teenage years

nda : salut les gens, juste un petit mot pour vous dire que je me remets doucement à l'écriture et que si vous êtes toujours dans le coin, j'espère que ce chapitre vous plaira. c'est relativement calme, mais nécessaire pour le reste de l'histoire. j'suis un peu rouillé, donc si l'écriture est moins bonne, je m'en excuse. en tout cas, je vous laisse lire tout ça, bonne soirée

Children of Fire.
02_ teenage years

Une délicieuse odeur flottait entre les murs de la demeure.
Des brins de voix étouffés se faufilèrent à ses oreilles et il repoussa doucement le drap qui recouvrait son corps, ignorant le gargouillement désagréable de son estomac. Il avait encore une fois totalement oublié de prendre son repas, le soir d'avant. Si ça se répétait trop souvent, il aurait bientôt sa mère sur son dos, prête à le nourrir de force. Cette pensée lui arracha un frisson et un sourire en même temps ; Temari était terrifiante parfois, mais elle était la meilleure mère de l'univers à ses yeux. Il ne l'échangerait pour rien au monde.

Le brun étouffa un bâillement entre ses lèvres et se tira doucement dans les couloirs, s'engouffrant dans la cuisine, d'une démarche traînante et épuisée. Les feux d'artifices de la veille s'étaient terminés dans les environs de vingt-trois heures, mais au lieu de faire comme il avait prévu de base, c'est-à-dire retourner se morfondre dans sa chambre directement après, il s'était offert une douce promenade en compagnie de Sayaka. Deux bonnes heures à rire et sourire, enveloppés dans une bulle de discussions insouciantes. La blonde savait parfaitement bien faire taire les angoisses et les doutes du brun. Elle était un peu le soleil là où il était la lune.

- "bonjour mon petit prince."

Une salutation s'échappa des lèvres de l'adolescent dans un grognement quasiment incompréhensible qui arracha un sourire amusé à la mère du garçon. Elle s'empressa de déposer ses lèvres sur son front, caressant tendrement ses mèches brunes au passage. Il grandissait un peu plus tous les jours et elle qui n'avait jamais voulu d'enfant avant sa rencontre hasardeuse avec Shikamaru, se retrouvait mère de trois parfaits enfants ; et Shikadai était son petit trésor, l'enfant qui avait fait d'elle autre chose qu'une kunoichi, aux mains couvertes de sang.

Temari récupéra une tasse de café chaud et une assiette de viennoiseries, et les déposa sous le nez de son fils.

- "tu sais que tu n'es pas obligé de faire ça, maman." lâcha-t-il, d'une voix encore rauque du réveil précédent. "je peux me faire mon petit-déjeuner tout seul."
- "ton père a passé la quarantaine et si je ne lui prépare pas son petit-déjeuner, il oublie de le prendre et se retrouve à avoir des vertiges, trois heures plus tard." annonça-t-elle, un sourire amusé au coin des lèvres. "je les connais, les hommes du clan nara."

Le brun porta la tasse de café à ses lèvres, camouflant un sourire amusé dans son geste. L'époque du massacre de la nation était derrière eux et le comportement si distant, si brisé, de Shikamaru disparaissait un peu plus tous les jours. Quand il était gamin, dès qu'il apercevait ses parents en train d'échanger un baiser, il grimaçait, feignait des nausées, mais c'était différent maintenant, ça le rendait tellement heureux de voir sa mère rire et sourire aux bras de son paternel. Ils s'aimaient comme au premier jour, même encore plus, selon les dires de son père, un soir où il avait bu un verre de saké en trop.

- "tu es rentré plutôt tard hier soir." lança la sunienne.

Elle le fixait, le menton enfoncé dans la paume de sa main, le regard perçant, un sourire au bord des lèvres et il reposa sa tasse, le visage neutre, faisant semblant de ne pas comprendre ce qu'elle tentait d'insinuer.

- "c'était bien ?" demanda-t-elle, curieusement.
- "plutôt, oui." acquiesça-t-il, en attrapant un croissant. "on s'est promenés dans le village, après les feux d'artifices."
- "avec chôchô et les autres ?"
- "non. juste sayaka et moi."
- "ah oui ?" lâcha-t-elle.
- "oh non, s'il te plaît, ne recommence pas. je suis encore traumatisé pour hier. j'ai vraiment hésité à fuguer, je te jure."

Un doux rire échappa à la blonde et il croqua dans son croissant, reconnaissant pour tout ça, pour elle, pour son père, pour son frère et sa sœur, et tout le reste.

L'écriture de son livre lui avait ouvert les yeux sur tant de choses, mais surtout sur la cruauté des hommes et sur la tristesse qui s'abattait dans le cœur de certains. Saï lui était toujours apparu comme l'oncle artiste, celui qui lui avait appris quelques bases en dessin, un bon père, un peu maladroit et pas très doué en termes de sentiments. Mais Shikadai n'aurait jamais cru, avant de l'entendre, qu'il avait connu toutes ces blessures, autant physique que psychologique, alors qu'il n'était qu'un enfant. Écrire son histoire dans son bouquin, ce n'était pas grand-chose, ça ne réparerait jamais les torts, mais il s'était promis de faire en sorte que les gens se souviennent de lui et des autres.

- "maman !"

La voix fluette de Shikae le tira de ses pensées et il s'attarda un instant sur son petit-frère, qui reprenait son souffle, dans l'encadrement de la porte de la cuisine.

- "j'ai vraiment besoin d'une règle maintenant !" s'exclama-t-il.
- "d'une règle ?" répéta-t-elle, les sourcils froncés. "pourquoi faire ?"
- "je viens de faire popo et je suis sûr qu'une de mes crottes mesurent plus de sept centimètres." répondit-il, en fouillant dans un tiroir hasardeux.

Shikadai ne retint pas son rire d'une seule seconde, alors que le petit garçon disparaissait dans une autre pièce, à la recherche de la fameuse règle. Lui aussi grandissait, et à une vitesse folle, il était en plein dans la période compétitive et curieuse de tout, ce qui était sacrément épuisant parfois. Il se souvenait parfaitement bien du jour où son petit-frère avait amené une tonne d'insectes dans la maison, déclarant haut et fort qu'il leur offrait un toit, qu'il les adoptait, comme Shikamaru et Temari avaient fait avec lui ; ils avaient passés plus d'une semaine à nettoyer chaque recoin de la demeure, pour se débarrasser des bestioles.

- "j'aurais dû prendre le poste de hokage et laisser shikamaru être mère au foyer." souffla Temari, en s'extirpant de la pièce, pour rattraper le plus jeune de ses enfants.

*

Le cancer du pancréas est une maladie des cellules constituant les canaux qui transportent le suc pancréatique. Il se développe à partir d'une cellule initialement saine qui se transforme et se multiplie de façon anarchique pour former une masse, c'est ce qu'on appelle une tumeur maligne. La durée de vie après diagnostic est d'environ 5-6 mois. La rémission complète est extrêmement rare.

Le crissement de la porte le tira de sa lecture et il jeta un rapide coup d'œil derrière lui, reconnaissant sans aucun mal son meilleur ami. Il referma le livre sur lequel il était penché depuis deux bonnes heures et observa Inojin qui s'installait à côté de lui, sur le bord du perron. Le temps était chaud, avec une légère brise qui virevoltait par ci, par là.

- "ta mère est partie faire des courses avec shikae." lança le blond. "mitsuha est dans sa chambre."

Il acquiesça, prenant une position un peu plus confortable que la précédente.

- "qu'est-ce que tu lisais ?"
- "un bouquin sur les différentes formes de cancer."
- "c'est fort sympathique comme lecture, ça."

Un sourire amusé déforma le coin des lèvres du brun et il passa une main dans ses cheveux, les repoussant en arrière. Dès qu'il commençait à devenir trop long, il demandait à sa mère de les couper ; il ne gardait qu'une dizaine de centimètres sur la tête, les plaquant parfois en arrière avec l'un des serres-têtes de Mitsuha pour pouvoir bosser tranquillement, sans qu'ils ne se glissent devant ses yeux. La petite brune adorait l'idée qu'il utilise un de ces serres-têtes.

- "hier soir.." commença le blond, soudainement bien trop sérieux. "sayaka et toi, vous n'êtes pas rentrés directement au final ?"

Les sourcils légèrement froncés, Shikadai tourna la tête vers son meilleur ami, mais celui-ci fixait un point hasardeux dans l'herbe verte.

- "non, on s'est promenés un moment. pourquoi cette question, inojin ?"
- "chôchô t'a vu avec sayaka et tu la connais, elle est directement venue chez moi."

Il acquiesça.
Il ne connaissait que trop bien la jeune Akimichi et se doutait de la suite de cette conversation.

- "elle est jalouse." souffla Inojin, un petit sourire au coin des lèvres. "elle se persuade que tu préfères sayaka à nous, donc autant te dire qu'elle n'apprécie pas spécialement ton binôme."
- "elle n'a pas vraiment pas à s'en faire. sayaka est une bonne amie, elle ne sera jamais chôchô ou toi, et elle n'essaie pas de l'être."
- "oh, mais moi je le sais. c'est ta meilleure amie qui s'inquiète de ça."

Un léger soupir s'échappa des lèvres du brun.

- "je sais que tu es pas mal occupé pour un gosse de dix-huit ans." lâcha le blond, dans un petit rire. "mais ne nous mets pas de côté, d'accord ? chôchô, toi et moi, on a grandi ensemble, on est liés et quand tu n'es pas là, on le ressent tout de suite. essaie de passer un peu plus de temps avec nous. en plus, tu me manques.. frangin."
- "comment tu m'as appelé ?" lança Shikadai, en étouffant une pointe d'amusement entre ses lèvres.
- "ouais, je sais. ça sonnait vraiment mieux dans ma tête."

Ils échangèrent un rire, là, sur ce bout de perron. Comme deux enfants.

Dans le fond, Inojin n'avait pas tort et ça, il s'en rendait compte. L'écriture de son livre et sa formation auprès de Sakura lui prenaient énormément de temps ; toute son adolescence avait été mise entre parenthèses, rien que pour ça. Et le peu de temps qu'il lui restait, il le passait auprès de son frère et sa sœur. Loin du souvenir des premiers rapports qu'il avait entretenus avec les deux orphelins, il mettait aujourd'hui un point d'honneur à passer quelques moments avec eux. Mais entre ça et le fait qu'il évitait Boruto et Sarada, il en délaissait ses deux meilleurs amis.

- "d'accord." dit-il. "je devrais pouvoir faire ça."
- "genre cette après-midi ?" demanda le blond, dans un grand sourire.
- "quoi ?"
- "ton père a donné l'autorisation à chôchô pour profiter du bon temps au bord du lac du clan nara, tant que ça reste propre. le reste de la bande va l'y rejoindre."
- "le reste de la bande ?" répéta-t-il.
- "boruto, sarada, mitsuki, sumire peut-être. allez shikadai, s'il te plaît."

Le brun se heurta à la bouille de son meilleur ami et étouffa un soupir entre ses lèvres, acceptant son invitation d'un hochement de tête. Quelque part, il mourrait d'envie de décliner, mais ça lui manquait de traîner avec Chôchô et Inojin.

Le crissement de la porte dans leurs dos flotta un instant dans les airs et une minute plus tard, une petite tête brune se glissa entre les deux garçons. Sans aucune gêne, Mitsuha repoussa les bras de son frère et se cala confortablement contre son torse, sous le rire du blond.

- "t'es vraiment un bébé, mitsuha." lança-t-il, entre deux rires.

Shikadai secoua doucement la tête, imaginant sans mal le regard noir que sa petite soeur devait actuellement jeter à son meilleur ami et entoura la silhouette frêle de la brune de ses bras, un sourire au coin des lèvres.

*

- "oh, bonjour madame haruno." entendit-elle. "vous êtes sacrément belle pour votre âge, vous savez. est-ce que sarada est là ?"

La minute d'après, sa meilleure amie s'engouffrait dans le salon, un grand sourire sur les lèvres, d'une démarche bien trop assurée. Un soupir au bord des lèvres, elle referma doucement le livre qu'elle avait sous le nez et déposa un regard las sur elle. Elle n'avait pas passé la meilleure des nuits, tourmentée par ce refus qu'elle avait encore une fois offert à Boruto. Elle ne comprenait pas son propre comportement et ça avait le don de lui donner mal au crâne.

- "eh, sarada." s'exclama Chôchô, des lunettes de soleil sur le bord du nez. "qu'est-ce que tu fais ?"
- "je révise." répondit-elle, simplement. "et toi, qu'est-ce que tu fais là ?"
- "attends, tu quoi ? t'es pas croyable, sarada uchiha."

Un soupir bruyant s'échappa des lèvres de la rousse et elle secoua doucement la tête de droite à gauche, une moue sévère sur le visage.

- "avec les autres, on a rendez-vous dans un petit coin tranquille. viens avec moi."
- "mais je n'ai pas terminé et je-." tenta-t-elle, maladroitement.
- "sarada, vas-y." la coupa la voix de sa mère, dans une autre pièce. "tu auras le temps de mettre de l'ordre dans tes révisions plus tard."
- "oh mon dieu." s'exclama la rousse. "ta mère te met à la porte, t'es obligé de venir avec moi."
- "techniquement, elle ne me met pas à la porte, elle donne son avis." rectifia-t-elle, immédiatement, les sourcils froncés. "et très bien, je viens."

Une exclamation de joie se répercuta aux murs de la pièce et le visage de la brune se retrouva soudainement couvert d'une dizaine de baisers bruyants. Un fin sourire déforma ses lèvres, malgré elle. Dans des petits bonds surexcités, la rousse s'éloigna et tapa vivement dans ses mains.

- "dans deux heures, aux portes du village. mets un maillot de bain sous tes vêtements."
- "attends, quoi ?" lâcha la brune.
- "je t'adore, à tout à l'heure."

Très vite, la silhouette légèrement enrobée de sa meilleure amie s'éloigna dans une autre pièce. Elle salua rapidement la mère de la brune, en cuisine, et claqua la porte d'entrée, un grand sourire sur les lèvres.

- "tu t'es fait avoir en beauté." lança Sakura, en se faufilant dans le salon.
- "merci du soutien d'ailleurs, maman." râla-t-elle.
- "je suis beaucoup trop épuisée pour entendre chôchô débattre pendant quarante minutes sur le pourquoi du comment tu devrais te rendre là-bas. désolée ma chérie, mais j'ai déjà donné en matière de meilleur ami hyperactif et enthousiaste."

*

- "un sourire ne te tuera pas, tu sais."

Un grognement enfantin s'échappa des lèvres de la jeune Uchiha et elle réajusta tant bien que mal la casquette sur sa tête, qui la protégeait maladroitement du soleil brûlant. Ils étaient en plein été et les fortes chaleurs n'étaient clairement pas ce qu'elle préférait. Elle, elle aimait la pluie fraîche et forte ; celle qui donne l'impression d'être lavée de tout péché pendant un court instant. Pas l'astre brillant qui lui laissait constamment des coups de soleil en souvenir sur la peau.

- "c'est encore loin ?" interrogea-t-elle, dans un énième soupir.
- "encore deux petites minutes." répondit la rousse, un sourire rayonnant sur les lèvres.
- "tu es sûre de toi ? tu ne t'es pas trompé de chemin, par hasard ?

Le visage de sa meilleure amie se tourna très vite vers elle, les sourcils froncés et elle s'empressa de secouer la tête de droite à gauche, lançant un fort "fais-moi confiance". Elles étaient parties des portes du village caché de la feuille, une bonne demi-heure en arrière, et s'étaient enfoncées à travers les arbres ; le paysage ne lui disait pas grand-chose et elle connaissait la rousse depuis assez longtemps pour avoir des doutes sur l'exactitude du parcours.

Des rires s'élevèrent, quelque part, à quelques mètres d'elle. Le sourire sur les lèvres de la rousse s'agrandit immédiatement et elle attrapa la main de l'autre dans la sienne, la tirant à travers quelques buissons. Et les rires.. plus elles s'avançaient, plus ils se rapprochaient. Chôchô s'arrêta soudainement, au bout de quelques minutes et dans un élan maladroit, le nez de la brune frappa le dos de la jeune femme.

- "merde, mon nez." grogna-t-elle, les sourcils froncés. "pourquoi tu t'arrêtes comme ça, là ? sérieusement, tu-."

Le paysage qui s'étendait à l'horizon lui coupa le souffle. Le soleil se reflétait majestueusement sur la surface d'un lac, lui arrachant plus d'un scintillement. Et les arbres qui entouraient l'endroit, lui donnait un arrière-goût particulièrement sauvage, qu'elle appréciait déjà ; comment était-ce possible ? Un doux rire flotta dans les airs, tout près d'elle et elle se confronta au regard amusé de la rousse, bras croisés sur sa poitrine.

- "c'est beau, hein." souffla-t-elle. "cet endroit appartient au clan nara. mon oncle accepte qu'on en profite, à condition que ça reste propre et que nous ramassions nos déchets."
- "c'est.. vraiment beau, chôchô." acquiesça-t-elle, une pointe d'admiration dans la gorge.

Le clan Nara possédait une bonne partie des forêts aux alentours du village, ça ne l'étonnait même pas qu'un tel endroit existe au sein de leurs terres. Elle connaissait les rumeurs, tout particulièrement celles qui annonçaient un certain attachement des membres du clan à la nature ; ils étaient extrêmement respectueux et catégoriques sur ce point-là, les arbres méritaient une longue et belle vie. Elle se souvenait que trop bien des soirées qu'elle avait passées à écouter Shikamaru lui parler du clan Nara ; des instants doux, simples et qui lui avaient mis beaucoup de baume au cœur, après le décès de son père. Il lui manquait, énormément, bien qu'elle le croisait de temps en temps en compagnie de sa mère, mais ce n'était pas pareil qu'à l'époque où sa mère et elle vivaient dans les appartements du clan Nara.

- "faites de la place, la reine est là." s'exclama Chôchô, à l'encontre de ses camarades.
- "ah oui, ça c'est sûr, il va falloir faire beaucoup de place vu ton cul."

Fier de sa répartie, Inojin se hissa près d'eux, les mains dans les poches, un sourire presque arrogant sur les lèvres, mais elle savait que ce n'était pas réel, il n'était pas vraiment comme ça dans le fond. Le blond la salua d'un clin d'œil amusé et s'empressa de mettre un coup d'épaule à sa meilleure amie.

- "la seule chose que je retiens, ya-ma-na-ka, c'est que tu as regardé mon cul." répliqua la rousse, un sourire amusé sur le visage.
- "sarada !" entendit-elle.

La seconde d'après, deux bras frêles l'emportaient dans une étreinte maladroite. Un doux parfum de lavande s'échappait de la silhouette et elle n'eût aucun mal à reconnaître la personne, en se heurtant aux mèches de cheveux violacées. Elle esquissa un sourire et resserra son étreinte.

- "sumire." dit-elle, à son tour. "ça fait tellement longtemps."
- "oui, ma dernière mission m'a donné du fil à retordre, mais je suis rentrée hier soir."
- "tu es magnifique." souffla la brune.

Et elle le pensait sincèrement. Sumire était d'une beauté simpliste, si bien qu'elle s'était parfois retrouvée à être jalouse de ça, dans l'adolescence. Les deux jeunes femmes échangèrent un sourire sincère.

Un petit rire flotta dans les airs et il ne fallut d'une demi-seconde à son cœur pour rater un battement. Elle connaissait bien ce rire. La brune fit volte-face, les sourcils froncés et regretta immédiatement ; son cœur rata un autre battement et elle se sentit soudainement submergé par la chaleur du soleil. En quelques enjambées, le garçon se hissa près d'elle, tiré fermement par la propriétaire du rire.

- "sarada ! tu es là !" s'exclama l'enfant, un grand sourire sur les lèvres.

Le son de la voix fluette, si proche d'elle, lui fit se rendre compte qu'elle retenait sa respiration, depuis un petit moment. Elle tenta de prendre une inspiration discrètement et lui adressa un léger sourire maladroit, évitant du mieux qu'elle pouvait le regard du frère de l'enfant.

- "mitsuha." salua-t-elle. "toi aussi, tu es là."
- "oui, ça a été trop facile de convaincre shikadai de m'emmener." se vanta-t-elle, un grand sourire sur les lèvres.
- "tu m'étonnes, il est incapable de te dire non." s'exclama Inojin.
- "je l'aime comme ça." répliqua la petite fille. "toi, je ne t'aime pas beaucoup par contre."
- "j'ai hâte de dire ça à hana, tiens." souffla le blond, un sourcil arqué.
- "elle me préfère." lança-t-elle.
- "ah ouais ? très bien, tu vas voir. assume la colère du grand inojin yamanaka."

Le blond récupéra la petite fille sur son épaule et s'empressa de rejoindre l'étendue, un rire machiavélique au bord des lippes.

- "il est tellement incapable de lui dire non, lui aussi." lança Chôchô, amusée.
- "oui, et c'est pire avec hanako." ajouta Shikadai, le regard tendre.

Les autres s'empressèrent de se mêler à la conversation, entre deux rires, amusés par le comportement du blond. Mais elle, elle n'arrivait pas à détourner son attention de lui. Il échangeait quelques rires avec ses camarades, sans se douter une seule seconde des pensées de la brune. Depuis combien de temps ne s'étaient-ils pas retrouvés réellement comme ça, tous ensemble ? Elle avait repoussé ses sentiments, ce jour-là et petit à petit, un fossé s'était creusé entre eux ; pourtant elle ne tournait pas la page. Après le massacre de la nation, Shikadai avait été une réelle bouffée d'air frais pour elle. Il l'avait aidé, d'une multitude de façons possibles, l'avait épaulé et avait pris soin d'elle. Et il lui manquait, terriblement.

Il n'était plus un enfant, plus du tout. Les mèches brunes qu'elle avait elle-même raccourcies la première fois, lui retombaient légèrement devant les yeux et elle se surprit à ressentir d'étrangers picotements dans le bout de ses doigts. L'émeraude de ses iris était toujours aussi envoûtant, mais là, il y avait cette pointe de tendresse quand il regardait sa petite-soeur, qui lui coupait le souffle. Et le corps.. merde. Le regard de la brune effleura un court instant les gouttes d'eau qui coulaient le long du torse du garçon, pour se perdre dans l'élastique du short qu'il portait. Elle remarqua quelques cicatrices qui s'accrochaient à certaines parcelles de sa peau légèrement hâlée, des cicatrices dont elle ne connaissait pas les histoires. Un bras se glissa autour de ses épaules et elle détourna honteusement le regard, comme si ça l'avait brûlé. Quelques nuances de rose sur les joues, elle adressa un petit sourire à Boruto, qui venait de les rejoindre, et étouffa discrètement un grognement entre ses lèvres, en se rendant compte qu'elle allait avoir du mal à effacer l'image de ce minuscule grain de beauté sur le bas ventre du jeune Nara.

*

Un soupir au bord des lèvres et une pointe douloureuse dans la cage thoracique, il détourna le regard. Sur l'herbe verte, à quelques mètres de lui, Boruto échangeait un baiser avec Sarada, un grand sourire sur les lèvres. Et c'était bien l'une des raisons du pourquoi il refusait constamment de se faire des sorties en groupe. Des années étaient passées, mais l'attachement du brun était toujours là quelque part, enfoui profondément. Et il se trouvait pathétique de ressentir encore de telles choses.

- "elle est adorable."

Instinctivement, son regard se posa sur Mitsuha qui dormait profondément, la tête posée sur ses jambes et il acquiesça.

- "se battre avec inojin, ça l'a épuisé." dit-il.
- "ce n'est pas la seule, il s'est endormi dans l'herbe."

Un petit rire s'échappa de ses lèvres et il posa son regard sur Sumire, qui s'installait doucement à côté de lui. Il s'était un peu éloigné des autres, s'était posé dans un coin d'ombre, au bord de l'eau, avec sa sœur.

- "ça faisait un moment que je ne t'avais pas vu." souffla-t-il.
- "quelques soucis en mission." avoua-t-elle.

L'instant d'après, elle remontait l'un des pans du short ample qu'elle portait et il fronça les sourcils, en s'attardant visuellement sur la brûlure qui se dessinait sur sa peau pâle.

- "ça a l'air.. douloureux." déclara-t-il, inquiet. "tu as vu un médecin pour ça ?"
- "non, ce n'est pas la peine." souffla-t-elle.
- "tu déconnes ? ne sous-estime pas une blessure. je peux ?"

Elle acquiesça sans vraiment savoir où il voulait en venir et il déposa doucement sa main sur la cuisse de la jeune fille. Une lumière verte s'échappa très vite de la main du garçon et elle étouffa un gémissement douloureux, lui offrant malgré tout un sourire en guise de remerciement.

- "tu seras un excellent médecin, shikadai." lâcha-t-elle.

*

- "depuis quand sumire et shikadai sont si proches ?"
- "de quoi tu parles, sarada ?"

La brune se contenta de pointer du doigt le concerné à quelques mètres d'eux, dont la main traînait sur la cuisse de la demoiselle. Chôchô se redressa immédiatement, repoussant sans une once de douceur la tête de son meilleur ami qui traînait sur ses cuisses dénudées.

- "alors là, j'en crois pas mes yeux." souffla la rousse. "il cache bien son jeu, c'est un vrai tombeur celui-là."
- "tu crois qu'ils sont.. plus qu'amis ?" demanda la brune, les sourcils froncés.
- "va savoir, mais ça ne m'étonnerait pas qu'elle en pince pour lui. shikadai est plutôt beau garçon, tu l'as vu sortir de l'eau tout à l'heure ? il serait parfait dans une pub de parfum."
- "tu en pinces pour lui ou quoi ?" grogna Inojin, en ouvrant difficilement les yeux.
- "pas du tout. que ce soit lui et moi, ou toi et moi, ça n'arrivera jamais." lança-t-elle.

Une certaine tension naquit dans l'instant. Inojin et Chôchô se toisèrent du regard, silencieusement, sous le regard perdu de Sarada. Elle n'avait aucune idée de ce qui se passait là tout de suite, mais le blond finit par détourner les yeux et se releva, tapotant doucement son short pour retirer les quelques brins d'herbes qui y traînaient.

- "où tu vas ?" interrogea la rousse.
- "rejoindre shikadai. il est plus sympa que toi."
- "va te faire foutre, inojin."
- "oui, bah toi aussi. si t'as besoin, mitsuki est juste à côté. il sert à ça, non ?"

Le concerné releva doucement la tête de sa partie de carte à l'entente de son prénom et jeta un regard curieux à Sarada ; elle haussa simplement les épaules et observa le blond qui s'éloignait, les mains dans les poches.

*

- "faites moi de la place."
- "qu'est-ce que tu as ?"
- "rien du tout."

Le brun n'eût aucun mal à reconnaître le mensonge sous ces quelques mots. Il s'attarda un instant sur la moue boudeuse qui traînait sur les lèvres de son meilleur ami et acquiesça, le laissant prendre la place qu'il souhaitait. Inojin se posa dans son dos, sa joue contre la peau moite à cause de la chaleur du brun.

- "je retourne avec les autres, moi." lâcha doucement Sumire. "encore merci, shikadai."
- "promets-moi de quand même passer voir le docteur haruno."
- "promis. à tout à l'heure, les garçons." salua-t-elle, en s'éloignant.

Un soupir parvint à son oreille et il glissa ses doigts dans les mèches brunes de l'enfant encore endormies sur ses jambes.

- "pourquoi elle te remercie ?" demanda le blond.
- "j'ai soigné une blessure qu'elle avait à la cuisse."

Le rire du blond flotta un instant, tout doucement, dans les airs et il fronça légèrement les sourcils, ne comprenant pas sa réaction.

- "t'es pas croyable, shikadai." lâcha-t-il, d'une petite voix, une fois son rire calmé.
- "est-ce que tu vas me dire la vérité, maintenant ?"
- "je ne peux pas faire ça." murmura l'autre garçon. "tu me détesterais après."
- "de quoi tu parles, inojin ? tu es mon meilleur ami."
- "meilleur ami, hein.."

Le ton qu'employait soudainement Inojin avait une pointe de tristesse qui ne lui plaisait pas. Le blond avait toujours été cette boule lumineuse, le fils d'Ino. Il illuminait bien trop souvent tous les endroits qu'il visitait.

- "ça veut dire quoi dans le fond ça, meilleur ami ?"
- "ça veut dire que quoi que tu fasses, je serai éternellement de ton côté."
- "et si je tue quelqu'un ?"
- "je te couvrirai."
- "et si je mettais une fille enceinte ?"
- "j'élèverai l'enfant avec toi."
- "et si je perdais la vie ?"
- "je perdrai la mienne en même temps."
- "t'es vraiment un idiot, shikadai."
- "toi aussi, inojin."

Un fin sourire déforma le coin des lèvres du blondinet et il colla simplement son dos à celui du brun, profitant de sa présence. Inojin apparaissait toujours comme ce garçon arrogant sur les bords, presque méchant dans certaines de ses piques, mais il avait un cœur, comme tous les gens sur cette planète. Et parfois, il doutait. Parfois, il avait mal. Parfois, il pleurait. Parfois, il se mettait en colère. Comme ce jour-là, dans un magasin hasardeux, où un idiot avait crû bon d'insulter son père d'handicapé, devant Ino et Hanako, devant tout le monde ; il avait vu rouge pour la première fois de son existence, il s'était élancé d'un coup et avait écrasé son poing contre la joue de cet homme. Et plus tard dans la nuit, il avait fondu discrètement en larmes, en entendant son père dire à sa mère qu'il était désolé, que de sa faute à lui, leur fils avait dû lever la main sur un étranger. Même s'il savait dans le fond que si Inojin ne l'avait pas fait, ça aurait été Ino.

Le faible son d'un tapotement sur un écran de téléphone le tira de ses pensées et il jeta un rapide coup d'œil à Chôchô qui riait aux éclats avec Mitsuki. Un soupir s'échappa de ses lèvres, presque immédiatement.

- "tu discutes avec qui ?" demanda-t-il, curieusement.
- "sayaka." répondit le brun. "elle est à côté de chez moi et elle voulait savoir ce que je faisais."
- "invite la." proposa le blond.
- "t'es sûr de ça ? j'étais censé passer plus de temps avec chôchô et toi."
- "dis lui de nous rejoindre, allez. j'vais nous prendre des trucs à boire."

Inojin se redressa rapidement, déposa un baiser sur le sommet du crâne de son meilleur ami et s'empressa de rejoindre les autres, à la recherche des boissons dans la glacière prévue à cet effet. Il attrapa quatre soda frais, sans se soucier du regard de qui que ce soit et s'apprêtait à rejoindre le brun, quand sa meilleure amie l'interpella.

- "vous êtes trois. pourquoi quatre sodas ?" demanda-t-elle, les sourcils froncés.
- "le quatrième soda est pour sayaka."
- "je ne l'ai pas invité." dit-elle, immédiatement.
- "mais moi, je l'ai invité." répliqua-t-il. "grandi un peu, chôchô. shikadai et moi, on est pas ta propriété."
- "eh inojin, t'abuses un peu là." souffla Mitsuki.
- "occupe toi de tes affaires, c'est entre chôchô et moi."
- "laisse mitsuki, qu'il fasse ce qu'il veut. ce n'est pas mes affaires."

La rousse se détourna de lui, sans un regard de plus et il étouffa maladroitement la douleur soudaine dans sa cage thoracique. S'ils s'entendaient à merveilles la majorité du temps, parfois ça n'allait pas entre eux et ils en arrivaient au point de se jeter des vacheries au visage. Il échangea un petit sourire triste avec Sarada et retourna auprès de son meilleur ami.

*

- "bois doucement, mitsuha." lâcha-t-il, dans un rire amusé.
- "mais je suis assoiffé, moi." lança-t-elle, en buvant une énième gorgée de son soda.

Les deux garçons échangèrent un sourire amusé.
Mitsuha s'était enfin tirée de sa sieste, une poignée de minutes en arrière, et maintenant qu'elle n'était plus grognon de son réveil précédent, elle buvait à toute allure, soit-disant assoiffée. Le brun la soupçonnait plus d'adorer le soda et de profiter du fait que leur mère n'était pas là pour l'empêcher d'en boire trop. Il glissa une main tendre sur la tête de la petite fille d'une dizaine d'années.

- "prince de suna." entendit-il, dans son dos.

Un minois qu'il connaissait que trop bien se glissa sur sa droite et il esquissa un sourire, amusé par cette interpellation qu'elle ne lâchait pas.

- "et la princesse de suna." s'exclama Mitsuha, en souriant.
- "et le majordome." ajouta Inojin, en rigolant.

Un rire échappa aux lèvres de la blonde et déposa ses affaires au pied de l'arbre à quelques centimètres d'eux, s'installant près de Mitsuha. Elles commençaient à plutôt bien se connaître toutes les deux, il arrivait parfois que Mitsuha passe toute la journée à l'hôpital, avec son frère ou la blonde, les accompagnant dans leur travail de la journée. Elle appréciait passer du temps avec les deux jeunes adultes.

- "c'est ton jour de congé à toi aussi ?" demanda le blond, en lui tendant un soda.
- "oui, j'ai passé la moitié de la journée à dormir." répondit-elle, dans un petit rire.
- "c'est la vieillesse, ça." lâcha Shikadai, un sourire moqueur au coin des lèvres.

Elle leva les yeux au ciel, écrasant doucement son poing dans l'épaule du garçon. Son regard se perdit un instant dans les silhouettes des autres jeunes qui s'amusaient un peu plus loin et finalement, elle reporta son attention sur les deux garçons.

- "l'invitation m'a surprise." dit-elle.
- "oui, t'es pas trop apprécié par le reste du groupe." lâcha Inojin.
- "inojin." le réprimanda le brun, les sourcils froncés.
- "t'en fais pas, je suis déjà au courant." souffla la blonde. "ils ne sont pas très discrets."
- "ils ne te connaissent pas vraiment, et on est un peu cons à cet âge-là, c'est uniquement pour ça." lança le blond. "t'es une fille cool, moi je t'aime bien."

Il accompagna ces mots d'un clin d'oeil et balança un brin d'herbe sur Mitsuha, qui écoutait attentivement la conversation.

- "moi aussi je t'aime bien." appuya l'enfant, en attrapant le soda de son frère.
- "et moi si tu veux savoir, je te préfère à ton frère." souffla la blonde.

L'enfant lança presque immédiatement un grand sourire charmeur à son frère et il étouffa un rire entre ses lèvres. Ça lui faisait encore un petit quelque chose de voir la petite brune sourire ainsi. Il n'oublierait jamais ce regard effrayé qu'elle lui avait jeté un jour, quand il était encore trop aveuglé pour se rendre compte de l'amour qui naissait dans un coin de son cœur pour ces deux orphelins, bien malgré lui.

- "bon les flemmards." lança-t-elle, en se relevant. "on se baigne ?"

La tunique qu'elle portait s'écrasa au sol dans un bruit étouffé et Inojin se jeta sur ses deux pieds, un grand sourire sur les lèvres, en une demi-seconde. Mitsuha ne tarda pas à suivre, s'agitant énergiquement auprès de son frère pour qu'il la porte sur ses épaules, tel le chevalier blanc qu'elle voyait constamment en lui. Et dans un tas de rires, ils s'enfoncèrent dans l'eau, oubliant le reste de la bande un peu plus loin.

*

- "bonne nuit, mon ange."

Le visage de sa mère apparut dans l'encadrement de la porte ; elle lui mima l'envoi d'un baiser, un fin sourire sur les lèvres et ne tarda pas à disparaître, en refermant la porte derrière elle. Il en profita pour éteindre la lumière sur la table de chevet et prit une position un peu plus confortable sur son matelas. Le reste de l'après-midi s'était déroulé sans encombre, hors Inojin qui démarrait une bagarre enfantine avec Mitsuha, toutes les demi-heures. Et pour la première fois depuis très longtemps, Shikadai s'était senti adolescent. Un simple adolescent, sans bouquin, sans études, juste lui et ses amis. Et ça, il le devait aux sourires adorables de Mitsuha, aux blagues vraiment nulles d'Inojin et aux rires doux de Sayaka. Un sourire déforma le coin de ses lèvres, alors qu'il se repassait l'après-midi dans sa tête. Il s'était tellement amusé qu'à un moment il avait juste oublié que la raison de son cœur brisé se trouvait à quelques mètres, entourée de son petit-ami et d'autres camarades. Il avait oublié et putain, ça lui avait fait un bien fou.

Ils étaient partis chacun de leurs côtés dans les environs de vingt heures et Mitsuha s'était endormie comme un bébé directement après le repas. Il avait aidé Temari à nettoyer la cuisine et avait rejoint à son tour sa chambre, terminant une ou deux révisions, bien que son esprit était encore perdu devant cette étendue d'eau époustouflante.

Il s'était senti adolescent, bordel.
Et il n'avait aucune envie de perdre cette sensation, pas tout de suite.

D'un geste maladroit, il ralluma la lampe sur la table de chevet et récupéra ce qui se cachait sous son matelas. Les fameuses revues pornographiques que son meilleur ami lui avait filées quelques temps en arrière. Les mains soudainement moites, il entreprit de feuilleter les pages, s'arrêtant sur certaines images par moment. Certaines d'entre elles étaient terriblement vulgaires, mais d'autres étaient plutôt.. intéressantes. Il avait dix-huit ans, après tout. N'était-ce pas l'âge pour tout ça ?

Avec une certaine appréhension et une pointe de gêne, le brun glissa une main dans son bas de pyjama, le regard fixé sur l'une des pages qui montrait sans pudeur une femme dénudée et dans une position relativement aguichante. Mais il ne tarda pas à rejeter la revue et ferma les yeux, tentant maladroitement de se concentrer sur ses pensées. D'imaginer quelque chose d'excitant, de vraiment excitant, pendant qu'il se caressait l'entrejambe, avec toujours un peu plus de vigueur.

Mais plusieurs minutes s'échappèrent et rien ne se passa.
Dans un soupir agacé, il rouvrit les yeux, retira la main de son bas de pyjama et repoussa brutalement la revue pornographique sur le sol. Ce n'était pas la première fois que ça arrivait. Chaque fois qu'il tentait quelque chose, qu'il posait sa main sur son engin, il ne bandait pas, aussi chaud soit les scénarios qu'il avait essayé de se faire dans sa tête. Personne n'était au courant de ça. Après tout, à qui pouvait-il dire une telle chose ?

Merde.
Il avait clairement un problème. 

Prochainement : Heart.

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