XVIII. Image
Le temps a beau de cent ans s'être étiré entre ta tragédie automnale
Et moi, entre notre rencontre étrange et mon obsession estivale
Mon cœur s'emballe devant ton mystère pictural
Et se fond dans la splendeur de ton génie littéral
Les mots s'écoulent et se confondent, fluides et harmonieux
Comme les heures colorées d'un voyage merveilleux
Mon âme et mes larmes s'inclinent devant la pureté de ton Beau
Et devant ta Vérité tandis que tremblent mes phalanges
De ton esprit transcendant les siècles, du fond de ton tombeau
Tes phrases exercent sur moi une influence si étrange
Tes secrets de moi sont si proches, comme une chaîne d'or
Ta langue me transporte et je l'aime, je t'aime, je t'adore
L'injustice est grande, l'histoire terrible, je connais ta tragédie
Tu m'éblouis entre soleil et averse, et cette passion me terrifie
Les ans, les siècles, n'ont d'aucun de tes mots terni les atomes
Ils me dépassent, je partage le secret de l'âme d'un fantôme
Je réfléchis à mes prochains vers en songeant à ton air rêveur
Et je rêve, de mon temps tu es devenu le voleur et le sauveur
Je prie pour l'impossible et assister un jour à ta résurrection
Pour autant je suis trop bas pour en être une réincarnation
Je t'observe quelques fois avec envie et jalousie gâchant mon étude
Et tu me scrutes avec tant de malice que je retombe dans la béatitude
La distance temporelle me prive de mon prince, tu n'es qu'un mirage
Tu fus jadis un homme, mais je ne suis amoureux que d'une image.
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