Une fois douché et changé, Mike avait retrouvé Émilie et Peter dans la chambre de ce dernier. Les trois adolescents s'étaient installés sur le lit et bavardaient tranquillement, mais les cernes qui soulignaient les yeux trahissaient la longue nuit de combat qu'ils venaient de passer.

Un petit monticule de nourriture attendait sagement derrière eux, intact, et un écran plat était figé sur le menu DVD du film "Chronicle".

-Erwan est prêt, il arrive! annonça soudain Mike en consultant son téléphone.

-Il a pris son temps, commenta Peter en lorgnant vers les sachets de friandises avec envie.

Installée entre les deux garçons, Émilie se contenta de bailler à s'en décrocher la mâchoire. Bien qu'ils soient prêts depuis plus d'une demi-heure, les adolescents attendaient le retour de leur coéquipier pour commencer à s'empiffrer en somnolant à moitié devant la télévision.

Séparé du reste de ses équipiers, Erwan n'avait en effet pas put rejoindre le point de regroupement désigné avant la fin de l'exercice, et avait dut être récupéré par les instructeurs.

Il apparut finalement quelques instants plus tard, pénétrant dans la chambre sans prendre la peine de frapper.

-Enfin! J'ai failli m'endormir deux fois, lança Émilie, faussement indignée.

-Les meilleurs se font toujours désirer, répondit Erwan avec un clin d'œil avant de venir s'affaler au bout du lit et d'examiner la nourriture. Pas de cookies?

Le ton plaintif de sa remarque contrastait avec son sérieux habituel, et Mike échangea un regard entendu avec Peter. Erwan vouait aux petits gâteaux un véritable culte, pour une raison qu'ils étaient les seuls à connaitre...

-Allons en chercher dans la cuisine, proposa l'agent.

... Et laissons un peu Peter et Émilie seuls, pensa-t-il sans le dire à haute voix. Bien qu'il ait mal commencé, l'exercice semblait avoir rapproché à nouveau les deux adolescents. Peut-être les premiers pas d'une vraie réconciliations. Ou même plus? Après tout, ils avaient formé un couple durant une période très longue aux standards de CHERUB, et les raisons de leur rupture étaient toujours obscures...

-Bonne idée, approuva Erwan en se levant. Et puis comme ça tu me diras ce qui s'est passé de votre côté cette nuit!

Les deux garçons quittèrent donc la chambre avant de se diriger vers la cuisine commune aux résidents de l'étage, où la nourriture et les boissons étaient laissées en libre service. Cela s'expliquait en petite partie grâce à la doctrine de responsabilité personnelle appliquée par l'organisation, mais aussi grâce à la menace redoutable de soumettre ceux qui en abusaient à un programme de remise en forme éprouvant.

-Après que tu ais attiré nos poursuivants, je suis resté planqué un moment avec Samuel, le temps que les choses se tassent, commença par expliquer Mike tout en marchant. Ensuite on est allés au point de regroupement, mais une surprise nous y attendait...

Pratiquement invisible dans la pénombre, Mike avait mis un genou à terre et fouillait le sac matériel, tandis que son protégé faisait le guet. Ils se trouvaient au fond d'une impasse entre deux bâtiments, tout près de la porte de secours de la structure choisie comme point de regroupement.

-C'est quoi cet endroit? demanda soudain Samuel, à voix basse.

-Une mosquée. Une fausse bien sûr, précisa son aîné sur le même ton en installant des lunettes de vision nocturne sur son casque. C'est surtout un des meilleurs points d'observation du coin, mais il est tellement difficile à défendre que personne ne se risque à s'y barricader.

Il tourna le bouton sur le côté de l''appareil, qui produisit un léger vrombissement électrique en s'allumant.

Contrairement aux modèles populaires dans les films et les jeux vidéos, les lunettes consistaient en un simple rectangle noir, muni de sangles et de deux objectifs de caméra qui, bien sûr, n'émettait aucune lueur. Le dispositif fonctionnait en amplifiant toutes les source de lumière, visibles ou non par l'œil humain. L'image produite était teintée en vert, mais l'adolescent y voyait désormais comme en plein jour. Il balaya les alentours du regard, satisfait.

Les premières fois qu'on utilisait ce genre d'appareils, le déplacement du champ de vision au niveau de la caméra causait des problèmes d'équilibre, puisque l'environnement était décalé de plusieurs centimètres. Mais on surmontait vite cet inconvénient, et la qualité de l'image était si bonne que Mike pouvait même voir les yeux de Samuel derrière la visière de son casque, dont les pupilles étaient complètement dilatées à cause de l'obscurité.

-Tu penses que les autres seront déjà là? demanda ce dernier, l'air préoccupé.

Mike lui rendit le sac de matériel avant d'épauler son fusil d'assaut. En quelques gestes précis, il rangea son chargeur entamé dans son gilet et le remplaça par le dernier qu'il avait en réserve, encore plein.

-Ils ont eu largement le temps d'arriver. J'espère surtout qu'il reste quelqu'un à retrouver... lâcha-t-il sombrement.

Sur ces mots, il ouvrit la porte et se glissa dans la fausse mosquée, son VIP sur ses talons.

Prudent, Mike s'avança à petits pas rapides, tout en balayant les lieux du canon de son arme, épaulée et prête à tirer. Les ténèbres étaient denses, mais ses lunettes amplifiaient la lueur des étoiles qui entrait par d'étroites meurtrières, ce qui lui permettait d'y voir comme si les lieux avaient été brillamment éclairés.

L'intérieur n'avait rien de religieux ou d'oriental; ce n'était qu'une grande salle entièrement vide, si on exceptait les larges piliers de béton plantés dans le sol. Le plafond était plus haut que la normale, faisait résonner le moindre son, alors que l'air sentait le renfermé et la poudre.

La porte de secours se referma toute seule derrière eux, produisant un claquement sinistre.

-Je crois qu'on est pas seuls, chuchota soudain Samuel derrière lui.

L'agent ne répondit rien, mais il serra plus fort son fusil d'assaut, tous ses muscles tendus et prêt à l'action. Bien qu'il n'ait rien vu au premier abord, il faisait confiance à l'ouïe du garçon, qui avait détecté avant tout le monde les assaillants du fast-food. Il aurait été facile de tendre une embuscade caché derrière les piliers, mais il pouvait aussi s'agir d'un membre de l'équipe. Ils avaient différents "mots de passe" convenus à l'avance, mais le lancer à haute voix indiquerait immédiatement leur position à d'éventuels ennemis.

Il fit signe à son VIP de se baisser et de rester derrière un pilier avant de s'avancer silencieusement dans la salle.

Une fois au niveau de la seconde rangée de piliers, il contourna largement l'obstacle, prêt à tirer. Un agent caparaçonné se trouvait à quelques mètres de lui, adossé à une des colonnes de béton.

-Les mains en l'air, exigea Mike d'un ton ferme, arme pointée vers la silhouette.

-J'aimerais bien, répondit ironiquement une voix féminine qu'il ne reconnu pas. Malheureusement on me les a attaché dans le dos.

L'adolescente se leva et se retourna pour illustrer son propos, mais son interlocuteur ne baissa pas son arme malgré les entraves qui bloquaient effectivement les poignets de l'agent. Grâce au lunettes, il pouvait discerner son visage sous la visière du casque pare-balle. Des traits asiatiques. Ce n'était pas Émilie, donc elle appartenait à une équipe adverse... Une ennemie.

-À genoux ou je tire, ordonna sèchement l'agent en faisant un pas en avant. Il y a quelqu'un d'autre ici?

-Non. Relax, je suis dans votre camp, répondit l'inconnue, qui cherchait à deviner sa silhouette dans l'obscurité. Tu es Mike, c'est ça? Émilie et Peter m'envoient... "Fort Alamo".

Son interlocuteur garda son arme pointée sur elle quelques secondes, avant de baisser son canon vers le sol. Lors des fusillades, il avait l'habitude de comparer leur situation à des batailles célèbres, et c'était de celle là qu'il avait parlé au fast-food. La preuve que l'adolescente en face de lui venait bien de la part de ses équipiers.

-Je m'appelle Ning, se présenta-t-elle. Équipe Bravo. Bon maintenant qu'on a fait connaissance, tu veux bien me détacher?

Tandis que Mike poursuivait son récit, les deux agents étaient arrivés dans la cuisine, et avaient entamé la fouille des placards.

-Ning? lâcha Erwan. J'ai déjà entendu son nom, mais je ne me souviens plus où...

-Au dojo, le renseigna son camarade, qui l'aidait à chercher. Elle n'a que douze ans, mais c'est la fille qui a mis une raclée à un T-Shirt noir il y a quelques jours, juste après son programme d'entraînement initial. Si je m'en étais souvenu sur le moment, j'aurais sans doute hésité à la détacher.

-Et qu'est-ce qu'elle faisait là?

Mike fit une grimace.

-Elle cherchait à retourner la situation. Grâce à elle, j'ai su que les équipes Alpha et Charlie s'étaient alliées pour l'exercice. Kazakov ne l'avait pas interdit formellement. Bravo avait été leur première cible, et tous leurs agents se sont fait capturer lors de l'affrontement, dont Ning. On a été les suivants...

Erwan secoua la tête, intrigué par les explications de son coéquipier mais concentré sur sa quête d'un paquet de cookies.

-Et comment Ning s'est enfuie?

-L'assaut au fast-food a raté, répondit Mike. Avec deux ennemis en fuite dans la nature ils se sont trouvés avec un problème: on risquait d'interférer avec leur extraction. Donc les leaders ont mis un maximum de leurs gars à nos trousses, et laissé une garde réduite à leur base, chargée de veiller sur les agents prisonniers et les VIP. Du coup Émilie et Peter ont put arranger une alliance avec les Bravo prisonniers. Ils ont sauté sur les gardes, mais avec les mains entravées dans le dos, il n'y a que Ning qui ait réussi à sortir et venir au point de rendez-vous. Heureusement elle savait où étaient tous les renforts qu'il nous fallait pour renverser le rapport de force à notre avantage...

Étant le seul à disposer de lunettes de vision nocturne, Ning avait proposé que Mike parte en reconnaissance, ce que ce dernier avait refusé. Il ne voulait pas lâcher son VIP des yeux une seule minute, et même si l'adolescente semblait de bonne foi, elle et son équipe n'avaient plus rien à perdre. Pas question de confier Samuel à sa garde.

C'est donc tous ensembles que les membres de "l'équipe de sauvetage" avait prudemment approché de leur objectif, avant de s'arrêter dans une ruelle voisine, entre deux immeubles.

La base choisie par leurs adversaires était une station de métro souterraine, où bien sûr aucun train n'avait jamais circulé. Avec une seule entrée et aucune fenêtre c'était un endroit facile à défendre, mais sans échappatoire.

-Personne en vue d'ici, annonça Mike. Ils doivent être tous à l'intérieur. Combien de gardes déjà Ning?

-Quatre, minimum, répondit la jeune fille sans hésiter. Mais deux d'entre eux sont des VIP avec des armes prises à l'équipe Bravo.

-Hun hun. Disons du deux contre un, peut-être plus s'ils ont décidé de renforcer la sécurité après ton évasion. J'ai deux grenades aveuglantes, mais plus qu'un chargeur... Des suggestions?

Il y eut quelques secondes de silence, avant que Ning ne reprenne la parole.

-Je ne crois pas qu'ils s'attendent à une attaque. Je crois que le mieux est encore de les prendre par surprise en attaquant de front, proposa-t-elle.

Mike hésita. Il ne faisait pas totalement confiance à sa nouvelle alliée, mais son raisonnement était correct. Le risque d'être pris en embuscade existait, mais il n'avait pas vraiment d'autre option; c'était quitte ou double.

-On a pas vraiment le choix. Ok, allons-y, décida-t-il finalement. J'ouvre la route. Sam tu ferme la marche.

Mais au lieu d'acquiescer, comme à son habitude, le garçon secoua la tête.

-Je devrais rester ici, lâcha-t-il soudain. Je suis un boulet pour vous...

-Tu t'en sors très bien, le contredit son aîné.

-C'est sympa, mais je vous ralentis. Je ne suis même pas un vrai agent...

Mike se retourna posa une main ferme sur l'épaule de son VIP.

-Je sais que t'es fatigué, et que tu as peur, mais sans toi je serais resté sur le carreau au fast-food, et je me serais sûrement fait griller dans le parc. T'es un garçon courageux, à qui je fais confiance. Alors maintenant arrête de dire des conneries et garde ton souffle pour courir, c'est clair Sam?

L'intéressé hésita quelques secondes, mais finit par hocher la tête.

-Je sais que c'est dur de débarquer à CHERUB, lança Ning à son tour. Mais on est plus dur encore. Reste bien derrière nous.

Mike inspira profondément. Il voyait parfaitement ce que l'adolescente voulait dire, même si son recrutement remontait à plus longtemps. L'organisation exigeait d'eux tellement malgré leur âge... On avait l'impression de se trouver au pieds d'une falaise dont on ne pourrait jamais atteindre le sommet. Mais on finissait par y arriver.

Chassant ses pensées, il se concentra sur l'assaut à venir.

-Prends ça, lâcha-il en donnant une de ses grenades aveuglantes à sa nouvelle coéquipière. Allons-y.

Les trois adolescents traversèrent la rue au pas de course, et Mike fit face aux escaliers qui s'enfonçaient sous terre, se plaçant instinctivement un genou à terre pour diminuer sa silhouette. Derrière lui, Ning répéta le même mouvement, enseigné par les instructeurs de CHERUB jusqu'à devenir un réflexe inconscient.

Après une seconde d'observation, l'agent ordonna à voix basse à ses coéquipiers d'avancer et se redressa. Il dévala les premières marches d'un pas parfaitement silencieux, mais une porte fermait l'accès au sous-sol. Il se plaça en face, fusil épaulé. Sans qu'il ait besoin de dire quoi que ce soit, Ning le dépassa et se plaça sur le côté de l'ouverture avant de poser sa paume sur la poignée. Elle commença ensuite un décompte de cinq secondes de sa main libre, à l'issue duquel elle ouvrit le battant, dont les gonds grincèrent légèrement. Mike entra le premier, balayant un large escalier en béton du canon de son arme avant d'avancer. Il rasait les murs, ses deux équipiers de circonstance sur ses talons.

Le trio descendit encore et franchit un coude avant d'arriver à une une seconde porte, au delà de laquelle on accédait aux quais.

-Les prisonniers sont rassemblés sur la voie, chuchota Ning. Les gardes sont sur les quais.

Mike fit signe qu'il avait compris et descendit les dernières marches. Il prit position face au battant et sa coéquipière s'avança, quand soudain la porte s'ouvrit.

Tout se passa très vite. Le nouveau venu avait sa lampe allumée, et les lunettes de vision nocturne de son adversaire cessèrent brusquement d'afficher autre chose que cette lumière aveuglante. Malheureusement pour lui, il fut trop surpris pour profiter de l'occasion, et cette demi-seconde de flottement suffit pour que l'agent dégage sa visière de l'appareil désormais inutile.

-Putain de m... commença le garçon qui lui faisait face en levant son arme

Le malheureux ne finit jamais son juron. Avant que Mike ne puisse tirer, Ning avait bondit sur lui en lui assénant un puissant coup de genou à l'estomac. Elle s'empara de son fusil en lui infligeant un bon coup de crosse dans le casque, avant de balayer une de ses jambes, l'envoyant au sol.

Il avait à peine touché le sol que son assaillante épaulait déjà l'arme qu'elle venait de s'approprier, canon braqué sur son précédent propriétaire.

-Neutralisé! lança-t-elle à Mike.

Ce dernier ne répondit pas. La lampe avait roulé sur le sol, éclairant la voute bombée, les murs en briques apparentes et les rails du métro. Un gros pilier avait caché la bagarre au reste des défenseurs, mais ces derniers avaient sûrement entendu que quelque chose n'allait pas. Sans hésiter, l'agent dégoupilla sa grenade aveuglante et l'envoya rouler sur le sol tout en s'adossant à la colonne de béton. Quelques secondes plus tard, un puissant flash bleu illumina le tunnel comme en plein jour.

Aussitôt après que les ténèbres soient revenues, Mike alluma sa lampe et pivota, son arme épaulée. Il bougeait instinctivement, sans réfléchir, dopé par l'adrénaline du combat. Un premier adversaire se tenait à quelques mètres de lui, près d'un renfoncement. Il serrait son fusil mais semblait désorienté, à moins qu'il ne soit complètement aveuglé par le flash de la grenade. Sans hésiter, l'assaillant tira sur lui à trois reprises, lui arrachant un cri de douleur. Une rafale mal ajusté siffla à ses oreilles et Mike se baissa avant de riposter généreusement, fauchant le tireur maladroit comme une quille.

Une fois la résistance neutralisée, il balaya la station de métro du canon. Sur la voie, les agents prisonniers avaient profité de l'occasion pour se jeter sur leur dernier gardien, qui jugeait préférable de ne pas résister. La place était prise...

-Sécurisé! lança Mike d'une voix sonore à ses alliés, tout en observant ses victimes du coin de l'œil, prêt à tirer à nouveau si besoin.

Malgré des placards fournis, Erwan dut bientôt se rendre à l'évidence: il n'y avait plus le moindre cookie en stock dans la réserve.

-Je vais devoir aller en chercher dans ma chambre, lâcha-t-il, dépité. Alors, comment vous avez fait après avoir pris la station de métro?

Mike lui emboita le pas alors qu'il sortait de la cuisine.

-On a délivré les prisonniers, et pris les armes de leurs gardiens. Il n'y avait pas assez de fusils pour tout le monde, et les choses étaient loin d'être gagnées avec les équipes Alpha et Charlie dans la nature, prêtes à nous tomber dessus. C'est Émilie qui nous a trouvé une solution: elle a pris une radio, et contacté le reste de nos adversaires, en leur disant qu'on laissait un unique VIP sur place, celui que Ning avait neutralisé, et qu'ils allaient devoir s'affronter s'ils voulaient s'en emparer. L'équipe Bravo est restée planquée avec nous jusqu'au matin, où on est tranquillement allé au point d'extraction avec nos VIP. Alpha et Charlie se sont disputées le dernier T-Shirt bleu ciel pour ne pas finir derniers, mais il a pris une balle perdue dans la bataille et s'est retrouvé hors jeu. À l'heure où on parle, ils doivent tous être en train de suer sang et eau avec Kazakov...

-Énorme, s'esclaffa Erwan. J'aime mieux que ce soit eux que nous!

-Tu l'as dit, approuva son camarade.

-Et Sam? Il a assuré!

-Oui, je l'aime bien ce gamin.On lui a proposé de venir, mais il était trop épuisé. Après tout c'est sa première semaine à CHERUB, pas facile de...

Il ne termina pas sa phrase. La porte de la chambre de Peter venait soudain de s'ouvrir soudain devant eux, et Émilie en était sortie en trombe, marchant sans se retourner vers les escaliers. Dans le couloir, ses deux amis échangèrent un rapide regard.

-Je crois que les cookies vont devoir attendre, lâcha sentencieusement Erwan.

Mike acquiesça de la tête.

-Je m'occupe de Peter.