Chère fucking vie, 

  Il était là, figé devant moi, il ne bougeait pas, ne parlait pas. Son regard été posé sur moi, il me dévisageait. J'ai laissé mes yeux glisser le long de son corps pour l'admirer. Il avait un visage si harmonieux qu'on l'aurait presque confondu avec un ange. Il était beau. Oh non, il était même bien plus que ça. Il avait tout pour plaire.
Puis, il a enlevé ses vêtements, me dévoilant les cicatrices que les coups durs de la vie lui ont laissé sur les bras et sur les cuisses. Elles étaient longues et profondes.
J'ai serré les poings, et une soudaine envie de le frapper pour le faire réagir m'a traversé l'esprit. J'avais envie de lui hurler ma peine, ma haine et ma douleur. "Mais merde, pourquoi tu t'infliges tout ça? A quoi ça sert? Tu entasse les maux dans ton esprits, si bien, qu'il n'y a même plus la place pour l'ombre d'une pensée cohérente et tu détruit ton corps à coups de lames comme si tu cherchais a créé une fissure qui leur servirait de sortie. Arrêtes. Poses tes armes, regardes moi, je suis là, je suis sincère, ce cauchemar ne sera plus qu'un lointain souvenir si tu me laisses t'aider!". Mais impossible. Ma bouche ne voulait pas s'ouvrir. Et mes pensées s'envolèrent aussi vite qu'elles étaient apparues.
Je l'ai encore regardé quelques instant, admirant la douceur de ses courbes tatouées de longues lignes, puis j'ai détourné mes yeux de son corps pour revenir à la réalité, personne d'autre que moi ne penserait jamais la même chose en voyant ce garçon. Et ce garçon, c'était moi, c'était mon reflet dans ce maudit miroir.  

Cordialement, mon hideux reflet.