Épilogue

3 ans plus tard

Il était presque l'heure de souper lorsque je retournai auprès de Maxence. Mon horaire de travail était complètement surchargé depuis que j'offrais mes services de consultante en bien-être animal dans les laboratoires de recherche. Il y a plusieurs semaines, j'avais même formé quelques personnes pour prendre mes contrats et pouvoir passer un peu plus de temps au refuge.

Il faut dire que Maxence m'avait fait une sacrée publicité auprès de ses collègues chercheurs. Depuis que son traitement contre le VIH avait obtenu l'approbation pour passer à la première phase des essais cliniques, sa notoriété avait explosé, lui qui était déjà une star locale dans son domaine d'expertise.

J'étais tellement fière de lui. Il allait rendre le monde meilleur, j'en étais sûre, même s'il n'arrêtait pas de me dire de me calmer à ce sujet.

« Tant que le traitement n'a pas réussi toutes les phases de mise en marché, rien n'est gagné. Extrapoler des résultats de recherche des animaux aux humains est très incertain. »

Il en avait encore pour plusieurs années avant que son traitement ne soit officiellement commercialisé. Même si la route semblait longue, je savais qu'il était très heureux du chemin qui se profilait devant lui.

— Max! lançai-je joyeusement en le rejoignant.

Il me faisait dos, mais je voyais un bout de couverture dépasser de ses bras placés en berceau.

Je ne m'habituais pas à cette vision. Un sourire un peu con me traversa le visage.

— Salut, ma belle Charloup.

Il plaqua un baiser sonore sur ma tempe tandis que je me perchais par-dessus son épaule. Je me sentis fondre de l'intérieur devant la vision attendrissante qui s'offrait à moi.

— Tu lui as donné son biberon?

— Oui, je viens tout juste.

— Il l'a bu au complet?

— Oui.

— Et il va bien?

Maxence eut un sourire amusé.

— Oui, Charlie, me rassura-t-il.

— Je suis intense, là, pas vrai? Pardon.

— Rien à quoi je ne sois pas habitué.

— C'est que tout ça est nouveau, pour moi.

— Je sais. Tu fais bien ça.

Je contournai Maxence et me plaçai devant lui. Entre ses bras se dessinait la forme d'un petit corps emmitouflé dans une couverture. Seul un petit bras velu dépassait de ce cocon de tissu.

— Je n'arrive pas à croire que nous avons enfin un bébé chimpanzé au refuge.

C'était un rêve devenu réalité. Depuis une semaine, Florence et moi avions accueilli notre premier bébé chimpanzé à Chimp Rescue. Une femelle chimpanzé avait donné naissance à son enfant dans le camion qui la conduisait à l'abattoir. Tristement, nous n'avions pas pu la sauver, mais nous avions réussi à rescaper son bébé.

Le refuge avait pris de l'expansion dans les dernières années. Nous avions effectué des travaux d'agrandissement et avions même reçu d'importantes subventions gouvernementales pour poursuivre nos activités. De cinq chimpanzés, nous étions passés à onze. Douze avec Léo, notre nouveau protégé.

Lorsque Maxence avait mis fin à l'essai clinique sur ses chimpanzés, nous les avions tous recueillis au refuge. La famille ne cessait de s'agrandir, à mon plus grand bonheur.

— Tu sais, je commence à prendre goût à tout cela, me confia Maxence en baissant les yeux sur le petit chimpanzé endormi contre lui. Le nourrir, le bercer, le faire jouer... Imagine si c'était un vrai bébé. Tu n'aimerais pas cela?

— Ha! Je le savais! m'exclamai-je. J'étais persuadée qu'un jour, tu adorerais les chimpanzés.

J'avais bien tenté de lui transmettre mon amour pour ces animaux, Maxence n'en démordait pas : son véritable amour était la recherche. En deuxième position sur la liste après moi-même, bien entendu.

Maxence poussa un petit soupir.

— Certaines personnes ont vraiment besoin d'un panneau lumineux pour comprendre les allusions...

Je haussai un sourcil.

Le chercheur posa Léo dans son nid avec mille précautions et revint vers moi pour me prendre les mains.

— J'aimerais en avoir un, moi aussi.

— Un bébé chimpanzé? balbutiai-je, interloquée.

Ma parole, il était encore plus mordu que je ne le pensais! Je devais avouer que les bébés chimpanzés étaient absolument adorables, mais je n'aurais pas cru que Maxence se laisserait attendrir à ce point.

Mon interlocuteur eut un petit rire.

— Tu le fais exprès? Je voudrais un bébé avec toi. Un bébé humain, précisa-t-il avec une lueur taquine dans le regard.

J'ouvris la bouche pour répondre, mais aucun son n'en sortit. Je dégageai mes mains de celles de Maxence et me mis à arpenter la serre.

Nous en avions déjà parlé, mais à l'époque, Maxence était submergé par la rédaction des résultats de son étude et moi par l'agrandissement du refuge. Nous avions convenu que ça irait à plus tard.

— C'est vrai que tu es plutôt doué pour donner le biberon à Léo, reconnus-je alors. Et pour jouer avec lui. Et c'est vrai que j'ai les ovaires en feu quand je te vois le bercer, et c'est vrai que je t'aime encore malgré le fait que tu travailles beaucoup trop souvent les soirs de semaine et...

Maxence m'attrapa par la taille pour que j'arrête de tourner en rond comme un lion en cage, mettant un terme à mon discours décousu par la même occasion. Il posa les mains sur mes épaules et baissa la tête vers moi. Une lueur amusée brillait dans son regard.

— Charlie, inspire par le nez, expire par la bouche. Voilà. Ce n'est pas obligé d'être maintenant. C'est juste que... j'aimerais vivre cela avec toi.

Je le dévisageai encore quelques secondes.

Et si « plus tard » était devenu « maintenant »?

— Tu viens? m'enquis-je en nouant mes doigts aux siens.

— Tu veux déjà rentrer?

— Tu crois que notre enfant va se concevoir en restant ici à glander dans une serre à chimpanzés? Je ne suis pas l'Immaculée Conception, je te rappelle.

Maxence éclata de rire et pressa doucement ma main dans la sienne.

— D'accord, on rentre.

Et c'est ainsi que la ménagerie s'agrandit une fois de plus.

Fin

***

Ouuuf! Quel marathon de publication! Merci à tous les fous qui m'ont suivie dans cette histoire un peu bizarre de chimpanzés et de scientifiques! You. Rock. 

Je m'excuse une dernière fois pour le comportement de Charlie. Heureusement, y'a Maxence pour la gérer, maintenant. Mais imaginez s'ils ont une mini-Charlie. Max n'y survivra pas.

Je vous laisse sur un petit collage de chimp-cuteness qui m'a bien inspirée.

Évidemment, c'est assez compliqué de trouver des gens qui s'occupent de chimpanzés ET qui ressemblent à mes personnages! Dans ma tête, Charlie, Maxence et Florence sont assez différents. Sur les photos, on voit Jenny et Jim Desmond, un couple qui a fondé un refuge de chimpanzés dans la vraie vie. Je les trouve pas mal goals.

Et le petit chimpinouminou qui ricane en bas à droite! Je foooonds. ❤❤❤

P. S. : On se retrouve demain pour la publication de ma nouvelle histoire? 8)




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