Louis' POV

-Non Louis, tu ne ressens absolument rien pour lui. C'est un homme, espèce d'imbécile. Et qu'est ce que tu es au juste? Un homme! Oui Louis est un homme! Je suis un homme! C'est juste un ami, rien de plus!

Cela faisait plus d'une demi-heure que je fixais avec désespoir et exaspération mon reflet dans le miroir de ma chambre blanc immaculé. Je me répétais les même mots pour tenter de me convaincre mais rien ne marchait. Vous savez, lorsque vous tombez amoureux de quelqu'un ; au début vous vous attendez à ressentir une simple attirance physique mais au fur et à mesure que votre relation évolue, vous vous rendez compte que vous avez réellement besoin de cette personne. Certains disent que l'amour c'est l'oxygène et je ne pourrais jamais dire que c'est faux. Puisque je connais à présent Harry comme le dos de ma main. Je le connais si bien que je suis tombé amoureux de lui. Mais il n'est pas censé y avoir un pacte entre vous et votre meilleur ami mentionnant que vous ne tomberez jamais amoureux l'un de l'autre? Si, à cet instant précis, ce foutu pacte existait, j'aurais pu me résonner moi même. Me dire que je devais respecter ces règles et si il y avait eu ce fichu pacte, je n'aurais sûrement pas embrassé Harry hier soir. 

Je scrutais un instant mon reflet. J'avais les poings serrés, les joues rouges et j'avais l'impression que mon corps tout entier était une masse de muscles tendus. On voyait nettement les jointures de ma main blanchir à vu d'oeil. Je n'étais pas beau à voir et j'étais bel et bien énervé contre moi même. Je soupirais un long moment avant de remettre de l'ordre dans mes cheveux en bataille puis j'attrapais mon sac de cours et avant de franchir le pas de la porte, je me mettais à répéter ces mots:

-Harry est un homme, je suis un homme c'est-à-dire, interdiction de tomber amoureux de lui, c'est juste un ami, rien de plus.

Puis, ayant repris une bouffée d'air, je rejoignais l'entrée où m'attendait mon père, tout guilleret. 

-Alors, comment va mon fils? Et ces résultats d'examens alors?

-Il faut du temps papa, ils ont beaucoup de copies à corriger.

Il acquiesça et je le vis froncer les sourcils alors qu'il me détaillait du regard.

-Tu es tout rouge, tu es certain que tout va bien?

-Oui oui. Bon alors pas besoin de m'emmener aujourd'hui, je prend ma voiture.

-Mais le chauffeur s'est déplacé pour te conduire au lycée Louis.

-Alors tu lui diras que je prend ma voiture, j'imagine que tu n'as pas besoin de moi. Rétorquais-je séchement en sortant de notre luxueuse maison pour rejoindre ma décapotable.

Lorsque je fus à la hauteur de ma voiture, je jetai mon sac de cours sur la banquette arrière puis je grimpais dans l'auto, côté conducteur. Mon père venait de sortir de la maison et il ne tarda pas à me rejoindre alors que j'enfilais mes lunettes de soleil.

-Louis Tomlinson, qu'est ce qu'il t'arrive? Demanda-t-il, l'air visiblement énervé.

Je secouais la tête et, avec un petit sourire, je démarrais ma décapotable pour prendre la direction du lycée à toute allure sous le regard étonné de mon géniteur. A vrai dire, j'appréciais vraiment le fait de me trimballer devant une ribambelle de gens aux yeux exorbités devant la beauté de ma voiture. Vous devez sûrement croire que je suis un vrai prétentieux mais... Non enfin de compte, je n'ai aucune justification, j'ai vraiment la tête d'une personne prétentieuse et croyez moi, je le suis. À ces pensées, un sourire s'afficha sur mes lèvres alors que je ne tardais pas à me garer sur le parking du lycée. Bien sûr, comme je le disais précédemment, une ribambelle de personne était là, des lycéens de différents niveaux, plantés sur le parking à observer ma voiture et à m'observer moi puisque malgré tout, c'était le but premier. J'aimais que les gens posent leur regard désireux sur moi. Mes pensées furent interrompues lorsqu'une fille blonde s'approcha de moi en mastiquant son chewing-gum, me renvoyant en pleine face l'image de ma très chère Eleanor.

-Il paraît que tu es libre maintenant Tomlinson. Chuchota-t-elle à mon oreille en collant son énorme poitrine contre mon torse.

-Tu sais, je ne sais pas si tu es au courant mais je ne suis plus très fan des vagins si tu vois ce que je veux dire. Puisqu'elle me regardait comme une imbécile, je me décidai à continuer. Non, tu n'as pas l'air de comprendre donc c'est peut-être toujours mieux. Dans tout les cas, je ne sais pas qui t'a dit que j'étais célibataire mais je ne le suis pas du tout. Donc bonne journée.

Et sans plus attendre, je rejoignais les portes du lycée, laissant la blondasse aux gros seins sur le parking, apparemment complètement dépitée de ne pas avoir réussi à me mettre dans son lit. Je retirais mes lunettes de soleil en passant les portes du lycée et alors que la foule se pressait dans les couloirs, je pu apercevoir Liam, au fond du couloir, accompagné de Niall et de Harry. Ce dernier était adorable et il avait mis sa capuche pour recouvrir son visage même si je pouvais toujours voir ses lèvres, son nez et ses grands yeux verts ainsi que des petites boucles. Je marchais vers eux calmement, mon coeur battant à toute allure. Puis Harry tourna le visage vers moi lorsqu'il ne restait plus que quelques mètres pour nous séparer et il s'empressa de continuer de marcher sans même attendre Niall. Une fois aux côtés de mes amis, je leur adressa un coup d'oeil surpris.

-Qu'est ce qu'il lui arrive au juste? Demandais-je.

Niall me lança un regard gêné mais Liam m'observait. Il devait sûrement être au courant de ce qui s'était passé la veille entre moi et Harry mais le blond n'avait visiblement pas été tenu au courant. J'agrippais donc le bras de mon ami pour le tirer un peu plus loin.

-Liam. Il t'en a parlé?

-Absolument. Et je pense qu'il réagit comme ça parce qu'hier, il en a vu de toutes les couleurs lorsque tu l'as embrassé. Tu sais, ça doit être vraiment choquant de se faire embrasser par son "ennemi".

Je poussais un petit soupir alors que je sentais des regards se poser sur Liam et moi. Nous étions, apparemment, l'objet de plusieurs discussions puisque j'entendis certaines personnes marmonner mon nom en me lançant de rapides coups d'oeil. Je ne savais absolument pas de quoi il était question mais pour tout vous dire, je m'en fichais complètement. À cet instant précis, la seule personne que j'avais en tête, c'était Harry. Je devais le rattraper, m'excuser et puis peut-être qu'il voudra juste recommencer à être ami avec moi.

Sans attendre une seconde de plus, je fonçais en direction de la salle de mon premier cours et lorsque j'arrivais devant, la pièce était verrouillée et les lumières éteintes. Apparemment, le professeur n'était pas encore arrivé mais je découvris Harry, la capuche sur la tête et les écouteurs dans les oreilles, assis contre le mur gris souris. Il ne m'avait pas encore vu et lorsque je m'approcha de lui, il releva ses grands yeux pour venir percuter les miens. Je le vis nettement rougir, sûrement en se remémorant le baiser de la veille puis il se racla la gorge.

-Tu as réellement décidé de ne plus m'adresser la parole Harry?

-On... On devrait peut-être retourner à cette période où tu savais juste... m'insulter et me regarder en riant avec ta bande d'amis... Enfin... Je sais que ce baiser... Que tu étais sûrement un peu éméché tout comme Liam et Niall... Tu as dis beaucoup de bêtises mais je te pardonne, je te jure que je te pardonne et je n'ai répété à personne ce que tu m'as dis, je le promet! 

En disant ces mots, il se releva et s'écarta de mon corps devenu raide en l'entendant prononcer ces mots. Mais que croyait-il au juste? Que tout ce que je lui avais dit et fait hier, c'était seulement sous le coup de l'alcool? Mes yeux étaient devenu colérique sans que je ne puisse rien contrôler.

-Tout ce que je t'ai dis était vrai Harry! Je ne regrette aucun de mes mots, je te le...

Mais avant que je ne puisse finir ma phrase, il plaqua ses deux mains sur mes lèvres alors qu'il me dévisageais avec un regard d'enfant complètement perdu.

-Louis, tais-toi... On pourrait nous surprendre...

Je secouais la tête et je retirais ses mains, certes avec un peu de force puisque Harry avait beaucoup de force lui aussi. Lorsque ce fut fait, je m'approchais dangereusement de son visage. Bientôt, nos lèvres se frôlaient tandis qu'il me chuchotait de m'arrêter là, de regarder autour de nous. Mais je me fichais de ce que pensais les gens puisque je voulais l'embrasser. J'avais décidé de mettre toute ma conscience de côté pour venir celler nos lèvres dans un baiser qui s'avérait être tendre et amoureux. Bientôt, je sentis que la foule se rassemblait autour de nous mais je m'en foutais. Le plus important à ce moment précis, c'était Harry. Lui, tout entier. Et ses lèvres si douces et tellement délicieuses. Je l'embrassais à présent avec une certaine passion et Harry me répondait en venant entamer avec ma langue, une danse endiablée. Nous venions de former notre bulle, et ce n'était sûrement pas les gémissements de dégoût des élèves qui pourraient la détruire ou même nous détruire. Lorsque je reculais doucement mon visage pour ancrer mon regard dans le sien, il m'offrit un léger sourire mais la bulle se brisa plus rapidement que je ne l'aurai pensé. Lorsque son regard se posa sur les nombreux portable et les regards qui s'étaient dirigés vers nous, son souffle s'accéléra et il se fraya un passage hors de la foule alors qu'au même moment, le professeur arrivait en fronçant les sourcils.

-Monsieur Styles va bien? M'interrogea-t-il en jetant un coup d'oeil aux élèves pour leur dire de déguerpir.

-Monsieur, vous pensez quoi de deux personnes qui ne peuvent pas assumer leur amour l'un pour l'autre? 

-Et bien, je pense que ces deux personnes ne devraient pas avoir honte d'être ensemble. Quoi qu'on puisse dire sur la relation de deux personnes, l'amour, ce n'est que du bonheur. Vous savez monsieur Tomlinson, les relations cachées sont peut-être excitantes dès les premiers rencards mais lorsqu'on en a marre, je peux vous jurer que tout finit mal. Et c'est à ce moment là qu'on perd la personne qu'on aime le plus et on voudrait retourner en arrière, tout recommencer mais on ne peut pas. On est bloqué dans le présent et croyez moi, certaines fois, on aimerait énormément réparer toutes nos erreurs.