Chapitre 3 : Rencontre

Harry's POV

Après m’être enfermé dans ma chambre, je m’étais allongé sur mon matelas et j'avais fondu en larmes. Je crois que ça me faisais trop de mal de le voir pour une fois revenir dans ma chambre après tant d’années. Et ses mots, je n’arrive pas à croire que Louis ai pu devenir si mauvais alors qu’enfants, nous étions presque fusionnels.

Cela faisait maintenant trois ans qu’il n’avait pas mis un pied ici. Cette dispute entre lui et moi avait éclaté le jour de mes 15 ans, quand j’étais encore au collège. Louis a un an de plus que moi et il a redoublé une fois. C’est la raison pour laquelle je m’étais rapidement retrouvé dans la classe de mon meilleur ami. Un jour, alors que j’étais installé confortablement dans mon lit, j’avais pris une photo de Louis. Sur celle-ci, il était torse nu. Nous avions passé les vacances au bord de la mer, ses parents, lui et moi. Mais aujourd’hui, je me rendais compte que je commençais réellement à devenir un homme et à avoir des envies mais je n’avais peut-être pas les bonnes à ses yeux. Et j’ai commencé à ressentir un véritable désir pour Louis, celui qui vous fait frissonner à chaque fois que vous croisez le regard de cette personne.

Mais un autre jour, c’est allé trop loin, Zayn Malik, un ami de Louis a fait circulé une rumeur comme quoi je me touchais sur des photos de Louis. Et je suis devenu la risée de l’école. Louis a commencé à s’éloigner de moi jusqu’à ne plus jamais me parler. Il est devenu haineux envers moi alors il m’a fait subir les pires horreur. Il m’a fait frappé par ses amis, il m’a enfoncé la tête dans les toilettes, il m’a tellement pourri. Je suis devenu sa victime, son souffre douleur. Celui qui ferme sa gueule. Louis est devenu un inconnu à mes yeux. Et j’ai finalement réussi à me convaincre que l’amitié entre lui et moi n’avait jamais existée. Qu’elle était simplement le fruit de mon imagination. Deux êtres comme nous ne pouvais pas être des âmes sœurs, nous étions juste faits pour ne jamais nous entendre.

J’en ai marre de le voir à la maison chaque mois. Ca me serre le cœur, ça me tord les entrailles, ça me noue la gorge. Et finalement, lorsque j’ai un moment de répit, je laisse toute ma colère et ma haine s’échapper dans mes sanglots. Je le déteste ! C’est officiel.

 *     *     *

Le lendemain matin, le réveil a été dur et mes yeux étaient encore rouges de la veille. J’avais passé une mauvaise nuit et je n’avais même pas pris le temps de réviser alors que les examens blancs approchaient. Ce matin là, mon père s’était assit face à moi, l’air grave :

-Harry, je t’ai entendu pleurer toute la nuit.

Je relevais mon regard de mon bol de céréales et je crois que je ne pouvais plus rien lui cacher à cause de mes yeux. Il me détailla du regard quelques instants avant de continuer :

-Ta mère l’a aussi remarqué. Tu sais, il y a des jours où je me suis réellement demandé si tu te sentais bien parce que tu n’avais pas l’air dans ton assiette mais je crois que je ne t’ai jamais vu ou entendu pleurer. Jusqu’à hier soir.

Tu ne m’as jamais entendu pleurer ? Peut-être que si tu passais plus de temps à te soucier de ton fils plutôt que de ton travail, tu te rendrais compte que je ne vais pas bien et que ça fait trois ans que j’essaie de ne pas tout faire exploser. Je dois être le fils parfait et au bout d’un moment c’est usant d’être là, un sourire placardé sur le visage à essayer de bosser alors que je vis un enfer chaque jour. Et tu sais à cause de qui ?! A cause de ce foutu Tomlinson. Cette pourriture qui me déteste pour une simple rumeur qui a fait le tour du collège en un rien de temps. Mais toi qu’est ce que tu peux t’en foutre de ma vie.

-Mais je vais bien.

Oui, j’étais lâche. Je crois que je n’avais pas le courage de déballer mon sac aujourd’hui. Je ne voulais pas me fâcher avec mon père. Surtout que j’allais avoir droit à un véritable interrogatoire dans la voiture si je lui avais tout raconté.

Il s’est tut, il m’a regardé puis il a faiblement hoché la tête avant de se relever. Il avait abandonné. Il préférait se défiler pour me montrer à quel point je n’étais rien à ses yeux. Je finissais mon bol de céréales et j’allais finir de me préparer dans ma chambre. Une quinzaine de minutes plus tard, je montais dans la voiture de mon père. C’était une limousine conduite par un chauffeur méconnaissable. Avec cette auto, je ne pouvais pas passer inaperçu.

Par la vitre teintée, je regardais défiler les vieux bâtiments londoniens. Je passais bien entendu devant les plus beaux monuments et la voiture se garait devant mon lycée qui était plus éloigné de la ville de manière à ce que « les élèves étudient dans le plus grand des calmes ».  Mon père était encore au téléphone lorsque je m’apprêtais à sortir. C’est pourquoi je du lui répéter à plusieurs reprises un au revoir auquel il répondit par un petit geste bref. Le sac sur l’épaule, habillé de mon uniforme bleu foncé, je parcourais les couloirs de l’école jusqu’à tomber sur Tomlinson. Je baissais la tête et alors que je m’apprêtais à dévier la route, je fus interpellé par Liam. Je me retournais. Tous les regards étaient braqués sur nous. Même celui de Louis et de sa pouf.

-Tiens, voici le sujet du devoir. Je veux que tu me le donne jeudi en main propre. Et tu n’oublieras pas de te relire plusieurs fois. Si tu oublies un seul mot, je te tue.

Je hochais la tête et récupérais son sujet avant de foncer, tête baissée, vers mon premier cours. Je m’asseyais et le prof débuta:

-Bonjour. Aujourd’hui, je suis heureux de vous présenter notre nouvel élève, Niall Horan. J’espère que vous l’accueillerai correctement…

J’entendais déjà des chuchotements derrière moi, m’indiquant que ce Niall faisait partis de la nouvelle bourgeoisie et s’était installé il y a peu dans une rue voisine à la mienne. Le brouhaha formé par ces messes basses fut interrompu par le professeur :

 -Taisez vous ! Je ne veux entendre aucun commentaire.

 Son regard parcourut les bureaux et se stoppa sur ma chaise voisine qui se trouvait être vide puisque personne ne désirait s’asseoir à côté d’Harry Styles. Il chercha une autre place puis dans un long soupir, il désigna la place à mes côtés à Niall. Ce dernier arborait un joyeux sourire et il m’avait l’air confiant. Il s’installa à mes côtés et le cours débuta mais cette fois-ci pour de bon. Je fixais mon cahier ouvert puis j’apportais le bout de mon stylo à mes lèvres pour le mâchouiller, comme d’habitude. Mais je sentais son regard sur moi et je dû le dévisager pour qu’il ose enfin  m’adresser la parole.

-Je suis Niall Horan.

-J’ai cru comprendre.

Il me présenta sa main et je détournai le regard vers ma feuille. Je ne voulais pas qu’il croit pouvoir être mon ami alors que dans moins d’une semaine il serait déjà là à me faire des croches pattes et à me rire au nez. Il sortit ses affaires et il se mit à écouter le cours. Enfin il devait faire semblant puisque par moment, je le voyais écrire des mots au coin de sa feuille. Mon regard s’aventura sur sa mine de crayon et je le vis inscrire quelques noms de groupes. Je reconnus mes groupes préférés et je relevais mon regard vers le sien avant de lui chuchoter :

-Je suis Harry Styles. Tu as l’air d’être un grand fan de rock à ce que je vois.

Puis du menton, je lui désignais les quelques noms. Il garda son sourire scotché aux lèvres et dans un accent Irlandais prononcé il me répondit :

-Oui, j’adore le rock, c’est le seul style de musique que je suis capable d’écouter pendant des heures. Et toi tu aimes aussi ?

En voyant l’incompréhension sur mon visage, il continua dans un accent bien plus Anglais :

-Excuse moi, je suis Irlandais alors quelque fois, je parle avec un accent un peu trop prononcé.

Je lâchais un petit rire en secouant la tête pour lui indiquer que ce n’était rien. Il paru surpris de me voir rire et je lui écrivis, au coin de mon cahier : « Je suis un grand fan du rock Anglais. Depuis que je suis gamin, c’est le genre de musique qui me passionne ». Je le vit lire puis hocher la tête. Il me répondit alors au coin de sa feuille et au fur et à mesure qu’il énumérait les noms de groupes à la renommée mondiale, je hochais la tête : « The Who ? » Hochement de tête. « Oasis ? » Hochement de tête. « Depeche mode ? » Hochement de tête. « The Stone Roses ? » Je fixais un instant le bout de papier puis je lui murmurais :

-Tu connais The Stone Roses ?

-Evidemment, je suis un grand fan de « I wanna be adored ».

 Je lui fis un grand sourire et pendant plus d’une heure, nous parlions de rock britannique. Par contre, le prof nous a repris plusieurs fois. Malgré ça, je sentais quelque fois le regard de Louis posé sur moi. Il était au fond de la classe et j’étais juste devant lui. J’aurais voulu qu’il crise de me voir ainsi proche d’un autre. Mais il ne fit rien.

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