1 - ma mère en furie
- ce serait vraiment trop te demander d'ouvrir tes cartons ? Celà fait trois semaines qu'ils traînent ici, fait du rangement, peut-être que celà t'empêchera de penser à la rentrée
- tu veux plutôt dire que celà me permettrait de ne pas penser à mon expulsion ?
Ma mère se mordit le coin des lèvres avec une moue désabusée, je savais bien qu'elle faisait tout son possible pour détourner mon attention de la date fatidique, mais plus elle essayait, plus je ne cessais de me demander quand celà arriverait cette fois, dans un mois ? Deux peut-être ? Les vacances de Noël se terminaient déjà, et j'avais réussi à passer deux mois dans le collège Harington, ce qui relevait déjà d'un exploit en soit
- Eden Kleon, je t'ordonne entant que mère d'aller débarrasser ta chambre de tous ces cartons, et plus vite que ça. Ordonna ma mère en m'indiquant les escaliers, les sourcils froncés, mais l'air impérieux qu'elle voulait se donner fût trahie par un sourire incontrôlable de sa part
Même si je savais qu'elle le faisait pour me remonter le morale, je n'en avais nullement envie, nous avions emménagé depuis novembre dernier, ma mère disait que c'était pour changer d'air, mais ma petite enquête disait plutôt que celà coïncidait avec le fait qu'il n'y ai plus aucun collège disponible à Palm springs, si je devais énumérer tous les établissements que j'avais fréquenté, la liste serait interminable, je n'ai jamais pû finir une année d'étude entière dans un lieux scolaire depuis ma primaire, mon record était d'un seul trimestre, et encore, j'avais réussi à me faire virer en un mois seulement, malgré ce changement majeure dans ma vie, j'approuvais le choix de ma mère quand à ce déménagement, San Diego était une ville côtière ne dépassant même pas le million d'habitants, je me disais qu'un peu de changement ne me ferait pas de mal, nous avions eu l'idée de venir à San diego car la soeur de ma mère vivait ici avec sa famille, cette dernière avait insisté pour que je les vois, non seulement car la dernière fois que j'avais vu tante Marge c'était lorsque j'avais arrêté de sucer mon pouce, mais en plus car l'une de ses deux enfants, Jessica, avait le même âge que moi, elle espérait sûrement à ce que je sympathise avec elle, vu que je n'avais aucun ami ( vous avez compris je suis une insociable, préférant passer mon temps le nez plongé dans mes livres ou une guitare à la main plutôt qu'en sortant avec des supposés camarades de classe )
Je montais les escaliers en direction de ma chambre, et effectivement, lorsque j'arrivais devant celle-ci, je me rendis compte à quel point elle était en désordre, je n'avais pas défais les cartons car j'avais estimé que celà ne servirait à rien, et mes affaires, déposées ça et là à travers la pièce n'arrangeaient pas les choses, mais j'y pouvais rien, dans mes cartons il n'y avait pas d'affaires comme des vêtements ou autre, mais plutôt les souvenirs que j'aimais garder de chaque école que j'avais fréquenté, un écusson, peut-être un t-shirt avec le logo du collège, et d'autre encore plus extravagant et incrédule encore
Je me mis au travail, je retroussais mes manches et ouvrit les cartons un à un, je suis tombée sur un D géant au fond d'un gros carton, ça m'a alors ramené à l'incident Denvers, lorsque qu'un type, sortant de nul part, avait voulu que je vienne avec lui un matin lorsque j'arrivais au collège, un inconnu, même si celà m'arrivait souvent - et même trop souvent à mon goût - d'en croiser, je n'étais pas assez bête pour partir avec un homme aussi louche, il portait des lunettes noires et un bonnet de la même couleur, masquant entièrement son visage, on pouvait pas faire plus suspect, de plus il dégageait une aura étrange à l'époque, de quoi vous faire rapidement décamper lorsqu'il s'approchait de vous si vous voulez mon avis, je m'étais débattue devant le portail du collège lorsqu'il m'avait agrippé le bras, l'école qui était encore déserte car j'étais une matinale, où l'homme s'était tellement énervé qu'il avait donné un coup au portail, j'avais été choquée de voir une des lettres tomber à sa hauteur, et je me suis longtemps demandée si ce type était un sportif pour avoir une force aussi démesurée, ou peut-être que c'était juste la lettre qui n'était pas bien fixée, le type n'avait rien tenté d'autre, et avait disparu avant que le reste de l'établissement ne se regroupe autour de moi pour voir ce que “ j'avais fait ” ( car oui, être là, au sol, avec le D de l'école en face de vous, ils se font forcément leur petite idée de la situation ) et comme ce n'était pas le premier accident, j'avais été expulsée, non sans rapporter ce petit souvenir avec moi, je me demandais aujourd'hui encore, si la place du D était vide sur le grand portail blanc
j'avais même une poignée de porte, souvenir du jour où, sans que je comprenne comment, j'avais décroché la poignée de porte de la salle des profs, d'où me venait cette force ? Je n'en savais rien, mais ce jour là, on avait pas eu cour au collège McLean, car les professeurs étaient bloqués dans la salle jusqu'au coucher du soleil, lorsque le professeur de sport avait finalement défoncé la porte, par élan de colère, cette école avait été l'une des rares où les gens ne me regardaient pas de travers, suite à l'incident des profs, j'avais été acclamée en héroïne le lendemain matin par mes camarades, ayant même été élue farceuse de l'année, je pense que ce titre avait grandement influencé le choix de mon renvoi par les autres professeurs
Et encore, des souvenirs comme ça, j'en avais des vingtaines, chacun racontant une histoire plus loufoque que la précédente, ma mère n'appréciait guère que je conserve toutes ces vieilleries, mais elle n'en parlait plus depuis qu'on avait emménagé, et celà me rassurait, pour moi, tous ces objets me permettaient de me rappeler tout ce que j'avais dû traverser pour en arriver là où j'en étais aujourd'hui
Je décidais donc de trier le tout, ce que je pouvais garder dans ma chambre, je le laissais ici, ce qui faisait tâche, je le monterais à l'étage, et cette opération me pris plus de trois quart d'heure, mais je réussis sans peine à mettre les cartons de côté, ma chambre, une pièce moyenne avec deux grandes fenêtres, des murs bleu ciel, un bureau dans un coin et mon lit à motif floral, me paraissait maintenant plus grande, je pris donc les deux gros cartons que j'avais mis de côté et essayais de sortir de la chambre, mais pas de bol, ne voyant rien à cause des cartons qui me bouchaient la vue, je percutais le mur, j'ai rattrapé tous les deux cartons à temps avant qu'ils ne touchent le sol, il y avait aussi des objets fragiles à l'intérieur, heureusement que j'étais née avec de meilleures réflexes que mon entourage, je les pris et les montais dans le grenier, c'était un endroit poussiéreux, tout objet alentour était recouvert d'une bâche, ma mère ne voulait pas qu'un grand orage, endommageant la charpente du toit, fasse en sorte qu'il y ait une fuite dans le plafond, et que tout soit mouillé ici, ma mère était prévenante, je le savais, mieux que personne d'autre
Je rangeais les cartons dans un coin, et avant de descendre, je me suis approchée de la fenêtre, d'ici, on pouvait déjà voir l'océan, même si la côte restait à peu près à 10 kilomètre d'ici, c'était tellement beau, surtout que le soleil commençait déjà à se coucher à l'horizon, j'ai tellement penché ma tête vers l'ouverture que je failli faire tomber mes lunettes, je les rattrapais rapidement, deux lentilles ovales aux montures bleus, ma couleur préférée, pas que j'avais une mauvaise vu, c'était plus pour que les garçons ne viennent pas m'aborder, en voyant une fille à grandes lunettes, ils passaient leur chemin, c'était une astuce de ma mère lorsqu'elle était étudiante, que j'avais gardé malgré tout
Quand soudain, je sentis un regard insistant sur moi, j'avais toujours eu le chic pour savoir quand on m'observait, un talent bien pratique lorsque vous étiez toujours la cible des yeux de tous les élèves à cause des catastrophes que vous causiez, je regardais les rues, il y avait bien sûr quelques passants, mais une personne, regardant la fenêtre où je me trouvais, captiva mon attention, et lorsque nos regards se rencontrèrent, je vis que c'était sûrement le plus bel homme que j'eus rencontré, de là où j'étais, habillé d'un costume bleu nuit, je voyais ses cheveux, noirs et bouclés, qui retombaient en désordre sur son visage, avec une certaine élégance, il avait une machoire parfaitement taillée sur laquelle poussait une barbe de trois jours, mais le plus attirant chez lui, était sûrement ses yeux, bleu électrique, une couleur qui susciterait les regards de tous, même à cette distance leur couleur hors du commun captiva mon attention
L'homme rompit subitement le contact, me laissant dans un état de transe, et il s'avança vers la porte de notre maison, qui était-il ? Un ami de ma mère ? Un petit ami ? Ma mère n'était pas si vielle que ça, elle n'avait que 36 ans, et elle avait de plus beaux cheveux noirs et bouclés que les miens, elle devait avoir la côte, mais une autre hypothèse me glaça soudainement le sang
Et si c'était un agent de l'assistance de l'enfance ?
Le service de l'enfance était déjà venu nous voir ma mère et moi, elle n'a jamais plus été la même depuis que l'on était plus que tous les deux, parfois, il arrivait qu'elle parte en campagne pour un nouveau livre et pour prendre l'air, me laissant seule à la maison, celà avait commencé depuis que j'avais 11 ans, et les voisins en avaient informé les services de l'enfance, depuis ce jour, ils venaient s'assurer que ma mère était toujours en assez bonne état pour s'occuper de moi, si ce n'était pas le cas, il m'emmènerait, n'étant pas encore à ma majorité
Je descendis précipitamment, je devais en avoir le coeur net, un élan d'angoisse sûrement, lorsque je remontais l'échelle du grenier, j'entendis un fracas, du verre brisé sur le sol au rez-de-chaussée, maman avait-elle fait quelque chose ? Cet homme aurait pû lui faire le moindre mal ?
Je me ruais rapidement vers les escaliers, mais arrivée au milieu des marches, je vis le vase blanchâtre que ma mère adorait en morceaux sur le sol, et j'entendis sa voix, elle qui d'habitude était calme et le perdait difficilement, elle qui me calmait moi quand je perdais mes moyens, Je fus choquée d'entendre à quel point sa voix était stridente, elle me fit immédiatement pâlir, je n'avais pas besoin de voir le visage de ma mère pour l'imaginer, déformé par la colère
- SORS TOUT DE SUITE DE MA MAISON !!!
- Ariane, nous le savons tous les deux, elle ... Enfin, elle serait à sa place là bas, elle doit y aller, elle ne dois pas ...
- SORS DE CHEZ MOI !!!
- Ariane, je ne viendrais pas moi même ici si elle n'en valait point la peine, réfléchis y, ta fille serait dans son élément, elle apprendrait avec des personnes qui partagent ses différences, j'ai vu son dossier scolaire, ne trouves-tu pas que changer tellement de collège est une mauvaise chose pour elle ? À Regium nous avons ...
Je n'osais plus descendre une seule marche tellement j'étais choquée, de quel endroit parlait-il ? Voulait-il m'envoyer en pensionnat ? Quel était ce lieu, Regium ? essayait-il lui aussi de me séparer de ma mère, comme les agents du service de l'enfance qui étaient là avant lui, je ne pouvais pas laisser ma mère seule, elle ne s'en remettrait jamais
- SORS DE CHEZ MOI HÉRACLÈS !!!!
Soudain, ma respiration s'interrompit et mon corp devint aussi raide qu'une planche, Héraclès... ? Ce n'était pas un nom populaire, ses parents avait-il un goût pour la mythologie grecque ?
- Ariane, je t'en supplie, en la gardant ici, tu sais bien que tu la mets en danger, aussi bien elle que son entourage, essayer de fuir ne changera rien, elle présente tous les symptômes de base, dès son seizième anniversaire, elle ne sera plus protégée par la brume, alors ils viendront la chercher, et ...
- TAIS-TOI !!!! JE NE VEUX RIEN ENTENDRE, SORS DE MA MAISON ... sors d'ici, maintenant, laisse nous vivre en paix ...
La voix déchirée de ma mère me fit atrocement mal au coeur, je fini enfin par descendre les dernières marches de l'escalier, avant de voir cet homme, s'étant baissé au niveau de ma mère, qui s'était écroulée au sol, en larme, il semblait essayer de la réconforter, quand enfin, son regard bleu électrique rencontra de nouveau le mien, il releva non sans peine ma mère, et lui fit signe pour qu'elle aussi remarque ma présence, lorsque ses yeux verts croisèrent les miens, ses pleurs reprirent de plus belle, j'accourus donc à ses côtés pour la prendre dans mes bras, et l'éloigner de cet homme
- Qui êtes-vous ? Que me voulez-vous ? Dis-je en lui envoyant un regard de pure colère
L'homme ne répondit rien, se contentant de m'observer, les yeux écarquillés, comme si j'étais la première fille de quinze ans qu'il voyait de toute sa vie
- tu ... Tu lui ressembles tellement, tu as ... Tu as ses yeux
Quand il dit celà, j'écarquillais moi aussi mes yeux gris nuageux, car je savais exactement à qui il faisait allusion lorsqu'il disait ça, cet homme le connaissait, alors que moi même je n'avais que très peu de souvenir de lui
Cet homme connaissait mon père
- vous ... Vous le connaissiez ? Vous connaissiez mon père ?
Sa seule réponse fût son silence, il se retourna et avança vers la porte, sans pour autant s'expliquer, comment pouvait-il me dire ça et partir juste après comme un voleur ? Comment pouvait-il faire pleurer ma mère et espérer que je le laisse tranquille ? je détachais mes bras de cette dernière avant de retenir cet homme par le bout de son costume, il s'immobilisa aussitôt, et se tourna vers moi, c'est seulement là que je pu remarquer la cicatrice blanche barrant son sourcil gauche, il ne me dit rien, ne se contentant que d'esquisser un sourire en coin, ce n'était franchement pas le moment de sourire
- oui, je connaissais ton père, alors espérons que nos routes se recroisent jeune fille
Et il se tourna une nouvelle fois mais cette fois-ci sans se retourner de nouveau, me laissant avec ma mère tandis qu'il sortait de la maison, mais moi, je voulais des réponses, je ne pouvais pas le laisser partir ainsi alors que j'avais mille et une questions à lui poser, je me ressaisis vite avant de me lever et courir à l'extérieur, mais lorsque j'arrivais dans les rues, assombries par le soleil qui pointait à l'horizon, l'homme était déjà parti
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Bonjour chers Lecteurs, voilà une histoire que Auteur-san avait imaginé depuis 3 ans déjà ( oui hein un paquet de temps que ça trotte dans ma tête
👁️👄👁️ )
Je l'avais déjà posté sur mon compte y a un an mais malheureusement le rendu ne me plaisait pas, en plus pas de vues, ducoup j'ai décidé de la réécrire et de la peaufiner au max
Comment trouvez-vous notre jeune Eden ? Elle est classe ? Quels sont vos avis sur elle ?
Vous savez, Eden Kleon, son nom complet, veut littéralement dire « la gloire du paradis » classe n'est-ce pas ? Pour cette histoire je me suis dis que j'allais pas seulement piocher un nom au hasard qui en jette, mais plutôt un nom qui en jette avec une signification qui en jette aussi, et ce pour la majorité des personnages
Bah ducoup ma phrase perso
Hasta la sayonara les gens 😜🤍✨
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