21. Premier Jour
Presque trois semaines s'étaient écoulées depuis l'arrivée de Samuel sur le campus et l'exercice de combat urbain. Son responsable de formation, un ancien agent prénommé George, lui avait concocté un programme chargé mêlant mise à niveau scolaire et physique; résultat son temps libre avait fondu comme neige au soleil. Chaque soir, il s'effondrait sur son lit et s'endormait presque aussitôt.
La première semaine avait été la plus difficile: le niveau exigé par CHERUB était à des années-lumière de celui des établissements classiques, et il avait été submergé de devoirs et de leçons. Il se tirait un peu mieux du sport, mais sa petite taille était un handicap. Il regardait avec envie les longues foulées de ses aînés qui le doublaient sur le stade durant ses épuisantes séances de course...
Mais être à CHERUB avait aussi ses avantages. Il progressait très et rapidement, et le rythme intensif l'empêchait de penser ou de ressasser des idées noires. Il avait aussi croisé Lauren à plusieurs reprises, et bien que la jeune fille soit prise dans ses révisions, elle lui avait régulièrement demandé de ses nouvelles et donné de bons conseils.
Sam s'était aussi rapproché du petit groupe de recrues rencontrées à son deuxième jour. Tout devenait plus facile et agréable entouré d'amis, et le garçon appréciait finalement beaucoup sa nouvelle vie au sein de l'organisation.
Et puis le jour tant attendu et redouté avait finis par arriver, celui du début du programme d'entraînement initial.
Samuel s'était levé aux aurores pour être sûr de ne pas être en retard. Les recrues étaient convoquées à cinq heures du matin au camp d'entraînement, une partie de campus fermée par des clôtures de cinq mètres de haut et réservée spécialement à la formation initiale. Les barrières n'étaient pas là pour les empêcher de fuir, mais pour s'assurer que les agents de l'extérieur ne chercheraient pas à les aider en fournissant du ravitaillement aux stagiaires du programme, dont ils avaient tous expérimenté la dureté.
Il faisait encore nuit quand Sam arriva sur place. Bien qu'il ne soit que quatre heures trente, une dizaine de jeunes gens en T-Shirt bleu ciel étaient déjà assemblés en désordre en face du bâtiment qui serait leur nouveau chez-eux pendant cent jours. Sam frémit légèrement en découvrant les lieux. Il s'agissait d'un bloc de béton sans fenêtres, entouré de quelques arbres et d'une herbe rase que l'absence du soleil rendait plus maussade encore.
Un peu à l'écart, trois instructeurs observaient la petite troupe avec un air sévère et échangeaient à voix basse, attendant sans doute l'heure du début officiel du programme pour commencer à martyriser leurs recrues. Samuel se dirigea vers ses amis et les salua avec un entrain un peu artificiel.
-Bienvenue en enfer... lui lança Nathaniel en guise de bonjour. Prêt pour en baver pendant cent jours?
-Plutôt deux fois qu'une, approuva le nouveau venu, imité par le reste du groupe avec le même enthousiasme un peu forcé.
Même si l'adolescent souriait, il se sentait tendu et stressé. Il n'était d'ailleurs pas le seul; il commençait à connaitre assez bien ses camarades pour remarquer leur tension. Ils s'étaient tous levés très tôt et avaient mal dormi, pensant au programme qui ferait d'eux des agents... S'ils allaient jusqu'au bout.
Linda était sans doute celle qui cachait le moins bien son angoisse, ne parlant que quand c'était strictement nécessaire et mâchonnant nerveusement une de ses mèches rousses qu'elle avait laissé plus longue que le reste de sa chevelure, rasée à quelques centimètres. Samuel chercha quelque chose à lui dire pour l'aider, mais rien ne lui vint et il garda le silence.
-Kazakov est bien là, lâcha soudain Nathaniel avec un soupir après un coup d'œil furtif vers les instructeurs. Dommage, j'avais entendu dire qu'il serait peut-être repartit en mission...
Kate haussa les épaules.
-Bah au moins avec lui on sait à quoi s'attendre: du sang, de la sueur et des larmes.
La conversation s'arrêta là. Sam était persuadé qu'ils étaient tous en train de repenser aux histoires effrayantes dont on leur avait parlé; Yosip Kazakov était connu pour être un véritable foudre de guerre, brillant mais dur et exigeant avec les recrues.
Nerveux, l'adolescent tripota le chiffre 7 cousu au T-Shirt qu'on lui avait remis la veille. En bonne logique son binôme devrait être le numéro 8, Nathaniel. C'était plutôt un soulagement; à part Lauren, le garçon était le résident dont il était le plus proche sur le campus, et ses années au bloc junior lui donnait l'expérience de CHERUB qui manquait à Samuel. L'inconvénient de cette association était qu'il allait devoir mettre les bouchées doubles pour ne pas ralentir son ami.
-Rassemblement! cria soudain Kazakov de sa voix de stentor. Allez, sur deux lignes, bougez vous!
Les recrues ne se le firent pas dire deux fois, attrapant les pesants sacs de paquetage qu'on leur avait remis la veille. Il y eu quelques secondes de bousculade avant que tout le monde se fasse une place, et l'instructeur en chef attendit patiemment que les jeunes gens s'immobilisent pour reprendre la parole.
-Recrues, soyez les bienvenue à votre programme d'entraînement initial. Je m'envole demain pour le Kirghiztan pour poursuivre une mission longue durée; Monsieur Speaks ici présent sera donc votre instructeur en chef, assisté par Monsieur Pike. Je vous laisse entre leurs mains expertes... Bonne chance à tous et à toutes, vous en aurez besoin!
Sans rien ajouter, l'ukrainien se dirigea à grandes enjambées vers la sortie du camp, suivit par les regards silencieux des recrues. Yosip Kazakov était une légende au sein de CHERUB; le remplacer ne serait sûrement pas évident. Désormais, ils ne savaient plus à quoi s'attendre
Monsieur Speaks attendit quelques instants pour s'avancer, puis toisa ses recrues d'un air détaché. Bien plus jeune que son prédécesseur c'était un homme noir et une vraie montagne de muscle, dont le crane rasé et les rangers énormes avaient de quoi intimider le plus téméraire des T-Shirt rouge. Contrairement à Kazakov c'était un ancien agent, revenu sur le campus après quelques années dans les unités d'élite de l'armée britanniques.
-Ce programme a une seule raison d'être, lança-t-il sans préambule. Faire de vous des agents opérationnels. Pour ça il n'y a qu'une seule méthode, c'est de vous pousser au delà de vos limites. Vous vous lèverez tous à cinq heures quarante-cinq et commencerez vos journée par un footing d'une heure. Vous nettoierez ensuite vos locaux avant un petit déjeuner à sept heures, suivi d'exercices physiques. Les cours commencent à neuf heures. Vous y recevrez une instruction aux techniques d'espionnage, aux langues étrangères ainsi qu'au maniement d'armes et à la survie en milieu hostile. Treize heures, parcours-combat, suivi du déjeuner à quatorze heures. De quinze heures à dix-huit heures, combat rapproché et exercices physiques. À partir de là je vous laisse une heure pour prendre une douche, faire votre lessive ou soigner vos petits bobos. Dix neuf-heures diner, suivi d'une heure d'étude. Extinction des feux à vingt-et-une heures. Ce planning est indicatif et sera modifié autant que besoin, sans parler des divers stage de survie commando sur le terrain.
Il balaya à nouveau les recrues du regard. Sam se souvint soudain l'avoir déjà croisé dans un ascenseur à son premier jour sur le campus.
-Il n'y a ici que des volontaires, reprit l'instructeur. Vous pouvez abandonner à tout moment, il suffit de le dire ou de franchir les grillages. En cas de blessure nécessitant plus de trois jours d'immobilisation, vous serez éliminés du programme. Cette expérience sera probablement la plus difficile de toute votre vie, mais seuls ceux qui résisteront durant les cent jours et réussiront le test final recevront le T-Shirt gris d'agent opérationnel. Quand aux autres, il vous faudra recommencer un autre programme depuis le premier jour. Y-a-t-il des questions, des inquiétudes ou des remarques avant que nous commencions?
Le ton cordial, presque mielleux sur lequel il avait terminé son discours mit les recrues sur leurs gardes. Pas un n'ouvrit la bouche, sentant le piège. Après tout, on leur avait promis l'enfer...
-Non? Vraiment rien à dire? insista Monsieur Speaks. Excellent, je vois que j'ai affaire à des jeunes gens brillants et réactifs. Vous avez deux minutes pour poser vos paquetages sur vos lits et revenir en rangs ici!
Un vent de panique balaya les adolescents qui se précipitèrent vers le dortoir dans le plus grand désordre. Un garçon que Samuel ne connaissait pas le bouscula, manquant de peu de le faire tomber par terre.
L'intérieur des lieux étaient spartiate: des lits en métal, quelques casiers et des toilettes à la vue de tous. À part les traces de terre faites par les nouvelles recrues, le carrelage était immaculé.
Des chiffres étaient peints à côté de chaque place, et le garçon se fraya un passage jusqu'au numéro 7. Mais là une mauvaise surprise l'attendait...
-Quelqu'un a mis son sac sur mon lit! lança-t-il à la cantonade, au bord de la panique.
Cet imprévu lui fit perdre quelques secondes à hésiter. Il finit par poser son sac sur un matelas inoccupé avant de se dépêcher de ressortir, bon dernier. Les deux instructeurs regardèrent les recrues se rassembler à nouveau, puis Monsieur Speaks reprit la parole.
-Je vais citer vos noms, par binômes. Désormais vous vous rassemblerez toujours dans cet ordre...
Comme l'adolescent l'avait supposé, les duos étaient formés en fonction des chiffres. Max, le numéro un, avait été placé en binôme avec un garçon plus jeune, un dénommé Carl qui le rejoignit d'un air las. Sam reconnu celui qui l'avait bousculé quelques instants plus tôt.
Les recrues numéro trois et quatre étaient également des inconnus, un garçon et une fille, Damen et Emma, qui semblaient aussi ravis de se trouver ensembles qu'un serpent et une mangouste enfermés dans le même panier.
Tout le contraire de Linda et Kate, respectivement cinq et six, ainsi que Sam et Nathaniel, sept et huit, qui étaient entre amis.
Enfin les numéros neuf et dix répondaient aux noms de Will et Dean. Ils restèrent côtes à côtes puisqu'ils avaient instinctivement rejoint les places qui leur étaient attribuées. Contrairement à ce que pouvait laisser penser son prénom, Will était une fille. Très mince, sans doute âgée d'une dizaine d'années, elle avait des cheveux roux foncés attachés en queue de cheval. Quand à son binôme il s'agissait d'un garçon aux cheveux blonds foncés, presque bruns, manifestement plus vieux qu'elle d'un ou deux ans. Plutôt grand, il semblait d'autant plus costaud à côté de son équipière, plutôt fluette.
-Vous avez mis deux minutes et dix secondes à revenir du dortoir, commenta froidement Monsieur Speaks une fois les recrues à nouveau rassemblés dans l'ordre. Je suis déçu, et je supporte très mal la déception. Allez, au pas de course derrière moi!
La petite troupe s'ébranla alors que le soleil commençait seulement à poindre à l'horizon, encadré de nuages dorés. S'accrochant pour tenir le rythme imposé par l'instructeur en chef, Sam se surprit à admirer l'aube. Toutes l'angoisse accumulée ces dernières semaines en pensant au programme semblait pour le moment s'être envolée. Il y était, enfin... CHERUB à portée de main.
Malheureusement son état de grâce ne dura pas. Alors que Monsieur Speaks trottinait tranquillement en tête du groupe, ses jambes de géant obligeaient les recrues à faire deux enjambées pour une seule des siennes. Au bout d'à peine une demi-heure, seul quatre adolescents suivaient encore son rythme, Damen, Will, Dean et Nathaniel. Ce dernier avait réussi à maintenir l'allure alors que Sam se trouvait dans un second groupe, à la traîne d'une bonne centaine de mètres. Les recrues suaient sang et eau pour tenter de limiter leur retard et ne pas se diviser, craignant l'inévitable sanction qui les attendrait à l'arrivée.
-Respire plus régulièrement, conseilla soudain Linda qui courait à côté de lui. Et ne frappe pas le sol avec tes pieds; tu dois rebondir dessus, lève plus tes talons.
-J'essaie, grogna Sam entre ses dents, la respirations sifflante.
Il remarqua au passage que la jeune fille semblait parfaitement à l'aise, alors que les autres recrues du groupe étaient à l'agonie.
-Pourquoi... Tu cours pas... Devant? articula-t-il péniblement.
-Je reste avec mon binôme et je m'économise. Garde ton souffle, lâcha-t-elle simplement. Kate ça va?
L'intéressée hocha la tête. Elle transpirait abondamment et semblait autant à la peine que le reste de ses camarades, bien qu'elle fasse partie des plus âgés de la session.
Il fallut encore près d'une heure aux recrues pour achever le parcours de course concocté par Monsieur Speaks, qui attendait les retardataires les bras croisés, manifestement depuis un bon moment. Épuisé et à bout de souffle, Sam dut faire appel à toute sa volonté pour ne pas se laisser tomber dans l'herbe.
-En rangs! aboya soudain l'instructeur en chef.
Après quelques secondes de chaos, chacun finit par trouver sa place. Monsieur Speaks les toisa, l'air satisfait.
-Je vois que certains d'entre-vous ne sont pas très rapides. Alors que d'autres... Numéro trois, numéro huit, rejoignez moi.
Damen et Nathaniel s'exécutèrent aussitôt, sortant des rangs.
-Félicitations messieurs, vous avez été très rapides. Tellement rapides que vous avez laissé vos binômes en chier seuls derrière bande de sales petits connards!
Son visage avait soudainement changé d'expression, passant de la satisfaction à la colère en un battement de cils.
-J'attends une explication recrues! rugit-il.
Damen resta relativement impassible, mais ses phalanges avaient blanchies tant il serrait le poing. Quand à Nathaniel, il semblait se liquéfier sur place.
-Alors? Rien à dire? questionna férocement l'instructeur. Puisque vous préférez garder votre souffle pour des choses plus physiques, je vais exaucer votre souhait. Vous allez me refaire le parcours intégralement et tout seuls! Si vous n'êtes pas rentrés à sept heures, tout le monde se passera de petit déjeuner. Et retenez tous bien ça: vous ne pourrez finir ces cent jours qu'ensembles, seuls vous n'êtes rien! Est-ce que c'est clair!?
L'air toujours aussi furieux, il fixait les fautifs du regard.
-Oui monsieur, répondit docilement Damen, une colère contenue dans la voix.
Nathaniel semblait au bord des larmes, et se contenta de hocher la tête.
-Estimez vous heureux qu'on ne soit qu'au premier jour, je suis indulgent! Les autres, nous allons faire quelques exercices physiques en attendant vos deux camarades. Histoire de la jouer collectif, vous attendrez leur retour pour boire et faire une pause. Remerciez les: merci numéro trois, merci numéro huit!
Les recrues répétèrent la phrase sans enthousiasme, mais plusieurs fusillaient les deux garçons du regard avec une authentique colère. Samuel ressentait de l'agacement, mais il plaignait aussi les deux garçons humiliés de la sorte devant tous les autres pour l'exemple. On lui avait parlé de ce genre de méthodes brutales avant le programme, mais les vivre était une toute autre expérience.
-Maintenant hors de ma vue, vous perdez déjà du temps! hurla Monsieur Speaks.
Les deux garçons ne se le firent pas dire deux fois et filèrent vers le chemin qu'ils avaient emprunté un peu plus tôt. L'instructeur les suivit des yeux avant de se tourner vers le reste de sa troupe.
-Tout le monde en position de gainage, coude et pointe des pieds sur le sol. Dos droit et vous tenez jusqu'à mon retour. J'ai besoin d'un café.
Tous les adolescents s'exécutèrent, mais une fois que Monsieur Speaks eu disparu derrière le bâtiment, la plupart d'entre-eux se laissèrent tomber sur le sol. Sam les imita, épuisé.
-Remettez vous en position en vitesse! leur ordonna Linda en regardant autour d'elle avec inquiétude.
-Détends toi, on est seuls, lança Carl, le binôme de Max, qui avait été le premier à s'arrêter. Inutile de faire ta lèche-bottes!
-Le camp d'entraînement est truffé de caméras espèce de crétin, répliqua sèchement Linda. Et j'ai pas vraiment envie qu'on me lève à trois heures du mat pour refaire l'exercice sous prétexte que tu te crois très malin. Alors remet toi en position si tu veux pas que je vienne te botter les fesses!
Le garçon ouvrit la bouche pour répliquer, mais Max fut le plus rapide.
-Elle a raison, même si elle aurait put dire ça de façon plus sympa. On est tous dans le même bateau...
-Fallait pas me traiter de lèche-bottes, répliqua l'intéressée, sans une once de remord.
Boudeur, Carl grommela quelque chose, mais pas assez fort pour être entendu. L'affaire était close, et toutes les recrues se remirent en position, dont ils allaient rapidement découvrir qu'elle tirait désagréablement sur le dos, les abdominaux et les bras.
Samuel vint se placer à côté de Linda, isolée puisque Kate avait profité de l'altercation pour se rapprocher de Max, avec lequel elle bavardait assidument.
-Merci, lui glissa-t-il à voix basse. Sans toi on aurait encore ramassé.
La jeune fille se contenta de répondre d'un signe de tête. Son voisin garda le silence pendant quelques minutes, puis tenta de penser à autre chose qu'au temps qui passait cruellement lentement.
-Tu as l'air d'en connaitre un rayon sur le programme, lâcha-t-il soudain, toujours à voix basse, pensif. Ce n'est pas ta première tentative pas vrai?
-Et si c'était le cas? répondit brusquement l'intéressée en tournant la tête vers lui.
Avec surprise, Samuel saisit la lueur de colère qui brillait dans les yeux noisettes de son amie. Habituellement elle était discrète et amicale; c'était la première fois qu'il la voyait ainsi s'énerver.
-C'est juste que... Je me demande pourquoi tu ne nous en a jamais parlé, bafouilla-t-il.
Linda le fusilla à nouveau du regard.
-Peut-être que justement si j'en ai pas parlé c'est pour une bonne raison. Alors occupe toi de tes affaires, ok? cracha-t-elle.
Elle n'attendit pas de réponse et tourna à nouveau la tête, mais Sam remarqua qu'elle semblait regarder vers un des binômes en particulier... Will et Dean. Plus étrange, les deux jeunes gens semblait la regarder aussi.
Les yeux de Will se remarquaient, d'abord à cause de leur couleur ambrée très inhabituelle, ensuite par l'intensité dérangeante avec laquelle ils fixaient Linda. Elle avait un regard perçant qui semblait sonder jusqu'à l'âme... Sam se félicita que ce ne soit pas lui qu'elle fixe ainsi.
Tandis qu'il se faisait cette réflexion, son regard croisa les yeux verts de Dean, qui avait remarqué que le garçon les observait. Son regard n'avait plus rien d'espiègle comme à leur arrivée au camp, il était concentré, dur et froid. Mal à l'aise, son camarade baissa la tête.
Qu'est-ce qui a bien put se passer entre ces trois-là? se demanda Sam.
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