Chapitre 8 - Pour Thomas
Septembre 1940
« A Mademoiselle Elise Polet,
Mademoiselle, je me présente à vous aujourd'hui en suivant les dernières indications et volontés de Thomas. Je me nomme Alexandre et j'étais un camarade de Thomas. Non, son ami. Son frère. Je ne sais comment vous annoncer cela et je me doute qu'il n'y a aucune façon pour annoncer ce genre de chose mais vous sembliez si particulière quand il parlait de vous, que j'aurais aimé y mettre les formes.
Mademoiselle, c'est avec une profonde tristesse que je vous annonce que l'avion de Thomas s'est écrasé hier en Allemagne lors d'un raid mené pour bombarder Berlin.
Nous ne sommes pas certains de l'avoir vu sauter de l'appareil avant le crash, tout s'est passé extrêmement rapidement et je ne peux, hélas, vous donner des détails sans empiéter sur les détails et le récit de nos opérations. Sachez seulement ceci : Thomas n'est plus là.
Je vous présente mes sincères condoléances, vous aurez certainement sous peu, une lettre de notre supérieur. Ces fameuses lettres préparées en avance. Celles qui en disent long sur le courage et la bravoure des hommes morts au combat. Ces mêmes qualités que tous les hommes de cette base possèdent.
Je ne peux qu'imaginer vaguement la peine que vous éprouverez au moment où vous lirez cette lettre et sachez qu'ici, on souffre tout autant que vous. Certains gars qui voyaient en Thomas, plus qu'un ami, n'arrivent pas à s'en remettre. C'était quelqu'un vous savez. Un vrai bonhomme. Un bon gars. Un chic type. Chacun des mots doux ou tendres qu'il a pu tenir étaient pour vous. Si vous saviez, Mademoiselle, il ne tarissait pas d'éloges à votre égard et ne faisait que parler de vous. Tellement que par moment c'en était agaçant, sans vouloir vous offenser. Du moins, cela nous énervait, nous, de ne pas avoir quelqu'un qui puisse être comme vous. On écrit de temps en temps à nos familles, nos proches mais des filles comme vous, comme Thomas vous dépeignait, on ne faisait qu'en rêver.
Tout ça pour vous dire que même à ce jour, ses pensées, ses espoirs et ses rêves vous étaient destinés. Vous et personne d'autre.
Malheureusement, nous quittons Londres ce soir et je me dois d'abandonner ma lettre pour aller préparer mon paquetage.
En vous souhaitant le meilleur, mademoiselle, et en vous présentant une nouvelle fois mes plus sincères condoléances mais nous vous devions la vérité : Pour Thomas »
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