victoire, car elle fut instantanément proclamée gagnante par Anna, à la vue d'Axelle qui atteignait à peine le bout en chocolat du cornet.
- Félicitations ! s'écria celle aux cheveux d'argent, tandis que l'Allemande s'effondrait dans son assiette, malade et raide nase par sa défaite. Cat est la grande gagnante ! Cat ? Cat, ça va ? Au secours, elle s'étouffe !
¤~
C'était donc le grand soir. Le samedi 15 mai. Il était vingt-et-une heures, et Cat patientait silencieusement dans le hall d'entrée désert du château. Elle avait vu les portes géantes se refermer d'elles-mêmes, et les élèves retardataires, trop inquiets de se faire réprimander pour avoir dépassé l'heure du couvre-feu, se précipiter dans les escaliers de marbre, pour regagner leur dortoir. Elle était seule. Seule, avec sa cape d'invisibilité sur le dos. Tout était si paisible...
Sachant que son attente risquait de durer quelques minutes, elle s'était assise par terre, dans un coin, et passait le temps en contemplant les larges bandes de lumière, qui émanaient des fenêtres de la Grande Salle contiguë (dont les portes avaient été laissées grandes ouvertes), et qui tapissaient gracieusement le sol de l'entrée. Les teintes étaient flamboyantes, orangées et vermillon, avant-goût du spectacle qui avait lieu dehors : celui du coucher du soleil. Il tardait à la jeune fille d'assister à ce crépuscule, tout autant qu'elle redoutait le fait de se retrouver déjà dans le parc, courant à la poursuite du professeur Lupin, avec la frayeur de se faire (à nouveau) démasquer.
Mais elle ne devait pas y penser. Elle ne devait penser à rien. Et elle réussit plutôt bien dans sa mission, car aucun stress, aucune agitation, aucun mal de ventre, ni aucune envie de reculer ne se fit ressentir en elle. Elle était tranquille, sereine. Vivant l'instant présent, humant la tiède saveur du printemps qui avait réussi à s'infiltrer par-delà les portes géantes de l'entrée, sans s'inquiéter de l'avenir. Et qu'advienne ce qui devait advenir ! Après tout, elle improviserait. Elle suivrait son instinct.
De discrets claquements de pas résonnèrent en haut des escaliers de marbre, et Cat tourna subitement la tête dans cette direction, priant un instant pour qu'il ne s'agisse pas de Remus Lupin (car si c'était lui, les chances qu'il soit un loup-garou s'accroissaient aussitôt). Hélas, elle ne reconnut que trop bien ses chaussures marron à lacets, et le bas de son pantalon verdâtre. Elle se leva prestement, et se prépara à sa sortie dans le parc, tandis que son prof descendait les marches.
Bizarrement, il ne s'était pas couvert de son épaisse cape grise, ni de son écharpe, et ne s'était pas muni non plus de sa canne. Il était resté dans son simple costume, et paraissait ainsi plus « léger ». Cat se demanda s'il allait vraiment prendre l'air dans la cour, et se serait presque attendue à ce qu'il se dirige tout bonnement dans la Grande Salle, pour - pourquoi pas - grignoter quelques restes, ou prendre un souper. Lui qui semblait habituellement frileux, pouvait-il envisager de sortir découvert de cette manière, en pleine soirée ? Mais en fait, il ne faisait pas froid, dehors. Cat elle-même ne s'était vêtue que d'un jean et d'un petit débardeur blanc à dentelle et à fines bretelles.
Aussi l'enseignant rejoignit-il la porte d'entrée et l'ouvrit-il à l'aide de sa baguette, avant de s'éclipser à l'extérieur. La brunette se précipita à sa suite, et émergea à son tour dans le parc.
Elle ne put alors que s'arrêter pour contempler l'époustouflante beauté du paysage. Droit devant elle, le majestueux soleil - qui avait tant brillé, durant cette journée - se couchait derrière la Forêt Interdite, sans doute content d'avoir enfin droit à un peu de repos. Un halo pourpre, splendide, l'entourait et se diluait aux alentours pour se fondre dans des teintes orange, dégradé pur et quasi imperceptible, digne d'un chef d'oeuvre de peinture à l'huile. Mais le mélange des couleurs ne s'arrêtait pas là : en levant les yeux, l'on percevait le passage de l'orangé au bleuté. Le bleu de la nuit naissante, oscillant entre l'azur et le bleu marine, et qui, complice, accueillait déjà la nouvelle reine des lieux : la lune. Ronde et lumineuse. Remplaçante du soleil qui n'avait même pas attendu que cet astre rival se soit endormi, pour venir prendre possession des lieux et goûter à ses premiers instants de règne.
Cat remarqua qu'elle n'était pas la seule à s'être immobilisée pour admirer ce tableau. Face à elle, Mr Lupin avait lui aussi stoppé sa marche, et levé la tête vers cette pleine lune, resplendissante de blancheur, qu'il observait néanmoins d'un regard amer. Contre toute attente, il descendit les marches, et gagna la pelouse, dont il foula les herbes. Celles-ci aussi étaient jolies. Bien vertes, et quoiqu'un peu rebelles - car aucune n'avait la même hauteur -, elles se ployaient joyeusement au gré du petit vent nocturne qui rafraîchissait le visage des deux humains. L'étendue de gazon était si lisse, qu'elle arrivait même à refléter les couleurs de feu projetées par le soleil couchant.
Cat trottinait derrière son prof chéri, et des questions commençaient à envahir son esprit. Où se rendait-il ? Qu'allait-il faire ? (curieusement, les mêmes questions qu'elle s'était posées la fois dernière, et qui étaient restées sans réponse). Pourtant, ce soir, tout semblait plus facile : la lumière du crépuscule était suffisante pour éclairer les deux sorciers, l'air était doux, l'herbe souple ne faisait aucun bruit sous les baskets de la jeune fille, et ne trahissait donc pas sa présence, Cat avait acquis une certaine aisance avec sa cape d'invisibilité - peut-être pas jusqu'à dire qu'elle ne faisait plus qu'une avec ce vêtement, mais du moins elle était sûre de ne pas le semer derrière elle par mégarde. Cela n'empêchait pas le fait que Cat soit nerveuse. Oublié, le calme qu'elle avait réussi à arborer dans l'attente de Mr Lupin, quelques minutes plus tôt. Elle était tendue. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle avait comme un mauvais pressentiment. Qu'allait-il se passer, cette fois ? Si elle ne tombait pas dans l'eau du lac, qu'allait-il lui arriver, encore ?
Devant, Mr Lupin arpentait le parc d'une allure qui aurait pu laisser croire qu'il était très en retard à un de ses cours de Défense contre les forces du mal. La brunette ne voyait que son dos, mais elle se sentait rassurée. Quelque part, elle le connaissait. Certes, elle n'avait aucune idée de ce qu'il aimait manger le matin, au petit déjeuner, ni de l'heure à laquelle il allait se coucher... Mais elle avait vécu tellement de bons moments, avec lui. Non seulement en classe, mais aussi en privé : dans les couloirs, en cours particuliers, dans son bureau. Par ailleurs, cela faisait sept mois qu'elle pensait à lui, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, si bien qu'elle avait l'impression de le connaître depuis toujours, et c'était pourquoi elle se sentait si à l'aise, avec lui. Oui, c'était vraiment quelqu'un en qui elle avait pleinement confiance. Et si jamais un danger survenait, là, maintenant, elle était sûre d'être en sécurité à ses côtés, car il la connaissait, lui aussi, et il la protégerait. D'un autre côté, tout le paradoxe résidait en ceci : le principal danger, ce soir, n'était-il pas incarné dans Mr Lupin en personne ? Comment, alors, pensa Cat, pourrait-il la protéger de lui-même ?
Bientôt, les deux individus parvinrent au niveau du lac. Ses eaux calmes scintillaient magnifiquement à la lueur de la tombée du jour. Elles étaient le miroir du ciel rougeoyant. Les voûtes d'arbres sous lesquelles passait Cat, pour longer l'étang, bruissaient du gazouillis des moineaux, qui faisaient une dernière toilette avant de s'endormir dans leur nid.
Le coeur de la Serdaigle s'était mis à battre beaucoup plus fort. Sa tension montait crescendo. Non pas qu'elle avait peur de trébucher et de plonger à nouveau au fond du lac, mais parce que la vraie nature du professeur Lupin la préoccupait de plus en plus. Etait-elle sûre qu'il allait se transformer en loup-garou ? Et si elle s'était trompée sur son compte depuis le début ? Sur son chemin, Cat reconnut le buisson sur lequel elle s'était jetée lors de la pleine lune de janvier et qui avait très mal retenu sa chute dans l'eau. Cette vision passagère lui fournit encore plus de raisons de paniquer : elle venait de dépasser l'endroit où elle s'était arrêtée la dernière fois. Elle s'avançait désormais en territoire inconnu...
Mais peut-être pas si inconnu que ça, finalement, car n'était-ce pas le cerisier, à l'ombre duquel elle avait passé ses vacances de Pâques, qu'elle distinguait là-bas, et que frôlait Mr Lupin ? Ainsi donc, se dit-elle, en frisant à son tour l'arbre fruitier sans pouvoir s'y attarder, c'était de cette manière que l'enseignant le connaissait ? Parce qu'il passait à côté, à chaque nuit de pleine lune ? « Minute ! » tressaillit-elle. Et si jamais, plutôt que de ne croiser ce cerisier qu'une seule fois par mois, Mr Lupin passait à côté toutes les nuits ? Et si jamais il ne limitait pas ses sorties nocturnes qu'aux soirées de pleine lune, et quittait en réalité le château tous les soirs ? Qu'en savait-elle ? Désarçonnée, la poursuivante réalisa qu'elle n'en savait rien ! Absolument rien ! Les seules tentatives qu'elle avait réalisées pour connaître ce que fabriquait son professeur, la nuit, après vingt-et-une heures, s'étaient résumées à l'échec du 29 janvier et à l'essai d'aujourd'hui. Elle n'avait tenté sa chance que lors de pleines lunes ! Or, si elle avait attendu Mr Lupin dans le hall d'entrée, par un soir banal, et une fois le couvre-feu sonné, elle l'aurait sans doute vu rappliquer, et s'esquiver à nouveau dans la cour. Car c'était cela ! C'était forcément cela ! Mr Lupin ne sortait pas qu'aux soirs de pleine lune !
Mais pourquoi cette conviction inopinée était-elle accompagnée de son lot de doutes ? Tout se mélangeait, dans la tête de Cat, l'homme devant elle avait accéléré son allure, l'obscurité se faisait oppressante. La brunette n'avait pas le temps de réfléchir, et pourtant elle s'efforçait de le faire ; comme si découvrir par elle-même la réponse à ses questions, avant qu'elle ne lui soit imposée, lui serait salutaire ; comme si cette réponse prématurée la sauverait de quelque chose d'imminent. Plus elle s'empressait de réfléchir, moins elle y parvenait. Son coeur cognait trop vite. Cat n'avançait plus que dans des incertitudes. Tellement plus terrifiantes à chaque pas, qu'elle se demandait comment elle ne pouvait pas vouloir faire demi-tour. Et si le teint livide qu'affichait le professeur Lupin à l'approche de chaque pleine lune n'était que pure coïncidence ? Mais comment expliquer les deux cicatrices qui rayaient sa figure ?
Sans s'en rendre compte, la jeune fille venait de quitter le petit sentier bordant le lac, et elle s'engageait à présent dans une direction totalement opposée à celle de l'étang, à la poursuite de son enseignant, sur une lande rocailleuse et parsemée d'ombres. Elle n'avait jamais mis les pieds ici. Et qui diable viendrait se hasarder dans pareil endroit, à neuf heures et demi du soir ? (pour l'instant, un type aux idées louches, et une idiote suivant derrière). Le terrain que les deux sorciers foulaient montait en pente, ce qui rendait bien plus difficile la progression de la brunette (qui avait du mal à maintenir la distance entre elle et Remus Lupin). D'autant plus que le sol était jonché de multiples rochers, de pierres sauvages aux crêtes déchiquetées, qui se laissaient mal distinguer dans la pénombre, et qui constituaient ainsi des risques potentiels : Cat devait faire attention à ne pas trébucher dessus et à ne pas laisser s'y accrocher le bas de sa cape.
A force de regarder où elle mettait les pieds, elle en oubliait presque de surveiller Mr Lupin et son avancée. L'endroit était pourtant dégagé, elle pouvait aisément entrevoir le lieu vers lequel convergeait son enseignant - l'emmenait-il dans une forêt, ou bien retournait-il au grand lac ? Une peur panique la saisit subitement : et s'il l'entraînait dans la Forêt Interdite ? Au coeur de cette forêt lugubre, infestée de créatures sanguinaires, et dans laquelle elle avait toutes les chances de se perdre ?
Effrayée, elle releva immédiatement le nez de ses baskets, pour s'assurer que le professeur Lupin ne se précipitait pas vers ce bois de malheur, et pour ne pas perdre sa trace non plus. Et alors, elle se heurta à la stupéfaction. C'était la première fois qu'elle le voyait, ce fut la première chose qu'elle vit. Certes, ses amis lui en avaient fait la description, plus ou moins formelle, et elle en avait aperçu quelques branches, aux vacances d'avril, mais le voir pour de vrai, et en entier, avait ce caractère d'unique et d'exceptionnel, qui donnait à penser que si l'on n'avait pas vu ceci au moins une fois dans sa vie, alors on n'avait pas tout vu.
Le Saule Cogneur. Cet arbre obscur, aux branches tortueuses, se dressait au milieu d'un nid de pierres. Il se balançait imperceptiblement, au gré du vent nocturne, et son tronc grinçait. Son branchage, couvert de feuilles, s'élevait en de fins rameaux jusqu'au ciel aux tons bordeaux et, plus haut, bleu marine. Ses racines étaient tellement épaisses, qu'elles ressemblaient à d'énormes couleuvres ayant étendu leur emprise sur la terre, bien décidées à y rester agrippées. L'une d'elle semblait même abriter une entrée souterraine. S'agissait-il d'un terrier de lapin ? Non. L'excavation était bien plus large...
Ce que Cat ne comprenait pas, c'était pourquoi le professeur Lupin s'était paralysé devant cet arbre. Il était là, debout, juste devant elle, immobile, et fixait le Saule Cogneur de la même manière dont il avait dévisagé la lune, quelques minutes auparavant. Pourquoi ? Pourquoi s'être arrêté ? Etait-ce là, le bout du chemin ? Etait-ce là, le but de sa promenade ? Notre amie s'était quelque peu attendue à rencontrer le Saule Cogneur sur sa route - car c'était bien en direction de cet arbre que Mr Lupin avait disparu, dans la nuit du 29 janvier -, mais elle ne s'était certainement pas préparée à le voir marquer le point d'arrivée de la course de son professeur.
Vince avait plaisanté lorsqu'il avait dit cela : « Peut-être que ton prof chéri habite dans le Saule Cogneur ». Avait-il finalement eu raison ? Non, c'était absurde ! Vivre dans un arbre, quelle idiotie ! D'autant plus que cet arbre était vivant. D'accord, tous les végétaux étaient des êtres vivants. Mais le Saule Cogneur avait ceci de particulier, c'était qu'il bougeait ! Il bougeait pour se défendre. Et d'ailleurs, en ce moment même, il était en train de remuer ses branches, ayant détecté la présence de deux intrus qui n'avaient rien à faire dans les parages. Alors pourquoi Mr Lupin restait-il planté là ?
Enfin, le regard de Cat se perdit à l'horizon, et rencontra la chose qui révéla la réponse à toutes ses questions - toutes. Ce ne fut pas une illumination, ce fut un choc. Ce fut fatal. La Cabane hurlante. Oh, bien sûr, elle était loin. Très loin, même. Au-delà de la Forêt Interdite, en marge du village faiblement illuminé de Pré-au-lard. Mais le destin voulut que Cat la voie. Juste après avoir vu le Saule Cogneur et le trou mystérieux qui s'ouvrait aux pieds de son tronc... La jeune fille ne sut par quelle folie dans son esprit elle fit le rapprochement entre ces deux éléments symboliques : la Cabane hurlante et le Saule Cogneur. Ni comment elle établit le lien insensé qui les unissait. L'air agréablement doux de cette nuit de mai, le pouvoir rayonnant de la pleine lune y étaient sûrement pour quelque chose, jouant comme des facteurs environnementaux puissants, qui se réunissaient avec d'autres pour la première fois depuis des années, pour créer une situation unique, l'espace d'une fraction de seconde, suffisante pour stimuler un déclic dans l'esprit de l'adolescente - déclic qui n'aurait jamais eu lieu si une seule de ces circonstances avaient manqué à l'appel.
Le Saule Cogneur menait à la Cabane hurlante. Un tunnel reliait ces deux endroits, et l'ouverture que Cat avait devant les yeux en était l'entrée. Le seul moyen de s'introduire dans la maison hantée (célèbre pour son absence de porte et ses fenêtres barricadées) se trouvait ici. Or, si le professeur Lupin voulait y pénétrer, par cette nuit où la lune appelait ses loups-garous, ce n'était pour rien d'autre que pour s'y cacher, s'y transformer, et emplir la demeure de ses cris... De ses hurlements de loup...
Pétrifiée par cette cascade de réalisations, qui s'abattait sur elle comme un déluge qui aurait voulu la noyer, Cat sentit des larmes lui monter aux yeux. C'était lui qui faisait hurler la cabane... C'était lui à qui la demeure devait le nom de Cabane hurlante... Les lèvres de la brunette, à demi ouvertes, tremblaient. En fait, tout son visage tremblait. Ses yeux étaient rouges, gonflés par des flots de liquide lacrymal qu'ils tentaient de contenir, mais qui finissaient par déborder, sans que Cat ne leur en ait donné l'ordre. Elle était stupide. Elle était bête. Et, par dessus tout, elle était lâche. Lâche. Parce qu'elle avait refusé de voir la vérité en face. Parce qu'en dépit des preuves qu'elle avait eues et qui lui avaient certifié le contraire, elle avait voulu croire, encore un instant, que Mr Lupin n'était pas un loup-garou. Elle avait voulu y croire. Elle avait voulu se raccrocher à une idée fausse, pour continuer à espérer. Parce que la réalité lui faisait peur. Pire : parce que cela la gênait, que l'homme qu'elle aimait ne soit pas un homme « normal ». Quelle attitude puérile ! Comme s'il pouvait y avoir une définition de la normalité ! Elle se dégoûtait. Ne pouvait-elle pas accepter Mr Lupin tel qu'il était ? Même avec son handicap ? Elle l'aimait, oui ou non ?
Cette fois, Cat n'avait même plus à espérer quoi que ce soit, Remus Lupin était un loup-garou. C'était une évidence, inscrite dans les étoiles. C'était le firmament qui le lui assurait. La voix de la nature était incontestable. Remus Lupin faisait partie de la nature, celle-ci connaissait son secret, et cette nuit, elle avait choisi d'enfin le divulguer à Cathie Mist.
Tout était fini. Cat se haïssait pour les espoirs incongrus qu'elle avait nourris au cours des dix dernières minutes. Elle éclata dans des sanglots incontrôlés. Et au diable, si Mr Lupin l'entendait et se retournait : elle s'en fichait, maintenant ! Elle était perdue. Elle venait de percer son mystère, alors il pouvait bien découvrir à son tour qu'elle le pistait depuis le début ! Elle s'en fichait ! Elle le souhaitait, même. Avoir poussé ses investigations jusqu'à la filature déloyale, simplement pour voir confirmé le fait que Mr Lupin était un loup-garou, savoir cela, ce mal intime qui rongeait son propre professeur, et ne rien lui dire, renforçait sa culpabilité et sa lâcheté. Elle ne pouvait en supporter davantage.
Tandis que l'homme aux cheveux châtains avait sorti sa baguette et regardait derrière son dos, alerté par ce qui lui avait semblé être des gémissements (sans doute un délire de son imagination ?), Cat, ivre de désarroi, passait son poignet contre ses yeux, pour en essuyer l'hémorragie de pleurs. Lorsqu'elle releva la tête, elle vit alors son enseignant se précipiter vers le Saule Cogneur, dont les branches menaçantes s'agitaient de plus en plus.
Elle s'élança à sa poursuite, ne sachant plus ce qu'elle faisait, ni pourquoi elle le faisait. Mr Lupin n'était plus qu'à cinq mètres de l'arbre, et elle à dix mètres du sorcier. Elle arracha sa cape d'invisibilité, la jeta à sa droite, et s'écria :
- ATTENDEZ ! PROFESSEUR LUPIN !
L'homme se retourna en un éclair, baguette brandie. La brunette, cette fois visible, fondit en larmes, et lui dit :
- Cette maison est hantée, vous feriez mieux de ne pas y entrer...
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Hey ! Comment ça va ? Je vous es traduit deux chapitres de suite alors préparé vous a en avoir un deuxième !
Passez un bonne journée !
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