heart
nda - coucou, vous allez bien j'espère ?
j'ai une annonce à faire.
j'ai écris quelques one-shots, qui se trouvent être des compléments de cwsap & children of fire. des petits bonus, en gros, comme par exemple le moment où sakura a décidé de prendre sayaka comme élève, ce passage là je ne l'avais pas du tout mis dans cwsap et je me suis dis que ça serait cool de l'écrire. ou encore, le passage dont je parle dans le chapitre précédent où inojin se souvient avoir frapper un inconnu dans un magasin, parce que ce dernier avait insulté son père d'handicapé. ou encore, la rencontre hanako/inojin.
enfin voilà, il y a pas mal de moments comme ça complémentaires. par ailleurs, si vous, en tant que lecteurs, vous avez une envie particulière, un moment qui n'a pas été mis dans l'histoire originale et que vous avez envie de lire, ou quoi, n'hésitez pas. je les écrirai sans souci. je publie le petit sommaire des OS déjà écrit juste après ce chapitre, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez. ça s'appellera "Bonus CWSAP & COF" - COF pour Children of Fire.
en tout cas, bonne lecture à vous ! ce chapitre va mettre en valeur un lien très important pour la suite de l'histoire, surtout la seconde partie de ce tome.
Children of Fire.
03 - Heart.
Matinée banale après une presque nuit blanche. Il s'était retourné, encore et encore, dans ses draps, à la recherche de ce qui clochait chez lui. Il était en pleine fleur de l'âge, non ? Et il savait de source sûre que la majorité de ses copains avaient une vie sexuelle ; Chôchô et Mitsuki, en particulier, qui ne cessaient de le dire sur tous les toits. Mais lui, il n'était même pas capable d'avoir une érection. Et sincèrement, il n'avait aucune idée de quand remontait la dernière fois que son entrejambe avait réagi à quelque chose. Il s'était tellement concentré sur tout, sauf lui, qu'il avait oublié son adolescence. Il en était conscient dans le fond.
Un soupir bruyant s'échappa de ses lèvres, à l'instant où la porte des vestiaires s'ouvrait. Sayaka s'enfonça dans la pièce, un grand sourire sur les lèvres, avant de froncer les sourcils en apercevant le visage du brun. Ses traits étaient clairement marqués par l'épuisement.
- "bonjour." lâcha le brun, en étouffant un bâillement entre ses lèvres.
- "bonjour." dit-elle. "à quelle heure tu t'es couché ?"
Il attrapa la blouse blanche qui traînait dans son casier et passa ses bras dans les manches, hochant simplement les épaules à sa question.
- "tout va bien ?" relança-t-elle.
Elle n'était pas habituée à ça.
Elle connaissait le brun qui lui lançait toujours un sacré sourire dès qu'il la voyait, mais là, il n'avait vraiment pas l'air d'avoir dormi de la nuit.
- "oui, oui." lança-t-il, en tapotant doucement ses joues dans le but de se réveiller. "faut juste que je me réveille. ça va le faire, j'suis un bonhomme."
Un petit sourire amusé déforma le coin des lèvres de la blonde, malgré tout. Elle se rapprocha rapidement de lui, claqua un doux baiser sur l'une de ses joues et fourra un gobelet rempli de café chaud dans ses mains.
- "t'en as clairement plus besoin que moi, le zombie." souffla-t-elle, dans un clin d'œil.
- "qu'est-ce que je ferai sans toi." lâcha-t-il, en goûtant une gorgée du café.
- "au boulot, petit homme." lança-t-elle, dans un sourire amusé.
Et il s'empressa de la suivre à l'extérieur des vestiaires, le café à la main.
La majorité de leurs matinées se constituaient en plusieurs étapes : la première visite des chambres des patients, le don des différents traitements et le côté administratif. Plutôt calme, tant qu'aucune opération chirurgicale n'avait lieu. Pour l'instant, ils étaient tous les deux entrés dans des blocs opératoires en tant qu'assistant du médecin uniquement, ils épaulaient Sakura ou Shizune durant l'opération, aidaient et apprenaient.
Au moment de la pause repas, Shikadai refusa la proposition de Sayaka de déjeuner ensemble, comme ils le faisaient constamment et déclara qu'il allait prendre une petite heure pour se reposer. Et c'est ce qu'il tenta de faire. Mais quand l'horloge au-dessus de la porte lui lança au visage qu'une grosse demi-heure était passée sans que le sommeil ne vienne à lui, il décida de lâcher l'affaire et de plutôt faire un tour dans l'hôpital. Et sans grande surprise, ses pieds l'amènerent au bureau de Sakura. Elle était là, penchée au-dessus d'une tonne de papiers et il n'attendit pas très longtemps avant d'entrer dans la pièce, les mains dans les poches. Les années étaient passées et la rose était devenue l'une des personnes les plus importantes de son existence ; un peu comme une mère, dans le fond. Elle lui avait appris tant de choses et puis, elle prenait soin de lui, constamment. Et elle avait pris soin de Shikamaru, ça, il ne l'oublierait jamais. Il lui devait tellement.
La rose releva doucement la tête vers lui, à l'entente d'un bruit de pas et esquissa un doux sourire en reconnaissant son élève.
- "ça, c'est un visage qui me remonte le moral." lança-t-elle, presque immédiatement.
- "ça ne va pas ?" demanda-t-il, les sourcils froncés.
- "juste énormément de boulot, mais ça va." dit-elle. "tu as besoin de quelque chose ou tu es juste venu tuer ton temps libre dans mon bureau ?"
- "je suis venu tuer le temps." avoua-t-il, un petit sourire au coin des lèvres.
Elle lui lança un simple "fais comme chez toi" et retourna à ses papiers.
Ce n'était pas la première fois que le garçon traînait ici, pendant sa pause repas. Au fur et à mesure, le lien qui l'unissait à ses deux élèves s'était renforcé toujours un peu plus. Elle se souvenait si bien de cette nuit où Sayaka s'était pointée très tard dans la nuit à sa porte, totalement paniquée et apeurée ; la blonde avait perdue plus tôt dans la journée un patient et en la voyant trempée, et en pleurs, sur le pas de sa porte, Sakura s'était rendue compte d'à quel point elle les aimait fort, tous les deux.
Quelques minutes passèrent.
Sakura tenta de retourner à sa concentration, la tête penchée sur ses papiers, mais elle n'eût aucun mal à comprendre que quelque chose clochait avec le garçon. Il tournait en rond dans la pièce et elle sentait clairement son regard sur elle, par moment. Elle repoussa doucement les documents et posa un regard inquiet sur lui.
- "shikadai." appela-t-elle. "dis-moi, tout va bien ?"
Le son de la voix de l'adulte lui arracha un sursaut et il osa un énième regard vers elle, sauf que cette fois c'est dans l'émeraude ses yeux qu'il tomba et non pas le rose de ses cheveux. Il étouffa maladroitement un soupir entre ses lèvres et acquiesça.
- "tout va bien." répondit-il, en prenant place sur une chaise.
- "t'es un très mauvais menteur et tu le sais."
Une grimace déforma le coin des lèvres du garçon ; elle n'avait pas tort sur ce point.
- "je.. j'ai un souci." lâcha-t-il, d'une voix gênée.
- "un souci ? quelqu'un te veut du mal ?"
Il aurait préféré, d'une certaine manière.
- "non, ce n'est pas.. ça. c'est autre chose."
- "autre chose ? c'est à dire ?"
Le brun attrapa une petite inspiration, les lèvres entrouvertes et déposa son regard sur la rose. Elle l'observait, les sourcils froncés, et une pointe d'inquiétude dans le fond de ses prunelles. Qu'était-il censé dire ? Pourquoi était-il là dans un premier temps ? N'avait-il pas une sieste à faire ?
- "shikadai." appela-t-elle. "qu'est-ce qu'il y a ? tu sais que tu peux vraiment tout me dire, je ne te jugerai pas. tu es plus qu'un élève pou-."
- "érection." s'exclama-t-il, dans un bégaiement.
- "érection ?" répéta-t-elle, totalement perdue.
Une teinte écarlate s'accrocha aux joues du brun et il enfouit son visage dans ses mains, laissant échapper un grognement presque adorable dans une autre situation. Elle l'observa un instant, cherchant à comprendre et au bout de quelques minutes à l'écouter marmonner dans sa barbe des insultes envers lui-même, elle pencha légèrement la tête sur le côté, une expression bien plus douce sur le visage.
- "est-ce que ton souci a quelque chose à voir avec ton entrejambe ?" interrogea-t-elle, doucement. "tu souffres d'impuissance, shikadai ?"
Un long soupir échappa au garçon et elle comprit qu'elle avait vu juste. Elle attendit quelques secondes qu'il se reprenne et croisa un regard vert plus que gêné d'être dans cette pièce.
- "oui." acquiesça-t-il, du bout des lèvres. "je.. je ne sais pas ce qui cloche chez moi."
- "déjà, shikadai, il n'y a rien qui cloche chez toi." dit-elle. "tu penses que je peux te poser quelques questions indiscrètes ou tu préfères un médecin que tu ne connais pas ?"
- "non, non. je suis déjà trop gêné, alors devant un inconnu.."
Elle acquiesça et attrapa un calepin vierge, ainsi qu'un stylo.
- "tu as déjà eu des rapports sexuels ?"
- "non." dit-il, les joues rouges.
- "et tu te souviens à quand remonte ta dernière érection ?"
- "euh.. n-non. j'en sais rien."
- "mais tu te souviens en avoir déjà eu une ?"
- "oui, ça je suis sûr. mais c'était il y a très longtemps."
- "tu dors bien, en général ?"
Le brun haussa simplement les épaules à cette question.
- "tu manges bien ?"
- "ah ça, oui oui. si je rate un repas, maman me force à prendre une assiette énorme au repas suivant."
Un petit rire échappa à la rose, qui acquiesça. Temari était une mère infernale.
- "t'es angoissé à propos de quelque chose ?" demanda-t-elle.
Un "non" s'échappa un peu trop vite des lèvres du garçon et elle lui jeta immédiatement un coup d'oeil, les sourcils froncés. Encore un mensonge.
- "shikadai." appela-t-elle, doucement.
- "c'est juste que.. je ne sais pas." lâcha-t-il, difficilement. "j'ai peur que mon manuscrit soit un fiasco et ce n'est vraiment pas une possibilité envisageable, il doit être parfait. j'ai peur de ne pas être un bon médecin. ou de faire encore du mal à mitsuha. elle fait encore des cauchemars certaines nuits tu sais. et puis, il y a chôchô et inojin. et sa-.. c'est rien. il y a tellement pire dans le monde."
- "shikadai." dit-elle.
- "non, c'est vrai et tu le sais. tu l'as vu, toi. avec la quatrième grande guerre et le massacre. tu as vu l'état de mon père, et des autres. je ne meurs pas de faim, je ne suis pas tout seul, j'ai un toit au-dessus de ma tête, je n'ai pas à me plaindre. je n'ai pas le droit de me plaindre, je-."
- "shikadai." appela-t-elle, sévèrement, cette fois.
Une demi-seconde plus tard, elle se heurtait à un regard qu'elle n'avait pas vu depuis bien longtemps dans les yeux du brun. Celui d'un enfant effrayé. Il était malheureusement un de ces enfants qui avaient dû grandir trop vite, il n'était peut-être pas le plus à plaindre, mais ce qu'il avait vécu laissait des séquelles, même s'il était fermé à cette idée.
Un bruit de pas les tira de l'instant et le regard de l'enfant effrayé disparu aussi vite qu'il était apparu. Sayaka se faufila dans l'encadrement de la pièce, un petit sourire au coin des lèvres.
- "je te cherchais, prince de suna." lança-t-elle. "c'est l'heure de reprendre ton poste."
- "oui, attends-moi, j'arrive." lâcha-t-il, en rangeant sa chaise.
La blonde lança un sourire à la rose derrière le bureau et retourna attendre dans le corridor, tandis que le brun se penchait doucement en avant.
- "merci pour ton aide." dit-il, simplement, en se relevant.
- "je ne pense pas t'avoir aider, shikadai." souffla-t-elle, les sourcils froncés.
Un soupir s'échappa de ses lèvres et elle rangea son calepin dans un tiroir, alors qu'il lui tournait le dos pour s'en aller, sans rien dire de plus.
- "shikadai ?" appela-t-elle, une dernière fois. "parles-en à ton père, de ton souci."
- "à mon père ?" répéta-t-il, les sourcils froncés.
- "fais-moi confiance." dit-elle.
*
Quand la fin de journée pointa le bout de son nez, Sayaka insista auprès du brun pour prendre un verre, avant qu'ils ne se séparent chacun de leur côté. Elle n'était pas dupe, elle avait remarquée le matin même l'état du garçon et au fur et à mesure de la journée, au fil des taches, son inquiétude n'avait fait que s'intensifier. Parce qu'il n'était pas réellement là, avec elle et leurs patients. Physiquement, il assurait, faisait un boulot remarquable comme d'habitude, mais mentalement, il était comme.. éteint. Et elle l'appréciait bien trop pour ne pas tenter, même maladroitement, de lui changer les idées.
- "si monsieur veut bien se donner la peine." lança-t-elle, en poussant l'une des portes d'entrée de l'hôpital.
- "quelle galanterie." lâcha-t-il, un sourire au coin des lèvres.
Shikadai s'engouffra à l'extérieur de l'établissement et étouffa un bâillement entre ses lèvres, réajustant les bretelles de son sac à dos. La journée avait été longue, il n'avait fait que cogiter encore et encore sur le conseil de Sakura ; comment était-il censé aborder un tel sujet avec son père ? Une main sur sa joue le tira de ses pensées et il étouffa un soupir entre ses lèvres.
- "shikadai ?" appela la blonde, tout doucement. "tout va bien ? tu as encore eu une absence."
- "oui, t'en fais pas. je suis juste fatigué." répondit-il, en lui offrant un petit sourire. "mais je veux quand même boire ce verre avec toi. en plus, tu paies."
- "j'ai dis ça ?" lança-t-elle, amusée.
- "oui, je suis sûr d'avoir entendu, oh shikadai je t'invite à boire un verre." dit-il, en imitant très mal la voix de la jeune femme.
Mais cette petite imitation eut l'effet recherché, puisqu'un rire s'échappa des lèvres de la blonde, qui s'empressa de critiquer ses talents d'imitateur. C'était d'une facilité de sourire ou rire quand elle était dans les parages.
Le brun s'apprêtait à ajouter quelque chose, quand son regard s'accrocha à deux silhouettes qu'il ne connaissait que trop bien. Sincèrement, à cet instant, son cœur rata douloureusement un battement. Il se heurta au visage déformé par l'inquiétude de sa mère et aux yeux anormalement rougis de sa sœur. Et c'est comme si d'un coup il était projeté dans son propre corps, mais une poignée d'années en arrière, quand son père avait décidé pour le bien de tous de rester au pays du feu, malgré le massacre. D'un pas essoufflé, Temari se rapprocha des deux jeunes adultes.
- "maman." lâcha le brun, la voix défaillante. "qu'est-ce qui se passe ? il est arrivé quelque chose à papa ?"
- "shikadai." souffla doucement Sayaka, à ses côtés, en attrapant sa main dans la sienne. "calme-toi, d'accord ?"
Il croisa un instant son regard et la tendresse qui trainait au fond de ses prunelles eut le don d'apaiser un instant ses craintes, bien qu'elles restaient là, quelque part.
- "ton père va très bien, t'en fais pas." déclara sa mère. "mais hanako a disparu."
- "quoi ?" lâcha-t-il, les sourcils froncés.
- "inojin devait la prendre à l'école aujourd'hui, mais elle n'y était pas et personne ne sait où elle est." expliqua-t-elle, rapidement. "j'espérais que vous l'auriez vu, vous."
- "non, on sort seulement du travail." déclara la collègue du brun.
Le son d'un sanglot les tira de leur conversation et ils tournèrent la tête d'un même mouvement vers Mitsuha, qui s'accrochait à la main de sa mère adoptive, des larmes ruisselant sur son visage. L'image blessa son frère, en plein cœur et il s'empressa de mettre un genou à terre, tendant les bras vers l'enfant qui se rua dedans.
- "on va vous aider à la chercher." lança Sayaka, en jetant un regard au brun.
- "vous risquez de croiser ino, saï et inojin. ils la cherchent depuis un moment déjà."
- "on peut peut-être se séparer ?" proposa la blonde. "mitsuha pourrait aller avec shikadai, et moi avec vous, si vous êtes d'accord."
- "t'es un ange, sayaka." lâcha Temari. "t'es d'accord avec ça, mitsuha ?"
Elle n'obtint qu'un hochement de tête de la part de sa petite fille. Mitsuha et Hanako ne s'étaient que peu quittés depuis l'adoption de la petite blonde par Ino et Sai. Un lien s'était tout de suite tissé entre elles, malgré les deux ans de plus qu'Hanako avait.
Temari déposa un rapide baiser sur le sommet du crâne de Mitsuha et s'empressa de reprendre ses recherches, remerciant encore une fois du bout des lèvres la jeune femme qui s'était proposé pour l'accompagner et l'aider. Shikadai, lui, resserra un instant son emprise autour du corps de sa petite sœur et lui offrit un "tout irait bien" au creux de l'oreille.
Tout irait bien, n'est-ce pas ?
*
Le pied du blond entra brutalement en contact avec une poubelle qui passait par là et elle retint une grimace. Quelques jurons flottèrent un instant dans les airs. Il était comme ça depuis plusieurs heures, et plus les minutes s'échappaient, plus il perdait patience. Lui. Ce garçon habituellement si dans l'humour et le calme.
Un soupir s'échappa de ses lèvres, lorsqu'elle le vit rejoindre une autre poubelle pour se défouler et elle s'empressa de doubler sa cadence. Les mains sur les hanches, elle se glissa face à lui, les sourcils froncés.
- "inojin." dit-elle calmement.
Le prénom se heurta un instant à leurs deux silhouettes.
Un raz de marée d'émotions traînaient dans le fond de ses prunelles bleutées et elle se rendit compte soudainement d'à quel point ils n'étaient plus des enfants, d'à quel point l'époque où ils se chamaillaient dans l'insouciance n'existait plus. Il lui jeta un mauvais regard et tenta de reprendre sa route, mais la rousse l'en empêcha. Dans un geste d'une délicatesse déconcertante, elle attrapa son visage entre ses mains.
- "s'il te plaît." ajouta-t-elle doucement. "calme toi."
Ils s'étaient disputés la veille, dans ce coin de paradis sur les terres du clan Nara. Et ils ne s'étaient pas adressés la parole depuis ce moment-là, depuis qu'ils s'étaient clairement dit l'un à l'autre d'aller se faire foutre. Pourtant, elle était là. Et elle n'avait pas hésité une seule seconde à se joindre aux recherches, quand elle avait croisé Ino et Sai, paniqués, dans les rues du village caché de la feuille.
- "je te le promets, on retrouvera hana." dit-elle. "mais pour ça, ta colère ne sert à rien. tu dois te calmer et réfléchir un instant, inojin."
Les mots de la rousse se glissèrent au creux de ses oreilles et il tenta de prendre une inspiration, le coeur en vrac. Dans le fond, elle n'avait pas tort. Mais c'était tellement dur de se contrôler, là, tout de suite. Une pointe de tristesse remplaça la colère dans les traits de son visage et il ferma les yeux, une demi-seconde, profitant de la douceur des mains de la jeune femme sur ses joues.
- "je ne peux pas la perdre." dit-il, dans un murmure douloureux.
- "je sais, inojin." souffla-t-elle, tristement.
- "c'est ma petite-soeur."
- "je sais. on la trouvera."
Une promesse silencieuse qu'elle lui faisait du bout des lèvres. Elle rapprocha doucement son visage du sien et étouffa un peu ses craintes d'un baiser sur sa joue. Puis, ils reprirent les recherches à travers le village. Dans une ou deux heures, la nuit tomberait. Chôchô jeta un rapide coup d'oeil à son téléphone, pile au moment où un message de sa tante Ino lui demandait de se rendre au point de rendez-vous qu'ils avaient convenus quelques heures en arrière.
Il ne fallut pas longtemps à Inojin pour comprendre qu'aucun des adultes n'avait trouvé la petite fille, pas quand il se heurta au regard embué de sa mère, entourée des autres, à la seconde où Chôchô et lui arrivèrent au lieu de rendez-vous. Mitsuha porta sur leurs silhouettes un regard plein d'espoir, juste avant de fondre en larmes.
- "merde." grogna-t-il, les poings serrés.
- "mitsuha." appela doucement Shikadai, en la tirant dans une étreinte.
La petite brune se faufila encore une fois dans les bras de son frère, qui s'empressa de lui frotter le dos chaleureusement.
- "mais où est-ce qu'elle peut bien être ?" lâcha Ino.
L'ébène des iris du brun se posa sur la quarantenaire. Elle semblait au bord du gouffre, ce bout de femme si souriant habituellement. Un soupir échappa à ses lèvres et il repoussa doucement sa petite sœur qui se serrait si fort contre son torse.
- "mitsuha." appela-t-il. "regarde-moi. respire calmement."
Les épaules prises de soubresauts par moment, Mitsuha eut du mal à répondre positivement à la requête du garçon. Il tenta d'effacer du bout des doigts les larmes qui traînaient sur ses joues enfantines.
- "mitsuha." répéta-t-il, doucement. "prends une inspiration. j'vais avoir besoin de toi."
Difficilement, elle acquiesça et prit une inspiration, calmant que trop peu ses sanglots.
- "hana est ta meilleure amie." commença-t-il. "tu la connais aussi bien que moi, je connais inojin et chôchô, tu es d'accord avec moi ? alors j'ai besoin que tu réfléchisses. il y a forcément un endroit ou plusieurs où hana et toi, vous allez. si une personne ici peut retrouver hana, c'est toi."
Mitsuha attrapa une autre inspiration.
Réfléchir. Réfléchir. Réfléchir. Tous les adultes accrochés à ses lèvres.
Et finalement au bout de quelques minutes, la brune offrit un petit acquiescement à son frère, les joues rougies à cause des précédentes larmes. Shikadai ne retint pas son sourire et déposa un chaste baiser sur son front.
- "montre nous." dit-il.
*
Le bruissement d'une feuille. Le craquement d'une branche. Le souffle du vent.
Elle ne parvenait pas à retenir ses sanglots, là, recroquevillée sur elle-même, dans ce bout de forêt. Il avait été spectateur de tant de joie, de sourires, de rires, de moments partagés avec sa meilleure amie, mais là, il n'y avait qu'elle. Juste elle, au pied de ce grand arbre.
- "hanako !"
- "hanako ! tu es là ?"
- "hana !"
Un énième sanglot s'échappa de ses lèvres au son de cette voix-là, la dernière à avoir prononcé son prénom. Une minute plus tard, elle se heurta au corps de sa mère adoptive, à ce parfum lavande qui hantait constamment les murs de la demeure familiale.
Temari étouffa un soupir empreint de soulagement, à la vue attendrissante sous ses yeux. Ino ne lâchait pas Hanako, la serrant contre elle, en lui murmurant tout un tas de mots doux à l'oreille. Un sourire déforma le coin de ses lèvres. Saï, à ses côtés, observait silencieusement les deux femmes de son existence et la sunienne l'empêcha de perdre l'équilibre sous le soulagement, un bras ferme autour de sa taille. Il la remercia d'un sourire maladroit.
*
La maison demeurait affreusement calme. Les larmes s'étaient calmés et ils s'étaient tous retrouvés chez les Yamanaka ; Ino et Saï avaient insisté pour que tout le monde reste au moins pour le repas, un remerciement pour les recherches interminables. Mais depuis qu'ils avaient mis un pied dans la demeure, personne n'avait osé dire un mot. Une certaine tension régnait dans les airs. Et au milieu de tout ça, Hanako traînait sur le canapé, la tête baissée.
- "qu'est-ce qui s'est passé ?"
Ce fut la voix d'Inojin qui brisa le silence, arrachant un sursaut à sa mère en retrait. Il voulait comprendre. Pourquoi était-elle partie ? Hanako était une membre à part entière de cette famille et elle lui semblait vraiment heureuse d'être là, avec eux, au quotidien. Elle lui semblait vraiment heureuse de porter le nom du clan Yamanaka, tous les jours.
- "hanako." dit-il, face à son mutisme. "réponds moi, s'il te plaît."
- "inojin." lâcha le père de famille, épuisé.
- "non, je veux savoir. qu'est-ce qui s'est passé ? est-ce que tu-."
- "c'est encore les autres enfants ?" le coupa Mitsuha, les sourcils froncés.
L'attention se reporta sur la petite brune, assise sur les genoux de sa mère.
La question flotta un instant dans les airs. Hanako ne disait rien, le regard bloqué sur le sol.
- "les autres enfants ?" répéta Saï, perdu.
- "ils l'embêtent, à cause de sa cicatrice." ajouta la brune.
La fameuse cicatrice. Saï la connaissait depuis un bon bout de temps, cette cicatrice. Il n'oublierait jamais sa première rencontre avec sa fille adoptive, la façon dont elle s'était présentée à lui, déclarant que les adultes ne voulaient pas d'elle, à cause de la trace que le massacre du pays du feu lui avait laissée sur l'abdomen. Il se heurta au regard triste de son épouse. Ils n'avaient rien remarqué. Hanako n'avait jamais rien dit.
Mitsuha repoussa doucement les mains de sa mère autour de sa taille et se hissa sur ses deux pieds, effaçant rapidement la distance qui la séparait de sa meilleure amie. Les mains sur les hanches, elle se posta devant la blonde.
- "regarde moi." s'exclama-t-elle, de sa voix frêle.
- "mitsuha." appela doucement Temari.
- "hana !" dit-elle, d'un ton plus fort.
Un léger sursaut s'accrocha à la silhouette de la concernée et elle offrit un regard humide à la brune. Shikadai hésita à intervenir, mais il se dégageait quelque chose d'incroyable de la silhouette de sa sœur à cet instant, qu'il n'osa pas faire un mouvement, observant silencieusement la scène.
- "demain, j'irai à l'école avec toi." déclara-t-elle. "et tu me montreras lequel t'a embêté aujourd'hui. je m'occuperai de lui casser le genou."
Le brun étouffa difficilement un sourire amusé entre ses lèvres et échangea un regard avec Sayaka, à ses côtés. Elle était captivée elle aussi par l'échange sous leurs yeux.
- "tu ne dois plus t'en aller." dit-elle. "je te protègerai toujours, je te le promets. je serai toujours à tes côtés, mais pars plus comme ça. j'ai eu peur..
Mitsuha s'accroupit un instant, les yeux soudainement humides.
- "si tu promets de rester avec moi, je te promets de casser un genou à tous ceux qui t'embêtent à l'école. t'es ma meilleure amie, hana."
- "je te le promets." lâcha la blonde, dans un murmure.
La seconde d'après, elles s'écroulaient dans les bras l'une de l'autre, mettant un point final à ce moment plus qu'émouvant. Un toussotement les tirèrent de l'instant et Mitsuha se heurta doucement au regard amusé de sa mère.
- "et si on revenait sur le passage où tu casses le genou d'un enfant ?" proposa-t-elle, un sourcil arqué.
*
L'immensité du ciel l'appelait. Selon les mots de sa mère, il tenait cet émerveillement pour les nuages et l'atlas de son père, et sincèrement, il était carrément d'accord avec elle. Une poignée de ses souvenirs enfantins comprenaient son père et lui, allongés dans l'herbe, le regard perdu sur le ciel. Il aimait ça. Cette quiétude qui en ressortait constamment, surtout après une journée pareille. Comment aurait-il réagi si c'était Mitsuha qui avait pris la fuite, ainsi ? Il se serait senti coupable, même si ça ne l'avait pas concerné. Le massacre du pays du feu leur avait pris bien des choses, mais dans le cas d'Inojin et Shikadai, ça leur avait permis d'agrandir leurs familles respectives.
Le repas s'était très bien passé, rythmé par les blagues de Mitsuha et les rires timides d'Hanako. Temari avait perdue dix bonnes minutes en explications pour convaincre sa fille adoptive de ne pas casser de genou à l'école, toute cette histoire serait réglée par les adultes et bien que Mitsuha était une véritable terreur, Ino était terrifiante et elle s'occuperait personnellement de ceux qui persécutaient sa fille.
Sayaka était partie juste après le repas. Ils travaillaient tôt le lendemain et il avait promis de se rattraper pour ce verre qu'ils n'avaient pas pu boire le jour-même.
Et là, il se retrouvait sur le perron, entouré de ses deux meilleurs amis. Inojin somnolait presque et Chôchô observait le ciel, avec lui. Un doux sourire déforma le coin de ses lèvres et il s'apprêtait à fermer les yeux à son tour, quand la voix de la rousse rompit le silence.
- "les garçons." dit-elle, doucement.
- "hm." lâcha simplement le blond.
- "j'ai quelque chose à vous dire."
La pointe de sérieux dans la voix de la rouquine lui arracha un léger froncement de sourcils et il se redressa légèrement, donnant un petit coup à Inojin pour qu'il se réveille. Le blond papillonna des yeux quelques instants et acquiesça, un bâillement au bord des lèvres.
Chôchô se releva doucement, leur tournant le dos.
- "en fait, voilà." commença-t-elle. "je fréquente quelqu'un et c'est plutôt sérieux, alors je voulais vous le dire d'abord."
- "on le connaît ?" demanda le brun, curieusement.
- "oui, tu le connais même plutôt bien toi. c'est ton cousin, shinki."
- "oh, bah.. félicitations, je crois." lâcha le brun, en se redressant complètement.
Il se hissa doucement sur ses deux pieds et se rapprocha de sa meilleure amie, lui offrant un petit sourire. Il était content pour elle, dans le fond. Shinki était un bon garçon, le fils de son oncle. Il s'entendait plutôt bien avec lui.
- "je suis grave contente." s'exclama-t-elle, dans un sourire immense. "tu ne me félicites pas, inojin ?"
Le garçon ne bougea pas d'un poil, assis au bord du perron, des mèches blondes devant ses iris bleutés. Qu'est-ce qu'il était censé dire ? Il attrapa douloureusement une inspiration et releva à peine le regard vers ses deux meilleurs amis.
- "si." dit-il. "félicitations, chôchô."
La jeune femme claqua un doux baiser sur la joue de Shikadai et s'échappa dans le salon, laissant derrière elle ses deux meilleurs amis et le calme. Un nouveau silence prit le dessus et pendant un court instant, le brun se sentit prêt à reprendre sa découverte du ciel sombre, mais un bruit pas très loin de lui lui brisa le cœur.
Le bruit d'un sanglot étouffé.
Il se rapprocha doucement de lui et s'accroupit, déposant son front sur les genoux du blond. Les sanglots redoublèrent d'intensité et il ne dit rien, se contentant d'être là, proche de lui. Il la connaissait cette sensation, lui aussi, celle d'un cœur brisé.
Prochainement : First step.
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