Chapitre 2 - 27 août 2015

Je me réveillais à l'hôpital, du moins je le présumais. Je me trouvais dans une pièce incipide aux murs blancs fades et sans grand mobilier. Je ne savais pas ce que je faisais là, un cateter dans le bras droit et une machine faisant bip bip à côté. Et puis ça me revint. Les souvenirs. Il me frapèrent de plein fouet, comme des lâmes de couteaux qui s'enfonçaient dans ma chair. Ils visaient les points les plus sensibles et les plus douloureux. J'éclatais en sanglots incontrôlés, et fut secouée de spasme. Un rêve, un rêve. Pourvut que tout cela soit un rêve. Un rêve, un rêve, un rêve ! Un rêve, un rêve, UN RÊVE !! Je gémis et frappais mollement mon drap de la main. Je n'avais plus goût à rien. D'un geste de désespoir, j'arrachais le cable qui me reliais à l'engin et essuyait mes larmes d'un revers de la main. Je devais faire peine à voir, toute tremblante, dans ce lit d'hôpital, en robe de chambre bleue à poids, les cheveux sales, tombant raides devant mes yeux.

Soudain, ma mère apparut au coin de mon lit. Je sursautais, me frotta les yeux, et criais :

MAMAN !!

Le chagrin m'avait affecté plus que je ne le pensais. Je l'ignorais, mais la divine apparition de ma mère dans ma chambre d'hôpital n'était autre qu'une hallucination.

Elle fronça les sourcils :

Marion ! Combien de fois t'ai je dit de t'attacher les cheveux !!

Une fois de trop... soupirais je, et ça t'as coûté la vie...

Elle se radoucit

Ce n'est pas de ta faute Marion, le camion aurait quand même... vous allez bien mademoiselle O'Neil ??

Je clignais des yeux de surprise tandis que les traits de ma mère laissait place à un homme en blouse blanche, qui me regardait l'air grave. Le genre d'homme qui s'appellent Jean et qui tournent dans les publicités pour dentifrice.

Marion O'Neil... murmura t il plus pour lui même qu'autre chose. À qui parliez vous...?

Personne, me renfrognais je.

Êtes vous chronique aux hallucinations ? Me demanda t il avec le plus grand des calmes.

Je ne comprenait rien à ce qu'il racontait. Il avait fais peur à ma mère qui étais partie :

Vous... êtes... MÉCHANT. Articulais je. Je me sentais balancer d'avant en arrière puis tomber tête la première sur le lit.

Docteur ! Appella l'infirmier, Docteur !

Une femme arriva, mais je ne voyais rien le nez sur la couette. Je me sentais bizarre, comme si tout me glissais dessus.

La femme parlait vite, sechement. Une méchante madame elle aussi... à faire du bruit ma mère ne reviendrais pas !

Partez... marmonnais je la voix étouffée par le drap.

... Mais ! Elle est débranchée ! Vous vous étonnez qu'elle plane ! Elle vient de subir un choc psychologique immense et vous la laissez sans tranquilisant ! Vous êtes fou !

C'était la femme qui avait crier. C'est elle la folle. Bande de fou. J'ai la tête qui touurne. La doctoresse tape sur la machine et rebranche le cable que j'avais arraché. Pff communiste.

Je veux voir mon avocat.. marmonais je avant de tomber dans un profond sommeil sous l'effet d'un somnifère.

Je me remis entièrement de mes émotions au bout d'une semaine. Je ne fus plus sensible à des hallucinations et il me laissèrent enfin sortir.

Après un dernier adieu à mes parents et à Tom à la morgue, ils furent enterrés dans le cimetierre du village où vivaient nos grand parents de leur vivant, au milieu de la campagne dans les environs de York. Ma soeur et moi furent conduits dans un orphelinat à Dublin le lendemain

Nous arrivâmes à l'orphelinat 13 jours après l'accident. Ma soeur fut conduite dans la section moins de 12 ans. Je me retrouvai donc seule. L'homme de l'accueil, âgé d'une trentaine d'années, me conduisit à ma chambre, une petite pièce pouvant accueillir 2 personnes. La couchette du haut du lit en hauteur était déjà occupée par une fille d'environ mon âge aux cheveux blonds bruns courts qui lisait. Elle releva les yeux de son livre et je pû contempler les deux émeraudes qui s'offraient à mes yeux.

Salut ! Ça va ? Me demanda-t-elle joyeusement.

L'homme qui m'avait conduit toussota.

Bon... Je vais vous laisser... Bon séjour Marion... me dit-il.

Et il quitta la pièce.

Marion ? Jolie nom, dit ma colocataire, moi c'est Gwenaëlle. Gwenaëlle Harding.
Contente de te connaître.

Tu vas au collège de l'orphelinat ? Moi aussi ! Je pourrais te conduire si tu veux.

Je souris. Cette fille d'humeur joyeuse me plaisait.

Pas de refus ! Répondis-je.

D'abord, il faut que je te fasse visiter... me dit-elle avec un sourire espiègle.

Elle sauta hors du lit et s'élança vers la sortie. Arrivée dans l'embrasure de la porte, elle se retourna et me lança :

Alors ? Tu viens ??

Je lui souris et la rejoignis dans le couloir. Elle m'entraîna à travers tout l'orphelinat, me montrant tout les recoins les plus inexplorés. Trois heures plus tard (nous visitions toujours) Gwenaëlle me mena dans un long couloir éclairé par de faibles néons. Un sourire étrange éclairait son visage.

Tu es une nageuse ? Me demanda-t-elle.

J'acquiesçais dans un hochement de tête. Ma carrure m'avait vendue.

Alors tu va être servie... murmura-t-elle.

Elle ouvrit d'un geste théâtral les deux lourdes portes devant elle. C'était une piscine. Une immense piscine, style piscine olympique, avec d'immenses gradins autour. J'en restais bouche bée.

Le rêve pour un nageur ! Me dit Gwenaëlle en souriant.

Je soupirai bêtement, comme certaines filles peuvent sourire en pensant à Orlando Bloom ou Dylan O'Brien. Une palme à la place du cerveau !! Disait ma mère. Je souris tristement en pensant à elle. Gwenaëlle, voyant mon air morose, me prit par le bras et m'entraîna vers les terrains de sport. La visite terminée et après un repas médiocre, je regagnai ma chambre et me couchai de bonne heure. Mes parents étaient mort, et ma petite soeur loin. Je me sentais désespérément seule.

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