CHAPITRE 18 : Le pont
02 février 2011
- Nastia ? Tu fous quoi là ?
La concernée se réveilla lentement, croisant le regard bleu-vert de son partenaire. Le soleil venait de se lever et la température montait déjà en flèche. Pourquoi était-il si près d'elle ? Nastia se rendit soudain compte qu'elle s'était endormie contre lui et qu'elle entourait toujours son cou de ses ras. Reculant brusquement, elle faillit tomber du hamac sous le rire de Julian.
- Pourquoi tu me collais ainsi ?
La fillette grogna, toute rouge d'embarra :
- J'en sais rien ! T'as du bouger dans ton sommeil, voila tout.
Evidemment, le garçon ne parut pas convaincu mais sembla laisser tomber l'affaire, au grand soulagement de Nastia. Il regarda le ciel tout en vérifiant son sac :
- On est un peu en retard, il nous reste encore beaucoup de chemin avant d'arriver au second point. On ferait mieux de manger en route et de ne pas traîner.
Nastia acquiesça et les deux enfants se mirent rapidement en marche, tout en se partageant un reste de rations de survie. Ils espéraient avoir assez de nourriture pour finir la longue marche sans encombre, surtout qu'ils s'étaient réveillés avec une dizaine de minutes de retard. Ce laps de temps n'était pas trop important mais il fallait à tout prix qu'ils évitent d'arriver en retard au point de rendez-vous pour ne pas être privé de repas. Ou pire.
Il leur suffisait de suivre le sentier qui semblait les conduire jusqu'au point donné. Cela semblait presque trop facile avec les arbres qui les protégeaient des rayons de soleil malais. Ils sentaient le coup fourré des instructeurs à plein nez, à moins que ceux-là ne se retiennent pour le tout dernier jour du programme. Normalement, il leur restait encore deux points de passage à atteindre avant d'être confronté à la toute dernière épreuve de leur initiation.
En ce quatre-vingt-dix-huitième jour de programme, Nastia et Julian étaient couverts de bleus et de blessures superficielles. Néanmoins, cela ne les empêchait pas de souffrir de la chaleur et des ampoules à force de marcher sur un sol irrégulier. Le trajet était incroyablement ennuyeux car il ne changeait jamais. Toujours de grands arbres, une chaleur étouffante et des plantes toutes plus exotiques les unes que les autres. Des bruits suspects s'élevaient de temps à autres mais les deux jeunes préféraient les ignorer, sachant qu'ils ne risquaient rien tant qu'ils ne quittaient pas le sentier et qu'ils restaient vigilants.
***
Après plus de deux heures de marche, ils arrivèrent devant un pont accidenté. Celui-ci semblait comme abandonné, trop usé par les quelques passages. Le courant, juste en dessous, était relativement calme. Mais une hauteur de deux mètres séparait le pont du ruisseau.
- On dirait qu'on va être obligé de traverser par là, murmura Nastia, peu sûre d'elle.
- D'après la carte, c'est possible de passer par l'eau et de remonter la berge mais autant profiter du pont.
Celui-ci était en bois mais il manquait quelques planches au milieu. Rien d'infranchissable pour des recrues de CHERUB ayant déjà effectué le parcours aérien des dizaines de fois, mais cela restait dangereux. Si le pont ne cédait pas, ils leur suffiraient d'éviter les espaces vides et de sauter sur un mètre au milieu du pont. Autant les planches enlevées de ci et de là leur semblaient naturelles, autant le grand vide au milieu sentait le piège des instructeurs. Mais les deux enfants n'avaient pas le choix.
Nastia, étant la plus légère, s'aventura prudemment en première. Le pont tanguait et, manque de chance, il y avait un peu de vent. Julian surveillait attentivement sa progression, se tenant prêt à intervenir. La fillette avait une dizaine de mètre à parcourir et se tenait fermement aux rampes du pont pour ne pas perdre l'équilibre. Juste avant le saut du milieu, elle voulut se retourner mais peu stable, le pont commença à bouger. Effrayée, elle recula de quelques pas en criant :
- Tu ferais mieux de te dépêcher, il n'en a plus pour longtemps.
- D'accord, j'arrive ! MAIS SAUTE !
Nastia prit de l'élan et sauta. Ses pieds rencontrèrent un fin obstacle invisible et aussitôt, le pont explosa, précipitant les deux enfants dans le torrent. Ils n'eurent pas le temps de comprendre ce qu'ils leur arrivaient qu'ils durent nager pour ne pas perdre pied. Le courant n'était pas très profond mais assez violent. Nastia paniqua plusieurs secondes, à moitié sourde à cause de l'explosion. Elle ne comprenait pas ce qu'il s'était passé.
Se cognant à moitié contre une planche tombée dans l'explosion, elle se tint à celle-ci comme une bouée pour souffler. A quelques mètres, Julian se débattait dans le courant pour rejoindre la berge. Se servant de sa trouvaille comme un mini bateau, elle nagea en diagonale jusqu'à la berge en dessous de feu le pont. A bout de souffle, après avoir vérifié que Julian s'en sortait, elle s'écroula, les oreilles sifflantes.
Quelques minutes plus tard, Julian la secouait énergiquement :
- Bouge toi, faut vite qu'on reparte.
- J'ai les oreilles qui sifflent à cause de l'explosion, se plaignit Nastia, retrouvant quelques secondes son caractère de fillette pourrie-gâtée qu'elle avait été.
- Il faut marcher, sinon on aura rien à manger !
Le garçon se radoucit et l'aida à se lever. En la soutenant, il pointa du doigts le haut de la pente abrupte en expliquant :
- L'explosion ne nous a pas trop éloigné, il faut escalader et rejoindre notre chemin au plus vite. J'ai une corde dans mon sac, je vais grimper en premier, te la lancer puis tu monteras à ton tour.
Groggy, Nastia hocha la tête et s'assit par terre pendant que Julian commençait son ascension. Elle avait perdu une partie de son équipement dans sa chute ; son sac s'étant ouvert dans l'eau. Il fallait impérativement qu'ils rejoignent le point de contrôle avant l'heure dite pour ne pas se retrouver à court de nourriture et de matériel.
- C'est bon, je te lance la corde, monte !
Elle ne savait comment Julian avait réussis à grimper, surement en s'accrochant aux différentes prises que lui offrait la paroi. La fillette s'attacha à la corde et commença son ascension. Cela fut plus facile qu'elle ne l'avait imaginé et le choc de l'explosion était en train de passer. Finalement, elle n'avait pas besoin de corde mais Julian, ne sachant pas dans quel état elle se trouvait après sa chute, avait profité de l'équipement.
Une fois en haut, Nastia reprit la parole :
- Ça va mieux, on peut se remettre en route. Je crois que j'ai heurté un fil en échange, ça a du déclencher la bombe.
- C'est bien ce que je me disais, encore un coup tordu des instructeurs...
Sur ces mots, sans plus traîner, ils reprirent leur cadence, alternant pas de course et marche pour ne pas se fatiguer et avancer plus vite. La carte était trempée, mais restait lisible. Le soleil était encore haut dans le ciel mais ils avaient pris un retard considérable.
***
- Nastia ! Julian ! On est là ! retentit une voix féminine.
C'était Kim, accompagnée de Caleb, qui était au point de contrôle. Apparemment, ils étaient arrivés bien avant et les attendait avec inquiétude, voyant que l'heure était en train de tourner. Julian et Nastia avait finalement réussis à se rendre à l'heure au point de contrôle mais étaient essoufflés.
- J'ai cru que vous n'alliez jamais arriver, annonça Caleb, plus réservé.
- On a bien faillit, grogna Julian. Les instructeurs nous ont fait un de ces coups tordus !
- Ils ont placé une bombe sur le pont qu'on était censé traverser et on est tout les deux tombés à l'eau.
Kim se mit à glousser en imaginant la scène et Nastia lui donna un coup de pied léger en pestant sans agressivité :
- Mais on aurait pu tout rater, tu imagines !
- Vous avez réussis, c'est le plus important, rétorqua l'asiatique. Décidément tu es douée pour les plongeons involontaires toi, entre la piscine de l'hôtel et ici !
- Mais cette fois-ci, elle m'a entraîné avec elle, se plaignit exprès Julian, d'une voix faussement plaintive.
- Je ne voudrais pas gâcher vos retrouvailles, sourit Caleb, mais il faut qu'on finisse de décrypter nos ordres de mission. On était en train de faire ça avant que vous n'arriviez !
Kim reprit son ordre de mission pour le parcourir rapidement avant de répondre :
- C'est bon, je pense qu'on a rien oublié. Vous pensez qu'on peut regarder tous les quatre vous gagner du temps ?
Nastia ne savait pas si c'était une bonne idée, sachant que les instructeurs pouvaient leur avoir choisis différents objectifs et différentes destinations. En examinant leurs ordres de mission trouvés sur place, ils en conclurent qu'ils avaient à peu près le même genre de parcours à une exception près : Kim et Caleb était arrivés en canoë et devait maintenant faire le trajet à pied, tandis que Nastia et Julian devaient faire le trajet en canoë.
- Ça va nous changer de l'eau, maugréa Julian. Ils nous laissent beaucoup de temps en revanche, c'est étrange.
- On est plus que quatre, ajouta Caleb, ils ne peuvent pas se permettre de perdre trop de recrues. Je crois qu'on va en baver de main, Kim et moi, sachant ce qu'il vous est arrivé avec le pont.
Les trois autres acquiescèrent, l'air grave. Le plaisir des retrouvailles étant passé, ils se demandaient tous ce qui les attendait le lendemain. Nastia avait déjà fait du bateau plus petite, elle était relativement tranquille quant à leurs chances de réussite. Demain devait se dérouler le dernier trajet puis ce serait la toute dernière épreuve. Pas question d'abandonner maintenant.
Je m'excuse pour ce chapitre pas forcément intéressant, j'ai eu beaucoup de mal à l'écrire. Je suis vraiment à court d'idées pour le programme, j'ai hâte d'en finir avec ! '^' J'ai le sentiment de ne pas l'avoir bien écrit, je m'en excuse.
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