the sun and her flowers
Children of Fire
01_ the sun and her flowers.
Le seul son du frottement d'un stylo sur du papier flottait dans les airs. Les traits déformés par la concentration et la réflexion, il notait inlassablement des mots dans un bloc-note à la couverture d'un vert foncé. Par moment, il relevait la tête et déposait son regard d'un bel émeraude sur le paysage, par delà la fenêtre, mais ça ne durait qu'une courte minute et il se plongeait immédiatement, de nouveau, dans ses écritures.
L'aiguille de l'horloge pointait dix-sept heures, à l'instant où le crissement plaintif d'une porte résonna dans la pièce ; il ne bougea pas, les sourcils légèrement froncés, penché au-dessus de son bureau en bois. Un gobelet de café chaud se retrouva vite bien vite au centre de la surface lisse et l'amer parfum du liquide le tira de sa concentration ; un bâillement au bord des lèvres, il offrit un regard reconnaissant à la quarantenaire et apporta le gobelet à sa bouche, dans un soupir de bien-être. Elle faisait souvent ça ; elle apparaissait, du café au creux des mains, dans les moments où il en avait le plus besoin, vêtue de son éternelle blouse blanche.
- "tu es un ange, Sakura." lâcha-t-il, soudainement un peu plus apaisé.
D'un geste tendre, elle passa ses doigts fins dans les mèches brunes du garçon, un fin sourire sur les lèvres. Il ne dit rien, acceptant la caresse à laquelle il était habitué ; ils étaient proches, plus qu'un élève et son maître, un peu comme une mère et son fils, d'une certaine manière. Elle prenait soin de lui, constamment et lui, il la comblait de fierté.
Elle observa un instant les traits du visage du brun. Il n'était plus le petit garçon de quatorze ans, qui l'avait supplié de le prendre comme élève, sur le toit d'un hôpital ; il entamait sa dix-huitième année, mais en paraissait vingt. Les jours passaient, et il ressemblait toujours un peu plus à son père.
- "tu as une sale tête, Shikadai." dit-elle, un sourcil arqué. "tu as dormi cette nuit ?"
Les cernes sous les paupières de son élève lui hurlaient que ce n'était pas vraiment le cas. Elle attrapa doucement le menton du garçon entre ses doigts et parcourra silencieusement chaque recoin de son visage, du bout des iris.
- "je n'ai pas énormément dormi, je l'avoue." confia-t-il.
- "insomnie ?" demanda-t-elle, en relâchant sa prise.
- "Mitsuha, plutôt." rectifia-t-il, un sourire amusé au coin des lèvres. "je l'aime, genre vraiment beaucoup, mais la douce Mitsuha à l'allure timide me manque. elle parle, encore et encore, elle ne s'arrête jamais."
- "une enfant de dix ans à tant que ça à dire ?" s'amusa-t-elle.
- "figure toi que cette nuit, elle m'a raconté comment elle a cassé la figure d'un camarade de classe." raconta-t-il. "tout ça, parce que le petit ne l'écoutait pas, pendant qu'elle lui racontait comment son père, le grand et fort hokage, avait fait sa première demande en mariage."
Le brun se plaignait, mais elle ne ratait pas une miette de l'amusement et de la fierté qui traînaient dans l'émeraude de ses prunelles.
- "difficile de croire qu'elle était encore une petite fille, traumatisée par la guerre, il y a trois ans." lança la rose, amusée. "elle est épanouie, ça fait plaisir à voir."
- "oui, j'aime le fait qu'elle semble si heureuse." acquiesça-t-il. "mais la nuit, c'est infernal."
Un autre rire vibra dans la gorge de la quarantenaire et elle s'installa, au bord du bureau ; elle se pencha un instant sur les travaux du garçon.
- "ça avance ?" interrogea-t-elle, curieusement.
- "oui. je relis mes notes et mon manuscrit, une dernière fois, pour être bien sûr de moi et j'envoie."
- "tu as déjà choisi une maison d'édition ?"
- "j'ai décidé de proposer le manuscrit à la petite, près des quartiers du clan Hyuuga."
La maison d'édition, près des quartiers du clan Hyuuga, comptaient très peu d'ouvrages publiés ; elle était récente et ne faisait pas partie des plus connus du pays. Sakura ne l'aurait pas choisi, peut-être parce qu'elle avait eu la chance de lire le manuscrit et qu'elle le savait assez bon pour être prit par de plus importantes maisons d'éditions. Mais l'une des choses qu'elle appréciait vraiment chez lui, c'était qu'il ne se montrait jamais au-dessus de qui que ce soit ; il bossait, il apprenait, il n'arrêtait jamais et tout ce qu'il récoltait, c'était à la sueur de son front. Elle le trouvait exceptionnel, pour un garçon de son âge.
- "tu es nerveux ?" souffla-t-il, en déposant un regard doux sur lui.
- "assez, oui. je tiens vraiment à ce bouquin. je travaille dessus, depuis quatre ans." rappela-t-il, le coeur légèrement tremblant de nervosité. "et c'est important. ce n'est pas qu'un bouquin ordinaire, à mes yeux."
- "je sais." acquiesça-t-elle. "ton manuscrit est époustouflant, la maison d'édition s'en rendra compte."
Le brun était si attaché au manuscrit ; à peine âgé de quinze ans, il avait prit la décision de mettre son adolescence en parenthèse, le temps d'écrire. Elle connaissait par coeur les lignes de l'histoire, certains chapitres portaient les noms d'hommes qu'elle avait côtoyé, pendant des années ; des hommes qui avaient pris soin d'elle, qui lui avaient appris à être heureuse. Naruto et Sasuke lui manquaient tant, mais ça lui faisait du bien de savoir que les générations suivantes connaîtraient leurs noms.
Les pensées de la rose furent rompus par quelques coups, et d'un même mouvement, le brun et elle se tournèrent vers la porte ; Sayaka passa l'encadrement, un doux sourire sur les lèvres, dans l'uniforme habituel des infirmières de l'hôpital et son sourire s'agrandit un peu plus, lorsqu'elle croisa le regard de son maître.
- "Sakura." lança la blonde. "Shizune te cherche."
- "oh, je sens qu'elle va me taper sur les doigts." souffla la rose. "j'y vais. terminez le tour de vos patients et ensuite, rentrez chez vous."
La seconde d'après, elle se hissait sur ses deux pieds et s'échappaient de la pièce, dans un mouvement de la main maladroit ; Tsunade n'était plus là, la gestion de l'hôpital revenait aux deux femmes, qu'elle avait prit sous son aile, des années en arrière.
Un bâillement au bord des lèvres, le brun s'empressa de remettre ses notes et le manuscrit dans l'un des tiroirs du bureau ; Sakura avait insisté pour qu'il ai une pièce à lui dans l'hôpital, un endroit où il serait au calme pour mettre des mots sur du papier. Il enfila très vite la blouse blanche que la blonde lui tendait et la suivit dans les couloirs ; ils étudiaient la médecine auprès de Sakura, depuis trois belles années.
- "comment se porte le patient de la chambre 12 ?" demanda-t-il, en attrapant les notes de sa camarade sur leurs patients. "il a réussi à manger quelque chose, ce midi ?"
- "pas vraiment. j'en ai parlé avec Shizune, il lui reste peut-être un mois, au max." informa-t-elle, une pointe de tristesse dans la gorge.
Le patient de la chambre 12 était un vieil homme qui, malgré son âge, s'était férocement battu, durant le massacre du pays du feu ; il avait été recueilli par l'hôpital, six mois en arrière et bien qu'ils avaient tous tentés de lui donner quelques années de plus, il mourrait lentement.
Un soupir s'échappa des lèvres du brun et il acquiesça ; ça l'attristait, il appréciait vraiment cet homme. Parfois, ils discutaient longuement dans la chambre ou sur le toit du bâtiment, et Shikadai apprenait un tas de choses à ses côtés. D'un geste maladroit, il frappa quelques coups contre le bois de la porte s'engouffra dans la pièce.
- "Shikadai." lâcha le vieil homme, un doux sourire sur les lèvres. "je suis ravi de te voir, même si j'aurai préféré que tu viennes avec une bonne bouteille de saké."
- "le docteur Haruno me tuerait pour ça. l'alcool n'est pas bon pour vous, vous le savez." rappela le concerné, amusé. "comment vous vous sentez, aujourd'hui, Takeshi ?"
- "comme un vieil homme de presque quatre-vingt dix ans." répondit-il. "mais je ne peux pas me plaindre, les infirmières sont adorables avec moi."
Le regard de Shikadai se posa un instant sur la blonde, à ses côtés et ils échangèrent un sourire amusé ; il attrapa un stylo dans la poche de sa blouse et nota quelque chose dans un bloc-note.
- "le village est en fête, hein." souffla le patient, d'une voix plus calme.
- "ils fêtent la reconstruction du village et la fin du massacre." informa Sayaka, dans un hochement de tête.
- "ça fait déjà trois ans." lâcha-t-il, dans un murmure.
Elle acquiesça. Le massacre était différent de la quatrième grande guerre ; les villageois innocents avaient été mêlés à la bataille et ils se remettaient lentement du traumatisme, eux aussi. Elle admirait vraiment le travail que faisait le huitième du nom au quotidien ; Shikamaru prenait soin des habitants, épaulé par Sakura. Ils formaient une très bonne équipe.
- "j'ai bientôt terminé ma journée." lança le brun. "vous avez besoin de quelque chose ?"
- "non, ne t'en fais pas, mon garçon." répondit-il, immédiatement, dans un doux sourire. "profite de ta soirée. essaie d'être un adolescent de dix-huit ans, pour une fois."
Un rire échappa à la blonde, aux mots du vieil homme ; il n'avait pas tort, peu de gens s'en rendait compte, mais le brun ne se comportait plus comme un adolescent depuis un long moment. Elle salua poliment Takeshi et se hissa hors de la pièce, à la suite de son collègue ; et une bonne demi-heure plus tard, ils terminaient le tour de leurs patients.
Elle s'engouffra dans les vestiaires mixtes, un bâillement au bord des lèvres ; la pièce baignait dans une intense teinte orangée. Dehors, le soleil se couchait lentement et flamboyait le village de ses quelques rayons ; la vue était magnifique.
- "longue journée ?" entendit-elle, dans son dos.
La voix du brun lui arracha un léger sursaut et elle tourna la tête vers lui ; sagement posté devant un casier ouvert, il portait un regard doux sur elle. Shikadai était quelqu'un de bien, et ils étaient amis depuis trois longues années ; si bien qu'elle ne s'étonna même pas de le voir torse nu, son haut dans les mains.
- "dure journée, plutôt." rectifia-t-elle, dans un haussement d'épaules.
- "raconte-moi." dit-il, immédiatement.
- "j'ai accompagné Shizune au bloc opératoire, pour une très longue intervention, sur un enfant." confia-t-elle. "il n'a pas survécu."
L'information flotta un instant dans les airs. Le brun se tourna légèrement vers elle, les sourcils froncés, mais elle lui tournait le dos ; tout ce qu'il apercevait, c'était le teint pâle de sa peau, alors qu'elle retirait son haut. Pourtant, il n'avait pas besoin de se heurter aux traits de son visage pour y reconnaître la pointe de tristesse qui la frappait. Il se souvenait parfaitement bien de la première fois qu'ils avaient perdus un patient, un enfant tombé d'une courte falaise, il s'était enfermé des heures dans la réserve de l'hôpital, le coeur en vrac, et elle, elle avait fondu en larmes, dans les bras de Sakura.
Il remonta rapidement le pantalon brun qui traînait à ses pieds et couvrit son torse d'un vieux sweat ample ; la seconde d'après, il se rapprocha d'elle et déposa ses mains sur les épaules tendues de la jeune femme. Elle ne repoussa pas son contact ; ils avaient acceptés, l'un l'autre, depuis longtemps, qu'ils avaient besoin d'un peu de chaleur humaine, après une mauvaise journée. Parfois, elle lui offrait une étreinte, lorsqu'il semblait un peu trop au bord des nerfs, et d'autres fois, comme à cet instant précis, il lui massait les épaules, quelques mots rassurants entre les lèvres, quand elle se sentait mal. La médecine, ce n'était pas aussi simple que ça le paraissait et ils admiraient tous les deux Shizune et Sakura, qui sauvaient des vies, tous les jours, depuis des années.
- "ce n'est pas de ta faute." souffla-t-il, doucement.
- "tu n'en sais rien." répliqua-t-elle, dans un murmure. "j'aurai dû être capable de faire quelque chose. ce n'était qu'un enfant."
- "et tu n'es qu'une humaine, Sayaka." rappela-t-il, en exerçant une petite pression sur ses épaules. "certaines personnes ne peuvent pas être sauvés."
Elle n'ajouta rien. Peut-être, parce qu'au fond, elle savait qu'il n'avait pas tort, ou peut-être, parce qu'il n'y avait rien d'autre à dire. Elle profita simplement du toucher du brun, contre ses épaules et étouffa maladroitement un soupir de bien-être, en sentant la pression de ses doigts. Shikadai était devenu bien vite plus qu'un collègue ; ils étaient de très bons amis et surtout, un confident pour elle. Elle ne connaissait pas grand-monde, ici, elle était née dans un petit village, près de la frontière qui séparait le pays du feu et le pays du vent ; ses parents étaient décédés, très jeune, pendant l'attaque d'un groupe de bandits sur le village, elle entamait à peine sa cinquième année. L'une de ses voisines l'avait élevé, avec toute la tendresse et l'amour dont elle avait été capable.
- "est-ce que tu viens, ce soir ?" demanda-t-elle, les paupières fermées.
- "où ? au festival ?" interrogea-t-il. "je ne suis pas sûr. j'ai encore du boulot et-."
Dans un mouvement fluide, elle fit volte-face, forçant le brun à relâcher ses épaules et lui accorda un regard sévère.
- "Shikadai." grogna-t-elle, les sourcils froncés.
- "ce n'est pas trop mon truc, les feux d'artifices et tout ça."
- "tu m'as dis exactement la même chose l'année dernière et l'année d'avant." lança-t-elle. "s'il te plaît, allez."
Un soupir s'échappa des lèvres du garçon et il haussa les épaules, fourrant ses mains dans les poches de son pantalon ; les rues seraient bondées de villageois joyeux et bien qu'il comprenait l'esprit du festival, il préférait largement traîner dans sa chambre, un bon bouquin entre les mains.
- "s'il te plaît." supplia la blonde.
- "d'accord, mais une ou deux heures. pas plus." informa-t-il. "je ne passe pas ma nuit, là-bas."
Une exclamation pleine de joie flotta dans les airs et un sourire au coin des lèvres, il l'observa se mettre sur le point des pieds et déposé chastement ses lèvres sur l'une de ses joues ; à leur première rencontre, dans les couloirs de l'hôpital de Suna, la blonde était un peu plus grande que lui, à présent, le brun la dépassait de plusieurs centimètres. Il retourna vite à son casier et fourra quelques affaires dans un vieux sac à dos, qu'il balança sur l'une de ses épaules, alors qu'elle cachait la vue de son soutien-gorge avec un tee-shirt. Le fait de se changer dans la même pièce n'était plus gênant, depuis un long moment ; ils avaient confiance l'un en l'autre et elle connaissait assez le brun pour savoir qu'il ne ferait jamais quelque chose de déplacé. Et c'était la même chose de son côté à lui.
*
Les rues étaient colorées, extrêmement colorées, et bruyantes. Il étouffa un soupir entre ses lèvres et traversa l'asphalte, les mains dans les poches ; la demeure familiale de la branche héritière du clan Nara se dessina doucement, à quelques mètres de lui et il redoubla d'efforts. La seconde d'après, il s'engouffrait dans l'allée du jardin, une pointe d'agacement dans les traits de son visage. D'une main rapide, il referma la porte de l'entrée derrière lui et prit une inspiration empreint de soulagement ; après une nuit trop courte et une journée trop longue, il appréciait vraiment le calme de sa maison.
- "oh." entendit-il. "Shikadai !"
Un sourire déforma ses lèvres et il déposa un regard doux sur la petite fille de dix ans, qui s'approchait de lui.
- "Mitsuha." salua-t-il, amusé.
- "regarde." lança-t-elle, joyeusement. "maman dit que je suis très belle."
- "et elle a totalement raison." approuva-t-il, d'un hochement de tête vif.
Il s'accroupit doucement et observa de plus près le kimono qu'elle portait ; une tenue traditionnelle lors d'un festival. Mitsuha était ravissante, sa mère avait raison.
- "et attends, tu n'as pas vu Hana." ajouta-t-elle, un grand sourire sur les lèvres.
- "j'attends, j'attends." acquiesça-t-il.
Mitsuha disparut une seconde dans une autre pièce, avant de réapparaître, la douce Hanako à ses côtés ; une touche de rose s'accrochait aux joues de la blonde et elle semblait sur le point de perdre connaissance, devant tant d'attention. Il étouffa maladroitement un rire entre ses lèvres. Elles grandissaient, et plus le temps s'échappait, plus il semblait qu'elles échangeaient de personnalité. Mitsuha était devenue une enfant très active et Hanako, une fille discrète ; mais bien que la blonde était de deux ans l'aînée de la brune, elles étaient très proches.
- "tu es très belle, Hanako." complimenta-t-il.
Le rougissement de la concernée s'accentua violemment et il se releva, amusé ; s'en était dingue, à quel point le simple fait de voir ou entendre Mitsuha, effaçait toutes les mauvaises choses qu'il ressentait par moment. L'agacement et l'épuisement cédaient de suite leurs places à la joie et la fierté, qu'il ressentait chaque fois qu'elle était près de lui. D'une démarche rapide, il s'avança vers les escaliers.
- "Shikadai ?" entendit-il, dans la cuisine. "c'est toi ?"
- "oui, maman." répondit-il. "je monte dans ma chambre."
- "attends, viens dans la cuisine." ordonna-t-elle, doucement.
Il croisa le regard amusé de sa petite soeur, qui lui lança doucement un "tu vas avoir des ennuis" et déposa son sac à dos, au pied des escaliers ; une délicieuse odeur s'échappait de la cuisine en question et il étouffa maladroitement le grognement de son estomac affamé.
- "tu as passé une bonne journée ?" lui demanda-t-elle, immédiatement.
- "épuisante, mais ça va." dit-il, en s'enfonçant dans la pièce. "tu as besoin de quelque chose ? tu veux de l'aide, peut-être ?"
- "assis toi, Shikadai. il faut qu'on te parle, ton père et moi." annonça-t-elle.
Le regard du garçon s'accrocha à la silhouette de son père, assis sur une chaise hasardeuse et il fronça les sourcils ; il lui semblait presque que le huitième du nom était gêné d'être là, dans sa propre cuisine, avec sa propre épouse et ça, c'était étrange. Il tira une chaise, de l'autre côté de la table, en face de son père et s'installa. La seconde d'après, il se rendit compte qu'il aurait préféré être n'importe où, mais certainement pas dans cette cuisine ; Temari tira quelque chose d'un tiroir et le déposa sur la table.
- "j'ai trouvé ça dans ta chambre." ajouta-t-elle.
Une teinte écarlate s'étala sur le visage du brun.
- "t-tu as fouillé dans ma chambre ?" s'exclama-t-il, gêné.
- "non. je l'ai trouvé, par hasard." répondit-elle. "avoue que mettre tes revues pornographies sous ton matelas n'est pas très malin."
- "maman." grogna-t-il.
Il tenta de reprendre la revue, mais la blonde s'empressa de lui jeter un regard sévère ; il étouffa maladroitement un juron entre ses lèvres et supplia son père de faire quelque chose. Le quarantenaire haussa simplement les épaules.
- "ne regarde pas ton père comme ça, il ne t'aidera pas." lança-t-elle, rapidement. "et ne sois pas si gêné, c'est normal à ton âge d'avoir des revues pornograp-."
- "arrête de dire ce mot, je t'en supplie." gémit-il, le front contre la surface lisse de la table.
Un rire s'échappa des lèvres de la sunienne et elle échangea un regard amusé avec son époux. Shikamaru se racla la gorge, attirant l'attention de son fils sur lui.
- "écoute, Shikadai." lâcha-t-il. "de toute manière, nous aurions eu cette conversation à un moment ou un autre. tu n'es plus un enfant, et à ton âge, tu te dois de savoir certaines.. choses."
- "attendez." grimaça le brun. "quelle conversation ?"
- "la conversation." répéta la blonde, en appuyant sur le déterminant. "sur le sexe."
Un énième grognement échappa au brun et il enfouit son visage dans ses bras, le bout des oreilles totalement écarlate.
- "tu es un grand garçon. tu imagines bien que ton père ne m'a pas mise enceinte, en gagnant une partie de shôgi."
- "maman." râla le brun, d'une voix étouffée.
- "Shikamaru, dis-lui toi." lança-t-elle, à son époux, un sourcil arqué.
- "ta mère a raison, Shikadai." lâcha le concerné. "le sexe n'est pas un acte à prendre à la légère. si tu ne sors pas couvert, tu-."
- "et ça, ça veut dire que tu dois mettre un préservatif obligatoirement." le coupa Temari.
- "oui. si tu ne sors pas couvert.. en bas.. tu peux mettre ta partenaire enceinte ou-."
- "ou ton partenaire. si tu apprécies la compagnie des garçons, tu as le droit, Shikadai."
- "dis, tu as l'intention de me couper la parole toutes les deux minutes ?" interrogea le quarantenaire.
- "tu expliques mal." balança-t-elle, les sourcils froncés.
Le brun en était sûr ; cette conversation lui laisserait un traumatisme. Il releva un regard particulièrement gêné vers ses parents et prit une inspiration.
- "arrêtez, ce n'est pas obligatoire d'avoir cette conversation." déclara-t-il. "je peux très bien lire un bouquin, là-dessus. et maman, je.. rassure-toi, je suis encore.. puceau. mais je sais que je préfère les filles aux garçons, d'accord ? alors, maintenant, j-je retourne dans ma chambre."
- "certainement pas, Shikadai." interdit-elle, immédiatement. "tu restes là et tu écoutes."
Temari attrapa quelque chose dans un tiroir et il pria une demi-seconde pour que ce ne soit pas une autre revue pornographique ; le pire dans tout ça, c'était sûrement qu'il les avait eue de son meilleur ami, Inojin, pour son dix-huitième anniversaire. Il était tellement obnubilé par son manuscrit et la médecine qu'il ne s'intéressait pas du tout au sexe. Une boîte de préservatifs atterrit au creux de ses mains et il jeta un regard affolé à son père.
- "je te les ai acheté, cette après-midi." annonça-t-elle. "je t'ai pris la même taille que ton père, étant donné que je ne savais pas vraiment quoi prendre, et-."
- "oh non, c'est dégueulasse." lâcha le brun. "c'est le pire moment de toute mon existence."
- "oh, Shikadai. ne fais pas l'enfant." répliqua la blonde. "tu es chanceux, toi. je sais que Chôchô a eu cette conversation, il y a un moment et pareil pour Inojin. Ino ne s'est pas gêné, dès qu'il a eu seize ans."
Une grimace déforma les lèvres du brun.
- "écoute. le sexe, c'est quelque chose d'intime, de vraiment intime, d'accord ?" expliqua-t-elle, doucement. "c'est ne faire qu'un, avec quelqu'un. que tu aimes ou pas cette personne. et il y a des choses que tu dois savoir."
- "maman, s'il te plaît." grogna le jeune adulte.
- "par exemple, est-ce que tu sais que l'orgasme féminin est bien plus complexe que l'orgasme masculin ? un coup de rein suffit pour qu'un homme éjacule, parfois, alors qu'une femme peut mettre beaucoup plus de temps." ajouta la blonde. "tu dois prendre soin de ton ou ta partenaire, être respectueux, et ne jamais faire quelque chose qu'il ou elle ne voudrait pas, d'accord ?"
- "exactement." approuva Shikamaru, d'un hochement de tête.
- "et sache que, même si les femmes ont tendances à sécréter assez de cyprine pour rendre la pénétration plaisante, parfois ce n'est pas suffisant. dans ces moments-là, l'utilisation d'un lubrifiant aidera." continua-t-elle.
- "oh non." geignit le brun.
- "et pour la sodomie, le lubrifiant est obligat-."
- "certainement pas." s'exclama le brun, dans un sursaut.
Dans un crissement désagréable, il repoussa la chaise sur laquelle il était assis et secoua la tête, de droite à gauche. La conversation devenait bien trop gênante, à son goût.
- "la conversation n'est pas terminée, Shikadai." lança immédiatement sa mère.
- "oh que si. hors de question de t'entendre parler de sodomie, j'en ai assez." grogna-t-il. "je m'en vais. et d'ailleurs, je sors ce soir. j'accompagne Sayaka au festival."
- "heureusement que je t'ai acheté des préservatifs, alors." s'amusa la blonde, un brin de moquerie dans les prunelles.
- "maman !" réprimanda-t-il. "sérieusement ?"
- "oh, ça va. tu es une vraie petite nature, et tu tiens ça de ton père. si tu l'avais vu, la première nuit que j'ai passé avec lui. il bégayait et rougissai-."
- "okay, je me casse."
Le père du brun étouffa un rougissement écarlate, à la mention de son comportement de la première nuit qu'il avait partagé avec son épouse, tandis que son petit garçon, plus si petit, s'échappait de la pièce, la revue et les préservatifs sous le bras.
*
Des lanternes lumineuses traînaient dans les bras de certains villageois. Un hommage aux personnes disparus ou décédés, pendant le massacre de la nation. Inojin se souvenait des jours sombres, comme s'ils dataient de la semaine dernière ; il se rappelait à quel point son estomac se tordait d'inquiétude, alors que son père était encore là-bas, dans les décombres d'un village perdu. Et bien qu'il tentait d'effacer ces souvenirs de son esprit, l'handicap de son paternel lui ramenait constamment la réalité en face. Sai n'était plus un shinobi, il n'était qu'un villageois comme un autre, un fleuriste, peintre à ses heures perdues.
Un poing cogna brutalement son bras et il lança un mauvais regard à sa meilleure amie, qui s'impatientait un peu trop ; la rousse l'ignora royalement et étouffa un énième soupir entre ses lèvres. Elle sautillait presque sur place, regardait par-dessus l'épaule des passants et râlait, telle une enfant. La patience n'était certainement pas l'un de ses points forts.
- "il est en retard." râla-t-elle.
- "c'est Shikadai, quoi." rappela-t-il. "et ce n'est que cinq minutes."
- "il est quand même en retard." répéta-t-elle.
- "et alors ? de toute façon, ce n'est même pas avec nous qu'il ira."
Et ils étaient au courant qu'il venait, uniquement parce qu'ils avaient croisés, par hasard, Sayaka, la collègue du brun. Elle attendait patiemment, à une dizaine de mètres d'eux, au pied de la devanture du restaurant Ichiraku.
- "je me pose des questions, quand même." annonça Chocho.
- "des questions ? sur quoi ?" demanda-t-il, un sourcil arqué.
- "la relation qu'il entretient avec elle." lâcha-t-elle. "ils traînent beaucoup ensemble."
- "ils sont formés, ensemble. ça crée des liens. la preuve avec le trio Ino-Shika-Cho." rappela-t-il, un soupir au bord des lèvres.
- "ce n'est pas pareil, ça. j'ai pris des bains avec vous, jusqu'à mes six ans." balança-t-elle.
Un soupir s'échappa des lèvres du blond et il haussa simplement les épaules, mettant fin à la conversation. Au fond, il savait très bien pourquoi elle se posait autant de questions. Tous les trois, ils étaient amis d'enfance depuis leurs naissances et sûrement que le fait de voir quelqu'un, d'autre qu'eux, être si proche du brun, faisait naître une légère pointe de jalousie. Il comprenait, lui aussi, ça l'avait un peu inquiété au début ; il avait été effrayé à l'idée que la brune les remplace et que Shikadai ne vienne plus jamais vers lui. Mais ça, c'était impossible ; ils étaient liés par ce fichu fil rouge.
- "lancez vos paris, mesdames et messieurs." s'exclama un grand blond, amusé.
- "un pari, Boruto ?" répéta la rousse. "quel pari ?"
- "notre très cher camarade, Shikadai, n'est plus un enfant. c'est un jeune homme, de dix-huit ans." commença-t-il, un sourire au coin des lèvres. "je te pari deux milles yens, qu'elle a pris son pucelage."
Un rire échappa à la rousse, alors qu'elle sortait quelques billets de son soutien-gorge ; Inojin leva les yeux au ciel et échangea un regard épuisé avec la petite amie de Boruto. La brune haussa les épaules et s'adossa près de lui.
- "ils sont insortables." lâcha le blond, à son intention. "tu passes une bonne soirée, Sarada ?"
- "des enfants, ils m'épuisent." acquiesça-t-elle. "ça va, ça va. Boruto voulait absolument être là. lui et les feux d'artifices."
- "pas toi ?" demanda-t-il, curieusement.
- "je reviens d'une longue mission. j'aurais préféré mon lit." avoua-t-elle, un petit sourire amusé sur les lèvres.
Il acquiesça et reporta son attention sur sa meilleure amie, qui secouait joyeusement une liasse de billets.
- "et moi, je te pari trois milles yens qu'elle ne l'a pas fait." balança-t-elle, une pointe de défi dans la voix. "je le connais. il aurait un comportement différent avec elle, si elle avait prit son pucelage."
- "attendez, je m'ajoute au pari." lâcha un autre camarade, en tirant des billes de sa poche.
- "combien, Mitsuki ?" interrogea le blond, intéressé.
- "cinq milles yens, qu'il est toujours puceau." souffla le concerné.
- "puceau ?" s'amusa la rousse. "impossible. lequel d'entre nous est encore puceau, s'il te plaît. personnellement, je me suis déjà envoyé en l'air. Boruto, aussi, donc forcément Sarada. Inojin ne l'est plus, non plus. et toi, Mitsuki, étant donné que c'est moi qui ai prit ton pucelage, tu ne l'es plus."
Inojin étouffa un énième soupir entre ses lèvres et pria silencieusement pour que le brun arrive, enfin. Du coin de l'oeil, il remarqua Sarada, qui se renfrognait soudainement contre le mur, aux mots de la rousse.
*
Le corps en suspens, le brun oublia de prendre une inspiration. L'émeraude de ses iris s'accrocha un instant à la silhouette de la jolie blonde, à quelques pas de lui et il l'observa silencieusement. Elle portait un magnifique kimono, à la teinte bleue et aux fleurs blanches, ses cheveux blonds, qu'elle attachait habituellement en une longue tresse, tombaient dans son dos. Ils traînaient ensemble depuis un bon bout de temps, il en oubliait constamment qu'elle restait une fille, à la beauté simpliste, mais bien là.
Le regard noisette de la jeune femme tomba dans le sien et un sourire gêné, d'avoir été pris sur le fait, déforma ses lèvres ; il se gratta l'arrière du crâne et se rapprocha d'elle, en quelques enjambées.
- "essaies d'être un peu plus discret quand tu regardes une fille, à l'avenir." dit-elle.
Et la phrase le ramena, trois ans en arrière, alors qu'ils se rencontraient, dans un couloir hasardeux d'un hôpital. Il étouffa un rire et haussa les épaules.
- "que veux-tu. je ne suis qu'un homme." répliqua-t-il, amusé.
- "tu es un idiot." souffla-t-elle, un sourire sur les lèvres.
- "et tu es très belle." complimenta-t-il, un peu plus sérieusement. "ton kimono te va très bien."
- "toi aussi. d'ailleurs, il est incroyable." lâcha-t-elle, admirative. "je n'avais jamais vu un tel kimono."
Le brun acquiesça, fièrement. Le kimono était un héritage. Le tissu d'un vert foncé, se mariait à la perfection avec les ombres brunes qui s'y dessinaient.
- "il est dans mon clan depuis des décennies." informa-t-il. "mon grand-père l'a porté. mon père l'a porté. tous les hommes de la branche héritière l'ont eu entre leurs mains, un jour."
- "tous les grands hommes, alors." annonça-t-elle.
Sayaka admirait vraiment le clan Nara. Elle connaissait l'histoire du grand-père du brun, l'histoire du huitième du nom et assistait à celle du garçon, près d'elle. Elle n'avait aucun doute sur ça ; un jour, il serait quelqu'un d'important.
- "d'ailleurs." lança-t-elle, un sourcil arqué. "tu es en retard. de dix minutes."
- "oui. j'ai eu.. un petit obstacle en cours de route." s'excusa-t-il, maladroitement.
- "un petit obstacle ?" répéta-t-elle, curieusement.
- "oui, ma mère a décidé qu'il était temps que mon père, elle et moi, ayons la discussion." avoua-t-il, en appuyant sur le déterminant. "c'était extrêmement gênant."
Un doux rire s'échappa de la blonde et elle donna une tape réconfortante dans le dos du garçon.
- "ton retard est excusé." acquiesça-t-elle, immédiatement. "et-."
- "vous attendez quoi, tous les deux ?" la coupa Chocho, en s'approchant. "si ça continue, les feux d'artifices seront lancés sans nous."
- "hors de question." s'exclama Boruto, joyeusement. "allons-y."
Le regard du brun s'accrocha un instant aux silhouettes de ses camarades et un soupir lui échappa. Il apercevait leurs dos qui s'éloignaient, doucement, dans une joie presque communicative, sauf pour lui. Il observa silencieusement le dos de Sarada, qui s'éloignait, le bras de son petit-ami autour de ses épaules et étouffa les quelques sentiments qui tentaient de faire surface, chaque fois qu'il l'apercevait. Ils n'étaient quasiment plus amis, depuis qu'il lui avait avoué ses sentiments. Ils s'étaient éloignés, encore et encore, pour finalement être amis, uniquement lorsque toute la bande était là ; Boruto continuait de rire avec lui, aveugle.
Un bras se glissa sous le sien et il tourna la tête vers la blonde, encore près de lui. Elle lui adressa un doux sourire.
- "je ne pensais pas qu'ils voudraient qu'on reste tous ensemble, je suis désolé." s'excusa-t-elle.
- "ça va. ce n'est pas grave." rassura-t-il, maladroitement.
- "tu en est sûr ? je sais que tu n'es pas à l'aise quand Boruto ou.. Sarada est là." dit-elle. "je comprendrais, si tu veux retourner chez toi."
Il s'était confié à Sayaka, un an en arrière. Elle se doutait qu'il se passait quelque chose entre les deux bruns, elle était persuadé qu'ils finiraient ensemble, et un jour, elle lui avait fait une blague sur le sujet ; l'amusement avait immédiatement quitté les traits du brun et il s'était renfermé sur lui-même. Plus tard, il lui avait tout raconté. Et elle, elle avait écoutée attentivement.
- "je t'ai promis une à deux heures, de ma nuit." rappela-t-il, un sourire au coin des lèvres. "alors, regardons ces feux d'artifices, ok ? je m'en fiche d'eux."
En réalité, ce n'était pas le cas. La souffrance n'était plus aussi forte qu'aux premiers jours, mais elle était toujours là, dans sa cage thoracique. Et la petite amourette entre Boruto et Sarada s'était vite transformée en une relation d'un peu plus de trois ans, et il avait comprit qu'ils ne seraient jamais ensemble. Il acceptait ça, mais c'était encore un peu douloureux.
Il offrit un sourire à la blonde et la tira à sa suite, alors que les premiers feux d'artifices illuminaient l'atlas sombre, encouragés par les cris joyeux des villageois.
*
Une main intruse glissa sous l'élastique de sa petite culotte et les battements de son coeur prirent un rythme douloureusement saccadé. Les lèvres de son petit-ami contre les siennes l'empêchaient de dire quoi que ce soit, il l'embrassait avec une telle ardeur, qu'il en oubliait de prendre des inspirations ; d'un geste maladroit, elle retira la main du blond de son sous-vêtement et la déposa sur son abdomen nu. Pourtant, une poignée de minutes plus tard, les doigts du garçon glissaient de nouveau un peu trop bas. Elle repoussa, pour la énième fois, la main de son petit-ami et se confronta silencieusement au gémissement colérique qui frappa ses lèvres, avant qu'il ne se retire complètement d'elle, les sourcils froncés.
- "Boruto." tenta-t-elle, en couvrant sa poitrine nue d'un drap hasardeux.
Ils se retrouvaient dans le lit du garçon, dans la grande demeure qu'il partageait avec la cousine de son paternel, Karin. Les feux d'artifices s'étaient terminées, deux bonnes heures en arrière, et après avoir bu quelques bières entre amis, sans Shikadai et Sayaka, qui étaient retournés chez eux, tout de suite après les illuminations, elle avait atterri là, dans les draps du blond.
- "c'est quoi ton problème ?" s'exclama-t-il.
Elle se le demandait, elle aussi. Il était là, simplement vêtu d'un caleçon et elle apercevait de là l'effet qu'elle lui faisait, et pourtant, chaque fois qu'il s'immisçait un peu trop, elle le repoussait.
- "ça fait trois ans, Sarada." rappela-t-il. "est-ce que tu m'aimes ?"
- "bien sûr que je t'aime, Boruto. ne sois pas idiot." répliqua-t-elle, immédiatement.
- "alors c'est quoi le problème ?" répéta-t-il. "dès que je passe ma main dans ta culotte, tu me repousses. je ne comprends pas, je t'avoue."
Elle non plus, ne comprenait pas. Elle appréciait vraiment les lèvres du blond sur les siennes, et les moments qu'ils passaient ensemble, dans un même lit, alors pourquoi, dès qu'il tentait quelque chose d'un peu plus intime, elle se sentait redescendre ? Il était pourtant si beau, pourquoi est-ce qu'elle ne ressentait rien physiquement ?
- "je ne sais pas, Boruto." souffla-t-elle, maladroitement. "je.. j'ai peut-être besoin d'un peu plus de temps.. je pense."
Un soupir s'échappa des lèvres du garçon et il acquiesça. La colère qui l'avait frappé, à l'instant, s'effaça et il prit une inspiration, un sourire doux sur les lèvres.
- "tu passes la nuit à la maison ?" proposa-t-il, amoureusement.
Elle accepta la proposition du bout des lèvres et le laissa se mettre contre son dos, un bras autour de sa taille. La bouche du garçon effleura un court instant sa nuque et la seconde d'après, il lui souhaitait une bonne nuit, comme si rien ne s'était passé, comme si elle ne l'avait pas encore une fois blessé en repoussant ses avances. Qu'est-ce qu'elle était censée faire ? Elle entendait constamment Chocho qui riait du sexe, qui assumait parfaitement sa liberté sexuelle, mais et elle, qu'était-elle censé faire ? Boruto était un bel homme, il était gentil et elle l'aimait. Qu'est-ce qui clochait chez elle ?
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