Chapitre 40 - Trois mois

Juin 1942,

Trois mois. C'est le temps qui s'est écoulé depuis la dernière lettre de Thomas. Trois mois. Ils furent affreusement longs. Il n'y a pas un jour où je me lève sans me demander ce qu'il fait, où est-ce qu'il est, ce qu'il vit.

Thomas est constamment dans mes pensées.

Chaque jour, je regarde vers le ciel et je me dis qu'il est peut-être là sans que je ne le sache.

Thomas est-il mort ? Non. Je n'en ai pas l'impression. Je sais que Thomas est toujours là, quelque part, à se battre.

J'ai foi. Foi en sa victoire.

Ô comme j'aimerais avoir foi en son retour.

Je me pose constamment la même question en ayant en tête la même réponse. J'essaye de m'y préparer, mais peut-on vraiment se préparer à ce moment-là ?

Ça m'est arrivé une fois. L'annonce qui tombe soudainement. Brutalement. Cette phrase simple et pourtant claire qui vous dit qu'il ne rentrera pas. Qu'il ne reviendra pas.

Je lui ai fait une promesse et j'ai peur de ne pas pouvoir m'y tenir.

Je ne suis pas censée l'attendre, ni même espérer, mais c'est plus fort que moi. J'ose croire. J'ose espérer. J'ose attendre avec une impatience certaine, la lettre qui m'annoncera que Thomas va bien.

De même pour les garçons, Georges et Antoine.

J'ai renvoyé une lettre à Antoine. Je ne sais pas s'il me répondra. J'espère.

Avoir de ses nouvelles me rassure aussi.

Trois mois. C'est le temps qui s'est écoulé depuis la dernière lettre de Thomas.

Pardonne-moi, je ne pense pas être capable de m'y faire. Rester là, sans rien faire à part simplement attendre. À rester toute la journée assise dehors, dans l'allée, à guetter l'arrivée du postier.

Quand arrive-t-il ? Viendra-t-il me donner cette lettre que j'attends tellement ?

J'attends. C'est horrible. Ça me tue de l'intérieur.

Trois mois. C'est le temps qui s'est écoulé depuis la dernière lettre qui a su me rassurer.

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